Réfléchir sur (3xRien), demeurer dans le léger pour ne pas s'abîmer dans le grave.

Articles tagués “personnages

De « l’arc narratif »

Photo de Francesco Ungaro sur Pexels.com

Plusieurs philonautes emploient la notion « d’arc » dans leurs analyses de lectures, notion à laquelle je n’avais jamais pensé pendant mes études, puisqu’on ne l’avait pas encore nommée comme telle et que je n’ai pas eu à l’enseigner pendant ma vie active parce qu’on ne nous avait pas formés à l’écriture de roman ou de scénario mais seulement à leur analyse !
En littérature, il était donc question de « schéma narratif » pour rendre compte de la progression d’un récit ( situation initiale – Élément perturbateur – péripéties – élément de résolution puis situation finale) et aussi de « schéma actanciel » pour définir les relations entre les personnages ( protagonistes ou secondaires) par rapport à la quête principale ( avec ses adjuvants et opposants) ou des objectifs épisodiques venant remettre en question la quête ultime du ou des héros, réorganisant les faits à la lumière de révélations ou de situations inattendues.
On m’a menée, autrefois, à parler d’économie d’un récit pour évoquer la part des développements plus ou moins digressifs ajoutant du rythme à l’ensemble et à définir la fonction des éléments du récit dans sa progression. J’ai souvent eu à determiner si la narration était soit linéaire car dans l’ordre chronologique des faits, soit discursive, en comparant le temps du narrateur au temps de l’histoire, celui des faits narrés ( avec analepses, prolepses, pauses, scènes et ellipses ou encore sommaires de faits… On parlait aussi d’élasticité du récit en fonction des points sur lesquels le narrateur voulait mettre l’accent)…
Puis, quand la lubie est arrivée d’affirmer que « tout est discours », (même le récit conçu comme discours du locuteur… ! ), on a distingué les points de vue narratifs (interne, externe ou omniscient) suivant que le narrateur était personnage de son récit ou pas, demeurant un spectateur ou encore qu’il se montrait en train de commenter son récit et d’y intervenir pour parler au lecteur, (faisant donc la distinction entre des récits à la première personne/ à la troisième sans intervention/ à la troisième avec commentaires). Ces distinctions étant toutes remises en question dans le « nouveau roman » du vingtième siècle mais habituelles pour les autres « mouvements littéraires ».

En 2021 seulement, une inspectrice avait employé ce terme en ma présence, pour se plaindre des enseignants qui lui servaient des cours remplis de schémas narratif et de tableaux divers, oubliant la dynamique du récit et le plaisir de lire… Mais je ronronnais dans ma dernière année d’exercice et n’avais soudain plus « d’appétence » pour les recherches personnelles… J’ai même fini cette période de ma vie totalement dégoûtée de l’analyse et j’ai perdu le goût des longues lectures pendant deux ans !

J’aurais pourtant pu découvrir cette notion « d’arc narratif » plus tôt si je m’étais intéressée à l’écriture de roman et aux scénaristes mais je n’ai jamais eu la prétention ( me sachant inapte) à écrire un livre moi-même. Or mes dernières recherches sur ce sujet visant à déterminer qui était l’auteur de ce métalangage ( je n’ai pas trouvé la référence exacte ) m’ont permis de constater son emploi dès 2016, par exemple dans un article de Mathieu Nicod « Arc narratif et intrigues multiples » ( M.Nicod est détenteur d’un master « métier de la rédaction » et travaille dans le marketing à Lille) qui en permettait la connaissance…. Pour l’écriture de scénario, on trouve sur internet une image contenant ce terme qui est en définitive un synonyme de « schéma narratif » dans le cours de cinéma de Christopher Guyon . ( Cf auto présentation de C. Guyon ) Ce dernier introduit l’idée du point culminant de l’intrigue ou climax et différencie l’arc narratif en tant que « chemin de l’histoire global » des « arcs de personnages« …

Peu importe donc qui a employé en premier ces mots, que j’ai rencontrés plusieurs fois dans des compte-rendus de lecture récents et que mon esprit de « technicienne en littérature » (🤣) estimait être un doublon assez inutile…
Il n’en est rien puisqu’une fois qu’on a compris que cet arc n’est pas une arme mais un terme d’architecture ( !!! ) et qu’on s’est représenté mentalement la structure d’une cathédrale gothique on perçoit que ces arcs qui se rejoignent tout en haut dans une clé de voûte représentent mieux le type le plus apprécié de narration à l’heure actuelle : le récit choral. De nos jours les deux premiers protagonistes sont toujours accompagnés de personnages secondaires récurrents qui amusent, séduisent, inquiètent autant le lecteur que les héros de l’oeuvre. Il faut donc que leur histoire s’adosse au récit principal pour constituer un ensemble solide.
Si l’on prend comme exemple Jeannot et Colin de Voltaire, l’arc du personnage Jeannot, le protagoniste de l’histoire, est parallèle à celui de son ami d’enfance Colin et débute au même point, dans la situation initiale… Mais soudain, Colin quitte l’histoire et ne reparaît qu’à la fin en sauveur providentiel de Jeannot. L’auteur fait une mise au point en analepse pour nous expliquer comme le pauvre est devenu le plus riche et le plus heureux des deux! La chronologie des faits reprend ensuite sont déroulé logique traditionnel. Dans ma jeunesse je ne concevais que des structures narratives de ce genre plan plan…
Mais de nos jours, la plupart des romans et toutes les séries télévisées ont des groupes de protagonistes et les arcs de personnages viennent tantôt mettre en péril, tantôt expliquer, tantôt s’imbriquer dans l’arc principal de l’histoire. On est dans l’art gothique narratif où tout contribue à la beauté d’ensemble mais dont chaque élément est une oeuvre d’art en soi!
Point de Patrick Jane sans Teresa Lisbonne, Cho, Rigsby ou Van Pelt… Ou pas de Leroy Jethro Gibbs sans Anthony DiNozzo , Caitlin Todd, Abigail Sciuto, Timothy McGee, Ziva David et Donald Mallar ! Ou encore pas d’Adrian Monk sans Natalie Tigger ou Sharona Flemming ! Et ils ont tous leur destinée à réaliser, en des arcs autonomes, destinée qui intègre celle des personnages principaux, de chapitre en chapitre ou d’un feuilleton au suivant. Certains acteurs se sont ainsi rendus indispensables à la série parce que le public a voulu en savoir plus sur eux… Et leur arc s’est allongé sans tout exploser, rendant intéressants les « spins off » de série.
Maintenant, me voici réconciliée avec cette expression… cet « arc » qui ne tire pas de flèche mais construit sa part d’intrigue pour la complétude et la beauté de l’ensemble… Des arcs de triomphe, plutôt.
Néanmoins il faut bien dire que le récit choral n’est pas une invention moderne ! En son temps Hugo ( et ce n’est pas un exemple unique loin de là) nous a conté la vie d’Esmeralda, les agitations de la cour des Miracles et l’égocentrisme du beau Phoebus ou les noirceurs de Frollo exploitant Quasimodo en des chapitres aux actions décentrées. La structure n’est pas nouvelle mais l’imbrication des faits est désormais orchestrée de main de maître par des scénaristes qui manipulent le spectateur en lui cachant des étapes ou les démultipliant par des rêves éveillés où en nous proposant divers points de vue des mêmes faits… Tout pour nous tenir en haleine et nous ébahir par l’architecture complexe de leur oeuvre.


L’humain de Mémèf

M’étant enfin procuré l’excellent ouvrage de mon chroniqueur humoristique préféré, Patrick Fouillard ( cf le lien de son site, Jourdhumeur, dans ma page de liens, accessible par les trois barres situées en haut à gauche de cette page de mon blog), je me suis installée confortablement pour ouvrir le roman, Le détective et la Comtesse, dont la couverture s’orne d’une silhouette noire de chat.
Le héros a un chat. Comme je crois qu’un homme qui aime et accueille un chat partage avec moi un trait de caractère me paraissant fondamental (l’intérêt pour la nature animale), je découvre avec plaisir que Désiré, a, à 22 ans, cet amour de la gent féline au point de recueillir un chaton abandonné dans une poubelle et de s’y attacher. Et de lui donner un surnom affectueux marrant alors qu’il l’a baptisé Méphistophélès, comme nous le faisons tous!
Quel homme intéressant dès les premières pages.
L’humain de Mémèf est un jeune homme sympathique. Il a une mère qu’il visite hebdomadairement, s’imposant le repas familial en vue de l’héritage (trait d’humour de l’auteur car le jeune homme aime bien sa mater malgré ses comportements). Il débute dans la vie et peine à se libérer de l’aide économique de sa maman. Sa copine, une routière amatrice de piercings, m’a bien amusée. Ses réactions de mec jaugeant chaque femme rencontrée m’ont fait sourire. Que son oncle alcoolique soit son zorro m’a attendrie prouvant ainsi son sens de la famille.

Encore une fois, Patrick Fouillard, comme dans Dossiers froids, avec l’inspecteur Isidore Lune, nous brosse toute une galerie de portraits inattendus, originaux et très distrayants.

Désiré n’est pas un surhomme, lui. Il enquête à un rythme de sénateur, a des manies qui le rendent plus vrai que nature comme le fait de rouler ses cigarettes ( un fumeur… Ça, ce n’est pas bien moderne pour un jeune comme trait de caractère… Je l’aurais préféré adepte de boissons sans alcool. Il est rétro, ce gosse.) et il progresse dans ses recherches plus par hasard que par son mérite personnel. Il se laisse souvent porter par les événements. Bref, c’est un monsieur Toutlemonde donc il est très attachant.

Dans ce second roman, l’auteur est fidèle à son style plein d’humour (par exemple dans les appellations des personnages comme le nom d’un chat disparu, l’allusion au dentier d’une vieille dame souriant… ) et au genre original du polar sans violence excessive ( c’est juste Désiré qui fait les frais de ses mauvaises rencontres, lui qui n’a pas d’arme).

Ai-je apprécié ma lecture ? Dans l’ensemble oui, largement. A 96 %. Les détails qui ne m’ont pas plu tiennent 1) à mon ras le bol, très antérieur à cette lecture, au sujet des faits concernant les guerres mondiales, 2 ) à mon peu d’intérêt pour les personnages de buveurs comme le tonton Néness qui n’est pas Elliott (Maigret m’a lassée pour cette manie de boire dans tous les cafés rencontrés.) … 3) à mon virus orphelin personnel qui semble perdurer ( je n’ai plus vraiment envie de lire de roman et puisque j’ai lu celui-ci en moins d’une semaine, c’est qu’il a des qualités !) et 4) au fait que je n’ai pas eu, ou compris, certaines pièces du puzzle de l’affaire principale ( l’amant de la comtesse et leurs véritables opinions pendant la guerre). Mais tout ceci ne tient qu’à ma personnalité… L’auteur mérite de meilleurs lecteurs que moi.

Recommanderais-je cette lecture ? Bien sûr parce que c’est un récit qui fait la part belle aux études psychologiques et j’ai passé d’agréables moments à le suivre. J’ai prêté mon exemplaire à ma fille chérie dès hier, sans plus tarder, afin qu’elle l’emmène à la plage. Désiré va prendre le soleil et il en aura besoin car elle l’a fait prestement disparaître dans ses bagages.

Conclusion : Si le tonton de Désiré ne lui vole pas la première place, je suivrai volontiers la prochaine enquête de l’humain de Mémèf !

LA CRITIQUE de Patrick en autocongratulation, toprédaction !!!


Tramway : plusieurs voies sans issue

Ami ( e) qui ne regardes pas les dramas et crois ne pas être concerné ( e), ne passe pas ton chemin!

Ton avis est requis!

D’abord sache que cette série, Tramway, parle de la responsabilité… On ne blague plus, là, hein?

Deux mots de l’intrigue : Un couple, composé d’un député et d’une restauratrice de livres, s’aime d’amour tendre. Ils ont un fils de 19 ans environ et une fille d’une quinzaine d’années… et il leur arrive des catas… beaucoup de catastrophes!

(Oui, ben, n’attends pas de moi une fiche de lecture, je déteste désormais cet exercice que j’imposais autrefois aux collégiens! Je suis âgée et j’en ai donc acquis le droit. Va sur SensCritique ou Nautiljon ou chez les autres amateurs de dramas pour lire le résumé détaillé, moi, je fais dans le ressenti et , normalement, tout le monde devrait pouvoir émettre un avis!)

1ere voie sans issue de ce Tramway : en révélant à la télé une affaire de viol, qui avait eu pour conséquence le suicide de la victime, le député fait naître une vague de commentaires haineux contre le violeur sur internet, ce qui pousse ce dernier à se suicider à son tour non sans avoir au préalable balancé une vidéo de son forfait sur internet… Et j’arrête là le divulgâchage puisque le résumé suffit pour poser la question de la responsabilité : le député se sent responsable et va demander pardon aux parents du garçon ! Mais ce n’est pourtant pas lui qui avait écrit sur Internet « Tu n’as plus qu’à te tuer » au violeur! Comme son propre fils est mort ( dans le premier épisode)… Il se sent en faute par rapport à ces parents qui vivent la même perte! N’est-ce pas pousser bien loin le sens du devoir?

Là, moi je dis stop! En quoi montrer du doigt le coupable ferait-il du dénonciateur du crime un coupable de la décision… du premier coupable? Cette idée me révolte autant que chaque fois qu’on nous montre la famille d’un individu malhonnête en train de réclamer justice parce qu’il est mort face à la police qui le poursuivait! Le premier coupable c’est tout de même le malhonnête qui a commencé par commettre un acte interdit par la loi! L’accident qui lui a coûté la vie n’a pas été souhaité et,bien qu’il soit vraiment regrettable, il ne renvoie pas, à mon humble avis, la responsabilité de sa disparition sur les gens honnêtes! On en oublie ce qu’on doit aux victimes, si on l’affirme.

2eme voie sans issue : un professeur demande à la collégienne et sa classe de rédiger une dissertation pour dire ce qu’il faudrait faire si l’on voyait un tramway dont les freins ont lâché arriver à une intersection sachant que, sur une voie, il pourrait écraser 5 personnes s’il continuait sa course folle et sur l’autre voie, si quelqu’un actionnait un aiguillage le détournant sur l’autre voie, une seule personne mourrait. Pour corser l’affaire l’enfant énonce l’idée que la personne seule pourrait être une personne aimée comme sa mère par exemple !

Si j’avais dû faire ce devoir j’aurais répondu que le cas de figure n’étant qu’exceptionnel puisque personne ne peut savoir tout ça à part l’aiguilleur fictif… Je ne choisirais aucune solution puisque toute décision serait justifiée du fait du caractère exceptionnel de cette situation d’urgence!

Voilà qu’au sixième épisode on découvre d’autres voies sans issue :

a) la petite amie du fils du couple, qui décède au début de la série, est recueillie parce qu’enceinte ( de quelques jours!) Et vit chez le couple ! On l’installe dans la chambre du fils! La fille du couple, la collégienne, lui manifeste aussitôt une hargne extrême puis de l’indifférence… Et je la comprends! On ne sait pas d’où sort cette fréquentation ignorée jusqu’alors… et ils la prennent chez eux!

b) déjà, chez le couple de héros, une femme vit au rez de chaussée et partage leur quotidien… Une amie (?) comme une soeur… Mais j’ai du mal à comprendre pourquoi le couple l’a recueillie quand elle a perdu sa famille ( si j’ai bien compris: son mari aurait tué son ou ses enfants avant de se tuer!!! ??? Quelle est la responsabilité d’une personne à qui il arrive un tel malheur? ) Elle est bizarre cette femme!

c) le chef de campagne du député est une sorte de double de son « chef » mais il est très mystérieux si bien qu’on commence à se demander s’il est positif ou nocif car il semble avoir beaucoup de … Responsabilités dans la carrière du député !…?

d) On apprend que l’épouse a été agressée sexuellement dans sa jeunesse. Elle ne voulait pas s’impliquer auparavant dans la vie sociale et politique du mari mais la question de sa responsabilité dans le suicide de son violeur ( encore un! Ça se suicide dans cesse dans ce feuilleton!) est posée… Or le député apprend tout ça en même temps que nous… Leur amour va-t-il résister à tous ces non-dits? Les cachotteries ne seront-elles pas la cause de déchirements futurs?…

Suite aux prochains épisodes !

Parce que j’ai beau estimer que ce Trolley ( véritable nom en anglais) se fourvoie sur de nombreuses voies de garage… Je continuerai à visionner la suite et à réfléchir à toutes ces questions en suspens…

Un politicien n’est-il pas saucissonné par le réseau de ses responsabilités ? Est-il responsable des actes de son entourage? C’est comme le vol du papillon responsable d’une catastrophe de l’autre côté de la terre, cette histoire!


Contre les pépins, elle ouvre son parapluie

UNDER THE QUEEN’S UMBRELLA

C’est une reine de l’époque Joseon, Im Hwa Ryeong qui a 5 fils et qui doit les protéger contre les intrigues du palais fomentées d’abord par… leur grand-mère, cette belle-mère dénaturée qui avait déjà tué pour installer son fils, Lee Ho, sur le trône et songe désormais à écarter les fils de la reine au profit d’un de ses autres petits-fils juste par jalousie!

Car le roi Lee Ho a aussi 7 concubines et chacune d’elles espère installer son propre fils auprès du prince héritier, comme compagnon d’études, et si possible à sa place, et l’une d’elles veut même remplacer le reine voire le roi lui-même!

La cour est un véritable panier de crabes (comme dans tous les dramas!) et Im Hwa Ryeong, cette mère exemplaire, se démène pour contrer chaque coup dans cette partie d’échecs où ses fils, comme elle, risquent leur vie!

Les scénaristes ont créé un personnage médiéval qui se comporte comme une femme moderne avec des soucis modernes mais vivant à l’époque Joséon : elle sprinte dans le palais pour solutionner un problème avant l’arrivée de la méchante sur les lieux, elle console son fils « transgenre » pour qu’il conserve ce secret qui lui vaudrait la mort… Un autre de ses princes devient père sans permission paternelle! Le plus jeune de ses fils fait des expériences scientifiques en risquant parfois sa vie et le second de la lignée est imprévisible et révolté car il n’a pas digéré de s’être cru mal aimé par sa mère au cours des années où il fut élevé hors du palais pour sa sécurité… Sans oublier la perte de l’aîné, assassiné.

Elle a l’estime de son mari volage parce qu’elle est cultivée et avisée (elle ne craint pas de lire des traités de médecine ou tout le programme scolaire pour aider ses enfants!) et celle de ses servantes parce qu’elle défend la cause des femmes!

Ce personnage de reine est interprété par Kim Hye-soo, une actrice qui force l’admiration parce qu’étant déjà âgée (à 52 ans sa beauté est… datée), elle a beaucoup de présence à l’écran. Elle crève l’écran ! Je l’ai déjà suivie sur Juvenile Justice et l’avais trouvée magistrale (c’est le cas de le dire puisqu’elle y jouait un juge!) D’ordinaire les acteurs d’un drama sont les plus beaux qui soient et elle, elle s’est plutôt enlaidie avec ce maquillage brillant et blanc, pour demeurer… vraie!

Le personnage de la méchante, lui aussi, est très réussi ! C’est Kim Hae-Sook qui s’en charge alors que je l’ai vue dans de nombreux dramas ayant des comportements maternels et rassurants! Là, on a envie de la trucider 20 000 fois! Et sa servante avec elle!

C’est une série sans triangle amoureux car la partie romantique est assurée par l’un des princes et une jeune fille noble très entreprenante! une jeune femme qui a du caractère elle aussi!

Ce programme m’a tenue en haleine 8 semaines (puisque Netflix ne distribuait que 2 épisodes par semaine). J’ai retrouvé ma reine avec un bonheur indicible chaque samedi. Me voici orpheline d’elle mais toute la troupe me restera longtemps à l’esprit.

Tout m’a plu: le générique est soigné avec le paravent aux objets typiques de cette époque (vase, tasses, livres, boîtes…) et leurs décors de fleurs et d’oiseaux. Les musiques, évidemment, ont bien contribué à l’instauration de ce bien-être addictif. Les costumes médiévaux me ravissent toujours. On les suppose en soie; tissés d’or et d’argent… Les rebondissements m’ont scotchée, (cliffhanger à chaque fin d’épisode pour captiver le spectateur et le droguer véritablement!) et les retournements de points de vue, les solutions des noeuds de l’action m’ont réjouie jusqu’à la fin, qui garantit la morale. Un programme familial de qualité… pour ceux qui savent lire les sous-titres!!!


« Ne pas chercher midi à quatorze heures »

Pour être capable de regarder des films épiques tels que TOP GUN ou AVATAR 1 (ou mes fameux dramas… « C’est un fameux drama… » !), il ne faut pas « chercher la petite bête » mais se laisser porter par le conte qui nous est narré, s’asseoir sagement et n’être qu’écoute et regard !

Ainsi dans TOP GUN de Joseph Kosinski de 2022,  pour ne pas être gêné par notre esprit de contradiction naturel, notre logique personnelle, nos observations trop rationnelles … nous devons demeurer candides et décidés à croire que le héros est bien aussi exceptionnel qu’on nous le dit.

Toute cette disposition d’esprit, condition sine qua non pour rester  un spectateur content,  fut totalement absente chez  PapyH qui, en regardant TOP GUN2, n’a pas cessé de rappeler que les combats aériens ne sont « plus d’actualité depuis bien longtemps» (je n’indique pas les mots exacts prononcés car on ne fait pas de demi-mesure quand on perd le plaisir de visionner le spectacle !). « La guerre actuelle a bien démontré que tout se fait désormais par des drônes. C’est un combat de machines dans lequel l’homme tient les manettes à distance ! On n’entendra plus « A quatorze heures, avion ennemi ! » …etc. »

( Grande bécasse! C’est sûr, ça! On n’a jamais dit à « 14 heures » mais « à deux heures »! C’est sûr : on ne l’entendra plus!

-ohhhhh mais laisse-moi rêver !

-ça ne t’autorise pas à écrire n’importe quoi!)

Bon alors… On n’entendra plus « A deux heures, missile, missile! » Na!

Alors j’ai fait quelques recherches sur le sujet, même si je me contrefiche totalement, au fond, de savoir si Tom Cruise a réellement piloté l’avion (cf cet  article  de Télé Loisirs  ).

Dans le magazine AVIATION j’ai appris le nom du consultant officiel du premier film de 1986  (MARTIN HIVON).

Dans Wikipedia j’ai lu que des AS DE L’AVIATION sont répertoriés jusqu’en  1988, donc la fin du XXème siècle. ( )

Et l’article TOP GUN de Wikipedia est intéressant et l’article concernant l’école TOP GUN finalement le plus complet sur la question.

Un article sur mon portable concernant l’avenir incertain de l’aviation militaire a retenu mon attention… et surtout la notion de « frappe chirurgicale » m’a laissé croire (et je me suis facilement laissée persuader afin de rester candide)  qu’aucune victime collatérale n’est à déplorer dans de tels combats désormais accomplis par d’autres moyens…

Bref ! Quand PapyH, excédé par un plan dans lequel la caméra a fait un travelling arrière pour mieux donner l’impression que Maverick sur sa moto allait presque de nouveau foncer au point de repasser Mach10 (alors que moi, j’ai estimé cet artifice judicieux puisque bien identifiable)…  est  parti, définitivement dépité, j’ai pu goûter le plaisir de me laisser convaincre et de partager les pensées de ce surhomme à la recherche d’une reconnaissance de paternité morale.

Un pater familias heureux… Du coup l’aspect romantique m’a gênée et j’aurais bien arrêté le film au retour de cette mission dont tout le monde savait en commençant le film qu’elle réussirait. Peu m’importait de savoir si le vieux beau se caserait définitivement ou pas.

Ce film m’a donc beaucoup stressée pendant la dépose de la bombe et j’ai serré les fesses, me croyant aux commandes, écrasée dans mon canapé par la force de l’imaginaire, jusqu’aux cris « verrouillée…cible atteinte ! » libérateurs et totalement déconnectés de toute réalité concrète ! Un vrai jeu vidéo sans victime… Comme dans STAR WARS pour l’explosion de l’Etoile noire (avec tous ses combattants noirs à bord, ces suppôts de satan !) Le spectateur ne pense pas aux victimes et se réjouit d’une victoire sans substance, d’une fin de guerre dans les embrassades, d’une paix retrouvée vierge de toute peine… Dans l’imaginaire complet.

Au moins dans AVATAR 1 , que nous venons de revoir avec un plaisir extrême, les combats avaient l’excuse finale d’une véritable renaissance, celle d’un peuple idéal attaqué et surtout celle d’un homme retrouvant son corps « en état de marche» au sein d’une famille élargie.

La joie de voler sur les dragons de Navis, sur le Grand Leonopteryx pour être Toruk Makto ou pas, s’apparente plus à la recherche d’une joie sportive ou d’un plaisir tel qu’on peut l’obtenir dans les parcs de loisirs en dévalant un Grand huit… Le vieux rêve d’être capable de voler soi-même réapparait.  J’imagine qu’AVATAR 2 nous rappelle le plaisir de nager comme les dauphins… On revient aux fondamentaux, aux perceptions personnelles,  au jeu, au rêve… On se prend pour de jeunes animaux se bousculant pour imiter les grands… On retrouve l’enfance et on imagine qu’on a un autre corps, une autre vie faite de joies primaires…

Y a pas à dire… Le cinéma c’est magique et le fantastique c’est Fantastique !


Lui, c’est beaucoup moi

Installée devant un énième feuilleton télévisé… voilà que je rencontre soudain mon alter ego masculin car Gu PilSu… c’est pile moi!

KWAK DOWON incarne ce personnage dans NEVER GIVE UP et je suis sûre que cet acteur de 49 ans qui met tellement d’entrain dans son jeu est certainement largement comme on le découvre dans cette série !

Donc cet homme joyeux, aimant son enfant plus que tout, fidèle à son épouse, optimiste même après une déception… Ce bon vivant qui veut bien faire, même au risque de trop en faire et qui fait souvent bien… pétille la chaleur humaine et la gentillesse! Quel chouette type! Il danse du popotin et chantonne régulièrement…

C’est ainsi que je me perçois et que je m’aime !

Même ses défauts sont malheureusement les miens : je suis souvent ridicule, je fais trop de bruit, parlant haut et fort (beaucoup moins depuis la retraite car je me surveille… mais il est difficile de se refaire), donnant tant de conseils qu’on croit que je continue de donner des leçons, m’intéressant à tout ce qui m’entoure au point de me répandre et d’écraser des pieds… trop joviale, trop… tout quoi! Quand je filme je ne peux pas m’empêcher de parler. Mais je travaille beaucoup sur mon personnage et m’efforce de parler moins fort et… moins, d’observer sans intervenir… Bref je tente de ne plus être Pilsu!

De plus Pilsu (avec le présentatif coréen, j’entends « Pissouillat » quand les autres l’interpellent… et ce n’est guère engageant!!!) a des traits de caractère très différents des miens: car il vit dans et de sa cuisine, alors que je déteste cuisiner, il est d’une autre génération que moi ayant 15 ans de moins. Cet ancien sportif (je ne l’ai plus jamais été au-delà de mes 18 ans et ne le fus jamais en club!) bouge volontiers ses rondeurs; sans cesse en activité, je ne l’imagine pas en train de lire ni de rêvasser comme je le fais…

C’est son entrain, sa joie de vivre et ses bons sentiments qui nous rapprochent tant et qui font que je me suis vue en lui.

On peut lire les résumés de ce drama sur Nautiljon et sur SensCritique.

Deux mots de l’histoire racontée par la série, tout de même :

Un ancien champion d’art martial, PILSU, a dû ouvrir un restaurant de poulet frit pour subvenir aux besoins de sa famille (une épouse vendeuse et un fils unique de 14 ans, bon élève mais qui découvre le rap). Il se voit contraint d’accepter d’être hébergé chez une usurière et pour mériter d’habiter dans la splendide demeure, il doit rendre des services à sa logeuse et faire équipe avec Jeong Seok (ou SUK) un trentenaire informaticien trahi par ses deux premiers collaborateurs pour l’exploitation de la start-up conçue autour d’une application de rencontre, Voisin24. SUK, dont le père,débiteur de la vieille dame usurière, est en prison, rencontre une jolie graphiste et un autre développeur d’appli, avec qui il s’associe. Tous les quatre (Pilsu compris) contribuent à l’avenir de l’application, Voisin24, comme à celui du restaurant et ils forment un groupe d’amis soudés.

Le meilleur de ce drama c’est le duo des héros (un trentenaire et un quadragénaire) qui est le plus improbable qui soit, au début, puisqu’ils se disputent et s’insupportent… mais se retrouvant chez l’usurière chez qui ils doivent habiter… nécessité fait loi alors l’attachement arrive comme entre un père et un fils, une forte amitié.

L’épouse et le vrai fils de Pilsu partagent cette affection qui recrée une famille étendue enrichie, finalement élargie au quartier entier!

Pour compléter ce spectacle bon enfant, avec des personnages secondaires soit clownesques soit sournois et malfaisants parfois agaçants, l’épouse si belle dont la voix douce ( en VO) est un plaisir ainsi que leur enfant bien sympathique même en pleine crise d’obéissance nous confortent dans un petit monde de rêve, une vie de quartier idéale, des bons sentiments en veux-tu, en voilà et une fin de conte de fée malgré le décès de l’usurière (qu’on ne regrette pas puisqu’elle a exploité les gens et s’est rachetée à la fin!).

Bon la Bande-annonce n’est qu’en VO mais on y voit Kwak DoWon danser en Pilsu qui exprime sa joie…

Parvenue au clap de fin… ils me manquent tous !


Police University (drama de 2021)

Cet article est un petit clin d’oeil à Amélie, mon amie qui fut mon élève au collège. Elle voulait devenir commissaire de police et elle continue ses excellentes études en Droit car elle a toujours eu beaucoup de suite dans les idées, une grande culture et de la force de caractère… de l’intelligence, quoi. Une fille douée qui connaît la valeur du travail. peu m’importe les lieux communs à la mode française entendus ça et là dévalorisant les policiers. J’ai toujours aimé les héros qui défendent le bien et les lois doivent être respectées ou changées par ceux que nous avons élus. Les exceptions qu’on m’opposerait sont… Exceptionnelles justement. De ce fait le genre policier est un de mes préférés en littérature comme au cinéma.

Plutôt que revoir les séries comme Murdock dont je n’apprécie plus le feuilleton ces temps-ci, j’ai opté dernièrement pour le drama coréen en 16 épisodes Police University, et ne l’ai pas regretté.

Évidemment, ce n’est pas en France que l’on verrait à la télévision un téléfilm dans lequel des étudiants se réjouissent d’intégrer une école de police ni qu’on mettrait cette école au niveau de l’Université. Ce ne sont pas les sketches des Inconnus qui prouvent le contraire… Le succès ne serait pas au rendez-vous, ce que je déplore parce que je ne peux considérer une société sans police que comme une utopie du fait que les gens ne sont pas raisonnables. Le bon sens n’est pas le plus partagé dans notre société ; n’en déplaise au philosophe!

Alors qu’en Corée, une production a été réalisée pour exprimer les valeurs les plus civiques, telle que la recherche de la justice par l’application stricte des lois. On pourrait m’opposer qu’il existe certainement un problème chez eux puisqu’il est nécessaire de créer un feuilleton télévisé pour le corriger ( certes !?) et que, tout au long de cette série, il n’est question que de trouver les ripoux au sein même de l’école ( oui, d’accord ! Mais cette réalisation est coréenne.)… L’intrigue n’est en somme qu’une nouvelle édition de l’éternel sujet de philo : « La fin justifie-t-elle les moyens? » et démontre qu’on ne doit pas voler les voleurs pour se dire honnête.

C’est le couple des personnages principaux qui vaut d’abord qu’on regarde ce programme. Ce binôme burlesque est formé d’un inspecteur-professeur intègre, âgé d’une quarantaine d’années, et d’un étudiant de 18 ans, hacker de génie (ben justement, c’est là le hic !). J’ai un peu mal à la tête à cause des tapes censées être amicales que l’ancien inflige au jeune ! A chaque fois, il a dû perdre un neurone, le pauvre ! A ce duo s’associe la bien-aimée du jeune, une étudiante de la même promotion… Dont la mère est emprisonnée pour avoir joué à des jeux illégaux en ligne. La fille rachète les erreurs de la mère par son honnêteté.

Ensuite tous les rôles secondaires, toute l’école, mérite aussi qu’on regarde cette série puisque cet ensemble des plus hétérogènes est vraiment distrayant. On découvre là des patauds attendrissants, des aguicheuses, des clowns, des référents honorables et d’autres faussement honnêtes, une caricature « d’adjudants-chefs » au féminin (la surveillante des études qui hurle et se régale à punir mais se laisse adoucir), des élèves-préfets attachants, des parents pénibles et d’autres touchants… etc. Les thèmes récurrents incontournables et les scènes convenues de ce genre télévisé abondent : l’amitié, la famille qu’on se choisit et celle qu’on subit, le triangle amoureux, l’entraide, la compétition, l’honneur, se ressourcer à la plage… et l’amour toujours! « Fighting » !

Les cérémonies de remise de diplômes offrent de belles séquences car les uniformes sont vivement colorés et les serments correspondent aux valeurs civiques laïques énoncées. Bref… C’est un chouette cirque dont j’ai été bon public.

Alors les défauts… eh bien ils sont nombreux et tant pis ! Les flash-backs pas toujours nécessaires, la sensiblerie, le comique de farce et celui de répétition… tout l’aspect issu du premier degré typiquement coréen… mais j’ai fini par attendre tout ceci au tournant! C’est tellement coréen, tellement dépaysant! Je ne comprends toujours pas plus le langage que j’écoute avec le même plaisir (à part « abeoji » père, « yongseo » pardon, gomabseubmida » merci… salanghabnida… je n’ai guère progressé !) Conclusion : je me suis bien amusée.


Citations de dramas ⛩️🎭

à méditer !

            On m’a répété plusieurs fois de cesser de regarder autant de dramas alors que cette habitude m’apporte infiniment… les citations suivantes prouvent que ces feuilletons offrent aussi souvent l’occasion de réfléchir en lisant (puisque je les regarde en VOSTF) des propos intéressants qu’en lisant des bouquins! Il faut lire les sous-titres en blanc dans les photos ci-après.

Beautiful Gong Shim était, certes, un peu limité au niveau de l’intrigue. Une jeune fille banale et limitée intellectuellement progresse dans sa vie sociale et amoureuse en rencontrant un avocat totalement farfelu, ancien bad boy mais toujours altruiste. Et bien sûr, il n’était pas qu’un individu banal puisqu’il retrouve sa famille biologique… et la richesse qui va avec pour une fin magique, évidemment. L’héroïne a une âme d’horticultrice et soigne ses plantes avec amour. Elle excelle dans cette activité alors qu’elle est assez nunuche en général… Sa soeur et son patron, le cousin germain du héros, sont les deux autres personnages principaux et l’amitié profonde qui se développe entre les deux gars, malgré les vicissitudes, représente le grand atout de cette série. L’acteur, Nam KoogMin, jouait le méchant chef, assez réussi car il me donnait froid dans le dos, dans The girl Who Sees Smells. Dans Beautiful Gong Shim, il est déroutant et souvent cra-cra (les Coréens ne reculent pas devant les blagues scatologiques).

            Je suis une personne qui privilégie ses habitudes et si je pouvais, je mangerais toujours les mêmes aliments sans varier d’un iota… le personnage masculin aussi !

Ah : le chocolat, les laitages et les fruits, les glaces!!! Je ne cuisinerais jamais, si j’avais le choix!

2. Dans Warm and Cosy, le couple des héros est totalement improbable. Il s’agit encore une fois d’un conte de Cendrillon comme les aiment les ménagères populaires : un homme parfait issu d’une famille riche, qui devient le cuisinier génial d’un restaurant sur Jeju. il accueille la fille qui lui a tapé dans l’oeil et il faut 16 épisodes pour qu’ils finissent ensemble, comme d’habitude alors j’ai fait chauffer le bouton « avance rapide », notamment à l’arrivée du maire du village, qui n’est amusant que dans la scène de l’affiche (il ne veut pas qu’on sache qu’il a posé quelques années plus tôt pour une marque de sous-vêtements). Les propos du héros… m’ont fait penser longtemps…

            Il veut dire qu’il va faire languir la fille dont il est amoureux pour qu’elle lui courre après, en une inversion des rôles comme souvent dans les feuilletons coréens qui sont construits en un parallélisme rigoureux, avec les mêmes scènes aux rôles inversés. Les Coréens doivent aimer ces retours de motifs, comme une fatalité dans le cursus de la vie. « J’ai couru après toi en vain… eh bien cours après moi maintenant! » Ils adorent croire que notre vie est écrite à l’avance… en un destin mérité dont seule la mauvaise action soudaine peut nous faire dérailler car ils conservent l’idée du libre-arbitre.

            En quoi les sentiments ont-ils une valeur estimée, quantifiable et en quelle unité de mesure ? là est la question que je me suis posée… Je n’ai pas la réponse.

3. Dans Rain or shine , le couple de héros est marqué à vie par l’écroulement du centre commercial dans lequel ils ont failli mourir et qui a tué un membre de leur famille, d’où leurs maux physiques et psychologiques marquant leur vie entière. On croise aussi un jeune handicapé mental attachant, une créatrice de webtoon hémiplégique, une tenancière de maison de plaisir très élégante au physique comme au moral, un médecin-usurière, un architecte scrupuleux et honnête et une série d’individus pourris ou abîmés par la vie. Encore une fois le fils aîné est soutien de famille de sa soeur dont il finance les études… situation qui a l’air très fréquente en Corée!!! ???

            Tout d’abord les remarques judicieuses de la bonne copine puis la pensée directrice de la vieille mamie matoise m’ont arrêtée le temps de les fixer en photogrammes de citation… ( ce sont deux scènes différentes dans la même galerie de photos)

            Ensuite je veux me souvenir d’une scène absolument savoureuse quand on me connait vraiment dans ma vie réelle… il faut toujours revenir à la première chaîne !

            Enfin un moment poétique, où l’héroïne pressent qu’elle est à l’entrée d’une histoire d’amour.. à minuit dans le bus… (il n’y a sans doute qu’à Séoul où on puisse à 20 ans se balader à minuit dans le bus, même à deux!) Combien de fois sommes-nous restés suspendus à une seconde symbolique… ?


Un drama vaut largement un Dumas

            Dans mon enfance, assez tôt et pour toujours, les Dumas nourrirent mon imaginaire👩‍🏫 et dans ma vieillesse🧓 je retrouve tout Dumas (et tellement plus) dans les dramas :

            Peu m’importa quand j’appris que Dumas avait engagé des rédacteurs pour enrichir sa production. Je ne changeai pas d’avis : le roman d’action, qu’il soit réaliste ou fantastique, policier ou de Science Fiction… 🤺🧚🧝🧙🦸quel qu’il fût, m’apporterait toujours des heures d’un plaisir souvent renouvelé par la relecture. 👩‍💻

            D’Artagnan 🗡️⚜️⚔️🤺aimera éternellement Constance❤️, même en l’ayant trahie avec Milady (à laquelle, je le rappelle, pour l’avoir déjà écrit ailleurs, il manque une dent « sous l’oeillère gauche » alors qu’il m’en manque une à droite!! Ah ah ah!) et elle mourra sans cesse dans ses bras au moment de leurs retrouvailles! Destin et destinées… Idem dans les dramas :

            Les dramas ont des scénaristes retors qui font languir le spectateur pendant 12 à seize épisodes de 60 minutes et plus (et parfois même 53, comme dans Secret garden ou Empress Ki) pour réunir les deux héros réchappés d’un triangle amoureux ou deux! Ci-dessus vous constatez le romantisme du serment d’amour éternel 💘scellé par la bague en fleur 🧎. Remarquez la scène où l’un des amoureux embrasse l’autre lové /e contre son dos en un long câlin confiant , comme dans A TALE OF NOKDU (on s’embrasse peu dans ces feuilletons coréens et la caméra ne va jamais ou presque au lit, sauf dans NEVERTHELESS qui fut le plus olé olé que j’ai vu dans le genre du drama… Mais pas si osé que ça au regard des moindres productions issues d’autres pays.).

            Les amoureux se doivent d’abord de s’apprivoiser, de s’approcher longuement et lentement, de se rejoindre et se quitter plusieurs fois avant d’enfin marcher du même pas et dans plusieurs séries, la scène dure ses trois longues minutes. :

            Ils ont aussi des réalisateurs qui paufinent les images et nous emmènent dans les plus beaux paysages de Corée où le personnage tombe en réflexion sur son devenir et celui de son couple :

            L’humour est toujours au rendez-vous :

            Le portable 🤳est désormais un personnage de l’action! Il ment, dénonce, affole, relie les amoureux la nuit jusqu’à ce que, le tenant comme un trésor, chacun s’endorme en le reposant sur sa joue après d’interminables confidences…

            Beaucoup de ces photos sont extraites des trois derniers que je viens d’enchaîner :

            CHOCOLATE (lien Netflix) 🍫

            Un docteur et une cuisinière se sont rencontrés quand ils avaient une dizaine d’années. Ils grandissent liés par un destin commun en se croisant, se retrouvant, se repoussant, au gré des malheurs qui les marquent et perturbent irrémédiablement.

            On trouve ici les topois du genre (les scènes classiques) : le triangle amoureux, l’amour de jeunesse, la famille nocive, l’évolution des méchantes gens, les secrets de famille, les trahisons d’amis malintentionnés, la vie des riches avec leur lutte intrafamiliale pour leur patrimoine, la dure condition des pauvres…

            Mais tant d’autres thèmes sont abordés tels que la relation entre cousins germains, le burn out des soignants comme celui des intellectuels, la cuisine qui soigne l’esprit comme le corps🍜🍛🍰🍚, l’individu original de la famille difficile à supporter, la mère dénaturée, l’amour d’un animal familier🐕 le veuvage, le divorce … la poterie🏺 comme thérapie et surtout la fin de vie des personnes condamnées par une maladie incurable… Le message restant celui d’un carré de chocolat qui peut compenser une tristesse 🍫(mais ils n’abusent pas de ce symbole).

            FIND ME IN YOUR MEMORY (lien Netflix)

            Entre une actrice et un présentateur de télévision un lien dont il n’ont pas connaissance les amène à se rencontrer👫, se déchirer et hésiter à s’unir.🤵👰

            Les thèmes traités sont d’abord la mémoire car le présentateur est hypermnésique alors que l’actrice a perdu la mémoire 🧀après un choc psychologique. L’amour fraternel qui lie la belle héroïne et sa soeur, son manager, est admirable. Les deux filles sont opposées par le physique et le caractère. Du coup les amours de l’une font écho à celles de l’autre , comme dans le Bourgeois gentilhomme de Molière! Le couple B aide à désamorcer la tension créée par le couple A. Le thème des paparazzis 🗞️et celui du médecin ignoble🩺 qui veut tirer de la gloire du fait d’avoir découvert et soigné un « cas rare » puis qui finit par porter atteinte à la santé de son patient afin de monnayer son bouquin et de vérifier sa théorie erronée sur ce cas est particulièrement original.

            ARTHDAL CHRONICLES (lien Netflix)

            Changement de style avec ce feuilleton qui est une dystopie, du fantastique se situant dans une époque préhistorique mythique👣 au pays d’Arth longé par le pays d’Iark et celui des montagnes blanches. Des êtres surhumains, au sang bleu, ont été pratiquement exterminés (ben oui… trente bonshommes peuvent vaincre un seul surhomme) par les peuplades d’Arth dans le but de s’approprier le pays entier, raison pour laquelle ils vont aussi soumettre les habitants d’Iark dont les deux héros, la fille de la prêtresse 🧖 et un Iguru 🦸(un métis, au sang violet qui a plus de forces qu’un humain au sang rouge ).

            On y trouve les thèmes des frères jumeaux 🤼aussi dissemblables que possible dans leur caractère profond, celui des malédictions et du destin, celui du pouvoir et des compromissions, celui des brutes se rachetant sur le tard, l’amour bien sûr, le triangle amoureux, les trahisons de ses parents ou de ses enfants… et les racismes ancestraux.

            Une deuxième saison de ce feuilleton récent est en préparation et tant mieux car Song Joong-ki qui joue les jumeaux , Jang Dong-gun et Kim Ji-won m’ont fidélisée.

            Et je n’ai pas parlé des costumes et des coloris du décor qui sont d’une finesse, assortis magistralement, élégamment… Un festival pour les yeux.

            Conclusion : alors oui, le rythme narratif est généralement lent, oui la définition de l’image n’est pas celle des feuilletons européens ou américains… oui j’ai même entendu une jeune femme me faire taire en affirmant péremptoirement ( ! ) que ces récits sont « culcul la praline » … Moi j’affirme que les dramas sont des feuilletons d’action qui ont une dimension mythique, comme les Dumas et bien plus encore, du fait du choc des images. Que l’on ne vienne pas me dire qu’elles ne sont que la copie des webtoons correspondants ( je n’en lis pas) ou qu’en tant qu’adaptations elles réduisent l’imaginaire car il n’en est rien… Ou alors c’est qu’on a toujours manqué d’imagination!


De fil en héros…

Pour choisir un drama dans le labyrinthe des propositions de Netflix, je prends comme fil conducteur le retour des acteurs qui m’ont touchée. De fil en aiguille, j’aime tisser, par la rencontre des personnages incarnés, le portrait de ces acteurs qui m’épatent, m’émeuvent, me séduisent ou me font rire et je perçois avec plaisir des constantes que j’attribue forcément à leur personnalité… Dans Mon amour venu des étoiles…

Image venue du site Korean’d you

j’étais venue revoir le jeu, volontairement énigmatique cette fois-ci afin d’interpréter un extraterrestre, de

Kim Soo Hyun,

Je le suis depuis les séries It’s Okay To Not Be Okay de 2020 et surtout Dream High, de 2011 avec les deux idoles de 2PM que sont Ok Taec-yeon et Jang Wooyoung… (Attention les 2PM sont, en ce mois de juin 2021, de retour / « I’ll be back » /, ces temps-ci! ) dans une école de musique enthousiasmante… la KirinSchool.

L’autre vedette est pareillement étonnante. Son personnage est fort agaçant au début et si touchant à la fin (qu’est-ce qu’elle pleure, crie, tempête, fait sa star puisqu’elle est censée en être une… et le devient vraiment!) :

Gianna Jun

Dans cette vidéo les deux acteurs apparaissent presque au naturel. Ils m’ont enchantée, vraiment…

Mais comme à chaque fois que je me laisse emporter dans une série coréenne… ce sont tous les rôles secondaires qui m’ont ravie! Le méchant est diabolique, l’amoureux transi du triangle habituel, est tellement aimant qu’on rêverait d’avoir pu séduire un tel homme… et la scénariste a transformé le triangle amoureux… en rectangle avec une jeune femme pour laquelle nous nous désolons trop… puisque son personnage aime sans être aimée… celui qui aime sans être aimé!

Voici le casting de la série sur Senscritique.

La scénariste de My love from an other star est Park Ji Hyeon, celle qui a aussi écrit le scénario de Crash Landing on You , sorti en 2019, dont la galerie de seconds rôles est proprement stupéfiante, tant on la découvre variée, et forcément captivante de ce fait, mais aussi informative car elle nous fournit des renseignements sur le monde militaire et la Corée du Nord.