L’hubris : du théâtre pour la combattre
Alors que je passe toutes mes soirées à regarder des séries télévisées coréennes, j’ai été happée par la
34e édition de la Cérémonie des Molières
(photo ci-contre de Tom L. / 10/05/2019 sur Ticketmaster)
diffusée en direct sur France 2 ce lundi 24 avril 2023 à partir de 21h depuis le Théâtre de Paris.
Alexis Michalik (détenteurs de 5 Molières !)
et sa troupe d’animateurs m’ont choppé l’esprit dès les premiers mots prononcés et j’ai vécu toute la soirée en leur compagnie sans avoir envie d’aller voir ailleurs. Magie du spectacle. Michalik a presque gagné son pari.. car ce fut un peu plus long que ce qu’il espérait!
Qu’ai-je retenu de cette émission?

Les comédiens de la Comédie-Française (dont voici le lien du MAGAZINE sur le site de la C.F.) ont reçu 4 récompenses, dont 3 pour le spectacle mis en scène par Christian Hecq et Valérie Lesort le Bourgeois Gentilhomme. Voir ci-contre l’annonce sur le compte Twitter de la C.F..
Ce sont les propos de CHRISTIAN HECQ recevant le Molière pour le meilleur spectacle qui m’ont fait longtemps réfléchir car
« il a remercié la bêtise »… après avoir remercié Molière.
D’après ce qu’il avait dit au sujet de son premier contact avec Molière, on peut comprendre qu’il crée désormais des mises en scène qui réjouissent tant le public…
Mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette lecture du Bourgeois Gentilhomme réduisant le B.G. à un idiot car les personnes trop bêtes sont moins effrayantes que celles dont la bêtise reposait sur une pensée constructive qui a dévié vers l’HUBRIS… et c’est l’excès d’amour pour l’argent qui est condamnable dans cette histoire. C’est la critique des riches de cette époque-là ( les bourgeois) comme de ceux qui ne voient dans cette richesse que le seul vecteur de leur bonheur ( les nobles déshonorant la noblesse en recherche de pouvoir par un mariage sans amour).
Dans un premier temps Molière a bien ridiculisé son Jourdain dont il démontre :
les limites de SA pensée face au philosophe à qui il réclame de l’orthographe au lieu de discourir des axiomes de la vie,
l’incapacité à ne pas révéler son désir de parvenu auprès du Comte qui le vole,
les velléités de séduction auprès de la marquise au mépris de la morale et de son épouse,
la perte de bon-sens quand il dépense sans compter mettant en péril le quotidien de sa famille
et SURTOUT la folie grandissante quand il refuse de marier sa fille à l’homme qui se révèle une personne de valeur morale bien supérieure à celle des gens que Jourdain fréquente. Il ne reste plus alors que la possibilité d’utiliser le déséquilibre mental suscité par cette richesse pour contrer sa puissance paternelle.
Donc oui, la bêtise est une de ses caractéristiques fondamentales…
Néanmoins j’ai toujours attiré l’attention de ceux qui voulaient bien comprendre mon point de vue sur un aspect positif de M. Jourdain qui veut aussi : s’améliorer, apprendre, s’élever l’esprit et sortir de sa condition de bourgeois parce qu’à son époque, ce sont les nobles qui ont accès à la culture et qu’il perçoit un peu ce que la vie menée par les « gens de condition » a de valable (la capacité à s’exprimer physiquement et intellectuellement) mais il déraille car il n’a pas eu l’éducation qui lui aurait permis d’accéder à ce niveau intellectuel. Il n’en est qu’à la phonétique et aux gesticulations…. Qu’à l’imitation… comme les serviteurs de la pièce qui imitent leurs maîtres en leur servant de doubles concrets et limités, des sosies ridicules pour mettre en valeur la beauté de l’amour.
S’il n’y avait pas la dimension financière, si l’argent n’entrait pas en ligne de compte dès lors que Jourdain est devenu LE bourgeois, s’il était resté un commerçant vivant honnêtement avec sa famille et attaché au bonheur de cette famille en la connaissant mieux, il n’y aurait pas eu d’excès, pas de place pour la tromperie, le mensonge et la folie.

C’est donc « l’HUBRIS » (page du Bailly dans LEXILOGOS du grec ancien)
la démesure opérée par l’argent qui est source de tout, comme le symbolisaient les Grecs, l’excès qui gâche tout et fait perdre la mesure, rendant l’homme bête…
Trop d’amour pour l’argent pourrit tout. Tiens, me voici contente de ne pas être riche! (savoir se contenter, là est le secret du Bonheur!)
Donc plus que la bêtise… c’est l’excès qui tue! Oui ben… Il faut que je me répète ce truisme-là pour contrer ma propre bêtise... Mais qu’il est difficile de me limiter à un seul gâteau quand j’ouvre un paquet et à un seul carré quand je dispose d’une tablette de chocolat !
Pas de deux européen🩰

Voici une répétition du ballet Le corsaire effectuée par ces deux danseurs européens que j’estime parfaitement sublimes, avec des images du spectacle final intercalées pour nous faire percevoir tout le travail en amont et l’aboutissement. On a l’impression d’être au plus près d’eux…
Que dire? Sinon qu’ils symbolisent à mes yeux la Danse, l’Effort, la Beauté, le Sentiment ( affectueux c’est évident, du fait des attentions et intentions… que ce sentiment soit l’expression d’une interprétation ou vraiment ressenti, peu importe)… Un instant vécu à deux.
Navillera, like a butterfly… à ne jamais oublier!

Pourquoi ? Parce que cette série concerne deux sujets essentiels : trouver son bonheur personnel et… la maladie d’Alzheimer !
Un duo d’acteurs incomparables que celui de NAVILLERA, composé tout d’abord de
Lee Chae Rok, 23 ans, incarné par SONG KANG, un danseur classique qui a dû se débrouiller seul pour suivre sa voie, après l’incarcération de son père et la mort de sa mère, danseuse,
et de Shim Deok Chul, âgé de 70 ans, incarné par PARK IN HWAN, qui, avec son épouse, a élevé tant bien que mal trois fils avec son salaire de postier, et qui se rend soudain compte qu’il veut accomplir le rêve contrarié de son enfance: faire de la danse classique pour interpréter le Lac des cygnes, son ballet préféré.
Le jeune danseur devient le professeur du vieil homme et se crée un lien très fort fait de respect filial et d’amour paternel, une véritable adoption tardive rendue possible par la danse classique… que la maladie met en péril mais qui repousse un peu l’apparition de cette maladie en reconstruisant la notion de famille.
Douze épisodes passionnants avec un crescendo d’émotions multiples qui m’ont tiré de nombreuses larmes d’empathie et qui font que cette série est au même rang d’estime que My Mister en mon esprit. C’est une leçon de vie!
Pas une miette de romance ou d’embrassade pour une intrigue orchestrée au rythme de tant d’affection profonde, dans le but de nous donner du courage !
Et un à priori stupide de ma part parti en éclats : c’est vraiment beau un vieux danseur en action. Le visage de ce monsieur qui perd la tête est tantôt déchirant et tantôt, le plus souvent, éclairé d’un éclat merveilleux de positivité.
Et tous les autres personnages sont attachants car ils cherchent eux aussi leur voie, se trompent et se redressent… Les trois fils, les beaux-enfants et la petite-fille du vieux monsieur, le professeur de ChaeRok avec sa compagne, les ami et ennemi de ChaeRok… tout le monde joue à la perfection!
Et puis SONG KANG est absolument magistral! Pour l’avoir déjà admiré dans 4 séries ( en beau ténébreux dans Love Alarm 1 et 2, puis tellement séduisant dans la série au charme assez érotique Nevertheless et si responsable dans Forecasting Love And Weather où il tombe amoureux d’une femme plus âgée et veut fonder une relation sentimentale durable ) je n’ai pu que le trouver de nouveau fondamentalement touchant, honnête, droit et responsable.

Savoir que SONG KANG ne se serait entraîné que 5 à 6 mois pour ce rôle d’athlète m’époustoufle absolument… Je suis fan à jamais!
C’est pourquoi pour lui rendre hommage, je veux enchaîner avec
trois autres danseurs, deux hommes et une femme qui font réellement ce métier :
1) GUILLAUME DIOP ( que l’on voit ci-dessus »s’envolant » comme le disent les personnages de la fiction, tout de blanc vêtu, ce qui fait ressortir sa beauté métisse car il a un papa Sénégalais)
Qui vient d’être nommé danseur étoile à l’opéra de Paris

2) ANTONIO CASALINHO et MARGARITA FERNANDES Qui ont obtenu tous deux le prix de Lausanne et m’ont enchantée parce qu’ils forment un couple d’une perfection incontestable… Ils sont BOOOOOOOOOOOOOOOOOO, trop BOOOOOO…
Jérémie Villet photographe animalier

Que de patience, que de passion! Quel beau métier !
Sur la 2 Jérémie nous raconte sa vocation. C’est beau!
En noir et soie… graphique Asie


Il y a peu le journal Le Monde déplorait que la jeunesse puisse s’abrutir à cause des algorithmes…mais il me paraît que parfois ces fameux recoupements de mes goûts aboutissent à me proposer des vidéos sur mon portable me permettant au contraire d’enrichir ma culture de toute celle du monde et surtout de celle de l’Asie où je n’irai jamais mais qui me fascine tant.


Voir ci-dessous la prestation de la National Dance Company Of Korea…
Elle m’a enchantée par ses vagues soyeuses encrées comme une estampe sur la ligne mélodieuse d’une mélopée en suspens nuancée d’accents délicats.
SCENT OF INK
Et dans la même veine, KARTS Dance Company (dans le cadre d’une semaine coréenne de Chicago sur une chaîne YT américaine) :
Fei Chang Xiè Xiè Ni

« Merci beaucoup »en chinois mandarin (lien à cliquer)
非常谢谢你 « fēi cháng xiè xiè nǐ »
Je le dis à mes enfants qui m’ont offert de pouvoir assister à ce splendide spectacle en février prochain. Je m’en fais déjà une fête et suis très, très, très…etc reconnaissante de ce cadeau parce que je ressens une totale passion pour les danseurs chinois dont l’adresse, la souplesse, la beauté et l’art me ravissent totalement.
Voici le site de Shen Yun sur le Web

Cliquez sur l’image ci-dessus pour aller sur leur chaîne Youtube.
Virgola :


Mon ex-collègue d’italien, Gwen, a toujours apprécié cette jeune artiste dont elle nous envoie les oeuvres délicates pour accompagner ses messages et je la remercie de m’avoir fait découvrir cette artiste sicilienne. VIRGINIA DI GIORGIO, qui signe ses oeuvres du surnom de son enfance, VIRGOLA (cf le blog emiliogarciavarona), est une jeune femme qui dessine une petite bonne femme (Coma) à la figure éligmatique parce qu’elle n’a que deux points en guise d’yeux. On peut donc leur prêter toutes les expressions ! Virginia agrémente ses croquis d’un élément collé issu de notre quotidien, un capuchon, un masque plié, une pelure de banane, des plumes et des petites choses improbables transformées en éléments de décor. La vidéo suivante est en italien seulement mais il est inutile de comprendre la présentatrice pour admirer Virginia à l’oeuvre et estimer la qualité de son travail!
Dans l’article The oldnowmagazine concerné on peut voir d’autres dessins amusants.
Et une présentation de Virginia en anglais, sur cette page-ci.
(POST SCRIPTUM : chez emiliogarciavarona, on découvre une très curieuse machine « la dernière Harley Davidson » ! LOL. Emilio est … un homme (un Italien ou un Espagnol… Point ne sais car il n’y a pas de véritable présentation ! Qu’est-ce que je déteste ça !) fan de Thierry Mugler, de belles pépés et de deux roues… A vous d’en découvrir plus! Ce serait bête de ne pas le signaler même si ces découvertes n’ont aucun rapport avec Virginia ! )