Réfléchir sur (3xRien), demeurer dans le léger pour ne pas s'abîmer dans le grave.

Poésie – citations

Un point de vue sur la poésie

Je viens de lire la traduction d’une poésie japonaise… un aïku de Matsuo Basho :

何の木の
花とはしらず
匂い哉
les fleurs de quel arbre-
impossible de savoir
mais un tel parfum !
nan no ki no
hana towa shirazu
nioi kana
Eh bien selon moi… ce n’est plus vraiment de la poésie !
On voit bien, dans la romanisation des mots japonais (colonne de droite) , qu’à l’origine un retour de sons, entre les première et troisième lignes, accompagne le sens des mots et si la traduction a bien conservé le rythme constitutif de l’aïku ( 5 pieds, 7 pieds et 5 pieds), si l’allusion à une saison ( ici le printemps) demeure… j’ignore tout des sens connotatifs qui doivent surgir de l’association de ces mots dans l’esprit d’un Japonais. La traduction détruit forcément la musique des sons et les images qu’elles produisent, dont la transcription en sons dans la colonne de droite ne peut nous donner l’idée faute de disposer de la langue en question! Il ne nous reste plus que des sons qui prennent une autre signification pour nous!
Le signifié (le sens) est partiellement compréhensible (nous sentons, LOL, qu’il s’agit du printemps puisque l’arbre est en fleurs mais le parfum évoqué n’est pas forcément pour nous celui d’un cerisier si nous oublions qu’il s’agit d’un poème japonais !) tandis que les évocations issues des sons n’ont aucune résonance en notre esprit. La poésie traduite est particulièrement, désormais, concentrée dans son thème… du fait de l’ignorance de la langue vectrice de culture (ou de sa connaissance partielle, ce qui n’est pas mon cas mais l’est pour quelqu’un qui a appris la langue).

« Les fleurs
De quel arbre impossible de savoir
Mais un tel parfum »
Déjà la structure de « ce poème » devenu un texte français correspond à trois phrases différentes… Est-ce le cas en japonais ? Mystère et boule de gomme ! La première phrase est nominale… averbale, elle n’est qu’une annonce de thème, un sujet en suspens. La seconde n’est pas une question mais une affirmation qui précise le thème ( la flore arborescente, éliminant les fleurs en pieds). Une problématique de biologiste…dont la valeur poétique est pour l’instant bien discutable. Nous nous prenons à cet instant pour un scientifique plutôt, en quête d’identification botanique ! Le constat est élevé au niveau universel : à qui est donnée cette impossibilité d’identifier un arbre en voyant ses fleurs? A tout le monde? Alors que jardiniers et photographes sauront aussitôt de quel arbre il s’agit! Comme ce questionnement nécessite une interprétation, je ne peux plus ressentir l’originalité d’une image ou la musicalité des mots… La poésie a fui… Jusqu’à l’évocation du parfum sublime. Et là, quelle que soit la langue, la poésie revient… partiellement ! En flacon !
A mon humble avis, est poétique ce qui me sort de ma vision quotidienne et me transporte dans une expérience universelle, en faisant vibrer les correspondances entre les signifiants ( les sons et les mots) et tous les signifiés possibles ( harmonies musicales des sons, polysémie des termes et évocations de faits vécus ou à vivre). Or, dans ce cas-ci, la prononciation du mot « fleurs » n’a aucune déclinaison sonore dans les mots suivants ( ce qui est normal puisqu’il faut traduire des mots de l’autre langue). Il reste juste ce retour de syllabes « bre/ble » qui peut correspondre à l’ébahissement du spectateur sidéré par la beauté d’un cerisier en fleurs.
Attention, je ne critique nullement la traduction de ce poème qui est effectuée avec finesse puisque la structure de l’aïku est préservée dans la langue française ! Je pense seulement qu’une poésie traduite n’est plus le poème initial et souvent n’est plus poétique du tout! Elle peut demeurer un poème grâce au savoir du traducteur, lui-même poète… Mais le poète premier n’est plus l’auteur de ce texte second qui a ricoché dans la culture et les qualités littéraires du traducteur.
Mais s’il m’apparaît bien que nos cultures, notre expérience de vie, nos époques sont différentes… La poésie qui concerne la beauté de la nature est partiellement éternelle et universelle. Un cerisier d’aujourd’hui, même si ses cerises n’ont plus le même goût que celles d’antan, produira toujours le même émerveillement, non? Et par conséquent une part de l’aïku de Matsuo Basho ou d’autres écrivains d’autrefois restera poétique, c’est à dire évocatrice de ressentis perceptibles ou imaginables par des lecteurs qui me sont contemporains.. et donc par moi ! Quelle que soit la langue : les mots « arbre, fleur, parfum, feuille » seront poétiques !

Si j’ai mis une broderie de cerisier et non une photo en exergue de ma réflexion, c’est pour faire une métaphore visuelle : mon travail n’exprime pas du tout la beauté d’un cerisier, juste mon intérêt pour elle !

PS : un bug a modifié mon texte et j’ai failli laisser en définitive le contraire de ma pensée dans trois phrases que j’avais corrigées… en vain! La technique est traîtresse, vraiment ! 😭


Et s’il ne reste qu’un rayon…

De soleil ou de joie
Je m’y ferai dorer, m’en égaierai maintes fois.
S’il ne reste qu’une note du parfum aux fragrances aimées
Je la garderai là, en lie dans ses flacons vidés
Pour toujours humer sous leur bouchon
Le souvenir de leur perfection.
La fleur de la senteur qui m’enrobait de beau
Demeure vive où reste en fond d’eau.
Oui, le flacon m’importe, au mépris de l’ivresse.
Trois gouttes d’esprit me montent à la tête
Quand au coeur de coquelicot
S’encapsule la fête…
Verrerie stylée déclinée en échos
Au visuel estampillé
Cadeaux jamais oubliés.

Mise à Jour : Voici le site du parfum KENZO . La nouvelle fragrance ajoutée à la ligne « fleur de Kenzo » est donc le mimosa… Je n’en ai pas encore acheté mais je conserverai mon intérêt pour ce parfum fleuri et ajouterai bientôt le nouveau flacon à ma collection.

Mon poème contient les mots qui désignent la composition d’un parfum : les notes 1) de tête 2 ) de coeur 3 ) de fond.


Élagage🌳

Là, au dehors, tout près d’ici

Leur tronçonneuse a retenti…

Émue, courant à la fenêtre,

Je la vis tailler le bel être.

Ce roi, ce majestueux chêne,

Élagué par des dents de chaîne,

Tend désormais ses  gris moignons

Plaintifs, vers les cieux, en doigts ronds

Raccourcis, découpés et nus…

Et son ami subit le même sort

Rasé, réduit sur tous ses bords.

En couple, pires qu’abattus.

Les voilà matés par l’émondeur.

Dont l’outil porte au loin la  peur.

Quand va-t-on cesser de tronquer 

Ces poumons verts hypothéqués ?


Bouton… de nacre 🧷

  • Perdue dans cette boîte-monde,
  • Je suis bien là, face nacrée, ronde.

Mes deux côtés montrent… deux trous.

  • Irisée de tant de vécu,
  • Simplette parmi tous les fous
  • Profonde à qui peut penser prou,
  • Je vaux de belles pensées ténues…

Les artistes sont ma vraie cible…

  • Célons notre revers taché,
  • Au-dessous, en abri caché…
  • Notre avers brille bien mieux
  • Que bris de coquille, qu’aux yeux
  • De ceux qui passent, trop hâtifs
  • Loin de mes soucis si chétifs,

Le couturier laisse invisible.

Je voulais participer au Silent Sunday… mais me demander de ne pas tricotter de texte est impossible puisque je ne vis que pour les mots… et mes photos, comme le suggérait Akimismo (cf page de liens) en indiquant la précision de son appareil photo, sont et resteront des images de portable.

PS Faute de bouton dans les icônes j’ai mis… une fibule ! (Ce n’est pas une épingle à nourrice!)


Arrêt sur images…

Photo de Ekaterina Belinskaya sur Pexels.com

A force de faire des phrases, d’émettre des avis, de composer des textes…

J’ai mal à la tête.

Je stagne, je bloque, je peine…

Plus je dois parler, répéter, reformuler…

moins je vis.

Trop de maux naissent de nos propos polysémiques

quand si peu de sens génèrerait  le consensus. Là est le hic!

Me taire et réfléchir plus que dire et  braire… Savoir vivre et  laisser braire.

Mon âme fait l’âne…

Et le bât ne  blessera plus.

Portefaix de  réflexions sans fond,

Dans les silences de mes clôtures choisies,

J’essaie toutes les clés d’un portail  imaginaire:

Celui des rêves, des regards, des actions qui valent mieux que disputes et discussions.


Ado adorable: Amélie

A propos d’Amélie R. qui est devenue une jeune femme au parcours universitaire exemplaire et qui fut ma petite élève de 4ème et 3ème, et surtout une bonne élève et une adolescente capable de ressentir de la sympathie pour ses profs puisque sa maman en est une (je l’ai rencontrée à deux ou trois reprises et nous avions sympathisé), le 03 octobre 2013, j’écrivais :

Une petite jeune fille si sage, attentive et réfléchie, m’a offert trois images de poésie pour illustrer mes dernières photographies (cf l’article précédent)…

OCTOBRE 231

Son prénom est de ma main mais c’est elle qui s’est appliquée pour calligraphier des o qui ne soient pas des a (un  de mes leitmotivs ).

Elle me fait répéter ici

qu’il existe toujours  des ados adorables

parmi tous ceux qui me sont confiés chaque année: Anaëlle, Benoit, Océane, Emma, Carla, Roxane, Sophie, Leslie, Jade, Aurélie, Antoine, Anaïs…

Conclusion écrite lors de la Mise à jour du 07 juillet 2022 : 

Les « bons élèves » sont pour moi ceux qui ont le sens du devoir à accomplir. Ce caractère ne signifie donc pas forcément qu’on soit doué dans la matière concernée. Il s’assortit d’un état d’esprit sain, qui conçoit comme normal de considérer les enseignants comme des individus normaux.

Amélie est non seulement une femme qui fit d’excellentissimes études, une fille cultivée parce qu’intelligente, mais encore une personne qui m’a offert de l’amitié et à qui j’ai tenté d’en offrir à mon tour… Bien que, somme toute, je ne sois pas douée dans ce comportement-là (j’ai tendance à me comporter en misanthrope).


Image

Et Proust avait confirmé:

Proustart


Jamais contents:

Horace disait déjà dans sa satire I du livre I:

« D’ou vient, Mécèneun ciel de mars,

que nul ne vit content de sa condition,

soit que la raison la lui ait faite,

soit que la destinée la lui ait jetée,

et qu’il vante celle des autres? »

On croit toujours que l’herbe est plus verte dans le jardin du voisin…

alors que chez soi… tout ne va pas si mal…

Ou du moins pas plus mal qu’ailleurs!


Roses de cèdre:

fev 055

Notre vie fleure bon les souvenirs profonds…

Ces roses de cèdre en camaïeu de marron

Se mêlent aux couleurs  des senteurs d’existence,

Parfums souvenirs de souffrances et romances,

Mille essences d’heures  vives et passionnées

Exhalant les bonheurs que nous  aimons humer.

D’humus en pétales de bois, nos jours de soie,

Renaissent les fleurs d’en-soi pour toi et pour moi…

fev 054

J’avais trouvé le site d’une artiste transformant ces beautés de la nature en œuvres d’art…. mais il a disparu.


Ce beau poème de Véra me plaît toujours autant.

choixfinal1

Merci, Poétesse amie, de ta confiance et de ce cadeau.