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Lectures et écrits

De « l’arc narratif »

Photo de Francesco Ungaro sur Pexels.com

Plusieurs philonautes emploient la notion « d’arc » dans leurs analyses de lectures, notion à laquelle je n’avais jamais pensé pendant mes études, puisqu’on ne l’avait pas encore nommée comme telle et que je n’ai pas eu à l’enseigner pendant ma vie active parce qu’on ne nous avait pas formés à l’écriture de roman ou de scénario mais seulement à leur analyse !
En littérature, il était donc question de « schéma narratif » pour rendre compte de la progression d’un récit ( situation initiale – Élément perturbateur – péripéties – élément de résolution puis situation finale) et aussi de « schéma actanciel » pour définir les relations entre les personnages ( protagonistes ou secondaires) par rapport à la quête principale ( avec ses adjuvants et opposants) ou des objectifs épisodiques venant remettre en question la quête ultime du ou des héros, réorganisant les faits à la lumière de révélations ou de situations inattendues.
On m’a menée, autrefois, à parler d’économie d’un récit pour évoquer la part des développements plus ou moins digressifs ajoutant du rythme à l’ensemble et à définir la fonction des éléments du récit dans sa progression. J’ai souvent eu à determiner si la narration était soit linéaire car dans l’ordre chronologique des faits, soit discursive, en comparant le temps du narrateur au temps de l’histoire, celui des faits narrés ( avec analepses, prolepses, pauses, scènes et ellipses ou encore sommaires de faits… On parlait aussi d’élasticité du récit en fonction des points sur lesquels le narrateur voulait mettre l’accent)…
Puis, quand la lubie est arrivée d’affirmer que « tout est discours », (même le récit conçu comme discours du locuteur… ! ), on a distingué les points de vue narratifs (interne, externe ou omniscient) suivant que le narrateur était personnage de son récit ou pas, demeurant un spectateur ou encore qu’il se montrait en train de commenter son récit et d’y intervenir pour parler au lecteur, (faisant donc la distinction entre des récits à la première personne/ à la troisième sans intervention/ à la troisième avec commentaires). Ces distinctions étant toutes remises en question dans le « nouveau roman » du vingtième siècle mais habituelles pour les autres « mouvements littéraires ».

En 2021 seulement, une inspectrice avait employé ce terme en ma présence, pour se plaindre des enseignants qui lui servaient des cours remplis de schémas narratif et de tableaux divers, oubliant la dynamique du récit et le plaisir de lire… Mais je ronronnais dans ma dernière année d’exercice et n’avais soudain plus « d’appétence » pour les recherches personnelles… J’ai même fini cette période de ma vie totalement dégoûtée de l’analyse et j’ai perdu le goût des longues lectures pendant deux ans !

J’aurais pourtant pu découvrir cette notion « d’arc narratif » plus tôt si je m’étais intéressée à l’écriture de roman et aux scénaristes mais je n’ai jamais eu la prétention ( me sachant inapte) à écrire un livre moi-même. Or mes dernières recherches sur ce sujet visant à déterminer qui était l’auteur de ce métalangage ( je n’ai pas trouvé la référence exacte ) m’ont permis de constater son emploi dès 2016, par exemple dans un article de Mathieu Nicod « Arc narratif et intrigues multiples » ( M.Nicod est détenteur d’un master « métier de la rédaction » et travaille dans le marketing à Lille) qui en permettait la connaissance…. Pour l’écriture de scénario, on trouve sur internet une image contenant ce terme qui est en définitive un synonyme de « schéma narratif » dans le cours de cinéma de Christopher Guyon . ( Cf auto présentation de C. Guyon ) Ce dernier introduit l’idée du point culminant de l’intrigue ou climax et différencie l’arc narratif en tant que « chemin de l’histoire global » des « arcs de personnages« …

Peu importe donc qui a employé en premier ces mots, que j’ai rencontrés plusieurs fois dans des compte-rendus de lecture récents et que mon esprit de « technicienne en littérature » (🤣) estimait être un doublon assez inutile…
Il n’en est rien puisqu’une fois qu’on a compris que cet arc n’est pas une arme mais un terme d’architecture ( !!! ) et qu’on s’est représenté mentalement la structure d’une cathédrale gothique on perçoit que ces arcs qui se rejoignent tout en haut dans une clé de voûte représentent mieux le type le plus apprécié de narration à l’heure actuelle : le récit choral. De nos jours les deux premiers protagonistes sont toujours accompagnés de personnages secondaires récurrents qui amusent, séduisent, inquiètent autant le lecteur que les héros de l’oeuvre. Il faut donc que leur histoire s’adosse au récit principal pour constituer un ensemble solide.
Si l’on prend comme exemple Jeannot et Colin de Voltaire, l’arc du personnage Jeannot, le protagoniste de l’histoire, est parallèle à celui de son ami d’enfance Colin et débute au même point, dans la situation initiale… Mais soudain, Colin quitte l’histoire et ne reparaît qu’à la fin en sauveur providentiel de Jeannot. L’auteur fait une mise au point en analepse pour nous expliquer comme le pauvre est devenu le plus riche et le plus heureux des deux! La chronologie des faits reprend ensuite sont déroulé logique traditionnel. Dans ma jeunesse je ne concevais que des structures narratives de ce genre plan plan…
Mais de nos jours, la plupart des romans et toutes les séries télévisées ont des groupes de protagonistes et les arcs de personnages viennent tantôt mettre en péril, tantôt expliquer, tantôt s’imbriquer dans l’arc principal de l’histoire. On est dans l’art gothique narratif où tout contribue à la beauté d’ensemble mais dont chaque élément est une oeuvre d’art en soi!
Point de Patrick Jane sans Teresa Lisbonne, Cho, Rigsby ou Van Pelt… Ou pas de Leroy Jethro Gibbs sans Anthony DiNozzo , Caitlin Todd, Abigail Sciuto, Timothy McGee, Ziva David et Donald Mallar ! Ou encore pas d’Adrian Monk sans Natalie Tigger ou Sharona Flemming ! Et ils ont tous leur destinée à réaliser, en des arcs autonomes, destinée qui intègre celle des personnages principaux, de chapitre en chapitre ou d’un feuilleton au suivant. Certains acteurs se sont ainsi rendus indispensables à la série parce que le public a voulu en savoir plus sur eux… Et leur arc s’est allongé sans tout exploser, rendant intéressants les « spins off » de série.
Maintenant, me voici réconciliée avec cette expression… cet « arc » qui ne tire pas de flèche mais construit sa part d’intrigue pour la complétude et la beauté de l’ensemble… Des arcs de triomphe, plutôt.
Néanmoins il faut bien dire que le récit choral n’est pas une invention moderne ! En son temps Hugo ( et ce n’est pas un exemple unique loin de là) nous a conté la vie d’Esmeralda, les agitations de la cour des Miracles et l’égocentrisme du beau Phoebus ou les noirceurs de Frollo exploitant Quasimodo en des chapitres aux actions décentrées. La structure n’est pas nouvelle mais l’imbrication des faits est désormais orchestrée de main de maître par des scénaristes qui manipulent le spectateur en lui cachant des étapes ou les démultipliant par des rêves éveillés où en nous proposant divers points de vue des mêmes faits… Tout pour nous tenir en haleine et nous ébahir par l’architecture complexe de leur oeuvre.


Un « roman pastoral » japonais

S’inspirant du roman « Daphnis et Chloé » de Longus ( qui date du II ou IIIème siècle de notre ère et a plus tard inspiré Rousseau), Yukio Mishima (1925-1970) a écrit en 1954, « Le tumulte des flots » dans lequel deux jeunes gens, Shinji Kubo le pêcheur et Hatsue Teru la plongeuse, dix-huit et seize ans, se séduisent et se vouent un amour pur qui vainc finalement tous les obstacles placés sur la route de leur union.
Après avoir lu la biographie de Kimitake Hiraoka, dit Mishima, j’ai pensé que cette oeuvre devait être une création mineure pour cet auteur qui a connu la gloire à 24 ans avec une oeuvre qui aurait fait de lui, de nos jours, un défenseur actif de la cause LGBT… Il a rédigé ensuite, en 1954, ce « roman pastoral » qui parle d’un couple très ancestral dans sa dévotion aux dieux et son respect de l’institution du mariage…
Or ce n’est pas le plus grand paradoxe qui m’apparaît puisque cet écrivain qui a fini sa vie en organisant son suicide théâtral avec son compagnon d’alors ( par le fameux seppuku ) a écrit vers la fin du chapitre XII, quand Shingi passe en revue les solutions qui s’offrent à eux du fait qu’on veuille les séparer :  » Un double suicide ? Il y avait déjà eu dans l’île des amants qui avaient pris cette solution. Mais le solide bon sens du jeune homme la repoussait et il se disait que ceux-là étaient des égoïstes qui ne pensaient qu’à eux. Il n’avait jamais cru que la mort fût une solution et, avant tout, il avait une famille à soutenir. »
On est au pays des kamikazes, alors il est toujours question de suicide dans leur conception des choses… Le plus fort, c’est qu’à la suite de cette réaction raisonnable du personnage principal, l’auteur écrit ces mots époustouflants :  » Le jeune homme qui était peu expert dans le maniement de la pensée fut étonné de découvrir que l’une des propriétés inattendues de la réflexion était son efficacité pour tuer le temps« ! On rêve, non ? L’auteur aurait mieux fait de réfléchir comme son personnage et soit, de ne jamais se marier, soit, de ne pas faire de ses enfants des orphelins sous prétexte de concrétiser sa conception du samouraï !
Alors j’ai certes cru retrouver dans certains personnages des caractères qui pourraient très bien leur avoir été donnés à partir de l’expérience vécue par l’auteur : a ) – la mère de Chiyoko, la jolie fille du gardien de phare qui se croit laide et par qui les ragots issus de sa jalousie font souffrir les héros, a poussé son enfant à faire des études et rappelle ce que je m’imagine de la mère de l’auteur « Parmi les gens du village qui l’écoutaient, fascinés par son éloquence, certains la comparaient défavorablement avec leurs femmes taciturnes et regardaient le gardien avec une compassion déplacée« . Cette femme « sortait toujours vainqueur de ses argumentations avec son mari« ; je pense ainsi car j’ai lu que c’est la mère de Mishima qui a fini par obtenir du père l’autorisation de le laisser devenir écrivain. b) – Miyata Terukichi, le père d’Hatsue, est un homme riche et « on pouvait dire qu’il était la personnification de tout le travail, la résolution, l’ambition et la force d’Utajima » ( l’île où se passe l’action), il « remplissait de crainte ceux qui le regardaient » or la biographie de Mishima nous décrit le père de l’écrivain comme un individu de ce genre.
Pourtant je préfère cesser de relier ce roman à la biographie de Mishima puisqu’il me paraît totalement à part dans sa production littéraire et, pour mieux goûter tous ces passages reliés à la nature dont les héros tirent leur force, je veux, comme je le fais en lisant Rousseau « éducateur » dans l’Emile, ne considérer l’oeuvre que par elle-même… Car l’auteur nous a offert des scènes et des descriptions d’une très grande poésie : qu’il nous raconte les saisons de pêche « dans les profondeurs du Pacifique », qu’il nous fasse monter les deux cents degrés de pierre pour nous rendre au temple de Yashiro où prier le dieu marin, après avoir discuté d’un vers de Verlaine à la réunion hebdomadaire de « l’Association des jeunes gens », que nous montions au sommet de la montagne, dans les ruines de l’observatoire sur « cette île toute en pentes raides, avec de rares parties plates » où seuls les chats sont admis, pas loin du phare, là où, p. 41, « seul le tumulte des flots se répercutait à travers la végétation » pour que les deux jeunes gens à la vie rude s’éveillent à leur vie d’adultes… Un flot de détails infiniment anodins mais d’une grande saveur typique nous rend témoins des faits avec naturel, de rencontre en rencontre… dans les prémices de cette histoire sentimentale pure. Je me suis crue dans un drama.
En ce début de vingtième siècle, le frère de Shinji, Hiroshi, nous distrait en partant, grâce à l’argent gagné par l’aîné, soutien de la famille depuis le décès de leur père, en voyage scolaire à la ville et découvrant le cacao ( qu’il compare à de la pâte de haricots rouges) ou les westerns américains au cinéma où il ignorait même que les sièges pouvaient devenir infiniment moelleux une fois dépliés. Les jeux des jeunes garçons ( cowboys et indiens ou exploration de grotte) sont des intermèdes entre deux étapes de l’histoire principale.
Le récit est rythmé par le rapport des gens avec la nature et les saisons sur deux ans, commençant au printemps par la rencontre, fin de l’été p.159. A l’automne ils ne sont plus reliés que par des lettres et puis l’hiver passe et ils ne peuvent toujours pas se voir… mai revient p. 173. Ils sont menacés par les triangles amoureux créés par Chiyoko et le fils de riche Yasuo, beau parleur fainéant mais meilleur parti car fils de notable… A la « saison des pluies », chapitre XIV, Shinji et Yasuo partent en campagne de pêche… En compétition!
Les gens sont superstitieux ( ils achètent des talismans, se fient aux auspices comme les Romains ou au vol des papillons p.165, se croient une réincarnation de légende, comme le prince Deki p. 163).
Certains détails m’ont révoltée ou laissée perplexe du fait de la différence de civilisation : Shinji joue avec le poisson encore vivant, se montrant cruel sans raison comme un chat ou la justification des travaux des femmes : « elles n’ont aucun lien avec ce vaste monde »… ? p. 94 ou le « concours des plus beaux seins » entre les plongeuses ou encore l’éternelle mention de shôyu ( p. 27) et « saké du soir » (p.116 ou 221)!
Enfin une tentative de viol avortée grâce à une guêpe et l’exploit marin colossal pendant la tempête à Okinawa résolvent cette histoire positivement.
On constate que l’île manque d’eau douce pendant la saison sèche, ce qui rend nécessaire les tours de puisages obligeant à se déplacer la nuit : la Nature a toujours dicté ses droits. La source est, au chapitre IX, prétexte à des descriptions que j’ai déjà lues sous la plume de Pagnol.
Cette lecture m’a baignée dans la simplicité d’une vie proche de la nature, celle des pêcheurs d’Utajima vers 1935, qui pêchaient le poulpe, les ormeaux, les algues wakamé… Avec Shinji qui « avait toujours eu du bon sens » et Hatsue qui  » n’était pas d’une nature bavarde », tous deux droits et honnêtes.
J’ai fait un beau voyage dans le temps !

Edition Folio n°1023, ISBN 9 782070370238. L’illustration de la couverture est inutilement racoleuse. L’histoire d’amour racontée est plus pudique que le laisse entendre cette image.


L’Étoile du Matin de David Gemmell : le héros naît du verbe

Les pérégrinations du barde Owen Odell, illusionniste qui pratique la magiq, (l’art qui peut aboutir à la modification des perceptions, voire, si l’on est très doué, à la magie totale), lui font rencontrer un individu hors normes, Jarek Mace. Cet inconnu lui paraît être, tout d’abord, un héros puisqu’il est sauvé grâce à lui face à des brutes que l’inconnu met tous K.O…. mais le beau sauveur se révèle aussi amoral que possible, un être violent et particulièrement égocentrique au point de se comporter comme un bourreau des coeurs et surtout un truand. C’est un « monstre sacré » en quelque sorte, pas du tout une personne comme vous et moi, ni comme le narrateur auquel Jarek s’attache pourtant. Le récit est celui d’une longue amitié.
Le roman commence quand Owen, devenu vieux (soixante-huit ans) s’adresse à l’avatar du lecteur dont il a créé l’image, un hologramme ou un fantôme, en tant qu’apprenti conteur venu lui réclamer l’histoire vraie du héros »l’Étoile du Matin »... et c’est lui, le barde, qui a construit cette légende à partir des actions de Jarek. Débute alors une très longue anaphore, déroulée à partir de leur rencontre, plus de quarante ans auparavant.
Ce roman est de la Fantasy, ce genre que tant d’intellectuels méprisent, mais j’y ai trouvé un souffle épique et une prose sinon souvent poétique, du moins toujours riche en images et peintures nuancées de la psychologique des personnages, puisque la narration en point de vue interne s’y prête particulièrement.
p.18« Je ne suis pas héroïque de nature, mais l’éducation compte beaucoup dans la vie d’un homme, et mes parents m’avaient toujours fait comprendre qu’un homme fort doit défendre les faibles. C’était un cri de femme. Pas un cri né de la douleur, mais de la peur, et c’est un son affreux. Je me retournai dans sa direction et me mis à courir ; ce qui était un acte d’une stupidité affligeante. » Ce paragraphe démontre que le narrateur a, lui, des valeurs morales. Il a le courage de se porter au secours d’un être dont il perçoit la faiblesse, même s’il fait preuve d’autodérision, puisqu’il va se retrouver seul contre trois malfrats projetant un viol.
« – Arrêtez ! Criai-je.
Ce n’était pas une introduction des plus percutantes, je l’admets, surtout hurlée d’une voix haut perchée. Mais mon arrivée les avait momentanément surpris… »
On constate tout l’humour dont Owen émaille son récit. Il s’analyse régulièrement et j’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui sont capables de se juger sans fausse honte, essayant moi-même d’agir de cette manière. Prendre du recul avec soi-même est la base du doute qui permet de se remettre en question et d’avancer sainement.
Owen est donc incapable d’agir, étant un doux rêveur à la base, mais… Jarek tombe du balcon sur deux des agresseurs… En fuyant le mari jaloux qui le pourchassait pour avoir fait de la femme de cet homme furieux une maîtresse. Le héros est donc très doué pour combattre le mal… alors qu’il était lui-même condamnable moralement. Cette introduction symbolise parfaitement combien il est un personnage bien humain amené à réaliser de hauts faits au gré des circonstances mais « à l’insu de son plein gré »! Il n’en reste pas moins qu’il a les qualités fondamentales du héros épique : le physique d’exception ( beau et sportif), les connaissances d’un combattant ( ancien acrobate et militaire) et l’intelligence de la stratégie par l’expérience de la nature humaine.
Comme il est de coutume dans l’heroïc Fantasy, l’intrigue se situe à une époque médiévale indéfinie où l’on voyageait d’auberge en cités fortifiées, au royaume où Highlanders ( natifs du pays) et Agostins ( nobles envahisseurs) se disputent « la grande île coupée en deux… Montagnes arides au Nord » traditionnellement appartenant aux Highlands et le « Sud luxuriant gouverné par les Ikenas » ( p. 31) puis tout le pays fut conquis par les Agostins venus de l’étranger.
« J’ai connu bien des hommes violents dans ma longue vie – des hommes cruels, des hommes braves, des hommes mauvais, des hommes nobles. Et pourtant jamais je n’ai rencontré quelqu’un qui rivalise avec l’amoralité complexe de l’Étoile du Matin. Cette première rencontre hante toujours mon esprit. […] Pourquoi cette rencontre reste-t-elle si claire, alors que tant d’autres, plus importantes, sont perdues dans les recoins brumeux de ma mémoire ? Mystère. » On pourrait croire que Jarek Mace, cet Ikenas qui sait ressembler aux Agostins, ne vaut rien humainement mais, page 36, quand Owen le juge « répugnant » après des confidences dignes de Dom Juan, Jarek répond  » J’y travaille beaucoup! » Ce qui tend à suggérer, comme le révèlent nombre de ses actes, qu’il joue peut-être un rôle pour cacher sa nature profonde… à aller chercher tout au fond de sa personnalité ! Le fait que Jarek déteste la musique blesse un peu Owen qui joue de la harpe ! « – C’est très joli… Ça va attirer tous les brigands à un kilomètre à la ronde! » dit « l’homme des bois » qui ressemble assez à Robin des bois… de loin et aime bien se voir glorifié / « starisé » à travers la magiq d’Owen à qui il reproche pourtant son idéalisme :  » Ton coeur est profondément romantique. Or, notre monde est un jardin du mal. Tu aurais dû être moine, enfermé dans un monastère grisâtre, avec de hauts murs et des portes solides.
– La vie peut ressembler à une histoire, repliquai-je. Il y a toujours des héros, des hommes avec une grandeur d’âme.
– Tu en as rencontré ?
– Non, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’existent pas… […] Je rêve de rencontrer un homme comme eux… […] quelqu’un qui a le courage de changer le monde, un homme avec une âme aussi brillante que l’étoile du berger. »

Donc Owen, qui nous raconte, page 48, son histoire de fils Agostin du comte Aubertin, méprisé par ce père plus fier de ses deux autres garçons, les aînés, voudrait, lui qui a fui la vie de moine à laquelle on le destinait, se trouver un messie… Et Owen aimerait que ce soit Jarek, qui refuse de l’être alors que les circonstances se combinent pour le faire passer pour tel.

A la page 54, Wulf, le bossu forestier sanguinaire, entre dans l’histoire et deviendra un compagnon de route rassurant, surtout quand il joue de la flûte et Ilka, une prostituée muette de dix-huit ans, s’ajoute à la troupe de ces gens qui cherchent où fuir ceux qui les poursuivent pour avoir occis des sbires assassins de l’envahisseur Agostin Azrek, rencontrés dans le pays occupé. A la page 100, ils croisent ensuite la route de Piercollo, le géant au coeur tendre et à la voix de ténor :  » quand il chantait, c’était avec tellement de chaleur et d’émotion qu’il pouvait éloignée l’hiver. Je jure que s’il s’était mis à chanter dans une clairière verglacée, la neige se serait mis a fondre et des fleurs printanières se seraient frayé un chemin à travers le sol gelé juste pour l’entendre. » Ils l’intègrent au groupe et il n’y a bien que Jarek pour être insensible à la beauté d’un récital qu’il appelle du bruit, lui qui n’a qu’un but, s’acheter un château 🏰 et a abandonné autrefois la femme qui attendait son enfant. Il se vante, p. 189, d’avoir certainement conçu beaucoup d’enfants qu’il refuse de connaître ( on voit bien là combien l’étoile n’est que filante… à l’aube ! ) Puis arrive la nonne Astiana et sa morale rigoureuse p. 214.

Dans ce roman d’aventures, qui traverse le pays où régnaient autrefois les rois vampyres, on rencontre aussi le magiqien Cataplas, le diable en personne se livrant à la magie noire, la sorcellerie, pour animer des morts vivants et ses créatures fabriquées de plusieurs êtres vivants, les Unies ou chiens de Satan; c’est le pire ennemi des héros. La magiqienne Mégane les aide de ses pouvoirs décuplés à combattre le mal.

Ah ! je n’a pas eu le temps de m’ennuyer dans cette course-poursuite vers le salut, dans laquelle le vrai personnage principal est finalement… Le narrateur, ce barde qui progresse, en aède celtique inspiré, dans ses créations littéraires comme ses illusions magiques. Or le conteur envie ses dons à Jarek, p. 200 : « Cela m’énervait que Mace l’ait compris aussi facilement alors que moi, un Agostin érudit, j’étais resté bloqué par un mur de suspicion et de peur » car Jarek Mace surpasse tout le monde dans son analyse rationnelle des illusions qui ont atterré le groupe. Sa logique garantit l’action efficace.

A la page 263, Owen se sent déprimé :  » On a tendance à croire que les héros sont des hommes à part – leurs colères sont phénoménales, mais ils n’eclatent de rage que face à leurs ennemis. On ne les voit jamais dans une forêt humide, se plaignant du froid, et on ne les imagine jamais en train d’uriner contre un arbre. Ils n’ont jamais mal aux dents; leur nez n’est jamais rouge à force de se moucher l’hiver. C’est ainsi que nous déformons la réalité. » et justement Jarek refuse le costume de l’Étoile du Matin :  » Ce n’est pas dans ma nature. », parce qu’il a « choisi le plaisir ».

Page 272, le barde insiste  » la vie n’est pas souvent une chanson, mon cher fantôme. C’est une triste réalité pour un barde car nous préférons que nos héros soient purs » et le voilà qui déplore le manichéisme réclamé par son auditoire « les gens .. n’ont pas envie de penser. Ils ne veulent pas que leur plaisir soit entaché de gris. Non, ils veulent du noir sinistre et du blanc immaculé. » Or Jarek a d’énormes défauts que l’Étoile du Matin ne peut pas avoir et l’aède qui écrit sa légende sait très bien que les vraies gens ont des natures dissimulées… Les gens sont tous plus ou moins gris puisqu’il y a peu de saints!

A la page 280, il fait avouer à Astiana son intérêt pour Jarek et il commente en son for intérieur : « Je me demandais pourquoi tant de femmes tombaient sous le charme des voyous, offrant leur amour à des hommes qui le buvaient comme du vin et jetaient ensuite la bouteille vide« .

Quand les rois vampyres reviennent, Jarek veut s’enfuir… mais reste car il n’y a de héros que par obligation… C’est le roman qui rend les actes héroïques… et l’histoire vaut surtout par les relations humaines complexes reliant des individus que le hasard a rapprochés et qui ont fini par s’attacher les uns aux autres dans l’adversité.

David Gemmell ( 1948- 2006) a écrit de nombreux best-sellers; celui-ci date de 1992 et fait partie des romans indépendants d’un cycle. En voyant des photos de l’écrivain, j’ai pensé que physiquement il avait l’air… d’un personnage de roman. La quatrième de couverture commence par ces mots  » Je me nomme Owen Odell et je vais mourir » et se termine par « Ceci est l’histoire d’un homme. Et de sa rédemption… »

( Le roman est édité dans la collection Milady, en poche des éditions Bragelonne ISBN : 9 782811 212926, traduction Alain Nevant, couverture illustrée par Didier Graffet)


Lectures de Cours Élémentaire

Dans mon hypermarché très banal,
De nouveau, un objectif très commercial
Nous permet d’étoffer l’étagère
Des lectures enfantines qui doivent plaire,
Afin que des illustrations sûres
Et des idées aux intentions pures
Nourrissent des petits le vocabulaire
Et enchantent leur imaginaire.
Mininous lira de belles histoires
A LittleUs qui voudra bien les croire.
🐦Dans « Petit Kiwi, grand ami » et 🦩 »Le flamant rose qui ne voulait pas être rose » Christelle Saquet pousse ( avec Virginie Grosos puis Alice de Page) nos petits à l’acceptation de soi et des autres.
Avec « Le mystère des deux dragons » Nane & Jean-Luc Vézinet avec Virginie Grosos s’adressent aux petits dessinateurs qui seraient capables de réfléchir au geste de l’artiste qui stylise son dessin pour parvenir à l’épure comme les estampeurs asiatiques ( la réflexion est vraiment très ambitieuse).
En lisant « Edgar en route pour l’arbre à voeux » comme « Cherche et trouve Edgar autour du monde » c’est un joli 🦊 renard qui emmène les enfants d’un coutume originale à la visite de plusieurs pays… L’enfant est aidé par les illustrations tellement riches en détails nombreux de Marion Péret sur des idées d’Emmanuelle Gras.
« La moumoute du mammouth Helmouth » comme « La moustache de Chiquita » les petits vont être poussés à considérer la pilosité des uns et des autres comme une composante banale de la personnalité de chacun, afin que tout le monde puisse être fier de ses particularités personnelles et ne plus harceler personne.
En découvrant « Respire! La relaxation adaptée aux enfants » Claire Lucq va bien étonner les parents. Les dessins de Sophie Van Ophalvens permettent de bien comprendre cette méthode devenue nécessaire à notre époque où les enfants sont, pour la plupart, très agités et manquent de concentration sur une longue durée.
Si « Dessine-moi un ours blanc » vaut plus par les illustrations magnifiques de Virginie Grosos que par la simplette intrigue qui rappelle un peu trop « Le Petit Prince » et sa minuscule planète ou si j’ai regretté l’achat de « Jada sauve la forêt fabuleuse » parce que les textes qui imitent l’écriture cursive montrent des o écrits comme des a (comme c’est agaçant !) et un vocabulaire plus familier, ce n’est pas très grave car chaque livre ne vaut qu’un Euro, à peine de quoi justifier la disparition des arbres qui ont fourni la pâte à papier de ces livres édités chez « rue des écoles »! La collection comprend vingt titres et j’en ai acquis douze.
Mais je délivre une mention spéciale à « Le tour du monde des sports« , de Jean Durry et Thomas Tessier ! C’est « LE » livre à acheter en cette période de JO…
J’y ai appris beaucoup moi-même et notamment pages 10 et 11 dans la partie « L’Angleterre invente le « sport » » où l’étymologie du mot est développée par des faits historiques précis.
Avec ce livre-là, je suis certaine de faire plaisir aux papas de mes petites lectrices familiales!
Conclusion : il faut courir à Carrefour afin que ces arbres n’aient pas été transformés pour rien car le pilon n’est pas une fin morale pour ces bouquins-là. ( Et je n’ai absolument aucun intérêt financier à faire cette suggestion-ci !)


Un point de vue sur la poésie

Je viens de lire la traduction d’une poésie japonaise… un aïku de Matsuo Basho :

何の木の
花とはしらず
匂い哉
les fleurs de quel arbre-
impossible de savoir
mais un tel parfum !
nan no ki no
hana towa shirazu
nioi kana
Eh bien selon moi… ce n’est plus vraiment de la poésie !
On voit bien, dans la romanisation des mots japonais (colonne de droite) , qu’à l’origine un retour de sons, entre les première et troisième lignes, accompagne le sens des mots et si la traduction a bien conservé le rythme constitutif de l’aïku ( 5 pieds, 7 pieds et 5 pieds), si l’allusion à une saison ( ici le printemps) demeure… j’ignore tout des sens connotatifs qui doivent surgir de l’association de ces mots dans l’esprit d’un Japonais. La traduction détruit forcément la musique des sons et les images qu’elles produisent, dont la transcription en sons dans la colonne de droite ne peut nous donner l’idée faute de disposer de la langue en question! Il ne nous reste plus que des sons qui prennent une autre signification pour nous!
Le signifié (le sens) est partiellement compréhensible (nous sentons, LOL, qu’il s’agit du printemps puisque l’arbre est en fleurs mais le parfum évoqué n’est pas forcément pour nous celui d’un cerisier si nous oublions qu’il s’agit d’un poème japonais !) tandis que les évocations issues des sons n’ont aucune résonance en notre esprit. La poésie traduite est particulièrement, désormais, concentrée dans son thème… du fait de l’ignorance de la langue vectrice de culture (ou de sa connaissance partielle, ce qui n’est pas mon cas mais l’est pour quelqu’un qui a appris la langue).

« Les fleurs
De quel arbre impossible de savoir
Mais un tel parfum »
Déjà la structure de « ce poème » devenu un texte français correspond à trois phrases différentes… Est-ce le cas en japonais ? Mystère et boule de gomme ! La première phrase est nominale… averbale, elle n’est qu’une annonce de thème, un sujet en suspens. La seconde n’est pas une question mais une affirmation qui précise le thème ( la flore arborescente, éliminant les fleurs en pieds). Une problématique de biologiste…dont la valeur poétique est pour l’instant bien discutable. Nous nous prenons à cet instant pour un scientifique plutôt, en quête d’identification botanique ! Le constat est élevé au niveau universel : à qui est donnée cette impossibilité d’identifier un arbre en voyant ses fleurs? A tout le monde? Alors que jardiniers et photographes sauront aussitôt de quel arbre il s’agit! Comme ce questionnement nécessite une interprétation, je ne peux plus ressentir l’originalité d’une image ou la musicalité des mots… La poésie a fui… Jusqu’à l’évocation du parfum sublime. Et là, quelle que soit la langue, la poésie revient… partiellement ! En flacon !
A mon humble avis, est poétique ce qui me sort de ma vision quotidienne et me transporte dans une expérience universelle, en faisant vibrer les correspondances entre les signifiants ( les sons et les mots) et tous les signifiés possibles ( harmonies musicales des sons, polysémie des termes et évocations de faits vécus ou à vivre). Or, dans ce cas-ci, la prononciation du mot « fleurs » n’a aucune déclinaison sonore dans les mots suivants ( ce qui est normal puisqu’il faut traduire des mots de l’autre langue). Il reste juste ce retour de syllabes « bre/ble » qui peut correspondre à l’ébahissement du spectateur sidéré par la beauté d’un cerisier en fleurs.
Attention, je ne critique nullement la traduction de ce poème qui est effectuée avec finesse puisque la structure de l’aïku est préservée dans la langue française ! Je pense seulement qu’une poésie traduite n’est plus le poème initial et souvent n’est plus poétique du tout! Elle peut demeurer un poème grâce au savoir du traducteur, lui-même poète… Mais le poète premier n’est plus l’auteur de ce texte second qui a ricoché dans la culture et les qualités littéraires du traducteur.
Mais s’il m’apparaît bien que nos cultures, notre expérience de vie, nos époques sont différentes… La poésie qui concerne la beauté de la nature est partiellement éternelle et universelle. Un cerisier d’aujourd’hui, même si ses cerises n’ont plus le même goût que celles d’antan, produira toujours le même émerveillement, non? Et par conséquent une part de l’aïku de Matsuo Basho ou d’autres écrivains d’autrefois restera poétique, c’est à dire évocatrice de ressentis perceptibles ou imaginables par des lecteurs qui me sont contemporains.. et donc par moi ! Quelle que soit la langue : les mots « arbre, fleur, parfum, feuille » seront poétiques !

Si j’ai mis une broderie de cerisier et non une photo en exergue de ma réflexion, c’est pour faire une métaphore visuelle : mon travail n’exprime pas du tout la beauté d’un cerisier, juste mon intérêt pour elle !

PS : un bug a modifié mon texte et j’ai failli laisser en définitive le contraire de ma pensée dans trois phrases que j’avais corrigées… en vain! La technique est traîtresse, vraiment ! 😭


Et s’il ne reste qu’un rayon…

De soleil ou de joie
Je m’y ferai dorer, m’en égaierai maintes fois.
S’il ne reste qu’une note du parfum aux fragrances aimées
Je la garderai là, en lie dans ses flacons vidés
Pour toujours humer sous leur bouchon
Le souvenir de leur perfection.
La fleur de la senteur qui m’enrobait de beau
Demeure vive où reste en fond d’eau.
Oui, le flacon m’importe, au mépris de l’ivresse.
Trois gouttes d’esprit me montent à la tête
Quand au coeur de coquelicot
S’encapsule la fête…
Verrerie stylée déclinée en échos
Au visuel estampillé
Cadeaux jamais oubliés.

Mise à Jour : Voici le site du parfum KENZO . La nouvelle fragrance ajoutée à la ligne « fleur de Kenzo » est donc le mimosa… Je n’en ai pas encore acheté mais je conserverai mon intérêt pour ce parfum fleuri et ajouterai bientôt le nouveau flacon à ma collection.

Mon poème contient les mots qui désignent la composition d’un parfum : les notes 1) de tête 2 ) de coeur 3 ) de fond.


Penseur poids walter (MAJ in fine)

Sur Facebook où j’allai passer du temps bête
A visionner des curiosités, amusettes,
Faune tropicale ou multicolores fleurs,
Amitiés improbables d’animaux sans peur…
Je lus des citations nous vantant la lecture.
Or l’une d’un Scott qui n’était pas Walter ( ? )
Me parut d’un boxeur au neurone penseur
En pleine réception d’un droit super crochet…
Car que peut-elle signifier… J’ai séché !

Qu’on m’explique donc comment, en ouvrant un livre
On « s’émerge », c’est à dire s’extrait de mer
A moins qu’on ait plongé, dans la lecture, ivre
Et qu’on se croie nageant, non dans l’eau mais dans l’air !
Si bien que le désir de lire nous fait croire
Qu’en vrai nos yeux commenceraient une histoire
Alors qu’on ouvrirait le livre dans le noir… ???
Ce Musclor léger n’aurait d’idée que l’espoir.

Mais peut-être me trompè-je… Allez savoir? Penser trop fort est aux alouettes miroir!

Conclusion : il manque à mon sens l’immersion avant l’émergence du lecteur dans une évasion salvatrice! Problème de traduction ou esprit malin de la personne qui a posté cette image ? Et je ne connais pas « E. » Scott… mais F. ou W….

Post Scriptum : qu’on ne me dise pas de ne pas retourner sur Fb… de telles bizarreries profondes (L.O.L.) sont bien amusantes !

Mise à jour du jour-même :

Soudain il m’appert que qui lit

En oblique aurait donc compris

Que je m’élève ici en censeur,

D’a posteriori… Ascenseur

Du grammairien qui rectifie

Sémantiquement et se fie

À sa première réflexion

Sans proposer d’autre notion

Pour mieux définir la lecture,

Ce grand bonheur qu’elle procure…

Ainsi, moi je boxe en mi-lourds

En me montrant comme balourd !!!

J’oublie qu’il m’arrive souvent

De n’émettre que petit vent !🤣🤣🤣


Graceling de Kristin Cashore : fantasque Fantasy ( MAJ in fine)

Voici une lecture dont je parle ici pour en conserver le souvenir. Elle me permet 🧚🃏🧝🧙👸🧞🦸🦹🦄🐲🎭🗡️de parler d’un genre ( la Fantasy), surtout 🤴🏻📜🛡️🐎⚔️♟️👑d’évoquer des personnages que j’ai pris plaisir à accompagner pendant 1200 pages💡✒️🕵️📖 et enfin d’exprimer mon plaisir d’avoir découvert une auteure qui m’a fait voyager dans son imaginaire.

🧝🧚🧙🐲🦄♟️La couverture du premier tome est… bien kitch mais au moins elle indique nettement qu’il s’agit de Fantasy et non de réalisme… La femme au poignard a disparu des couvertures plus récentes (comme on le voit en allant sur le site de l’auteure dont je donne le lien plus loin. Une étude comparative de ces couvertures vaudrait la peine … La femme au poignard est un choix français mais ceux des éditeurs d’autres pays sont plus évocateurs ou moins féministes…etc.), remplacée par une silhouette plus mystérieuse et conforme au genre du récit. Ce n’est pas un roman policier non plus bien que le récit permettre de suivre des aventures intrigantes et, pour le troisième opus, une enquête compliquée menée par l’héroïne… On est en plein merveilleux uchronique.🛡️👑📜🃏🗡️

Le genre littéraire de la Fantasy est distinct du genre « fantastique » dans la mesure où les phénomènes surnaturels imaginaires décrits n’ont pas pour finalité d’instaurer une atmosphère de peur ni de perturber notre réalité mais celle de créer une autre réalité, un monde imaginaire, celui des contes de fées, des mythes et d’une catégorie de Science Fiction relevant du Merveilleux au sens étymologique ( mirabilia : ce qui étonne et remplit d’admiration). « Fantasy » viendrait du grec « phantasia » = « apparition » et se diversifie en plusieurs sous-genres ( heroïc Fantasy, Space Fantasy, Fantasy urbaine, High Fantasy du Seigneur des anneaux de Tolkien ( 1892 – 1973) ou le monde de Narnia de Lewis , 1898-1963 …ou dark fantasy… etc) Suivant les époques conçues dans lesquelles sont situées les intrigues et le style du contenu ( cf les articles dédiés des encyclopédies).
Récemment j’ai appris grâce à France Tv dans un documentaire que William Morris (1834-1896), auteur anglais antérieur à Tolkien , est à considérer comme « le père de la Fantasy« . Dans ce documentaire Robin Hobb, autre auteur de Fantasy que j’ai tant lu, s’exprimait sur le sujet….
Et dans « Qui est William Morris, l’auteur qui a fait du Tolkien avant Tolkien?  » sur une page de « l’éclaireur.fnac« , on apprend que William Morris, qui contait des histoires sans dragon ni magie, aurait fait du « proto-féminisme » par ses personnages féminins très affirmés… Ce qui me ramène aux merveilleux personnages de Kristin Cashore.

🤴🏻📜🛡️🐎⚔️♟️👑Katsa, Rouge et Bitterblue sont trois combattantes exceptionnelles par leur personnalité. Pour garantir que je ne « spoile » pas le contenu de ces romans, voici les quatrièmes de couverture… Que ceux qui, comme mes enfants, ne souhaitent aucune révélation intempestive s’arrêtent de lire mon article ici.

Donc nous sommes dans un monde imaginaire, les 7 royaumes, dans lequel nous rencontrons des « gracelings » ( individus qui ont des yeux vairons et un don particulier poussé au paroxysme) et des monstres d’un genre nouveau. Le premier tome présente la force au combat de Katsa et les pouvoirs télépathiques de . Le second est centré sur le méchant psychopathe qui poursuivait Rouge ( une « monstre » humaine au pouvoir de séduction et aussi télépathe ) et le troisième tome concerne la fille du méchant, Bitterblue qui est douée de réflexion et de bonté et s’attache à combattre l’influence posthume de son père. Ce graceling a pu faire tout le mal possible puisqu’il persuadait les gens de ce que bon lui semblait.
💡✒️🕵️📖Dans le bonus offert par le premier tome, l’auteure nous propose une réflexion sur la spécificité de l’écriture de Fantasy. Elle explique comment elle a dû s’efforcer d’imaginer un monde médiéval sans aucune connaissance de nos progrès actuels. Elle sélectionne les mots anglais pour qu’aucun de ses textes ne puisse faire allusion à l’Histoire de notre monde puisqu’elle propose une uchronie . « L’écriture de Fantasy repose sur la question des limites » pour  » bâtir un univers qui soit crédible » en « poussant la logique très loin » . Elle rencontre donc un problème de vocabulaire ( ne pas dire « doper » par exemple) de vraisemblance ( qu’est-ce qu’un télépathe peut savoir ou ignorer) de progrès techniques ( les connaissances médicales pour sauver les personnages importants), de géographie ( dans ces sept royaumes inventés) et surtout de chronologie ( puisque le 3eme tome se situe plus de cinquante ans après le second qui narre des faits antérieurs au premier récit) . Elle a pu bénéficier de l’aide de toute une équipe de lecteurs passionnés par sa création.
Le tome 3 est celui qui m’a le plus immergée dans ce monde original. L’héroïne se débat dans un pays qui se relève d’une tyrannie et elle doit combattre les derniers vestiges d’obscurantisme installé pendant des années. Tous les bourreaux n’ont pas disparu avec la mort du monstre qui les manipulait et les forçait à participer à ses exactions. La honte les conduit à perpétuer la tyrannie en cachant leurs actes à leur souveraine et en tâchant d’éliminer les « chercheurs de vérité », nouveaux amis de Bitterblue.
La partie qui concerne la cryptographie est un véritable plaisir de lectrice heureuse de trouver dans ces pages la même démarche que chez Tolkien, inventeur de langages nouveaux.
Les illustrations qui ornent le début des cinq parties, comme le dessin de cette clé qui signale les débuts de chapitres, les cartes en fin de livre et les dictionnaires dont il est question redoublent l’intérêt du récit et font du roman une oeuvre que je ne suis pas près d’oublier. L’ensemble est visuellement plaisant et les mots créés sont une musique ajoutée au récit.

👱🏼‍♀️Comme je me suis rendue sur le blog de Kristin Cashore ( lien en fin de l’article de Wikipédia)j’ai aussi pris connaissance des soucis de santé récents de cette auteure : il a fallu l’opérer pour agrandir la base de son crâne afin de permettre à son cervelet de se développer car sa compression lui provoquait des vertiges persistants et autres désagréments invalidants pour une personne quadragénaire (elle est de 76).Plaisanterie facile pour qui tente de dédramatiser les circonstances graves de la vie : « pas étonnant que cette dame ait inventé avec ce cerveau en ébullition un tel monde de Fantasy si original et envoûtant que je ne parviens pas à le quitter »… C’est bête comme réflexion, mais voilà une maladie que je ne connaissais pas et je suis contente de savoir l’auteure soignée.

💡✒️🕵️📖 Bien obligée, puisqu’arrivée à la fin de la Trilogie des Sept royaumes, j’ai refermé le troisième tome avec une nostalgie profonde parce que c’est le meilleur des trois. Les différentes phases de l’enquête menée par Bitterblue, son combat contre la brume qui s’est abattue sur l’esprit de ses sujets à cause du pouvoir de son gourou de père télépathe m’ont fait penser soit à ce que l’Allemagne a dû vivre après le nazisme soit à ce qu’un membre de secte qui a réussi à s’échapper doit ressentir, au viol de sa personnalité, la violation de sa conscience.

💡✒️🕵️📖 Ensuite j’ai appris que seulement trois des cinq tomes existants figurent dans mes placards puisque la série contient désormais 5 livres dont le numéro 4, Winterkeep, qui précède Seasparrow, sortira en édition de poche en France en avril prochain… Je vais essayer de me procurer les deux tomes suivants et mettrai cet article à jour, si j’y parviens. Déjà je sais par les résumés qu’une autre femme, Hava, complètera cette compagnie féminine si originale. Je n’ai pas montré toutes les couvertures parce que la première suffit à indiquer qu’on est en plein roman d’aventures pas dans le réalisme ni la philosophie. C’est efficace et imaginatif… Et pourtant parallèle à notre réalité. La Fantasy, ce sont des récits fantasques qui m’ont emportée dans des histoires bien fantastiques !

Mise à Jour : Ce 9 février 24 étant marqué par la disparition de M. Badinter et bien que parler de lui ici soit assez incongru… je souhaite me rappeler qu’au cours de ma lecture de la fin, le sort que la reine réserve aux individus que son père a forcés à commettre des horreurs m’a fait réfléchir… Est-ce sa clémence ou son attachement à ces personnes qui la rend résiliente? Un tel pouvoir télépathique revient à lobotomiser les individus, ce qui peut justifier la clémence du sort réservé aux responsables mais pas coupables.


Bien écrire

    Qui décide de la valeur d’un écrit ?
A quoi reconnait-on qu’un texte est « bien écrit » ? « Bien écrire » signifie évidemment sans faute d’orthographe ni de grammaire puis avec du sens et enfin avec du style…

    Des styles, on en connait de plusieurs genres : le didactique… des documents de référence, le sensible… de la poésie, le passionnant… des romans, l’humoriste… des sketches et chroniques internautiques, le journalistique… souvent marqué par un parti pris quand ce n’est pas un parti tout court… Il existe le style littéraire… inspiré des classiques étudiés ( « classique » est une estampille recherchée) et le style parlé… le style, c’est bien subjectif, finalement.

Bernard Werber aurait reconnu du style à ChatGPT en affirmant que ce dernier écrit mieux que lui ( lien ci-contre vers la chronique de France culture… et je me demande soudain, ne l’ayant jamais remarqué avant, pourquoi « France » dans « France culture » n’a pas son initiale en majuscule… ? Pourquoi cette faute d’orthographe pour le titre d’un média qui veut nous cultiver !??? ). Donc ChatGPT peut montrer du style et faire de la littérature….

    Là chacun devrait lire l’article de mon Aminaute Christian pour se faire une idée concrète sur la question. Christian a fait réécrire un texte lambda à ChatGPT… Cet article nous permet de juger sur pièce. Le résultat produit par ChatGPT m’apparaît comme très transitoire, pas du tout abouti, tel un brouillon à améliorer. Que les webmestres de blogs littéraires qui passeront par ici et tout lecteur « qui a des lettres » prenne le temps de se faire un avis!

    Que veut donc dire « C’est mal écrit! », expression que me jetait à la figure un collègue de français se moquant de l’une de mes lectures préférées… Sans vraiment la justifier ! ( Commode, hein, d’affirmer sans démontrer!)
Si « mal écrit » signifiait rempli de grossièretés ou en langage parlé… On ne vanterait plus des auteurs comme le créateur de Bardamu, celui de Bérurier ou le chanteur de la mauvaise réputation. Je fais exprès de ne pas citer leur nom pour me donner un genre mais j’ai lu du Céline, un Dard ou deux ( c’est trop fatigant au bout d’un moment de se replonger dans un langage qui date terriblement et Dard n’a plus guère de succès, me semble-t-il.) et qui oserait penser que Brassens écrivait mal ? Pas moi. La forme ne cache pas la profondeur du fond.
    A l’opposé, si le jugement « c’est bien écrit » correspond à un genre littéraire plus noble qu’un autre… Pourquoi sommes-nous si nombreux à apprécier soit le fantastique, soit la Fantasy ( c’est différent), soit la SF, soit les romans d’aventures, soit la littérature dite « young adult », soit la « littérature de gare » comme on disait autrefois… Tous ces genres souvent jugés comme plus ou moins méprisables au regard « des classiques ». Et quand donc une oeuvre entre-t-elle dans la catégorie respectable des « classiques »? Jules Verne était méprisé à son époque, considéré comme un auteur de livres pour la jeunesse, un vulgarisateur de sciences… Et désormais les collégiens français ont tant de mal à le lire… Tout comme Molière et je parle d’expérience vécue. Il me fallait leur traduire les textes!!!
En ce qui me concerne, j’ai ma propre définition de ce qui est « bien écrit » : c’est ce qui me touche vite et fort, en toute simplicité la plupart du temps et dans une langue correcte ( sans malmener l’orthographe et la grammaire). Quand l’écrit est tarabiscoté, l’écrivain me perd ! J’assume de préférer Hugo à Mallarmé. Le symbolisme me fatigue par sa volonté d’exclure le non-initié, de recréer des classes sociales en littérature. L’abscons me ferme la porte à l’envie de lire, puisque je déteste le mystère superflu. Je suspecte le compliqué d’hypocrisie et de pensée sournoise. Les termes rares me rendent les correspondances trop poussées et le texte me perd. Les voyelles de Rimbaud… sont géniales mais tant de « correspondances »… ne me parlent pas du tout. Elles sont vraies et perceptibles pour l’auteur et… je m’en fiche totalement ! Les laideurs « déhissantes » d’un texte de Baudelaire… Beurk ! ( Non je n’aime ni tout Baudelaire, ni tout Verlaine, ni tout Rimbaud. Tout aimer me paraît correspondre à… ne rien aimer vraiment… Être fan fane mon attirance… Méfiance ! )
    D’après moi, le « bien écrit » génère le « bien lu »… Il faut comprendre pour retenir et explorer complètement…. Ou alors on est charmé, comme captivé par l’inconnu, attaché sans savoir pourquoi… pas complètement heureux… )
    Quant au style… Certains blogueurs encensent des auteurs qui m’ont rebutée alors que des prix les ont distingués. Ces livres ont été élus par des spécialistes, des écrivains, des lecteurs émérites, des amateurs… Et à moi, ils sont pénibles… Ce doit être comme en cuisine: je n’aime pas les épices, moi… Suis-je stupide pour autant ?
    Qui décide donc de la valeur d’un écrit ? Sa gloire? Pourtant tel ou tel écrivain est mort méconnu, tel autre, pauvre comme Job.
On se décide à lire pour son plaisir, pour rêver, pour imaginer, pour connaître ? Pour sa culture ? Pour sa capacité à imiter ? Pour mieux se détacher et penser par soi-même ? Et on aime ce qu’on n’arrête plus de lire !
     »Il faut lire ça, tout le monde en parle! », « C’est une oeuvre incontournable ! », « Quelle plume! »…
« Comment mais tu n’as pas lu ce livre ? » Ben non… Parfois j’ai capitulé… Parfois je n’ai même pas essayé, plongée dans d’autres textes, d’autres univers, d’autres pensées…
« Bien écrit » ou pas, lire c’est respirer… Chacun le fait à son rythme. J’ai toujours lu lentement, beaucoup plus lentement que certains de mes collègues. Le survol, ce n’est pas pour moi. Au synthétique, je préfère l’analytique. Un mot peut me faire penser plus d’une journée !
    Lire, penser et écrire, voilà ma Trinité, c’est la vraie liberté ! Trop souvent, on lit pour paraître et on oublie d’écrire pour être… Du sport quotidien, me commande-t-on… Écrire, penser et lire importent plus !
ChatGPT ne remplacera jamais Werber et ses fourmis, ses thanatonautes ou ses chats, qui m’ont tant nourrie d’imaginaire et de réflexion.
    Ce qui est « bien écrit » selon moi me plonge dans l’humain… Une machine pourrait-elle m’offrir autant sans pensée humaine pour la diriger, la repenser… ? 🙄🧐 Je n’ai pas fini d’y penser ! 👀👁️👁️🤨👽💥


L’humain de Mémèf

M’étant enfin procuré l’excellent ouvrage de mon chroniqueur humoristique préféré, Patrick Fouillard ( cf le lien de son site, Jourdhumeur, dans ma page de liens, accessible par les trois barres situées en haut à gauche de cette page de mon blog), je me suis installée confortablement pour ouvrir le roman, Le détective et la Comtesse, dont la couverture s’orne d’une silhouette noire de chat.
Le héros a un chat. Comme je crois qu’un homme qui aime et accueille un chat partage avec moi un trait de caractère me paraissant fondamental (l’intérêt pour la nature animale), je découvre avec plaisir que Désiré, a, à 22 ans, cet amour de la gent féline au point de recueillir un chaton abandonné dans une poubelle et de s’y attacher. Et de lui donner un surnom affectueux marrant alors qu’il l’a baptisé Méphistophélès, comme nous le faisons tous!
Quel homme intéressant dès les premières pages.
L’humain de Mémèf est un jeune homme sympathique. Il a une mère qu’il visite hebdomadairement, s’imposant le repas familial en vue de l’héritage (trait d’humour de l’auteur car le jeune homme aime bien sa mater malgré ses comportements). Il débute dans la vie et peine à se libérer de l’aide économique de sa maman. Sa copine, une routière amatrice de piercings, m’a bien amusée. Ses réactions de mec jaugeant chaque femme rencontrée m’ont fait sourire. Que son oncle alcoolique soit son zorro m’a attendrie prouvant ainsi son sens de la famille.

Encore une fois, Patrick Fouillard, comme dans Dossiers froids, avec l’inspecteur Isidore Lune, nous brosse toute une galerie de portraits inattendus, originaux et très distrayants.

Désiré n’est pas un surhomme, lui. Il enquête à un rythme de sénateur, a des manies qui le rendent plus vrai que nature comme le fait de rouler ses cigarettes ( un fumeur… Ça, ce n’est pas bien moderne pour un jeune comme trait de caractère… Je l’aurais préféré adepte de boissons sans alcool. Il est rétro, ce gosse.) et il progresse dans ses recherches plus par hasard que par son mérite personnel. Il se laisse souvent porter par les événements. Bref, c’est un monsieur Toutlemonde donc il est très attachant.

Dans ce second roman, l’auteur est fidèle à son style plein d’humour (par exemple dans les appellations des personnages comme le nom d’un chat disparu, l’allusion au dentier d’une vieille dame souriant… ) et au genre original du polar sans violence excessive ( c’est juste Désiré qui fait les frais de ses mauvaises rencontres, lui qui n’a pas d’arme).

Ai-je apprécié ma lecture ? Dans l’ensemble oui, largement. A 96 %. Les détails qui ne m’ont pas plu tiennent 1) à mon ras le bol, très antérieur à cette lecture, au sujet des faits concernant les guerres mondiales, 2 ) à mon peu d’intérêt pour les personnages de buveurs comme le tonton Néness qui n’est pas Elliott (Maigret m’a lassée pour cette manie de boire dans tous les cafés rencontrés.) … 3) à mon virus orphelin personnel qui semble perdurer ( je n’ai plus vraiment envie de lire de roman et puisque j’ai lu celui-ci en moins d’une semaine, c’est qu’il a des qualités !) et 4) au fait que je n’ai pas eu, ou compris, certaines pièces du puzzle de l’affaire principale ( l’amant de la comtesse et leurs véritables opinions pendant la guerre). Mais tout ceci ne tient qu’à ma personnalité… L’auteur mérite de meilleurs lecteurs que moi.

Recommanderais-je cette lecture ? Bien sûr parce que c’est un récit qui fait la part belle aux études psychologiques et j’ai passé d’agréables moments à le suivre. J’ai prêté mon exemplaire à ma fille chérie dès hier, sans plus tarder, afin qu’elle l’emmène à la plage. Désiré va prendre le soleil et il en aura besoin car elle l’a fait prestement disparaître dans ses bagages.

Conclusion : Si le tonton de Désiré ne lui vole pas la première place, je suivrai volontiers la prochaine enquête de l’humain de Mémèf !

LA CRITIQUE de Patrick en autocongratulation, toprédaction !!!


Des contes à rectifier le conformisme

Pour contrer la formule « des contes à dormir debout » et en faire lire à ma petite-fille d’inédits et originaux… j’ai fait une trouvaille dans mon hypermarché préféré, Carrefour pour ne pas le nommer !

Après les cartons imprimés pour devenir fusée ou carrosse ou château 🏰 afin que les petits enfants, aimant le coloriage, puissent s’en donner à coeur joie…
Carrefour propose un produit qu’il faut vraiment acheter quand on a, comme moi, dans sa famille, un enfant en maternelle ou CP.
Pour fêter ses 60 ans, (âge auquel je suis devenue grand-mère pour la première fois), cet hypermarché commercialise à 1 Euro seulement ( comment les auteurs peuvent-ils être assez rétribués pour leur travail à ce prix si bas?) 6 ou 7 albums de contes dont j’ai eu la bêtise de n’acheter que ceux-ci…
Bien sûr, j’avais pris la peine de parcourir ces quatre contes en magasin, afin de privilégier le caractère agréable de la mise en page et l’esthétique du dessin, (selon mes goûts) mais je ne me suis rendue compte de leur valeur qu’une fois rentrée chez moi !
Chaque conte combat des à prioris stupides de la vie quotidienne, dénoue des situations possiblement conflictuelles dans les rapports humains et engage tout le monde à envisager autrui avec ses différences.
Le popotin de Potamie démontre comment l’hippopotame femelle ainsi nommée sort d’affaire plusieurs personnages grâce… à son arrière-train !
Le sac à dos rose rappelle que les garçons aussi peuvent porter la couleur rose et que tout enfant peut vivre dans un foyer où le papa effectue des tâches ménagères en aussi grand nombre que la maman. Il y a un phénomène de retournement de situation quand le petit garçon qui a perdu son sac à dos se voit prêter celui de sa soeur et que l’écrivain suggérait qu’il ne pouvait pas s’en contenter : le garçon interpelle le narrateur du conte qui doit recommencer son récit phallocrate pour l’amender.
Amis pour la vie rassure l’enfant sur les conséquences d’une séparation d’avec un ami. Ce texte est très poétique.
Le doudou du Capitaine montre des corsaires, (ces affreux personnages de contes de fées aussi présents dans les goûters d’anniversaire des tout-petits que les fées et les licornes), cachant un souvenir d’enfance.
Mais ce dernier récit n’est pas à lire sans explications préalables car dans le contexte actuel des informations, il ne convient guère d’inciter un enfant à considérer que les méchants ont de bons côtés ni les habituer à estimer les mauvais individus comme plus intéressants que les gentils… Il faudra réserver cette lecture au moment où un film aura fait peur à l’enfant en prenant toutes les précautions possibles.
Mininous va adorer ces points de vue modernes, elle qui ne fait jamais rien comme on s’y attendait! Nul doute que ses commentaires m’époustoufleront… J’ai hâte !


L’héros au féminin n’est pas zéro

Bien sûr on ne dit pas « l’héros » mais « le héros » avec h aspiré… Mais écrire « la héroïne » ( attention, on dit bien « l’héroïne ») aurait attiré les drogués et le thème du suicide ne m’intéresse pas du tout ni celui du monde interlope dont j’ai pu, par chance et volonté, me tenir éloignée tout au long de ma vie.
Donc cet article commence par un rappel linguistique : les deux genres du nom commun héros/héroïne n’ont pas la même prononciation et donc pas les mêmes déterminants. On pourrait croire, bêtement emportés par le « mouvement Metoo », que le genre masculin a bénéficié d’une aspiration honorable tandis que le féminin se signalait par un h muet le rendant commun, dévalorisé mais le mot a été introduit dans la langue française en 1372-74 puis dans son sens d’homme « de grande valeur, digne d’estime » au XVIème siècle (1555)… il fallait donc éviter la liaison ridicule du masculin pluriel « les Zéros » (cf la définition de HEROS dans le CNRTL) qui n’existait pas de fait au pluriel féminin: les héroïnes. Il ne s’agit donc pas d’une distinction « étymologique » mais logique, d’après le sens.

Parlons ensuite de ce livre :
Depuis que je l’avais vu au CDI de mon établissement et que j’en avais entendu dire du bien, je me promettais le plaisir de le lire :

PRODIGIEUSES, histoires de filles pas comme les autres (ISBN : 9 782749 948539)

J’ai donc eu envie d’en orner ma bibliothèque personnelle… malgré le « virus orphelin inédit » qui m’a ôté le désir de lire des bouquins et donc d’en acheter…
Si bien que, dans mon hypermarché habituel, lorsque j’ai pris en main l’ouvrage, réveillant des gestes inscrits dans mon passé, j’ai ouvert le groupe de 190 pages… et découvert

Britney Spears! C’est donc un éclat de rire qui m’a poussé à acheter ce livre car j’ai lu la fiche de cette star et je suis tombée d’accord sur sa place dans cette anthologie. Elle a bien réussi un exploit : se libérer de l’exploitation que son père lui imposait.

Il s’agit d’une collection de « portraits de jeunes filles hors du commun qui ont réalisé des choses remarquables avant leurs 18 ans », explique la 4eme de couverture. Chaque fiche contient donc un texte qui évoque son action « hors du commun », son portrait dessiné par Diglee (Maureen Wingrave) et sa biographie.

Par la formule « choses remarquables » les auteures, une écrivaine et une illustratrice, entendent divers comportements qui ont contribué à faire évoluer la condition féminine et de ce fait certains textes sont destinés, à mon avis, à des jeunes femmes majeures car ils sont assez licencieux, d’un point de vue moral. A mon humble avis, se pose là la question de la maturité sexuelle et la fiche concernant Natalie Clifford Barney me paraît « orientée » par une volonté de répandre une pensée libertaire excessive que certains parents pourraient réprouver. Il y a quelques semaines maintenant, le suicide d’un jeune collégien harcelé (pour son orientation sexuelle affirmée) a posé la question de cette maturité sexuelle et je n’ai pas du tout envie de me positionner dans ce débat, mon blog ayant un objectif assumé de mémothèque de bons moments.

Ces pages de revendication « à la Colette, Dietrich ou autres amatrices de Lesbos » ainsi que tous les passages évoquant les rapports physiques ne sont pas du tout ce que je préfère dans ce livre et bien la raison pour laquelle j’hésite à le recommander. Trop, c’est trop.

Néanmoins la collection complète de ces portraits a un réel intérêt puisque les auteures, qui ont forcé le trait féministe assez loin ( par exemple l’illustratrice a changé la coiffure du portrait de Natalie Clifford Barney en l’assortissant de cheveux lâchés et bouclés alors que la photographie correspondante qu’on voit dans wikipédia se limite à un chignon mais le dessin est ainsi devenu plus jeune et moderne… Une image « inspirée de » comme le sont les textes trop souvent rédigés en langage très familier pour suggérer la jeunesse des personnages.) , nous proposent aussi des personnages dont je n’avais pas toujours réalisé l’intérêt pour la cause de la femme dont l’évolution fut nécessaire à notre civilisation occidentale.

Et j’ai donc rencontré là des personnalités de tous ordres dont j’ignorais l’existence. Il est toujours intéressant et indispensable de compléter ses connaissances.

Le livre présente Charlotte Gainsbourg comme « hors du commun » maintenant que nous lisons enfin des critiques exprimées sur le comportement incestueux de son père, ( j’évoque là le texte et le succès de la chanson correspondante ainsi que les images dans les vidéos qui allaient avec car j’ignore ce qu’il en fut exactement et ne veux pas le savoir) . Cet homme a eu une production en grande partie géniale mais il n’est pas un génie absolu. Personne n’est irréprochable et il faut que les mises au point soient faites.

J’ai beaucoup apprécié de retrouver, telles que je les avais perçues, cette pauvre Marie-Antoinette, fashion victim avant l’heure au destin tragique, enfant de sa condition et de son époque obligée, par les moeurs de son temps et la nécessité politique en l’absence de test de paternité possible, à être déflorée en public… et sa grand amie Elisabeth Vigée Le Brun qui put échapper à la Révolution française et mourut à 86 ans. J’en avais fait un cours d’Histoire de l’Art que j’avais bien travaillé en classe de troisième. (Bon, le texte proposé pour illustrer le voyeurisme violent des témoins du mariage de Louis XVI est un peu long, un peu excessif… Sans doute parce que certains lecteurs ont besoin de beaucoup d’explications et manquent d’imagination!)

Conclusion : Certains personnages choisis, certaines phrases, certains postulats sont forcément contestables puisque nous avons tous tant à dire sur la question… mais j’estime finalement que ce livre a permis à ses auteures de réaliser une « chose remarquable »: contribuer à faire évoluer les mentalités si promptes à se scléroser dans la coutume et le conformisme.


h aspiré inspirant

Photo de Snapwire sur Pexels.com
  • Dimanche dernier, à la table dominicale, la conversation est tombée sur les mots commençant par la lettre h aspirée et les liaisons avec leur déterminant.

(Les mots commençant par un H aspiré, n’acceptent pas les liaisons ni les élisions au pluriel, Exemples : Les hasards, des harengs, ces halls, les héros, trois hauteurs…

Voici une liste des mots commençant par un h aspiré dans Wikip. Je ne dois pas être la seule à ne pas la connaître toute entière! )

J’aimais bien autrefois dire « Es-tu tout honteux » en faisant claquer les 4 t fautivement pour pouvoir rectifier aussitôt.

Evidemment la « question des haricots ou z-haricots » est venue dans la conversation et voici ce qu’en dit l’Académie française.

Donc toujours pas de liaison à faire malgré les réformes par décrets pour une « nouvelle orthographe » dont nous parle le « Projet Voltaire » sur cette page-ci. Le projet Voltaire (« Rendre la maîtrise du français accessible à tous ») a des experts très savants comme on le lit sur cette page-là.

Pour la prononciation et l’orthographe des mots, c’est le dictionnaire de l’Académie française qui fixe la langue et refait peu à peu mais continuellement chaque article. depuis le XVIIème siècle mais pour leur emploi dans la langue française c’est un Belge Maurice Grévisse qui fait très souvent autorité dans les conversations.

Et puis tous les Français pensent bien s’exprimer alors que trop nombreux sont ceux qui disent « aujaurd’hui » au lieu de « aujourd’hui » et aussi « cerculation » ou « infermière » ou « un espèce de »… grrrrr!

Que toutes les infIrmières cIrculent selon le code, nom de nom! Une espèce de maladie gagne la population et comme la langue n’est qu’un état transitoire… un jour ce sera français quand le dictionnaire de l’A.F. entérinera tout ça! Et ne parlons pas des accents locaux!

« Quel beau heaume » … voilà-t-y pas que soudain le doute m’écrase…  » Quel bel homme » / « quel bel heaume »?

Eh bien le CNRTL m’a rassurée en mentionnant l’aspiration du h de « heaume » et une occurrence claire  » masque du heaume » et le dictionnaire Robert m’a rappelé que « bel » s’emploie devant une voyelle ou un h muet.

Donc « Quel beau heaume » était la bonne version.

Et je pense mon compliment parce que j’ai fait beaucoup de papier mâché

autrefois! (cf mon autre article sur mon site de boulot d’autrefois : carnaval 2017 )

H. est ma lettre préférée.

Le h (on lit qu’il s’agit d’un « nom masculin » ) dans le dictionnaire de l’A.F.. Mais plus clair encore

La lettre H dans la réponse à Hélène A. (dictionnaire numérique de l’A.F., 9ème édition)

Je pense qu’Héléna n’avait guère lu ses dictionnaires, qu’ils fussent Robert ou Larousse à défaut de celui de l’A.F.!

Moi, quand je me nomme ici MamyH ou VéroH, c’est en référence à la bombe évidemment! (non, Domdom, pas la bombe moche! celle à hydrogène!)

Merci à AnatoleM qui m’a permis de conclure notre discussion familiale.

Merci à Bernard Bel pour m’avoir fait réfléchir sur la question du caractère normatif ou juste informatif du dictionnaire. C’est vous qui aviez raison: faire une liste d’occurrences n’est pas indiquer une norme mais réaliser un catalogue des emplois. Néanmoins une fois que l’emploi le plus récent est « entré dans le dictionnaire de l’Académie » on peut considérer qu’il est devenu une norme.

Et il n’y a toujours pas de « zharicots » dans ce dico.


Élagage🌳

Là, au dehors, tout près d’ici

Leur tronçonneuse a retenti…

Émue, courant à la fenêtre,

Je la vis tailler le bel être.

Ce roi, ce majestueux chêne,

Élagué par des dents de chaîne,

Tend désormais ses  gris moignons

Plaintifs, vers les cieux, en doigts ronds

Raccourcis, découpés et nus…

Et son ami subit le même sort

Rasé, réduit sur tous ses bords.

En couple, pires qu’abattus.

Les voilà matés par l’émondeur.

Dont l’outil porte au loin la  peur.

Quand va-t-on cesser de tronquer 

Ces poumons verts hypothéqués ?


gnome (réécriture d’un article de 2013) :

Petite feuille…
le gnome vu dans le cerisier

Dans The Queen of Air and Darkness, dont je ne vous recommande pas la lecture, Poul Anderson imaginait dans les années 70 (et il avait obtenu le Prix Hugo en 71), une divinité qui dupait les gens pour les repousser. Bien sûr je n’avais pas apprécié cette nouvelle, qui, en 2013 m’avait hantée un bon bout de temps d’autant plus que j’ai lu ensuite Morwenna de Jo Walton, qui m’avait rassérénée car l’héroïne voit des fées qui lui parlent dans les buissons… J’avais regardé la Nature, dans mon jardin, avec attention et y avais vu un gnome. Ce personnage parlait le langage très commun, restitué avec Photoshop… celui du corps. (J’entends par là que nos gestes sont un langage tacite qui nous paraît très clair… un langage primitif, presque universel… mais certains gestes, certaines réactions physiques, paraissent blessants en dehors du lieu ou du pays où ils sont faits, alors même qu’ils ont été faits sans malice… Et finalemant nombre de gestes peuvent être interprétés différemment selon les contextes.)

Je me rends donc compte que de vert, ce gnome pourrait devenir rouge et faire allusion au feu qui guette toujours en cette période de chaleur et de vent. Ce fléau, le feu, est généré par la présence d’humains inconscients, provoquant des malheurs difficilement combattus par des pompiers au courage remarquable, indispensable, admirable.


Bouton… de nacre 🧷

  • Perdue dans cette boîte-monde,
  • Je suis bien là, face nacrée, ronde.

Mes deux côtés montrent… deux trous.

  • Irisée de tant de vécu,
  • Simplette parmi tous les fous
  • Profonde à qui peut penser prou,
  • Je vaux de belles pensées ténues…

Les artistes sont ma vraie cible…

  • Célons notre revers taché,
  • Au-dessous, en abri caché…
  • Notre avers brille bien mieux
  • Que bris de coquille, qu’aux yeux
  • De ceux qui passent, trop hâtifs
  • Loin de mes soucis si chétifs,

Le couturier laisse invisible.

Je voulais participer au Silent Sunday… mais me demander de ne pas tricotter de texte est impossible puisque je ne vis que pour les mots… et mes photos, comme le suggérait Akimismo (cf page de liens) en indiquant la précision de son appareil photo, sont et resteront des images de portable.

PS Faute de bouton dans les icônes j’ai mis… une fibule ! (Ce n’est pas une épingle à nourrice!)


Les quartiers de Lune et du Détective (MAJ1) 🗃️📙

En juin 2022 j’ai rendu compte de ma lecture du premier livre de Patrick Fouillard, Dossiers froids, édité aux Editions Ouest France.

Un deuxième polar, Le détective et la comtesse, vient de paraître dont l’article de MARCEL1712 fait la critique sur son site MES AMIS LES LIVRES . (suivez le lien sous le titre du blog).

J’ai commandé le second livre et j’en attends livraison.

En attendant voici ce que j’écrivais concernant le premier roman en juin 2022 :

– ça se passe où ?

– à Ploutrécat, en Bretagne fictive. Il y a la gendarmerie dirigée par Arouet, la casse de Lulu, le restau de Marie-Jo, le bistrot d’Oeil de velours et ses anarchistes, la boulangerie de Le Cam, la charcuterie de Jean-Louis Tréguic, le docteur Le Boullonec, une mercerie, une mairie, une pharmacie, une école avec ses instits… tous les habitants « historiques » et les nouveaux implantés, les riches ou bien le curé, Joseph Diabaté, au parcours atypique… Bref, tout le monde se connaît là-bas… et pourtant !

– C’est-à-dire ?

– Ben, l’ex-maréchal des logis de la gendarmerie, Isidore Lune, va consacrer son temps libéré de néo-retraité à la reprise d’une série de trois affaires non élucidées, trois disparitions de petites-filles de 6 à 7 ans, en sachant très bien que le coupable ne peut être que quelqu’un du coin !

-Il est comment ce Lune?

– Un original, celui-là ! Il préfère le thé au café, il ne jure pas ou presque. Calme, il aime ses deux chattes et ses arbres « élevés » depuis leur graine… Il nous étonne à chaque page, ce type ! Il aime aussi son prochain, par esprit civique. Sportif, il est golfeur et passionné de football télévisé, en abonné à l’Equipe. Fidèle en amitié, cet « indécrottable célibataire » roule en 2CV Charleston jaune et noir, modèle 1982. Il a besoin de tout noter pour bien réfléchir… Une figure, je te dis.

-C’est une histoire de vengeance qui se mange froide?

-Pas du tout ! A la Hercule Poirot ou Maigret, Isidore mange de bons petits plats en interrogeant les gens mais il n’a aucun tic à la Monk et n’est pas un alcoolique comme le commissaire. Dans ces pages, on discute autour d’un plateau de fruits de mer, on ramasse du bois flotté ou on répare la deudeuche… Et le gendarme réfléchit… déduit… avance. Tu sais à Ploutrécat, on vend encore les boutons ou les vis à l’unité alors il faut ménager les susceptibilités locales ! Il faut aller à Erquy pour trouver du romantisme!

– Le tout ne file pas sur les chapeaux de roue, alors?

– Mais c’est justement là ce que j’ai apprécié en venant faire un tour à Ploutrécat, en Bretagne avec des Bretons ! Crois-moi : j’ai lu et relu pour repousser l’arrivée à la conclusion parce que c’est Lune de Bretagne qui vaut le coup… Et maintenant que j’ai été, par la force des choses, expulsée des lieux… Ils me manquent!

            Si vous voulez une critique plus explicite de cette oeuvre de Patrick Fouillard dont je vous recommande la lecture… Allez vous informer sur BABELIO, avec Maman Lyonnaise, Natn et Yvpol qui ont eux aussi apprécié ce roman policier (lien ci-joint) .


Purgatoire

            Depuis que je suis à la retraite, j’ai mis mes livres, tous mes livres au purgatoire pour les punir de m’avoir tellement éloignée de la vie du commun des mortels… Ils m’ont parfois fait vivre un enfer quand je devais sélectionner telle ou telle étude, accompagner de références mes cours… prouver que j’avais des lettres! Ils ont rempli mes jours pendant plus de 64 ans… Alors je les ai emprisonnés, entassés dans des placards, des bibliothèques au grenier et au sous-sol… délaissés, ostracisés de mon quotidien… et je leur en veux autant sans doute parce que depuis que je sais lire, je n’ai jamais su bien faire autre chose que lire des bouquins et que j’enrage d’avoir été si peu concernée par le quotidien. Incapable de faire fonctionner une chaudière, de repérer les fusibles, de réparer la porte du garage… Sans Papy H. je suis inadaptée au quotidien!

Une petite partie du tout possédé gardée par Nono le robot!

            Et voici pourquoi, depuis six mois, plus aucun roman ne me passionne, plus aucun livre ne m’aide à m’endormir… J’ai remplacé mes études de textes par des activités pratiques et même mes distractions ont changé puisque je fais de la broderie. Moi qui n’ai jamais aimé cuisiner, j’ai hanté la cuisine de bon matin et tard le soir… Je n’étais donc pas du tout une véritable intellectuelle, telle est la conclusion à en tirer…

            Désormais… je lis pourtant beaucoup, je lis toujours chaque jour…. Je visite des blogs, en sélectionnant des articles, des découvertes de rédacteurs à fréquenter avec assiduité parce qu’ils me donnent beaucoup à réfléchir… Ces écrits m’arrêtent par leur thème, leur humour, des extraits de l’existence d’inconnus qui m’étonnent ou m’amusent, leur caractère artistique ou leur point de vue original sur des événements très banals… de telles lectures me prennent ainsi une partie de mon temps.

            La lecture d’images dévore d’autres moments souvent vespéraux car la télé conclut nombre de mes journées avec ces dramas qui me ravissent, sur Netflix, ou les émissions enregistrées pour en supprimer pubs et blablas insupportables, comme :

The Voice

            Si bien que j’écoute aussi des chanteurs qui m’émeuvent comme les juges de cette saison qui s’expriment assez bien pour parvenir à justifier la peine infligée aux refusés ou à encourager les concurrents plein d’espoir. Leur français est varié et riche; ils ne savent pas faire uniquement des phrases mélodiques mais motivent, démontrent, séduisent, échangent… Il me semblent bien plus humains et attentionnés que ne l’affirment les commentaires d’internautes déçus. Pour une émission évidemment commerciale, les instants que rien ne peut trafiquer sont légion (comme la joie des parents, l’espoir des postulants) et valent la peine que j’y consacre de l’intérêt. J’avoue même que je suis bien souvent émue aux larmes!

            Ecouter des morceaux de musique, sur Youtube, que je place en favoris sur mon portable, m’extasier devant des vidéos de danse ou des spectacles vécus par ces foules que je crains tant mais dont l’enthousiasme est bien communicatif… tous ces regards rivés sur le smartphone grignotent encore une autre part de mes instants quotidiens…

            Ajoutons que depuis plusieurs années maintenant la consultation des dictionnaires est informatisée. Plus besoin d’ouvrir son Robert ni Larousse avec le CNRTL! Je consultais Gaffiot et Bailly sur le Net depuis belle lurette! Les profs de lettres classiques sont parmi les plus modernes, eux qui enseignent des « lettres mortes »!

            Passons sur les nécessaires occupations du ménage, des courses et des soins d’hygiène et n’oublions pas les conversations avec ma famille… 24 heures se sont écoulées sans ouvrir un roman!!! Et j’ai vécu six mois sans ces piles de livres qui occupaient table de nuit et bureau, sans ces piles de feuilles où je devais noter ceci ou cela… et même sans trop parler… ou au moins sans être obligée de parler à qui me dérange! On peut comprendre maintenant pourquoi j’ai « retrouvé le chemin de mes blogs »!

            Les livres dorment dans mes placards… chut!!! je ne les réveillerai pas demain!


Nés à minuit de CC Hunter et d’autres lectures agréables de 2014

Au lieu de faire des résumés ennuyeux, je me contente de placer les photographies de mes livres préférés. A chacun de s’en faire une idée précise:

NésàMinuitCCHunter

Nés à minuit de CC Hunter m’a permis de retrouver une héroïne aux dons magiques. L’idée des vivre des rêves avec autrui m’a enthousiasmée.

Les ailes d’émeraude d’Alexiane de Lys m’a donné la possibilité de m’envoler dans un imaginaire romantique avec une Cassiopée au caractère bien trempé. Son auteure parle de SF mais il s’agit le plus souvent de Fantasy exaltante, comme je l’aime. Pour le visuel, voir ici.

J’ai aussi adoré Intuitions de Rachel Ward. Voir ici les infos et les visuels.

J’ai appris la fin d’Eternels d’Alyson Noël et me voici revenue, tranquillisée,  de ce voyage au paradis et en enfer.

J’avais bien évidemment lu les Divergente de Veronica Roth et je verrai les films avec plaisir. La fin des Oksa Pollock (une série très enfantine au début qui est devenue de plus en plus adolescente, comme ce fut le cas dans les Harry Potter)  m’a plu mais je ne continuerai pas avec les histoires de son cousin… un personnage plus sombre… Du moins pas dans l’immédiat.

Du coup j’ai éprouvé le besoin de relire certaines pages de Botero qui avait si bien parlé de l’imaginaire et tant pis si en passant par mon blog vous estimez que je me répète. Il y a tant de lectures dont je n’ai pas envie de me souvenir!

Enfin les oeuvres de John Green , que ce soit Nos étoiles contraires ou Qui es-tu Alaska? m’ont ramenée dans le réalisme de la maladie… Néanmoins tempérée par les farces de jeunes adultes et leurs  émois amoureux. Mais je n’ai pas envie de continuer avec cet auteur.

 


Arrêt sur images…

Photo de Ekaterina Belinskaya sur Pexels.com

A force de faire des phrases, d’émettre des avis, de composer des textes…

J’ai mal à la tête.

Je stagne, je bloque, je peine…

Plus je dois parler, répéter, reformuler…

moins je vis.

Trop de maux naissent de nos propos polysémiques

quand si peu de sens génèrerait  le consensus. Là est le hic!

Me taire et réfléchir plus que dire et  braire… Savoir vivre et  laisser braire.

Mon âme fait l’âne…

Et le bât ne  blessera plus.

Portefaix de  réflexions sans fond,

Dans les silences de mes clôtures choisies,

J’essaie toutes les clés d’un portail  imaginaire:

Celui des rêves, des regards, des actions qui valent mieux que disputes et discussions.


Ado adorable: Amélie

A propos d’Amélie R. qui est devenue une jeune femme au parcours universitaire exemplaire et qui fut ma petite élève de 4ème et 3ème, et surtout une bonne élève et une adolescente capable de ressentir de la sympathie pour ses profs puisque sa maman en est une (je l’ai rencontrée à deux ou trois reprises et nous avions sympathisé), le 03 octobre 2013, j’écrivais :

Une petite jeune fille si sage, attentive et réfléchie, m’a offert trois images de poésie pour illustrer mes dernières photographies (cf l’article précédent)…

OCTOBRE 231

Son prénom est de ma main mais c’est elle qui s’est appliquée pour calligraphier des o qui ne soient pas des a (un  de mes leitmotivs ).

Elle me fait répéter ici

qu’il existe toujours  des ados adorables

parmi tous ceux qui me sont confiés chaque année: Anaëlle, Benoit, Océane, Emma, Carla, Roxane, Sophie, Leslie, Jade, Aurélie, Antoine, Anaïs…

Conclusion écrite lors de la Mise à jour du 07 juillet 2022 : 

Les « bons élèves » sont pour moi ceux qui ont le sens du devoir à accomplir. Ce caractère ne signifie donc pas forcément qu’on soit doué dans la matière concernée. Il s’assortit d’un état d’esprit sain, qui conçoit comme normal de considérer les enseignants comme des individus normaux.

Amélie est non seulement une femme qui fit d’excellentissimes études, une fille cultivée parce qu’intelligente, mais encore une personne qui m’a offert de l’amitié et à qui j’ai tenté d’en offrir à mon tour… Bien que, somme toute, je ne sois pas douée dans ce comportement-là (j’ai tendance à me comporter en misanthrope).


O.V.N.I. et O.V.I. / U.F.O. and I.F.O.:

Parce que c’était l’un des derniers matins de l’été où j’ai le temps de flâner devant ma fenêtre à 6 heures quinze (et ces jours-ci il fait presque froid, fenêtres ouvertes)… j’ai assisté à une aurore … rythmée!

D’abord l’habitant divin du ciel a déposé une coupe de feu très « Harry Potteresque »  (ou un tabouret pliant de type romain!) en plein milieu de mon horizon…

Puis une espèce de montgolfière a traversé de gauche à droite… qui s’est révélée avoir l’apparence définitive… d’un escargot aérien, un O.V.N.I. / U.F.O. donc.

Une soucoupe nébuleuse a précédé une navette spatiale sub-stratosphérique féérique et elles ont dérivé sur fond d’embrasement céleste…

Une sorte d’otarie ou de monstre du Loch Ness les a suivies, toujours dans le même sens…

Lorsqu’apparut la trajectoire triomphante  et ascendante d’un avion… venant de l’Est et s’avançant au Sud… Premier O.V.I./ I.F.O.

Puis celle d’un deuxième…

Une escadrille d’oiseaux non identifiables à cette distance, a traversé l’espace de droite à gauche, remontant vers le Nord…

Le regard partait dans tous les sens de l’espace visible, ce temple matinal…

Les avions ont fait la course sans jamais se rattraper, dans une ascension fulgurante, loin, si haut, si loin… avant de s’échapper de mon regard.

Ce fut une histoire sans paroles et presque silencieuse…

Mais qui faisait comprendre comment Beethoven a pu être musicien malgré sa surdité et composer des symphonies fracassantes et divines!


Image

Et Proust avait confirmé:

Proustart


Par une numismate en herbe, quelques définitions:

(mise à jour du 23 avril 2022 : Si ma tête a un peu changé et bien que Néo soit au paradis des chats….. Le fond de cet article vaut toujours  )

J’ai longuement observé des Euros, dont certains sont superbes, pour un cours à composer sur la numismatique. Je les ai photographiés pour ce cours d’Histoire des arts… mais j’ai préféré frapper ma propre monnaie:

la Fancy Money qui vaut des miaulements… Normal au pays de Néo, le Beronikland!

Je sais que « fancy » signifie aussi bien « imaginaire » que « prétentieuse » et il s’agit donc d’un peu d’humour.

Comme je déteste faire la cuisine, cette pièce ne deviendra pas une pièce en chocolat… mais j’y ai songé!

La photographie a été prise mardi. C’est ma tête actuelle… avec mon cou de tortue!