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Hyena : couple d’avocats

Pour recueillir des informations dans le procès pour divorce dans lequel elle défend l’épouse, Jeong GeumJa n’hésite pas à se composer une personnalité très éloignée de la sienne ( avec perruque, retenue, lectures d’intellectuelle et caractère raffiné) afin de séduire Yun HeeJae, qui appartient au prestigieux cabinet que dirige Song PilYung et dont les clients figurent parmi les dirigeants de conglomérats les plus influants politiquement.
Quand HeeJae apprend, seulement le jour du procès, qu’il a été manipulé et après sa défaite il hait vraiment cette avocate venue de la base pour qui la fin justifie les moyens…
Mais la voici recrutée par Song PilYung, qui a besoin d’une sous-fifre manipulable et facile à rejeter après emploi.
Sauf que GeumJa ne se laisse pas faire facilement… Et que HeeJae, l’élégant fils de bonne famille, bien que rempli de dépit et sans vouloir le reconnaître au début où il est mis en compétition avec elle et croit ne plus vouloir que lui damer le pion… retombe sous le charme de cette avocate si douée, et pas seulement douée en coups bas mais, aussi et surtout, au tribunal, elle qui s’est extraite de la pauvreté pour fuir une histoire familiale sordide ( son beau-père battait sa femme et sa belle-fille et tua la mère).
La série dénonce encore une fois les élites sociales corrompues par le pouvoir ou la drogue et les jalousies familiales dans des fratries de familles recomposées.
Les personnages secondaires sont attachants, comme d’habitude : la secrétaire dévouée de GeumJa, une orpheline qu’elle a sauvée de la rue, l’ami avocat de HeeJae qui le jalouse assez, l’ami d’enfance de GeumJa qui fut policier et l’aide par ses enquêtes parallèles et surtout le diabolique Song PilJung d’abord très sympathique, en mentor du héros, puis qui dévoile peu à peu l’étendue de sa malfaisance.
Le couple principal est l’alliance de deux caractères opposés, de l’extravagante et volcanique GeumJa, très gouailleuse, prolétaire à souhait, jusqu’à la distinction offusquée, la séduction racée et la culture exquise de HeeJae… Au fur et à mesure leurs différences sont gommées pour que la romance larvée puisse grandir et se concrétiser… progressivement puisque l’enfance de GeumJa comme son métier l’ont rendue méfiante à l’égard des hommes.
C’est Kim HyeSu qui m’a encore une fois captivée par son art, cette immense actrice que j’ai tellement appréciée dans « Sous le parapluie de la reine » / « Under the Queen’s umbrella »ou « Juvenile Justice »…etc.
Quant à Ju JiHoon, dans « Along with the gods… » Ou « Kingdom », sa prestance et son interprétation nuancée m’avaient déjà retenue.
Ce sont seize épisodes assez captivants souvent fort drôles qui valent le temps qu’on passe à les regarder.


SKY Castle : l’esprit de pyramide

« Les enfants doivent travailler à l’école  » martèle le père avocat et enseignant à ses jumeaux lycéens qu’il ambitionne de voir devenir médecins pour compenser son échec personnel… Et ses méthodes sont si sévères que son épouse et ses enfants souffrent de cette obsession et feront sécession, le temps qu’il retrouve en lui sa véritable affection paternelle. L’illustration sonore qui accompagne ses interventions souligne cette ritournelle parentale; c’est le Boléro de Ravel qui revient, plus ou moins pianissimo, pour indiquer l’obsession d’un père qui veut voir réussir ses enfants et clame ses bonnes intentions.
La pyramide est le symbole de la réussite, l’objectif de s’élever au-dessus des autres, qu’il leur impose et que ses enfants en viennent à détester puisqu’il faut tant souffrir pour arriver au sommet car dans les pays asiatiques on va loin pour participer à la compétition sans pitié qu’est le monde de l’Éducation. Il faut à tout prix être les premiers, les plus forts, les sélectionnés et y sacrifier la jeunesse en doublant le système scolaire commun d’un second parcours parallèle en engageant des professeurs particuliers, très coûteux en argent comme en temps. On entend, dans un épisode de la série, que les lycéens ne dormiraient que quatre heures par nuit et sans que leur portable en soit la cause !
Cette série en 16 épisodes ( format habituel) se passe dans une résidence de luxe (Sky Castle) chez plusieurs couples de médecins qui rivalisent et nous montrent des conceptions différentes de l’éducation de leurs enfants collégiens ou lycéens.
L’apparente félicité de la situation initiale est très vite rompue lorsqu’une mère se suicide alors que son fils unique venait de conclure brillamment ses études par la réussite à l’examen d’entrée en médecine ( et on ne parle même pas des études qui vont s’ensuivre !).

En fait la série pourrait aussi bien concerner un tout autre corps de métier synonyme de : travail acharné pour la réussite scolaire et sociale, dans une famille de musiciens concertistes par exemple. Le thème principal est cette course à l’excellence, la compétition dans laquelle les parents ont engagé les enfants pour obéir à leur ambition personnelle car ils se servent de la réussite de leurs gosses pour obtenir eux-mêmes considération et passe-droits dans leur groupe social comme pour l’obtention d’un poste convoité.
Le grain de sable qui fait s’enrayer cette machine est représenté par la coordinatrice des cours particuliers, engagée sur sa réputation et à prix d’or, afin que les enfants obtiennent les meilleurs cours particuliers.
Le rôle de cette Directrice des études est tenu par Kim Seo-Hyung qui compose un personnage terrifiant, tant elle est belle et vindicative jusqu’au meurtre, à la fois. Son élégance stylisée nous fait adorer la voir ponctuellement avec son carré de cheveux libérés… Comme si on entrait vraiment chez elle mais le personnage est longtemps insaisissable… Une réussite !
L’héroïne principale, interprétée par Yum Jung-Ah, est une mère aimante dont les filles ont des caractères opposés : l’aînée, lycéenne, étudie tant qu’elle peut tandis que la cadette, collégienne, moins douée pour les études, ne réussit guère et souffre de se sentir dévalorisée et donc pas assez aimée. Cette maman-là doit mentir sur sa jeunesse et sa famille, sous la houlette de sa belle-mère, pour faire bonne figure dans la société huppée où elle est entrée par son mariage. Et au début, elle assure vraiment, menant sa vie de main de maîtresse femme, face à un époux devenu méprisant par ambition, lui qui fut un vrai champion des études, un winner… Or… Le fruit d’un amour de jeunesse de monsieur va achever de tout bouleverser.
Point de romance donc dans cette série captivante mais une enquête sous-jacente pour découvrir peu à peu les motifs de la vengeance accomplie par la directrice des études privées.
C’est l’arrivée à Sky Castle d’une mère d’autant plus parfaite qu’elle est une belle-mère et donc une mère par choix qui lance la révélation progressive des dessous de cette micro-société. Elle n’a pas enfanté mais elle aime le fils de son mari comme le sien et son époux est le meilleur homme du monde : il a réussi ses études dans une fac non réputée et il n’a que l’ambition de bien exercer son métier sans chercher à se réaliser à travers son enfant. Ce couple est donc le contre-exemple des trois autres, celui qui ramènera, au prix de nombreuses péripéties tragiques, les trois couples, plus ou moins amis car plus ou moins jaloux les uns des autres, dans le droit chemin.
Bien sûr, la fin est la moins négative possible dans les cas de figures énoncés… On peut contester cet apparent bonheur retrouvé du fait que la petite communauté doit se remettre des comportements meurtriers de la Directrice et des extrémités auxquelles en étaient arrivés les ambitieux parents, les « avides de réussite, de gloire et de pouvoir » au détriment de leur famille.
Le feuilleton nous pousse à nous demander comment nous avons nous-mêmes éduqué nos enfants. Leur avons-nous donné le goût du travail bien fait et le sens du devoir sans leur imposer les travers de l’esprit de compétition ? Les avons-nous laissés vivre leur destinée sans leur imposer les conséquences de la nôtre ? Non… Je ne suis pas certaine d’y être parvenue alors même que je « faisais mon possible » pour leur proposer de bons préceptes.
Heureusement, je suis certaine moi-même d’avoir très tôt compris que, pour des raisons aussi diverses que la place modeste de mes parents, plutôt pauvres, dans la société ou mes capacités intellectuelles très mesurées, il y aurait toujours de meilleurs élèves que moi dans ma classe ou ma tranche d’âge. De ce fait je n’ai jamais brigué « la première place à tout prix » mais j’ai travaillé pour être « dans le premier tiers » et c’est ce que nous avons exigé de nos enfants. Nous n’avons donc jamais eu à tricher ni mentir pour nous placer dans ce tiers-là, étant d’une bonne moyenne en de nombreuses disciplines et d’un intellect banal sans dysfonctionnement particulier… Ni don particulier non plus! Comme je n’ai jamais eu de relations sociales à faire valoir ni à compter de quelque façon que ce soit dans les localités où j’ai vécu, j’ai toujours considéré qu’un « bon élève » est celui ou celle qui fait ses devoirs, un point c’est tout. Je ne me souviens même pas d’avoir été moi-même « chef de classe » et encore moins déléguée des parents. Nous avons délégué l’enseignement de toutes les matières à leurs professeurs ( n’en rencontrant que 2% de farfelus) tout en suivant quotidiennement les apprentissages de nos enfants par les notes et devoirs et dans les récits de leurs journées.


La série parle de réussite sociale, de course aux honneurs, de « gratin / de haute société »… A un moment donné, les lycéens font « sécher les cours »… Mais ils ajoutent « pour aujourd’hui. Demain on reviendra »… Il est nécessaire de travailler beaucoup pour réussir. Tout le monde ne peut pas gagner au loto… Surtout si on n’y joue pas 😄 ! Il reste l’oncle d’Amérique, le riche parent sans enfant qui ferait de vous son héritier… Mais l’État volerait forcément la majeure partie de la fortune… Et puis personne dans ma famille éloignée n’a émigré ni fait fortune aux USA… Rien à attendre de ce côté-là. Et les dramas m’ont démontré que la vie des ultra-riches n’est pas plus heureuse que la mienne. C’est bien utile de regarder la télé, parfois : ça aide à se satisfaire de ce qu’on est !


La version de Kim Go-Eun

Pour interpréter cette chanson,
Il y a eu Adèle ( voir ci-dessous) qui fut épatante et a touché toute la planète au point d’être totalement associée à cette chanson de Bob Dylan
Mais je viens d’entendre cette version de l’actrice coréenne Kim GoEun que j’ai tellement appréciée dans le Kdrama « Little Women » de 2022…
Et je perçois cette interprétation-ci comme toute en nuances et finesse.

Le visage si beau de cette artiste est comme une incarnation nouvelle de ce discours amoureux si touchant. On peut disposer des paroles en ouvrant la transcription de la vidéo.
Bien sûr Adèle demeure une référence pour ce titre alors il ne faut pas l’oublier.


Queen of tears… Regards profonds

Un couple, Hong Hae-In et Baek Hyun-Woo, est en crise car leur mode de vie est imposé, compliqué, par la firme Queens, à laquelle ils appartiennent, et qui les a éloignés l’un de l’autre… Mais au moment où le mari, Hyun-Woo veut divorcer parce qu’il est malheureux à en pleurer, il est touché par une annonce qui l’oblige moralement à rester car elle n’a plus que trois mois à vivre. Il passe de la réaction bassement intéressée à la renaissance de son amour pour elle et ils se REséduisent… alors qu’un rival diabolique s’invite dans leur quotidien.

« Fallin' » OST de la série: le cadenas symbolique

Les étapes de leur vie commune de trois ans avaient été chaotiques d’abord du fait de leur différence de statut social : elle « est une reine », fille de chaebol, détentrice et garante de richesse et citadine de Séoul, alors qu’il n’est qu’avocat, issu d’une famille de paysans-commerçants de la campagne. Lui a réalisé un mariage digne de Cendrillon et seules ses compétences de juriste exceptionnel lui permettent de ne pas démériter. Les voilà en butte non seulement aux décisions de la famille riche ( le grand-père à qui appartient l’empire financier mais aussi les parents ou le frère de l’héroïne imposent leur ingérence dans leur couple au nom du profit financier) mais aussi aux manoeuvres d’une clique de voleurs qui se sont immiscés dans la firme pour s’approprier richesse et pouvoir et en exproprier la famille Queens.


Ce drama me charme pour les échanges de regards d’une infinie variété entre les deux héros. Point n’est besoin de mots pour sentir que l’amour s’est mué en froideur glaciale de sa part à elle, en souffrance et crainte chez lui puis en intérêt réactivé chez elle et en regain d’affection chez lui mais ils ont perdu le chemin de l’intimité quotidienne à la suite d’un événement stressant et doivent reconstruire leur couple. Elle a besoin de reprendre confiance en lui au moment où celui-ci, conseillé par son meilleur ami l’avocat spécialisé en divorce, pense devoir feindre d’abord, par intérêt, des sentiments d’amour qu’il ressent effectivement de nouveau…
Inutile d’ajouter que les personnages sont très séduisants, élégamment vêtus, d’une politesse significative et évoluant dans les hautes sphères de la société avec tous leurs défauts (encore une atmosphère à la Dallas pour montrer les malheurs des ultra-riches… mais nous oublions totalement cet aspect social comme si nous avions toujours vécu selon ce mode de vie démesuré, servis, flattés et détestés mais enviés !)
Bien évidemment la famille la plus pauvre va enseigner à la riche la véritable affection, le « lâcher prise » ( sous sa forme la plus extrême !) et remettre le couple dans une voie garante d’authenticité… à défaut de bonheur… Car l’héroïne n’a que trois mois à vivre.
L’évolution de leur relation ( de la passion à l’indifférence puis inversement) est le principal thème mais il ne s’agit pas d’une romance dégoulinante de romantisme… Bien au contraire car Hae-In a un caractère fait de piquants et Hyung-woo est tenace sous sa retenue qui le fait passer pour un timide alors qu’elle est l’amour fidèle.
La série est dans son dernier tiers, actuellement. Je ne peux pas encore être certaine de la fin, qui se dessine tragique.
Le personnage masculin est le plus fouillé, celui qui mène l’intrigue, passant par des étapes successives : d’abord dramatique puis farcesque puis atteignant le tragique dans son écart entre les aspirations profondes et la réalité pleine d’adversité… Car il lui faut combattre le prétendant-usurpateur et la maladie de son épouse.
Mais la femme ne fait pas pâle figure, face à lui. Et comme l’actrice est vraiment douée pour faire percevoir la moindre nuance de sentiment sur son magnifique visage sans défaut, nous disposons d’un double duo ( d’acteurs et de personnages ) qui m’intrigue, me retient et me séduit.
Les autres personnages vont du genre caricatural, loufoque et ridicule ( comme les frères parfois fatigants), au genre le plus sérieux avec « l’usurpateur diabolique » ( Park SungHoon en fait un individu glaçant de folie sous-jacente). Tout cet éventail de personnalités permet de traiter des thèmes très divers : la parentalité ( avec l’opposition entre les mauvais parents semant la zizanie parmi leurs enfants et les parents normaux, plus ou moins attentionnés mais toujours aimants), les manoeuvres pour hériter ou se partager le pouvoir de direction d’une firme, les rapports de force dans un couple, les voleurs aux manœuvres hypocrites, la belle-mère qui évince ses beaux-enfants dans sa quête de profit, la politique au niveau municipal, l’ami attachant mais un peu lourd…etc.
Un bien meilleur drama que Doctor Slump dont les personnages m’ont fatiguée et dans lequel je n’ai pas adhéré au couple formé par les deux très grands acteurs ( Park Huyng-Sik et Park Shin-Hye y sont sans peps ni passion alors qu’ils m’ont souvent délectée dans les autres séries), j’ai cessé de regarder la série en plein milieu.


Le problème à trois corps : SF proche du Fantastique…

Nous venons de binge watcher, papyH et moi, cette série de 8 épisodes qui adapte un roman de Liu Cixing, cet auteur chinois primé par de nombreuses récompenses prestigieuses ( prix Hugo en 2015, prix Locus en 2017 plusieurs fois prix Galaxy… ). Une pointure internationale donc, cet ingénieur qui travaille dans une centrale électrique chinoise !
Comme dans cette série, Le problème à trois corps, il s’agit de savoir si les Aliens existent vraiment et si la science peut tout expliquer puis tout solutionner, cette oeuvre devrait relever uniquement de la SF…
Cependant il me semble que les pouvoirs de ces extra-terrestres, qui sont capables de contrôler jusqu’à la perception de la réalité qu’ont les Terriens, s’apparentent plus à du Fantastique puisqu’ils sont pratiquement magiques… et que l’omniscience de ces visiteurs suscite une peur terrienne très perceptible par le spectateur, ce qui reste le thème privilégié du Fantastique.
PapyH avait déjà vu ces épisodes mais il les a suivis de nouveau ( parfois un peu de loin lors de la sieste !) avec un sens de l’observation plus efficace que le mien… Or, d’ordinaire, les genres SF/Fantastique ne sont pas du tout sa tasse de thé ( il leur préfère le réalisme et le policier)! C’est dire combien la série a de qualités.
Tous les deux, nous sommes restés insatisfaits à la fin du dernier épisode, qui annonce forcément une seconde saison à venir puisque le roman est une trilogie ( me semble-t-il avoir compris).
Et nous avons partagé le sentiment d’avoir pris un très grand plaisir de spectateur devant ces péripéties rythmées, ces effets spéciaux perfectionnés, ce rendu agréable de l’image, ces acteurs au jeu expressif, ces personnages attachants ou glaçants qui ne peuvent laisser personne indifférent, cette histoire pleine de suspense… Presque tout a retenu notre attention et chacun de nous selon son caractère propre.
Lui, avec sa logique habituelle, a relevé ce qui lui paraissait incohérent ( la scène du  » boulier humain » qui est une ébauche d’ordinateur avec son langage binaire mais qui s’éloigne du boulier classique et pose la question de la communication entre les hommes-chiffres ou le terme « seigneur » pour désigner l’alien alors qu’il aurait mieux compris le mot « maître »)
Moi j’ai crié à chaque scène de violence ( comme la scène introductive de l’assassinat du professeur chinois tellement sanglante) et vibré aux liens amicaux manifestés par les différents membres du groupe des héros scientifiques. De nouveau je me suis sentie horrifiée par le découpage d’humains aux câbles formés de nanofibres imbriquées… (Ou je ne sais plus le terme adéquat) et j’ai détesté la Pandore qui ouvre la boîte avec un orgueil infini ( de quel droit prend-elle une telle décision qui engage la Terre entière ?) et je n’ai pas compris la plaisanterie qu’elle narre au cimetière, sur laquelle mon esprit se heurte encore et encore… Ce mystère n’est pas le seul que l’on récolte à suivre ces épisodes… Faut-il tout comprendre pour aimer ? Je ne crois pas.
Les questions scientifiques sont bien expliquées et l’on s’y intéresse vraiment.
Le « jeu vidéo » qui sert à communiquer avec l’alien est bluffant et m’a totalement ravie! Le casque est magnifique ; j’en coifferais bien un !
Bref… Le spectacle vaut qu’on le regarde et le questionnement qu’on le partage. Je ne comprends pas le mécontentement de nombreux Chinois dont j’ai eu l’écho dans les articles concernant cette série parce que les personnages négatifs chinois ont un merveilleux contre-exemple avec le policier si attachant, si humain. Et la scientifique chinoise par qui tout arrive est tout de même la plus grande physicienne puisqu’elle a su communiquer avec les aliens.
De mon humble point de vue, voilà une excellente création Netflix dont j’ai apprécié la population internationale des personnages dans ce récit choral !


Le traitement du temps qui passe dans le film « Mon héroïne »

Non seulement j’ai apprécié le film Mon héroïne de Noémie Lefort (cf l’article précédent qui résume son intrigue) dont le sous-titre est « le film de sa vie », mais encore il me paraît très intéressant d’étudier ce thème principal du traitement du temps dans cette oeuvre.
Quoique je n’aie aucun diplôme de cinéma pour justifier mon analyse, j’ai, en tant qu’enseignante de lettres, bénéficié d’une « formation à l’image » spécifique. Énumérons pour commencer les différents moyens qui permettent de percevoir le passage du temps.
🎥Parlons tout d’abord des outils les plus simples pour indiquer le passé d’un personnage : a) les flashbacks ( ces analepses si fréquente dans les dramas coréens qui me passionnent) donnent de l’élasticité au récit. Dans ce film, il s’agit par exemple de la vidéo de présentation du scénario autobiographique rédigé pour Julia Roberts. L’enfant que fut Alex a été filmée répondant aux répliques du personnage que joue l’actrice dans « Pretty Woman » ( on relève alors une mise en abyme : du cinéma dans le cinéma). b) L’habituel artifice du duo d’acteurs, l’enfant et l’adulte, pour narrer une scène marquante et inscrire l’intrigue dans l’histoire des personnages, le cours de l’existence. La ressemblance n’est pas toujours évidente entre les deux personnes, puisqu’en réalité ce ne sont pas le même individu ! Il faut donc que le spectateur adhère à cette association. Parfois j’ai du mal, mais dans ce film, alors qu’on nous propose trois fois ce stratagème ( dans la « vraie fête scolaire », dans les vidéos réalisées lors de l’enfance de la narratrice et dans le tournage de la scène lorsqu’elle réalise son film final) j’y ai accordé foi. Et montrer les enfants lors d’un questionnement sur leur métier futur constitue une prolepse ( une anticipation du futur) typique de l’enfance.


🎥 c) Dans une étape chronologique linéaire, nous posons un regard synthétique sur l’enfance d’Alex grâce aux photographies de famille accrochées au mur comme un poster et nous visualisons la succession des années. Sur ce mur de photos épinglées, légendées et datées, nous suivons le cycle biographique désigné. Cependant, ce moyen très explicite, qui s’apparente au fait de feuilleter l’album de famille, ( processus fréquemment utilisé dans les dramas pour les scènes nostalgiques puisque le thème de l’amour d’enfance est si important dans la mentalité coréenne, d’après ce que j’en ai déduit de mes visionnages nombreux) a été traité de façon originale.
Noémie Lefort ne s’est pas contentée de filmer des photographies mais certaines sont des clips vidéos tandis que d’autres offrent un dessin animé à partir de dessins stylisés (les têtes des individus à l’état d’ébauches, avec des boules et des arcs signalant les proportions). Un plan large montre finalement la période complète de l’enfance et nous amène à l’époque du BAC après avoir insisté sur la mort de la grand-mère et la passion pour le cinéma.
🎥Le besoin de souligner l’attente interminable de la réponse que l’école de cinéma américaine doit envoyer, a été traduit par un « plateau tournant des mois » : on voit Alex, face caméra de plus en plus morne et d’apparence négligée, tandis que la ronde des mois place devant elle, qui s’en moque, un gâteau d’anniversaire en juillet, des verres lors d’une soirée arrosée…etc. Les noms des mois apparaissent, l’un chassant l’autre. La tête de l’actrice immobile reflète sont désespoir puis son renoncement à tout espoir. Elle a le cheveu gras, la peau terne et s’assombrit de plus en plus. Dans un schéma narratif on parlerait de « sommaire » ( une énumération de faits successifs).
🎥Pour manifester le désespoir de l’échec, à New York, Mme Lefort a placé les profils de la mère et de la fille en une mise en perspective qui dure. Ces deux têtes sont très ressemblantes parce que la parenté est perceptible par le choix des actrices mais surtout par l’attitude similaire, totalement fermée par la peine. Le silence s’installe au milieu du brouhaha de la foule placé en sourdine et la scène se prolonge pour ce qui nous paraît être une bonne minute ( en fait je n’ai pas mesuré mais c’est mon ressenti) pour nous faire comprendre que si l’enfant souffre, cette souffrance engendre celle de la mère. Le dialogue qui s’instaure alors est éternel dans les relations enfants – parents. « -Voilà tu es contente, tu avais raison! – Bien sûr que non…! » C’est le développement en temps réel d’un court instant d’existence, une pause et il va falloir beaucoup d’ellipses pour rattraper la suite des événements racontés dans un temps du récit qui ne peut pas être celui de la vie vécue. Le temps du récit est élastique en lien avec les émotions ressenties.
🎥Le spectateur a le don d’ubiquité puisqu’il se trouve, en parallèle, devant l’immeuble où la star va participer à une émission de télévision avec la mère qui tient à bout de bras sa pancarte d’appel à Alex et dans le café où la fille et sa tante découvrent les images à la télévision ( encore une mise en abyme de « la télé dans la télé » pour montrer la quête affective de la mère)…
Et on est souvent dans des lieux différents pour des faits censés se dérouler au même instant T. Alors la localisation prend une fonction dramatique dans le récit, suscitant le suspense et une suite précipitée de faits.
Le film dans sa structure présente une fin cyclique puisqu’il commence dans les ruelles de Rouen, avec la mère, en retard, qui porte sur elle la difficulté d’assurer le quotidien familial puis seize ans plus tard, de nouveau dans ces mêmes ruelles rouennaises, on retrouve la mère, apaisée, habillée d’un manteau élégant et soigneusement coiffée pour rejoindre une Alex merveilleusement maquillée, belle et accomplie.
🎥La place du père absent depuis tout ce temps est occupée par Hugues Grand que la tante installe auprès de sa soeur sous un prétexte négligeable. Les temps ont changé : la famille est présentée dans sa stabilité, sa permanence car Alex a atteint son but, le cinéma et plusieurs hommes sont sur les lieux, avec des fonctions positives clairement identifiées (producteur, accessoiriste, journaliste, amis). Une nouvelle ère s’est ouverte.
🎥Voici la danse des filles qui nous réjouit de façon… Intemporelle😜 :

Comment est-on à 20 ans, l’âge mythique qui fixe certains de ses objectifs, ses espoirs… le temps?


« Mon héroïne » : ayons une pensée pour tous les attachiants !

Commençons par remettre mes pendules à l’heure : mon blog est nombriliste et je m’en félicite. Il n’est pas celui d’une critique de littérature ni de cinéma ( je détesterais descendre en flèche telle ou telle oeuvre, juste parce que je ne pourrais pas me limiter à ne parler que des livres ou des films que j’ai appréciés… surtout parce qu’à mon humble avis, les critiques sont souvent incapables d’en faire autant.) En conséquence, que les vieux aigris fielleux ou les pieux débris mielleux ou les dieux (du cinoche ) au mépris véreux…etc évitent de lire mon article car il n’est pas pour eux.
Donc dans mon passé récent, j’ai vu deux fois le film de Noémie Lefort, Mon Héroïne, qui date de fin 2022, une fois bras dessus – bras dessous avec ma fille chérie et une autre avec PapyH.
Résumé de l’intrigue, dont la première scène ( le spectacle scolaire) et le poster animé de la chambre de l’héroïne installent la situation initiale de façon symbolique très claire et originale :
Alex Tofel, une gamine Rémoise, que sa maman, infirmière, élève seule quoique soutenue par sa mère et sa soeur célibataire, a toujours admiré Julia Roberts depuis qu’elle a vu « Pretty woman » et suivi sa carrière. Cette admiration lui a insufflé la passion du cinéma. Une fois arrivée au BAC, elle postule pour une école de cinéma de New York. Comme la réponse se fait attendre, puis que les délais d’admission sont dépassés, elle décide d’aller à NY porter elle-même le scénario autobiographique qu’elle a écrit pour la star et entraîne sa tante puis sa mère dans son périple.
Comme on le voit, les hommes sont absents de cette histoire. Passent sous nos yeux plusieurs fantoches masculins (du siège vide du père absent pendant la fête scolaire, à l’employé ridicule de la compagnie aérienne qui propose un passage par Stockholm pour aller aux USA, en passant par les chauffeurs de taxi, un azimuté et un irascible, un copilote d’avion qui ne connait pas l’anglais, les vigiles inflexibles…)
De là à affirmer, comme je l’ai lu dans un article de cinéphile, que le film est féministe et d’un « conformisme bien pensant »… C’est se déclarer vexé par une histoire de femmes et se faire caricatural faute d’avoir remarqué les présences positives du copain d’enfance réaliste, celui qui veut devenir astronaute mais sait parfaitement qu’il devra suivre son plan B, ou le personnage souriant Hugues Grant (! Incarnation française de l’acteur anglais Hugh Grant, comme si le cinéma devenait réalité) qui porte un regard bienveillant et sainement humoristique sur le trio féminin ou même la dragqueen farfelue qui met de la folie dans leur voyage pour compenser une énorme déconvenue rencontrée par Alex.
Qui se moque de la « danse familiale », aux faux airs de groupe de pop, interprétée par les trois femmes, se souvenant alors de l’époque heureuse où la grand-mère vivait encore et dansait avec elles, noircit et gâche à plaisir cet instant joyeux salvateur. Cette étape de laisser-aller, le sex-tour de la ville qui fait passer les trois femmes par un sex-shop, est un moment de « lâcher prise » salutaire afin qu’elles digèrent la nécessité de rentrer bredouilles en France. Sans oublier que l’achat du sex-toy vibrant va donner lieu a deux scènes amusantes, pour impressionner le conducteur de taxi ou constituer le moyen de faire languir le spectateur ( ce dernier sait qui appelle au téléphone la mère, taquinée par sa sœur avec l’objet, qui tarde à prendre l’appel important).
Décidément il y a des gens dont le regard éteint le soleil aux autres… Voilà ce que j’ai pensé en lisant que seule l’actrice qui joue la tante, Louise Coldefy, « sort son épingle du jeu » alors que moi, je suis particulièrement admirative de l’interprétation de Pascale Arbillot, la maman, et de Chloé Jouannet, la fille. Ce film m’a procuré autant de bonheur et d’émotion que mes dramas préférés. Chaque plan a fait écho en moi.
En effet ce film autobiographique, que le critique, casseur à la Brice de Nice, propose de renommer « Ma pellicule », détail qui me tord le ventre par la méchanceté qu’il signale tel un crachat final, est dédicacé « à ma mère » ( et non « à mon père »… d’où l’absence de nombre de ces messieurs, CQFD !). Dans la dernière scène le personnage principal parle de sa maman et la définit comme « attachiante », qualificatif qui insiste sur ses qualités de maman formidable mais parfois, forcément, pénible.
J’ignore quelle sorte de mère je suis vraiment mais je me suis particulièrement investie dans ce personnage de maman qui travaille ( bien que je n’aie pas eu, grâce aux belles qualités de père et d’époux de PapyH, à élever seule mes enfants). Ce film parle d’une mère mais nous avons tous assez d’imagination pour transposer cette histoire avec un père attentionné. Il concerne tous les parents aimants et trop protecteurs… les attachiants et je suis certaine d’en être une !

La scène de l’avion dans laquelle cette maman, qui vole au secours de son enfant partie au loin, converse avec sa voisine alors qu’elle ne comprend pas sa langue mais parvient à exprimer son inquiétude et soulever la soupape du trop-plein de son angoisse, est tragi-comique, particulièrement réussie.
La musique m’a parue plus d’une fois poignante parce qu’elle soulignait souvent le caractère urgent des déplacements de ces femmes liées par l’affection et leurs échanges de regards si expressifs.

Deux ou trois anecdotes ont fait écho à des faits de ma propre histoire (les préjugés entendus sur les voyages à l’étranger à cause desquels mon père n’a jamais voulu que j’aille en Angleterre à l’époque du film « A nous les petites Anglaises » ou les spectateurs ronchons donneurs de leçons et pris ensuite en défaut…) Alors si on attend encore Julia Roberts… elle ne m’a pas manqué puisque le cinéma, c’est l’illusion magique !
Ce film correspond au message « il faut croire en ses rêves et s’appuyer sur ceux qui nous aiment ». Du « feel good » à donf ! Même papyH l’a apprécié ! Pourquoi vouloir absolument qu’un film soit un vecteur d’idéologie quand il est avant tout une belle histoire si bien racontée ? Rien n’est plus important que le nombrilisme quand il assoit un bonheur individuel pour permettre à certains de pouvoir aider les autres. Et en mon for intérieur je remercie Madame Lefort. ( Je sais… Je ne me referai pas… J’aime les jeux de mots !)

Le film vient d’arriver sur Netflix et je le recommande à ceux qui n’ont pas la fibre critique… comme moi.

Ecoutez la réalisatrice dans l’article suivant : Le traitement du temps qui passe dans le film « Mon héroïne« .


Love (ft Marriage & Divorce)

Ce Kdrama (cf la définition de ce genre dans la page dédiée du menu) concerne la vie de couple à travers les péripéties vécues par trois femmes qui travaillent sur la même émission de radio : a) l’animatrice de 30 ans Bu HyeRyeong, c) la directrice de production de quarante ans Sa PiYeong et b) la rédactrice de cinquante ans Lee SiEun. ( L’ordre a/b/c correspond à leur place sur l’affiche ci-contre)
Au moment où elles se felicitaient de l’harmonie de leur couple…les trois époux se rendent coupables d’adultère :
l’avocat Pan SaYeon, mari d’ HyeRyeong, avec une femme de dix ans de plus, qui tombe enceinte alors que HyeRyeong est jeune et belle mais du genre castratrice,
le médecin psy, directeur de clinique, époux démonstratif de PiYeong et père de leur fille de douze ans, avec une actrice montante ayant seize ans de moins que son épouse parfaite,
le professeur Park HaeRyeon dont SiEun a financé les études tout en élevant leur fille de vingt ans et leur fils de douze ans, la trompe avec une « idol », célébrité qui chante des opérettes à succès et dont sa fille est fan!
Cette série raconte donc, en trois saisons de seize épisodes, pour l’instant, comment les épouses apprennent leur situation puis se résolvent au divorce... je tardais à m’y intéresser, craignant la banalité.
Que nenni! De nombreuses scènes nous tiennent en haleine et certaines sont épatantes par la justesse des répliques échangées, d’autant plus que les scénaristes s’amusent à nous perdre dans des rêves ou des supputations présentées comme la suite des faits… pour nous servir aussitôt ce qui s’est réellement passé, en définitive. Par exemple un « crêpage de chignon »… alors que la politesse sera conservée jusqu’au bout de l’entretien !
Les maris volages, qui osent se justifier avec culot, les enfants qui se sentent trahis et souffrent, les différentes réactions d’épouses ( celle qui ne pense qu’à se venger en soutirant un maximum d’argent aux beaux-parents, celle qui, dignement, réclame aussitôt le divorce et tombe dans une froideur de Pôle Nord à l’égard du fautif qui tente de « recoller les morceaux » et ne souhaite pas divorcer, celle qui est totalement sonnée et se comporte comme une sainte en réclamant de la compréhension pour l’adultère à leur fille… qui demeure inflexible dans sa condamnation de son père et d’une logique sans faille dans ses reproches ) et le point de vue des maîtresses que nous suivons aussi et qui finissent par devenir attachantesTout est édifiant et souvent fort drôle !
Les personnages secondaires font aussi une bonne part du plaisir des spectateurs : une grand-mère à l’amour infini pour sa petite-fille, qui pourra la voir avant de disparaitre à cause du cancer, une belle-mère qui manque totalement de sens moral et qui ne parvient pas à concrétiser ses objectifs amoureux et surtout un beau-père plein de défauts, qui redécouvre sa vieille épouse lorsqu’elle se révolte enfin et qui est un père très aimant.

La fin de la première saison et la deuxième saison m’ont régalée par des passages très forts ( la confrontation fille-père volage par exemple est de la tragédie et m’a fait pleurer par sympathie pour elle. On touche du doigt ce que la situation a d’insupportable pour les enfants qui voient leur monde s’écrouler).

Donc les questions posées par cette série sont : l’amour conjugal peut-il vraiment perdurer alors que la longévité a augmenté ?
Et en corollaire : quid des familles recomposées ?

Pour avoir déjà entendu des témoignages positifs sur la seconde question et en constatant qu’en tant que spectatrice, je me suis attachée aux trois maîtresses des pères-coeurs d’artichauts… Il me semble qu’il ne reste plus que les réactions et le bien-être des enfants qui doivent constituer le problème fondamental à résoudre.
La situation ne m’étant connue que par les témoignages entendus d’autrui, il me semble que je n’aurais pas été capable de copiner avec la première épouse ni les suivantes, que je n’aurais certainement jamais accroché le portrait du séducteur dans mon salon et, encore moins, que j’aurais songé à le faire enterrer dans le tombeau familial… J’ai eu connaissance de tels cas.
Pourtant, pour que les enfants ne soient pas malheureux à cause du destin de leur mère et constatant, grâce à cette série, combien il est possible que l’être humain s’habitue à tout… Je suis bien contente de n’avoir rien dû vivre de semblable et d’avoir su tenir mes engagements personnels… Car un couple, ce sont deux individus avec les mêmes droits et devoirs.
Il faut quand même dire que tout n’est pas parfait dans cette série, puisque ces gens trouvent normal de boire de l’alcool à tout bout de champ et que « tenir l’alcool » est présenté comme une qualité alors que pour moi, c’est un vice inadmissible. Et quid des violences physiques passant pour banales en Corée ! J’ai eu mal pour le pauvre mari battu par l’hystérique trentenaire trompée. Heureusement, les scénaristes ont permis au spectateur de surmonter ce souvenir, grâce à de l’humour, quand le père du mari battu s’exclame  » Tu aurais dû vérifier si elle était jolie à l’intérieur! » (Sous-entendu : avant de l’épouser) Il oublie que les conseilleurs ne sont pas les payeurs!

La saison 3 voit le remplacement de plusieurs acteurs. J’ai craint de ne plus apprécier la série en voyant le générique mais la déception fut de très courte durée car les nouveaux venus ne déméritent pas du tout, dans leur interprétation des personnages auxquels on était habitué. Bien que le mari quadragénaire ait désormais moins de présence physique, le trentenaire les oreilles décollées et la belle-mère du quadragénaire un air assez décati qui montre combien son amour secret pour son beau-fils était immoral (la précédente ne faisait guère ses soixante ans)… toute la troupe fonctionne aussi bien qu’auparavant. Et un nouveau personnage vient redynamiser l’histoire par son charisme mystérieux… Comme ça arrive dans la vie au gré des rencontres.

Pour conclure, malgré les gifles et autres coups montrés et le recours incessant à l’alcool, j’estime que la série a de si nombreuses qualités que je la recommande… D’autant plus que la saison 4 est possiblement visible un jour!


House of Ninjas… des Shinobis… et aussi des danseurs (article double)

⛩️1 : »On dit « shinobi ». Ceux qui disent « ninjas » sont des idiots » explique la grand-mère japonaise à son petit-fils de 8 ans quand il découvre que toute sa famille n’est pas « normale » comme le souhaite son père mais ninja, parce qu’il est assez futé pour ajouter les indices les uns aux autres. Sa mamy peut disparaître en un clin d’oeil ou sa soeur rentre tard en passant par le toit ! Peut-être que même le chat noir aux grands yeux jaunes est ninja à sa façon dans cette maison traditionnelle immense dont l’enfant fait un plan en comptant ses pas, se doutant depuis toujours des extensions qu’on lui cache. On est au XXIème siècle mais la famille Tawara est shinobi. Taku le fils aîné est mort 6 ans plus tôt et Haru le second frère se reproche cette mort parce qu’il avait épargné le tueur… Les parents tentent depuis lors de mener une vie « normale » comme le répète le père qui s’occupe de la brasserie familiale qui périclite.

En fait la mère comme la fille ont la nostalgie de l’époque où ils exerçaient leurs talents de ninjas dans la guerre contre la famille Fuma que l’on croit éliminée, d’où leur retour à la vie… « normale »!
Évidemment les femmes s’entraînent en secret et plus Haru refuse son destin de ninja, plus son père souhaite la vie de tout le monde et plus vite ils sont pris dans une nouvelle chasse aux Fuma.
La photographie de cette série de huit épisodes est souvent en harmonie de gris et très sombre mais c’est pour mieux jouer avec la mise en lumière des personnages ou des sentiments dans cette histoire japonaise qui m’a fait faire une infidélité aux séries coréennes.

C’est le mythe des sauveurs qui se sacrifient pour leur nation…
Cependant il convient de dire que deux ou trois scènes sont particulièrement violentes et je crains l’impact du traitement de ce mythe qu’est le Shinobi sur les très jeunes gens qui regarderaient ce spectacle sans en discuter avec leur famille, se laissant bêtement séduire par les capacités hors normes de ces ascètes japonais de légende… J’ai évidemment appuyé sur la « touche avance rapide » une fois pour une scène plus pénible à mes yeux que tous les meurtres vus dans les séries américaines comme NCIS par exemple, même avec les passages en salle d’autopsie. Le combattant Fuma est assez « dérangé », sadique, diabolique justifiant le comportement héroïque de la famille Tawara.
L’humour est très présent et rend le spectacle intéressant pour qui n’est pas du tout fan de ces combats qui n’ont plus rien de martiaux. Les coups sont portés, dans le récit, pour exterminer les terroristes qui répandent leur secte exterminatrice et leur drogue.
La mère qui s’entraîne en volant des flacons d’herbes, de type Ducros, en hypermarché ou la grand-mère qui a le droit de manger un hamburger parce qu’elle est censée avoir pris sa retraite de ninja ou le petit dernier qui veut devenir shinobi pour « vraiment faire partie de la famille »… Les tours de passe-passe de l’art ninja ( se déplacer sans bruit, réussir la mission irréalisable, sauter des toits sans mal, faire disparaître le contenu du sac que le suspect tenait très serré contre lui… Être furtif et efficace de façon surhumaine) C’est vraiment amusant.
La série est censée nous faire réfléchir sur l’asservissement du combattant à la volonté du pouvoir en place, sur ce qu’est une organisation militaire dans laquelle le combattant obéit à des règles strictes qu’il ne remet pas en question… Et il s’agit aussi de l’éternel combat de deux frères dans le genre d’Abel et Caïn. On cherche où se situe le bien et.. méchants comme gentils semblent ne pas l’être complètement… comme dans la vraie vie. Manichéisme ou pas ? Là est la question.
Très hypocritement, je dirai pour conclure que je ne peux pas recommander ce spectacle du fait de ses passages violents… Mais que je ne regrette pas du tout de l’avoir regardé. A chacun de se décider.

P.S. Oui… kaku « fait le cacou » ! ( Il fallait que je la fasse, celle-là aussi !)

⛩️ 2. Récompense pour ceux qui arrivent à la fin de mon article, ne se contentant pas de s’en aller en pensant  » Pfff, elle nous bassine encore avec ses trucs asiatiques ! »

Je viens de voir cette série de vidéos , une trop amusante et la suivante touchante et tout est produit artistique ! Ces Japonais ne sont-ils pas de meilleurs ascètes que les shinobis tels que la série les montre ? Et eux… Ils ne tuent que leur excédent de graisse corporelle ! C’est burlesque au début… Mais tellement athlétique… c’est très très fort ! Il faut admirer le travail de ces professionnels !

L’autoportrait du très beau danseur qui filmait à la fin de la première vidéo se trouve sur sa chaîne YT en anglais que j’ai enfin trouvée, (après avoir dérangé Justin cf en commentaire !).

J’ai trouvé une présentation du couple… mais je rame pour identifier leur nom.

Captivating The King : quand regarder permet de voir…

Souvent les films visionnés à l’école ont paru une solution de facilité adoptée par l’enseignant faute de développer ces séances par les recherches appropriées et d’en déduire clairement un savoir à en tirer. Moi, j’avais pris le parti de n’en montrer que très très peu, ne le faisant que pour illustrer ou démarrer une réflexion plutôt que pour remplacer un cours.

Depuis 2020, retraitée, je visionne toutes ces séries télévisées coréennes que j’affectionne et j’ai immédiatement constaté que ces séries ont un très grand intérêt ( contrairement à ce qu’avait dit un jour une personne peu cultivée, me coupant la parole en cherchant à me blesser. Elle avait jugé sur un ton d’autorité, et sans doute avec cette condescendance typiquement française menant à se croire supérieur et à mépriser les mœurs d’autrui : « Les dramas, c’est cucul la praline parce que c’est toujours pareil. J’en ai vu beaucoup… Ça vole pas très haut. A laisser tomber! »). Les dramas/séries télévisées coréennes valent bien mieux qu’elles le paraissent et j’ai désormais une centaine de visionnages pour m’autoriser à l’affirmer !

Dans un article de référence du site KOREANA, celui du professeur de langue et de littérature coréenne à l’université de Chungnam, Yun SukJin, dont le titre est les architectes du Kdrama , on peut lire surtout la dernière partie intitulée « Une réflexion sur la vie ». Après avoir montré combien les scénaristes ont varié les thèmes traités par les Kdramas, le professeur explique que les séries télévisées en question ont privilégié l’analyse des rapports humains ( amitié, hiérarchies sociales…), les drames familiaux, les vicissitudes de l’existence humaine ( maladie, vieillesse, mort), grâce au traitement des intrigues secondaires. Elles combattent les préjugés et idées reçues sur certains types d’individus. Cet article me paraît très démonstratif du caractère culturel de ma passion pour ces séries.

Dans ma petite expérience, regarder des Kdramas avec un intérêt grandissant m’a personnellement permis de voir :

la diversité des groupes sociaux dans lesquels les scénaristes placent leurs histoires (depuis les riches capitaines d’industrie jusqu’aux employés les plus humbles, des enfants abandonnés aux vieux politicards nantis, des héros fatigués aux héroïnes battantes…etc) allant de pair avec les métiers présentés (libraire, auteurs de manwhas, peintre, acteur, concepteur graphique, cuisinier, serveur, médecin, commerçant… la liste est immense!)

– un traitement original des caractéristiques dues aux genres narratifs que j’ai privilégiés ( la comédie de moeurs, l’Histoire et le fantastique) en fonction de la mentalité coréenne (hiérarchisation stricte des rapports humains comme de la société, distinction du paraître à privilégier sur l’être, permanence des faits historiques ou conceptions philosophico-religieuses typiques) qui n’est parfois pas très éloignée de la nôtre.

– Une description d’êtres malheureux parce que considérés comme différents ou intouchables par nature ou par malchance (les orphelins, les victimes d’usuriers, les individus trompés ou exploités, les handicapés, les malades, les perdants, les gratuitement méprisés, les personnes en situation de mal-être soudain ou constant…) qui vont prendre leur revanche sur la vie

A croire que les séries télévisées coréennes tentent d’éduquer la population par la fiction en montrant des personnes différentes que leur différence handicape ( Extraordinary Attorney Woo : l’autisme) ou des personnages en dépression 📺Dans Doctor Slump / Aux grands maux – que je ne recommande pas du tout pour le recours à l’alcool omniprésent et la caricature pénible de nombreux personnages secondaires – deux médecins sont en thérapie chez un psychiatre pour retrouver du sens à leur vie) . 📺Dans Daily Dose Of Sunshine une infirmière de service psy est elle-même atteinte par cette maladie et parvient à la surmonter pour revenir soigner les autres ( je ne le recommande qu’aux spectateurs ayant la joie de vivre chevillée au corps ).

Des séries « historiques » récentes, se passant à l’époque Joseon ( et dernièrement sous la domination chinoise quin) proposent des récits comprenant des situations anachroniques qui poussent à réfléchir à des problèmes mis en lumière à l’époque actuelle tel que la personne transgenre ( dans Under The Queens Umbrella le fils de la reine se sent femme) ou un mode de vie comme le divorce et la condition de la femme dans la société ( dans Secret Royal Inspector and Joy)… car les scénaristes sont très inventifs et les réalisateurs particulièrement compétents.

Dans Captivating The King/ L’Intrigante et le Roi, l’héroïne a revêtu le costume masculin pour gagner de l’argent en jouant au Baduk puis pour approcher le roi et devenir son joueur de Baduk attitré, obtenant ainsi un poste de confident. Bien sûr nous, nous ne croyons pas une seconde que cette femme superbe puisse être prise pour un homme mais le spectateur accepte le cas de figure parce qu’il permet d’explorer les conséquences de l’exercice du pouvoir! Le roi va-t-il tuer celle qui défie son autorité ou l’amour sera-t-il plus fort? Le pouvoir corrompt-il toujours ?

En outre la période choisie étant la domination Quin ( avec le retour monnayé des otages). Quoi de plus actuels que ces sujets ? Je prends un grand plaisir à regarder cette dernière série qui n’en est qu’aux deux tiers et dont les acteurs sont exceptionnels ( toute la troupe comme toujours !).

Conclusion… Si le lecteur de cet article continue de croire que ma passion pour les Kdramas est idiote…

Eh bien tant pis. Moi, je vais de ce pas regarder mon épisode suivant !


Welcome to Samdalri : destinées croisées

Cette image de l’amour est un lieu commun dans les Kdramas . L’amoureux avoue ses sentiments en enveloppant le dos de l’autre. L’action équivaut à une déclaration de fidélité. Comme on le voit ici, ce n’est pas toujours l’homme qui agit ainsi et il n’est donc pas toujours synonyme de protection, puisque dans cette série, c’est la femme qui est, en ce point de la narration, en situation de faiblesse. Ce geste est une étape de la relation enfin acceptée. En quelques sorte, on dit à l’autre « d’accord, tu es mon autre » (comme le chantait Maurane) « je l’avoue ».
    J’aurais peut-être dû laisser le titre auquel j’avais pensé pour cette série : Jeju, soju et Haenyos... parce que la vie dans ce village typique coréen renvoie à la carte postale d’une région touristique, Jeju, mais aussi au quotidien si pénible des pêcheuses d’ormeaux… Et au fleuve d’alcool que les relations humaines et les déceptions font couler… Celui-ci m’exaspère et me révolte, moi qui déteste l’odeur même de l’alcool. On dirait que les gens ne savent pas être eux-mêmes sans sombrer dans ce marais délétère qu’est l’alcool, cette excuse facile pour révéler ses secrets… cette capitulation de soi. Et les canettes s’entassent dans les premiers épisodes… Une montagne de déchets transportés dans ce village où l’action s’installe de retour de Séoul d’où l’héroïne est bannie par un scandale.

La série raconte le destin de Jo YongPil, le météorologue et de Jo SamDal, la photographe, nés dans ce village de Jéju le même jour de deux amies hyenos. Quand le couple se forme des années plus tard, il finit par se désunir à cause du drame qui surgit dans leur vie : les conséquences de la mort de la mère de YongPil, consécutive à la pêche dangereuse dans laquelle la mère de SamDal l’avait entraînée. Le père de YongPil voua alors une haine de vingt années à la mère de SamDal qui n’a cessé de réclamer son pardon au point d’en devenir cardiaque. Il faut ajouter que les deux familles habitent l’une en face de l’autre… Et que les enfants sont tombés amoureux malgré cette situation.

Les deux familles, ainsi que trois copains de classe et tout le groupe de hyenos, sont les personnages du récit et pas seulement les deux héros principaux.

C’est donc l’histoire d’un village à travers celle des deux protagonistes… Une famille élargie aux parents et voisins. La tragédie originelle a suscité haine et séparations et elle se démultiplie des histoires malheureuses vécues par les deux soeurs de SamDal : l’une, devenue mère à l’adolescence, est veuve et élève seule sa fille; l’autre a dû divorcer de l’époux qu’elle aimait pour avoir dénoncé les malversations de sa belle-famille chaebol et ruiné partiellement leur firme.

Quand SamDal, qui était devenue une célèbre photographe, est accusée de harcèlement à tort et se trouve déshonorée… Les trois soeurs se réfugient à Jeju, chez leurs parents aimants.
Il s’agit par conséquent d’un entrelac de destinées malheureuses… Que la série corrige afin de nous offrir une fin heureuse, évidemment.

Quoique l’on voie des hyenos motorisées et semblant effectuer leur métier sans aucune peine physique ( sauf pour la mère de SamDal), la série nous indique combien l’île est devenue plus laide depuis la construction des routes, le développement du tourisme et l’urbanisation galopante. Le parc aquatique qui menace les dauphins en est le symbole.
Néanmoins, ce sont les seules concessions à au réalisme car la tragédie, née des conséquences de l’accident mortel, est peu à peu diluée dans les relations sentimentales des personnages. La peine immense du père de YongPil tombe soudain comme un phénomène météorologique inexpliqué ! La tempête a disparu.
Les jalousies du village voisin, concurrent pour le parc aquatique, s’expriment en une bataille comiquement épique. De la tragédie on est passé à la Comédie.

Le pauvre ami d’enfance, SanDo, qui aime en silence SamDal (pour le triangle amoureux habituel) est presque le frère de son rival, comme le sont aussi les deux autres camarades de classe au franc-parler pénible, GyongTae et EunWu … Leur ingérence dans l’histoire d’amour du couple de héros me révolte assez… pourtant la série présente tout ce monde, tout le village, comme une seule famille qui privilégie finalement les liens qui l’unissent sur les tensions.
Pour avoir vécu dans un village, celui de mes grands-parents maternels, je peux pourtant témoigner du fait qu’un village n’est pas du tout un paradis ! Les différences sociales et les jalousies des premières amourettes y ont allumé des rancœurs insurmontables. On ne se mariait pas entre enfants de niveaux sociaux différents et même on se méprisait mutuellement ! Et le pastis arrosait les fêtes votives ou les paris du dimanche au café.
Quatre années d’enfance puis toutes mes vacances scolaires ultérieures m’ont montré tant de défauts, qui rendaient cette atmosphère villageoise invivable, que j’ai changé de région et de mode de vie, définitivement, dès que je l’ai pu, préférant les villes moyennes à la campagne.
Et voici que cette série nous présente un coin de Corée où tout le monde finit pas s’apprécier, se défendre et se protéger… Où le travail n’est pas pénible, où les amants se retrouvent même après des années de rupture ou de célibat géographique et où on fait fortune facilement… Elle nous raconte des destinées idylliques et j’ai accepté de faire ce très beau rêve éveillé parce que les acteurs sont tellement forts qu’ils m’ont bien vendu leur histoire.
    J’ai habité quelques temps à Samdalri où ceux qui s’aiment… s’aiment pour la vie !


Secret Royal Inspector & Joy : anachronique à souhait

« Quand j’ai l’occasion de blesser quelqu’un, choisir de ne pas le faire est ma façon à moi de rester droit et de rester humain » se dit à voix haute le héros, histoire de se remémorer ses valeurs alors qu’il tient son ennemi, qu’il vient de vaincre en duel, en position vaincue, là contre le fil de son sabre et à deux doigts de l’exécuter…
    Quelle superbe réplique nous délivre Taec Yeon ( membre du groupe de Kpop 2PM et acteur reconnu) devenu Ra Yi-Eon ( un nom qui sonne un peu comme Ryan à mon oreille)! Son personnage est un noble que sa grand-mère a poussé à réussir l’examen d’Etat à force de réclamer qu’il fasse quelque action honorable puisqu’il refuse de se marier, lui qui ne rêvait que de faire de la bonne cuisine ! Et voilà un des points de départ d’une histoire qui va contenir des anachronismes volontaires très réjouissants. Cette série est située historiquement au milieu du XVIIème siècle, à l’époque du royaume Joseon, après le retour des otages de l’empire Qing. Ra Yi-Eon, le fin cuisinier, devient alors un intellectuel parmi les fonctionnaires du Royaume. Il se croit tranquille et s’apprête à cuisiner de bons petits plats chez lui…
Encore une fois il sera question de bons raviolis dans cette fiction comme dans True Beauty !

Voilà que le jeune homme est envoyé, comme inspecteur royal secret, accomplir une tâche dangereuse : il doit se rendre en province afin de découvrir pourquoi ses prédécesseurs envoyés là-bas ne sont jamais revenus… Le voilà devenu Sherlock Holmes par sa logique déductive, ce qui nous apparaît comme comiquement anachronique. Il rencontre là-bas Kim Joy, ( interprétée par Kim Hye-Yoon au sourire si lumineux et à la fougue revigorante. Le jeu de cette actrice est un remède à la déprime!) une femme mariée de la classe moyenne qui réclame le divorce à cause des dettes de jeu de son mari et de l’exploitation à laquelle sa belle-mère la soumet. Une féministe à Joseon !
L’inspecteur tombe à pic pour lui accorder le divorce et la libérer mais elle descend alors dans l’échelle sociale car elle est la fille d’une ex-otage et il faudra l’invention ultérieure d’une coutume farfelue ( la rencontre devant un temple scelle l’union d’un couple) pour leur permettre plus tard de finir mariés… En outre tous les deux veulent demeurer célibataires … comportement bien moderne pour l’époque du récit !

Les deux héros sont accompagnés de personnages plus ou moins caricaturaux, qui développent l’intérêt principal: lui a ses deux « Watson » esclaves-serviteurs et elle, dont l’amie d’enfance est assassinée, retrouve le sosie de cette soeur de coeur, en la personne d’une chamane, puis s’attache ensuite à une ancienne otage des Qings née dans la classe moyenne. Ces six personnages forment trois couples assortis et présentent au spectateur un cirque réjouissant, assez souvent loufoque et parfois très simplet… Mais pas que !
C’est ainsi qu’au moment où nous pensons: « maintenant, c’est trop bête, j’arrête là »… une scène touchante, jubilatoire ou tendre rallume notre intérêt… Si bien que j’ai suivi l’histoire jusqu’au bout !

S’ajoutent les personnages antagonistes indispensables pour nous clouer devant notre poste de télé : Park Tae-Seo, trafiquant pour le compte de son père le « ministre Park« , dont il est le fils aîné illégitime, méprisé et utilisé au profit de son demi-frère, le préféré, le fou dangereux ( l’acteur sait nous glacer le sang par son rire inhumain dont le répétition est effrayante). Ces frères ennemis et leur géniteur sont les méchants de l’histoire mais Tae-Seo nous est rendu de plus en plus sympathique… Et sa rédemption, qui lui donne un destin christique (oui oui à ce point-là!), est un éclairage bien moderne de son rôle dans la progression de l’intrigue.

L’héroïne retrouve sa mère. Cette ancienne otage des Qings doit tenir sa fille à distance parce qu’elle est devenue, depuis son retour, une hors la loi dans le but de sauver de plus malheureux qu’elle. C’est une Robin des bois! Et l’on apprend que les otages revenus de captivité furent rejetés par leurs familles et sombraient dans la misère.
« Le but de la vie est d’apprendre à se débrouiller seul » dit cette mère altruiste puis: « On n’est pas nées à la bonne époque« , pour déplorer la condition des femmes pauvres et des esclaves. Elle s’exclame encore : « Pourquoi reproche-t-on aux femmes tous les maux de la terre« !!! Enfin elle coupe le cordon ombilical avec sa fille par ces mots : « Je suis venue te dire que mes devoirs de mère s’arrêtent là« .. Mettre de tels mots dans la bouche d’une femme de cette époque est aussi bien inattendu… fort intéressant.
Une autre scène correspond plus à notre époque qu’à Joseon, c’est le relooking d’une jeune noble qui ne trouve pas de fiancé, effectué par Joy, devenue couturière. Joy retaille les vêtements pour affiner la silhouette puis nous explique ses modifications comme un grand couturier actuel présentant son top-model devant la mère éblouie ! Cette scène est très divertissante !

Les deux derniers épisodes nous démontrent que les scénaristes et toute l’équipe du film se sont bien amusés et nous promènent au gré de leur fantaisie par une résolution de type Deus ex machina (les méchants se rendent, les vilains sont punis, les quiproquos qui duraient tant, se lèvent soudainement…). Les trois couples, ainsi que la mère de Joy et son amie fidèle, complotent et font des cachotteries au spectateur en se disant ce qu’ils projettent, tête contre tête, en secret, là tous en rond sous nos yeux mais loin de nos oreilles !
A vrai dire le dernier épisode est totalement inutile parce que ce n’est que de la farce, le cirque total. On y voit même une parodie de « Squid Game » quand ils jouent à « un, deux, trois, soleil » et tout à l’avenant, si bien que…
Je ne sais plus du tout 🙃si je dois recommander de regarder cette série ou pas ! 🙄… Pour quelques passages vraiment réussis, (mais alors excellentissimes, réussis sans l’ombre d’un doute, des scènes vraiment mémorables), fallait-il voir toutes les pitreries intermédiaires grandguignolesques… Je ne sais plus du tout !

Parfois… il faut être Coréen pour rire aux scènes très coréennes! Tout ce que je sais, c’est que je ne regrette pas du tout le temps passé devant ce spectacle car la joie des acteurs m’a donné beaucoup de joie… Maintenant… ce n’était pas une œuvre fondamentale ! C’était… Bien sympa.

La distribution m’a paru très adéquate pour faire de cette série un… excellent petit ravioli!


Orange days : entourage et solitude

Comme d’habitude,le visionnage d’une série télévisée qui m’a plu me permet de réfléchir à certains cas de figure de notre existence.

🌊1) L’intrigue de la série Orange days : cette série japonaise date de 2004. En la regardant, on fait un bond de 20 ans en arrière pour voir et écouter une histoire… qui concerne la surdité. Nous sommes à l’université japonaise, en troisième année, en psycho et près du département qui s’occupe des mal-entendants.
    Nous partageons la vie de Kaï, étudiant en psychologie, qui aperçoit une violoniste qui l’impressionne fortement par son art. Il rencontre réellement Sae plus tard, lorsqu’il se rend au rendez-vous que son ami Keita a donné à Sae pour excuser Keita. Ce dernier a découvert que Sae est sourde et se sent incapable de nouer la relation qu’il convoitait avec elle. Kaï reconnaît la violoniste et… s’attache à cette forte personnalité. Sae est atteinte d’une récente maladie rare (de quatre années seulement) qui la rend de plus en plus sourde. Sae est mutique et ceux qui l’entourent ont appris ou apprennent à signer pour communiquer avec elle. ( Inutile de retenir des exemples de signes puisque chaque pays dispose de ses propres signes. La langue des signes n’est pas universelle.)
Les premiers temps de la relation des deux héros principaux, sont très mouvementés parce qu’avec son fort caractère, Sae se révolte contre l’injustice d’avoir été une violoniste précocement douée qui se retrouve handicapée et elle en est devenue trop souvent grossière et égocentrique. Elle se cherche une nouvelle raison de vivre. De son côté, Kaï se désole de ne pas décrocher d’embauche alors qu’il est prêt à tout renoncement pour obtenir une place afin de rassurer sa famille sur son avenir.
Kaï était jusqu’alors en couple, depuis trois ans, avec une jeune femme plus âgée de trois ans. Or le voici séduit par la musicienne si belle et désespérée… sans se l’avouer. L’histoire se complique encore parce que Sae ne veut pas de pitié d’autrui ni que sa surdité grève l’avenir d’un amoureux.

La série est, comme d’habitude, une histoire chorale parce qu’on suit le groupe de copains constitué par la meilleure amie de Sae, Akane, une jeune femme droite, honnête et responsable, amoureuse de Shoheï, l’ami de Kaï qui est un séducteur patenté, apprenti-photographe mais qui vaut mieux que son apparence de lâche. L’autre ami de Kaï est donc Keita, un écrivaillon toujours en quête d’une dulcinée mais trop gentil pour intéresser les filles. Un groupe d’amis dans la même tranche d’âge mais on suit aussi le renoncement à l’amour de Kaï par son ex. Cette jeune femme, déjà dans la vie active, voit son compagnon en aimer une autre et se dirige alors vers un autre homme, un ancien prétendant de son âge plus attentionné que son premier amour. Faut-il en déduire quelque démonstration de la part des réalisateurs concernant la nécessité de ne pas mixer les générations d’individus… ?
    Tous sont de beaux jeunes gens de 21 à 24 ans, qui soit terminent leur cursus pour obtenir leur diplôme universitaire afin de pouvoir entrer dans la vie active soit viennent juste de se lancer dans la vie active. Ce n’est facile pour aucun d’entre eux.

    Sae a toujours la capacité de jouer d’un instrument, entendant encore quelques aigus mais elle doit abandonner le violon faute de pouvoir désormais s’intégrer dans un orchestre. Elle se remet donc au piano qu’elle pratiquait déjà puisque sa mère est concertiste pianiste. Issue d’une classe sociale aisée, elle s’exerce avec intensité tandis que Kaï, né dans une famille plus ordinaire, doit déjà travailler pour financer ses études. Il y aurait en conséquence une différence de classe sociale entre eux, que l’amour doit gommer. Mais ce n’est pas une histoire à la Roméo et Juliette et la mère de Sae accueille quand même les amis de sa fille chez elle avec une confiance étonnante à mes yeux désabusés de 2024.

🌊2) La série nous fait vivre un flash-back temporel avec des étudiants qui fument sans cesse à l’écran mais on n’a de scène de beuverie que dans les derniers épisodes, ce qui est agréable. On revoit aussi des portables antiques. A un moment donné Kaï jette le sien pour attirer l’attention de Sae de l’autre côté de la route! Et il peut le faire réparer, au lieu d’être obligé de le remplacer comme ce serait le cas pour mon portable si je le faisais tomber! Et les dégaines de certains, les coupes de cheveux d’autrefois et les gros jeans bien larges et troués sont.. originaux.

Plus sérieusement cette série permet de réfléchir aux conséquences dramatiques auxquelles les gens sont confrontés quand la maladie et le handicap physique les obligent à changer complètement d’existence.
« Pourquoi moi? » ne cesse de demander Sae à Kaï qui se veut toujours positif ( il a ma mentalité) mais chaque fois qu’il formule une réponse valable, elle lui affirme qu’il ne peut pas la comprendre puisque personne ne vit sa situation tellement unique !

Pourtant elle n’est pas seule dans ce malheur; elle est même très entourée par: sa maman, les professeurs et étudiants qui sont inscrits dans l’antenne universitaire consacrée aux mal-entendants, sa meilleure amie Akane et… Les trois copains rencontrés sans oublier des musiciens qui l’ont connue dans son passé. Or l’aide et la présence de tout cet entourage ne l’empêchent pas de se sentir particulièrement unique dans son genre du fait que le sort a rendu sourde une musicienne et donc seule. De plus, elle souhaite se sortir d’affaire sans être aidée, pour retrouver un brin de l’indépendance dont elle ne dispose plus du tout. Sa fierté l’isole encore plus.
Et la maladie progresse puis s’aggrave…
Tout le monde apprécie Sae et veut l’aider mais elle repousse les interventions et se débat, toujours plus seule contre ce handicap grandissant.

De fait Kaï ne peut pas l’aider, malgré son amour et même lorsqu’il choisit de rallonger sa vie d’étudiant pour devenir un véritable soignant, un ergothérapeute. La malade cherche sa propre route et se fourvoie dans les malentendus, se persuadant que Kaï aime encore sa précédente amoureuse.
Les couples pâtissent des choix de chacun pour se réaliser, s’affirmer dans la vie. La mère de Sae complique la vie de son enfant en voulant la protéger et repousse Kaï, elle aussi.
Le titre de la série s’explique par métaphore : les garçons ont pris l’habitude de voler une orange sur le chemin de la fac… Et leur groupe a instauré un rituel : écrire ce qu’ils veulent dans un cahier-journal commun, à couverture orange, déposé dans l’espace détente de la fac et qui devient le vecteur de résolution de cette histoire. L’orange représente leur amitié, leur jeunesse, la saveur des sentiments et peut-être aussi l’enfermement du handicap. « Quelque chose de sucré et d’acide à la fois » a dit l’un d’eux.

🌊3) les acteurs : les deux principaux ont tourné de très grands films depuis 2004, elle 47 Ronins et lui Invisible. Elle, Kô Shibazaki, est aussi chanteuse et si sa carrière d’actrice semble moins remplie depuis dix ans, lui, Satoshi Tsumabuki, n’a pas cessé d’enchaîner les rôles. En revanche l’interprète de Shohei, Hiroki Narimiya, a dû mettre fin à sa carrière après un scandale autour d’une consommation de drogue; il a cependant marqué son époque par sa coiffure ( un peu comme Stone). Les autres acteurs principaux ont eu une belle carrière. Ce sont tous de jeunes quadragénaires désormais, qui avaient l’âge de leur rôle à l’époque, ce qui n’est pas si fréquent au cinéma.
    Ils ont incarné des personnages sympathiques qui ont découvert l’amitié, la solidarité et l’amour à la fin de leurs études. Pour un roman on parlerait de « roman d’éducation ».
    La série télévisée a une autre fonction : elle nous fait réfléchir à l’impact de la maladie sur le sort de tout un chacun. On peut être très entouré et se sentir particulièrement seul pour se débattre dans cette vie quand on est plongé de force par la maladie dans une situation qui paraît unique et éminemment personnelle alors qu’elle touche tout un groupe. La personne qui souffre a du mal à concevoir que d’autres aient la même souffrance ou que d’autres souffrent de sa situation.
    L’amour, sous plusieurs formes ( de l’affection à l’amitié en passant par la passion) est la réponse que donne cette série à cet isolement tragique… Et pour une idéaliste, optimiste comme moi, c’est la raison pour laquelle j’ai apprécié Orange days.


Single’s Inferno: 3ème session de marivaudage.

La troisième série de cette émission de dating, qui se déroule en une semaine pour les participants et en plus d’un mois pour les spectateurs, vient de se terminer et encore une fois elle m’a bien amusée.
Le meilleur dans ces épisodes ne se trouve pas du tout, selon moi, dans les actions des concurrents mais dans les réactions des quatre commentateurs qui me sont particulièrement sympathiques.
Ce sont : KYUHYUN, le chanteur de K-pop en bas à gauche sur la photo, LEE DA-HEE, l’actrice au centre de la photo en bas, HONG JIN-KYUNG une animatrice et comédienne, le rappeur HANAE et le concurrent de la saison 2 qui nous avait fait grand effet par ses exploits ( son entrée sur le sable pour une épreuve de force à la romaine m’avait impressionnée comme si j’avais assisté à l’entrée d’un gladiateur célèbre au Colisée) … et son rejet final, DEX, en bas à droite, sur la photo qui montre bien le plaisir qu’ils ont pris.

Les entendre réagir au moindre battement de cils d’une jeune femme en mode séduction, faire des suppositions sur le devenir d’une relation, s’exclamer à l’écoute d’un mot décisif laissant penser qu’un concurrent avait un crush réel ou venait de subir un revers est particulièrement jouissif car la ressemblance de leur ressenti avec les miens en doublait le plaisir. Ils furent des médiums entre les images et moi pour m’expliquer les arrière-pensées des prétendants qui se livraient à des joutes de séduction que Marivaux aurait pu raconter dans ses pièces de théâtre.
Ces personnalités ont parlé avec une candeur qui m’a remplie de sympathie, pardon, d’empathie pour elles ( j’ai toujours eu du mal avec la nuance). Que ces messieurs aient trouvé très osé un simple contact de mains qu’en France on estimerait du dernier bénin m’a bien démontré que je ne m’étais pas trompée en jugeant les relations coréennes d’après les fictions regardées. Plusieurs fois Jin-Kyung a employé l’adjectif « américain » pour qualifier une action un peu directe d’un prétendant ou d’une jeune femme et c’était souvent moins pour la condamner que pour s’en réjouir, les producteurs du programme ayant la volonté d’acquérir une réputation internationale.
On peut trouver les fiches concernant le casting des douze concurrents dans cet article. Ces jeunes gens avaient cette fois-ci entre 23 et 32 ans, toujours autant de muscles pour les garçons et d’esthétique pour les filles.
Le concurrent qui a fait tourner les commentateurs, et les femmes, en bourriques est un basketteur de niveau national ( Lee Gwan-Hee en haut à droite de la photo) dont trois jeunes femmes se sont disputé l’affection et les faveurs. Il fut souvent manipulateur et hypocrite en faisant sa star mais s’est montré plus intéressant que l’un des quatre hommes qui resta aux abonnés absents pendant toute la saison, faute de savoir communiquer avec les autres.
Les compétitions physiques furent très drôles. Les Coréens aiment bien faire combattre ces demoiselles en sautant sur une jambe. Je ne me souviens pas d’avoir vu des gens y jouer, en France, dans ma jeunesse. Les filles sont graciles mais aussi solides que des lianes.
Une course entre ces messieurs a égayé un épisode et nos quatre commentateurs firent un public enthousiaste.
Qu’on ne m’oppose plus la bêtise de la téléréalité ou l’inanité du dating pour me reprocher de m’être tant amusée en écoutant DA-HEE se scandaliser ou HANAE tenter de défendre un gars un peu mufle ou DEX dire qu’une fille est mignonne parce qu’elle joue de ses charmes à travers des larmes. ( Alors j’ai encore pu constater qu’une très belle femme est aussi laide que les autres quand elle pleure!)
J’avais l’impression d’être redevenue lycéenne et d’échanger mes ressentis avec mes copains en commentant les potins sur les élèves de la classe, voire sur les profs!
J’ai pris un bain de jeunesse et je recommande l’émission… à ceux qui ont du temps à perdre, évidemment !


Grands méchants au carré

Autrefois, comme le font les enseignants de langues modernes, je demandais aux élèves de cinquième inscrits au cours de latin de se choisir un cognomen ( les Romains donnaient des surnoms officiels en plus du prénom et du patronyme parce que les enfants portaient généralement le prénom du père – et les filles au féminin. Se retrouver avec trois Marcia, filles de Marc, par exemple, n’aidait guère à identifier l’interlocutrice). Évidemment je leur proposais « le savant », « l’aimable », « l’élégante » ou « la gentille » et chaque année des filles me chagrinaient en voulant s’appeler « la méchante », « la vipère », « la cruelle » ou « la rusée »!!! Je me disais que les parents seraient vexés et m’attribueraient ce choix que je ne comprenais pas. Évidemment je regardais l’enfant comme une future source de problèmes de discipline… Et le plus souvent j’avais tort.
Parce que, depuis que je suis devenue Mamy, j’ai eu l’explication : j’ai vu ma petite-fille préférer interpréter, dans ses jeux, « la méchante » plutôt que la princesse! Mininous m’a bien expliqué : « La méchante, elle fait tout, elle! » et il est vrai que sans ce personnage… Il ne se passerait pas grand-chose dans le film! Pourtant dans mon enfance, mes camarades et moi voulions tenir le rôle des gentils, des doux, des tendres… Autre temps, autres mœurs!

Sortant du Kdrama Melancholia, je suis vraiment encore impressionnée par l’interprétation de JIN KYUNG, cette immense actrice coréenne dont l’énoncé de la carrière est long comme le bras et d’une si grande diversité !
    Le personnage de méchante qu’elle y joue, la fameuse Directrice d’école privée, est, vue de l’extérieur, une femme très élégante, cultivée et issue de la haute société donc née pour être une dirigeante. Beauté physique, argent et autorité. Elle est enviée pour ses fonctions, par sa richesse et pour son autorité tout en retenue ! Ah! elle ne crie jamais, elle, pour lancer le trait qui blesse… au début du drama du moins car les péripéties la forcent au changement ! Elle est de bon secours pour sa cour d’admirateurs et personne ne se plaint des trésors à débourser pour lui plaire ni n’ose la contredire.
     C’est qu’elle a toujours l’air de bon conseil, de bon secours, souriante… Tellement policée. Lisse…
    Or ce sont les pires méchants, ceux qui inspirent de la sympathie à tous ! Alors nous, spectateurs, finissons par la percevoir comme une araignée au fond de sa toile, à force de la voir dans ses appartements princiers, cette sorte de nef de cathédrale de verdure où elle soigne ses bonsaïs et fait entretenir ses palmiers de serre! ( Encore une raison pour lui trouver des qualités pourtant!) Et elle est d’une grande intelligence : elle comprend tous les pièges avant d’y tomber et il faut 16 épisodes pour la déboulonner de son piédestal !
« On n’est jamais plus trahis que par les siens », entend-on dans ce drama.

La méchante directrice a créé et nourri une autre méchante : sa fille ! Voleuse, tricheuse, agressive… Voilà la méchanceté au carré !
Dans le drama My Demon aussi la méchanceté, la cruauté, le crime s’effectuent au carré par les personnages d’un père et d’un fils aussi fous l’un que l’autre et qui paraissent des plus respectables aux yeux du public. Là aussi les acteurs sont très bien choisis car ils me font froid dans le dos… Et là encore la distinction et le calme dont ils font preuve en public est inversion proportionnelle de leur cruauté !
    Brrrr ! comme la vie serait affreuse si la transmission de la nocivité humaine s’effectuait systématiquement ainsi. Heureusement qu’il n’en est rien et que des fleurs poussent dans le fumier.


Melancholia : de l’abîme à la cime par les mathématiques

    Encore des scientifiques dans cette histoire qui se déroule entre deux mathématiciens, une prof aux méthodes novatrices et son génial élève, le surdoué remarqué à dix ans par le MIT, si proche d’elle du fait de leur passion commune pour les nombres, les problèmes, les démonstrations écrites au tableau noir, les formules qui expliquent tout, des structures de la Nature aux panoramas complexes ! Quelles sont satisfaisantes, ces mises en 3D des alentours parsemées d’équations et opérations comme on l’avait déjà vu en 2005 dans la série américaine Numb3rs.

    Encore une série coréennes remplies de scènes à la bibliothèque et dans les expositions, avec des livres et des tableaux…😍🖼️🤩📖😻

  Le spectateur est bombardé de chiffres dans des démonstrations auxquelles il ne comprend pas grand chose🙃 et de problèmes tirés de la vie quotidienne à résoudre en se référant à des peintures célèbres 🥴 mais comprend bien comment deux êtres s’enfoncent dans la dépression ( décidément c’est le mal du siècle, 😨 celui auquel je déteste être confrontée) puis s’en sauvent réciproquement !
    Dans l’école privée où ils se retrouvent, après s’être croisés sur internet et dans le train sans se connaître, ces matheux sont en état de séduction réciproque et se heurtent forcément à la barrière des convenances ( il a 18 ans et elle une vingtaine d’années mais à un an près leur statut élève-prof les parquent et elle ne s’avoue pas son attirance et n’est donc coupable de rien alors que tout le monde perçoit la réalité de leur relation platonique et donc la transgression des statuts ). Ils sont confrontés surtout aux obstacles que les jaloux leur opposent pour provoquer leur séparation et leur défaite. Ce sont : la directrice de l’école, (une enfant illégitime, qui veut damer le pion à sa soeur cadette, sa concurrente dirigeant une autre école, en trustant les distinctions au prix de corruptions et mensonges) ou encore les parents des élèves (obnubilés par les succès scolaires de leur progéniture) ou le fiancé de la prof, qui assiste impuissant à l’attraction réciproque des héros, ou leurs rivaux, sentimentaux ou dans la course aux honneurs scolaires, parmi les élèves.

    La mélancolie les enfonce dans le trou noir de l’autodestruction : lui sue et entre en crise en songeant à son passé responsable des huit années pendant lesquelles il a végété par la perte de ses capacités…
    Elle a un père qui fut lui aussi un génie des maths mais qui est tombé dans la maladie mentale à la suite d’un échec retentissant. Il a perdu tous ses moyens et vit en maison de repos.
    Et puis elle aussi s’enfonce dans la mélancolie quand elle doit fuir pour ne pas être emprisonnée, couper tous les ponts avec le héros. Trois ans de séparation de fait seront nécessaires pour permettre au héros de devenir adulte, de gagner des prix convoités afin de revenir vers elle en position de force. Et j’ignore encore comment la fin heureuse que j’espère va se construire car je n’en suis qu’au septième épisode (sur 16)!
    La structure narrative est travaillée car le premier épisode nous place au moment où l’enquête de la police menace la prof et où ils sont séparés…
    Puis les épisodes 2 à 6 relatent leur rencontre et les actions engagées contre eux avant l’ellipse narrative des trois années qui ont suffit au jeune pour devenir un prétendant valable et revenir se faire engager comme prof dans l’école du début.
    Je commence à bien connaître les schémas suivis par les scénaristes coréens et je sais que toutes les scènes du début vont recevoir une antithèse permettant d’établir une revanche sur le passé et je sens que le héros devient une sorte d’avatar de la prof, vivant selon ses règles les mêmes situations. Yin et Yang du destin.
    Les matheux comprendront dans doute les équations étudiées ou apprécieront plus que moi la mise en perspective numérale et numérique des images !
    Encore une fois LEE DO-HYUN est… parfait! Son visage a des yeux tellement en biais qu’il inspire un malaise évident quand il est fermé aux autres mais l’illumination du bonheur l’irradie quand il devient extraverti ! Cet acteur est un artiste épatant et il me rend encore une fois admirative de son interprétation.
    Im Soo-Jeong a la quarantaine mais ressemble tellement a une ado ( elle a dû avaler une potion de jeunesse éternelle !) qu’elle correspond parfaitement à son personnage.

    Je rassure ceux qui pourraient s’inquiéter pour moi : je n’ai pas du tout été atteinte par cette mélancolie, cette dépression, au contraire de la série Daily Dose of Sunshine, qui m’avait souvent attristée, m’ôtant l’envie de la chroniquer. Là, c’est… Mathématiquement exclu puisqu’on est sur la résolution de l’équation et donc vers la solution du problème !

    Pardon Anatole mais j’écrirai toujours avec force signes diacritiques, de ponctuation et de mise en forme graphique pour traduire mes émois et exaltations. Jamais je ne pourrais écrire un prénom sans lettre majuscule car c’est un point d’orthographe incontournable non négociable. 


Love Like a Kdrama : franche hypocrisie !

Les acteurs sont nés en Grèce Antique, ai-je appris à l’école, au cours de cérémonies religieuses avec deux protagonistes puis l’introduction d’un troisième et le déplacement de la scène de l’agora au théâtre en bois puis en dur…
Les acteurs ont alors porté des cothurnes et des masques pour que les spectateurs les entendent et les identifient ( les masques servaient de porte-voix et leur « design » correspondait au personnage joué). Un acteur était appelé donc un « sous le masque » :
« Upokritès » (transcription des lettres grecques). Ce nom a donné étymologiquement en français l’adjectif « hypocrite » qui s’applique à la personne qui cache à autrui ses pensées profondes… qui ment sur ses intentions.
L’acteur est donc un hypocrite de profession, un menteur professionnel. Et quand on l’appelle « comédien« , on indique qu’il joue des rôles dont on peut se moquer, rire comme dans une comédie, art moins noble que la tragédie mais qui a pris la première place de nos jours.
Les meilleurs acteurs sont, à notre époque, ceux qui incarnent les personnages les plus différents les uns des autres... Et parfois on décide que l’acteur qui a le mieux incarné un seul personnage est un acteur d’exception.
Or leur capacité à jouer un personnage ne garantit pas leur valeur humaine réelle même si on voudrait bien le croire quand le personnage est un véritable héros, un sauveur d’humanité !
Dans cette émission de téléréalité des jeunes acteurs ( 4 jeunes Japonaises et 4 jeunes Coréens, entre 20 et 30 ans) sont engagés dans un double challenge dont le but est d’abord d’être sélectionnés pour tourner un court film romantique du type des dramas, leur permettant d’être dirigés par un réalisateur coréen et jugés par des acteurs confirmés et deuxièmement de, si possible, tomber amoureux car ils vont se côtoyer de très près, ayant des scènes de baiser à interpréter ( et on se rend compte alors que ce n’est pas de tout repos, ce genre de scène; un baiser de cinéma qui dure trop est… Barbant pour le spectateur et fatigant pour l’interprète ! ).
Bien que je n’aie pas commencé cette série dès son apparition au catalogue parce que les demoiselles ne m’inspiraient pas au départ… J’ai été rapidement intéressée par les répétitions, les auditions, le métier présenté. On croit vraiment assister à des castings et on voit l’équipe de tournage travailler ensuite… Si bien que je me suis pris d’affection pour ces jeunes gens qui ont rapidement surmonté la barrière de la langue grâce à leur portable ! Quelle modernité, quel confort cet emploi de l’application de traduction en situation ! Plus de barrière de la langue !!! ( C’est là aussi que j’ai pu écouter les deux langues… Et continuer de préférer le coréen!)
Inutile de venir me dire que la téléréalité serait dégradante. Je ne suis pas d’accord : j’estime que c’est une autre sorte de spectacle parce qu’il me paraît impossible que, se sachant filmées, les personnes ne se « donnent » pas « en spectacle ». Il m’apparaît que ces acteurs… ont aussi joué leur vie quotidienne ! Ils n’incarnent alors que leur propre rôle dans le film de leur vie qu’ils offrent au regard des spectateurs en une série orchestrée, scénarisée pour gagner en popularitéet exercer leur métier. Ils font preuve d’une fausse franchise et sont acteurs à 100% à chaque instant.
Les voilà qui vont chercher au fond d’eux-mêmes des émotions qu’ils nous traduisent par leur composition d’actions, leur « jeu d’acteurs » et certains interprètent mieux que d’autres leur personnage, c’est-à-dire avec une vraisemblance qui nous touche, nous émeut. On leur a demandé de « s’ouvrir » aux autres et ils deviennent de plus en plus expressifs, extravertis, souvent après avoir suggéré une profondeur de sentiments contenus à laquelle ils ont réussi à nous faire croire, dont ils nous ont persuadés par leur façon d’être quelqu’un d’autre.
Les jurys ont choisi tel duo au détriment des trois autres et on a mixé les duos pour perturber les couples naissants dans la « réalité ».
Comme d’habitude, pleurs et rejets d’une émission de dating nous ont désolés tandis que les rencontres sentimentales ont fait rêver à une possible relation véritable naissant sous nos yeux. Au bout de la série, les deux acteurs qui sont repartis seuls comme à l’arrivée nous ont remplis de compassion pour eux : le rendez-vous était raté pour ces deux-là. Tout le monde n’a pas gagné.
Mais finalement ce n’étaient que des flirts dont nous ne saurons plus jamais rien. Des possibles, des ébauches, un film ! Et j’ai aimé rencontrer ces personnes et leurs personnages.
En ce moment dans l’actualité française un acteur « starisé » est tantôt décrié, tantôt défendu. Selon moi, tout acteur n’est en rien un modèle de vie. Ce n’est pas un maître à penser quelle que soit sa contribution à l’art, quel qu’ait été son savoir-faire unique dans l’incarnation d’une personnalité humaine !!! Son succès, sa notoriété, sa starisation ne nous obligent en rien à son égard. J’ai estimé Depardieu touchant et sublime dans Cyrano alors qu’il m’avait totalement scandalisée à ses débuts. Même si j’apprends qu’il est coupable des faits qui lui sont reprochés, je continuerai de l’admirer uniquement pour cette interprétation géniale et à ce qu’il me soit indifférent dans ma vie quotidienne… Qu’il soit puni s’il a mal agi comme il a si souvent choqué par ses propos et comportements.
De même, Lee Sun-Gyun, cet acteur coréen qui m’a tant plu dans My Mister puis dans The Diary of a Prosecutor, me touchant par sa fragilité et ses personnages… m’a totalement déçue quand j’ai appris que, père de deux jeunes garçons, il s’est supprimé au lieu de tout tenter pour regagner son honneur ! Je crois que je ne pourrai plus jamais regarder ces deux séries. Sa façon de quitter l’humanité me les a gâchées.

L’être humain est faillible. Je suis imparfaite moi aussi quoique j’aie de grands principes de morale ! Un acteur est un kaléidoscope de personnalités. C’est tout.
Inutile de déplorer que les acteurs ne soient que des humains ! Persistons à louer leurs exploits cinématographiques. Ils mentent, ils ont menti avec art dans ces rôles-là… Que les personnages, ces avatars des acteurs demeurent exceptionnels et inoubliables mais je ne les adulerai pas pour autant.
Ils ont su porter des masques, devenir quelqu’un d’autre le temps d’un film. Ce sont des artistes et non de modèles à suivre. Ils n’en deviennent pas philosophes pour autant. Ils peuvent se tromper et se racheter, comme chacun de nous . Et même quand ils deviennent des hommes politiques, ils ne représentent qu’une seule forme de pensée : la leur et non la mienne. Je refuse de suivre quelque gourou que ce soit, quelque politicien que ce soit, quelque menteur professionnel que ce soit, quelque séducteur que ce soit… Je veux toujours penser par moi-même et diriger ma vie comme je l’entends.

( Post Scriptum : mon blog est composé pour moi-même et ma famille avant tout. Je ne prétends rien apprendre à quiconque et ne me réfère à aucun autre penseur que moi. Elle est finie l’époque de ma vie où je devais diriger des enfants dans leurs apprentissages et quel soulagement ! Je réalise des articles pour me souvenir de mes découvertes, mes émois, mes réflexions… Je ne m’adresse pas vraiment à autrui même si j’aime en bavarder avec des personnes réfléchies… Je ne suis ni une rédactrice d’articles de références, ni une directrice de conscience. Je ne cite personne, je pense par moi-mêmeet l’on ne trouve ici que moi et mes ressentis. Rien d’autre.)


True beauty… La joie des raviolis !

Ah la rigolade qui m’a secouée en spasmes vivifiants dans l’épisode 10 ! 

Une scène d’anthologie au sein d’une famille complètement loufoque. Deux amis en froid de 18 ans y sont invités parce qu’ils sont amoureux de la cadette, leur camarade de classe, et la mère, une colérique qui mène son monde à la baguette depuis que son mari a ruiné la famille par de mauvais placements, leur fait réaliser les raviolis qui vont être cuisinés au repas sous prétexte que c’est meilleur quand c’est frais ! Alors les deux jeunes gens se lancent dans…

une compétition de raviolis qui m’a éclatée en un fou-rire que je n’avais plus connu depuis la série « Doctor Cha » ! Ah c’est un numéro dont je me souviendrai longtemps !

Trois ans que j’attendais de voir arriver cette série sur Netflix car je ne veux pas regarder les dramas ailleurs. L’acteur principal est Cha Eun Woo, celui qui m’a insufflé en 2020 mon intérêt pour les dramas coréens avec « My ID Gangnam Beauty » et « The Rookie Historian« .
Cet artiste, qu’on appelle « Face Genious » dans son pays tant son visage est parfait, y jouait le bel homme sensible à la beauté profonde d’une ancienne laide qui a eu recours à la chirurgie esthétique, dans la première série citée, et un prince, fils de concubine, maltraité par son père le souhaitant ignare afin de le soustraire à sa succession parce qu’une prophétie annonçait que le fils supplanterait le père, causant sa mort, ( réécriture de l’histoire divine de Saturne et Jupiter).
Bien sûr des critiques estimaient qu’il était un piètre acteur alors qu’à mon avis il joue aussi bien qu’il chante, cet artiste musicien aux multiples talents. Les jaloux ont de quoi jalouser ! Hwang In-Yeop est parfait lui aussi et aussi doué que son collègue acteur-chanteur-musicien-model! Les acteurs coréens ont tant de cordes à leur arc… de vrais cupidons.
Dans « True Beauty« , Eun-Woo interprète de nouveau le beau gosse, sur lequel on se fait des idées préconçues et fausses, qui sait découvrir la valeur sous les apparences repoussantes.
Le titre, très clair, nous rappelle que l’habit ne fait pas le moine et que le maquillage, art dans lequel excelle la Corée, ce paradis des vendeurs de produits de beauté et des chirurgiens esthétiques, est une simple étape pour aider les moins bien nantis par leurs gènes, les laids selon les critères du commun social… Mais que la vraie beauté est en soi, dans ses qualités humaines.
J’ai beau me répéter cette leçon depuis ma naissance… Il m’est totalement impossible de trouver Moon Ga-Young, l’actrice principale laide ! Même avec ses rougeurs et les faux boutons qu’ils lui ont collés sur la figure ! Ma certitude de ses qualités plastiques ne provient pas seulement de son corps gracile mais aussi de l’ovale harmonieux de son visage, de la perfection de son sourire et de son regard candide, avec ou sans lunettes ! Ils n’ont pas embauché de femme vraiment laide ni quelconque ! Elle me conforte dans la pensée que ceux qui répètent que telle star est très laide dans la réalité sans maquillage… Oublient que même avec maquillage, ils ne lui arriveraient pas à la cheville !!!
L’intérêt de la série naît aussi dans mon esprit du relatif usage des beuveries, puisque seule la soeur ainée est alcoolique, ce que je lui pardonnerais presque étant donné que c’est elle qui séduit son amoureux en poussant ce mou invétéré à l’aimer ( elle lui offre des fleurs et ses dettes lui importent peu… Puisqu’il est « mignon », ce qui ne signifie pas « beau », à ce moment-là, mais « touchant ») . En parallèle la mère qui martyrise son mari, le chômeur mollasson doué pour le ménage et la cuisine, est un personnage souvent détestable… mais cordialement car elle finit par se racheter. Elle fait parfois peur… représentant la laideur de l’égocentrisme et de l’insensibilité du chef de famille trop occupé à gagner la vie quotidienne du ménage.
L’évolution des rapports entre les deux anciens copains séparés par la perte tragique d’un troisième ami et qui se retrouvent peu à peu, le thème du harcèlement scolaire, le frangin casse-pied dans une famille zinzin, le thème de la trahison en amitié, celui des soucis causés par la célébrité d’un parent-star, les parents violents en prétextant la réussite scolaire… Les sujets abordés sont aussi nombreux et divers que les personnages et nourrissent les 16 épisodes densément.
Trois ans d’attente se terminent donc par un vrai, un grand plaisir de spectatrice et je ne suis pas déçue par cette romance entre des lycéens de terminale que j’ai attendue aussi longtemps !
Concluons que le Bonheur réside aussi dans le fait de conclure si positivement une longue attente !

Pour avoir une connaissance plus analytique de ce drama, voici le lien vers l’article de Carfax.


My Demon (Mise à Jour in fine)

Une série très très… peu réaliste ( du genre fantastique) qui commence par l’étymologie du mot « démon » en grec ancien! De l’imaginaire combiné avec du linguistique classique. Les premières scènes ne m’ont attirée que pour la beauté des images…
Une histoire fantastique cousue de fil blanc, entre un démon qui est toujours moins démoniaque ( ayant perdu ses pouvoirs transférés à la demoiselle) et une Princesse toujours plus attirante parce qu’elle ne veut pas du rôle de la belle qui doit se taire et qu’elle est chef d’entreprise… Ils se disputent, se repoussent, pour mieux s’attacher et on voit tout de suite où on va arriver… Mais on y va car la réalisation orchestre notre intérêt par des effets spéciaux étonnants et des détails amusants… Les dialogues sont peu banals, eux…
Deux héros à la séduction irrésistible et une foule de personnages secondaires aussi divers que farfelus… Impossible de ne pas s’amuser d’un ou de plusieurs d’entre eux !
Avec toute une troupe d’acteurs que j’ai bien appréciés dans des séries précédentes et qui se montrent ici avec d’autres facettes… Et font parfaitement leur job.
Des costumes éminemment élégants plus « parisiens » que dans les défilés mondains… ( Et désormais je dirai « coréen » pour dire « élégant et à la mode ». On dirait du Alaïa Azzedine… de la Haute couture épurée. C’est très agréable à regarder !)
Des décors de rêves puisqu’on est censés être chez les super-riches…

Une scène de cette histoire policière que j’ai estimée époustouflante est le tango-combat à la fin du 4eme épisode et début du 5eme… Du grand Art cinématographique ( comme l’arche d’eau du premier épisode)… On ne peut rester insensible aux scènes rocambolesques qui sont des morceaux de bravoure de la réalisation !
Une excentricité des rebondissements qui a fini par me retenir alors que je n’étais pas satisfaite de retrouver Song Kang si amaigri et arrogant dans son jeu ( c’est le personnage qui le nécessite ) après l’avoir tant apprécié dans ses rôles antérieurs de héros sexy parfait…Et Kim Yoo-Jung est une actrice sublime.
Bref… Encore « un conte » coréen qui me fidélise au sortir d’une comédie qui m’avait comblée et me manquait trop, dès le clap de fin !
Ils sont forts ces Coréens, ils sont très forts!

C’est une comédie romantique très souvent granguignolesque , voire farcesque ( il faut aimer rire de tout comme un enfant au cirque pour bien l’apprécier et ne pas se plaindre de son manque de profondeur psychologique de la première moitié car tout change ensuite) , mais dont l’esthétique est poussée à l’extrême ! C’est beau, ce n’est parfois que beau ( on ne doit pas réclamer plus au debut puisque c’est une comédie) et enfin la réflexion apparaît et s’approfondit dans les derniers épisodes… mais que c’est bien fait !

Quel dommage que Song Kang parte au service militaire !

Mise à jour du 31 janvier : Il faut lire l’excellentissime article de Carfax qui propose un résumé clair d’une partie du drama.

voici ce que j’ai écrit en commentaire de cet article chez Carfax :

Merci de nous associer dans cette présentation du drama. Permets-moi d’ajouter que mon texte fut écrit à mi-parcours. Maintenant que j’ai fini la série… Je la perçois différemment!!! Je lis que tu déplores la partie sentimentale du récit… Eh bien, moi aussi car j’ai eu un vrai ras le bol au moment où le couple s’est concrétisé… Un temps d’ennui tant nous étions tombés dans la banalité… Et soudain tout a été relancé par la révélation de l’implication du démon dans la mort des parents et le choix du suicide présenté comme un acte salvateur… La religion catholique, ais-je appris au catéchisme, condamne le suicide… Et finalement c’est la réflexion sur la religion qui reste le meilleur souvenir de cette série : ce démon a fait un choix d’ange. Tu n’as pas dit que Dieu nous est montré comme une SDF ! C’est sacrément ( !) révolutionnaire ! Une femme et… une joueuse ! Ce n’est pas le pari de Pascal mais un pari quand même ! Et puis c’est la grande question du libre-arbitre ! Ni Do-Hee ni le Démon ne choisissent de se satisfaire de leur état… A moment donné : elle renonce à lui qui se sacrifie alors pour elle et ils gagnent le droit de se retrouver. La mort et la renaissance par l’amour… La fin m’a réconciliée avec ce spectacle qui m’avait rebutée par une fausse banalité. Un très bon drama… Si on gagne le droit de connaître la fin pour n’avoir pas renoncé à le regarder jusqu’au bout. Un salut.


« Castaway Diva » et « Cheerup »

🎥La série La Diva Naufragée ( Castaway Diva) m’a pour une fois vraiment ravi les oreilles.
J’étais loin de m’imaginer que l’actrice principale, Park Eun-Bin, chantait réellement ces très belles chansons que son rôle nécessitait puisqu’elle interprète une « idol ».

Cette actrice est époustouflante et m’emporte dans tous ses rôles comme le fait aussi IU.

Que de talents recèle la Corée ! ( Et dire qu’une collègue m’avait demandé « Ils sont connus, ces artistes dont tu nous parles? » d’un air fort critique, puisqu’elle ne les connaissait pas ! Comme elle m’avait vexée !)
Cette fois le scénario va loin dans l’imaginaire : ce sont deux ados qui fuient les coups de leur père. Le garçon est séduit par l’optimisme et la voix magnifique de la jeune fille. Mais ils sont séparés au port et elle tombe à l’eau et est réputée noyée… mais elle effectue un séjour de 15 ans sur une île déserte avant d’être retrouvée par deux frères ( un journaliste et un réalisateur d’émissions télévisées)… La suite est bien plus rocambolesque encore. Le père criminel du garçon est un monstre d’autant plus effrayant que le fils ne peut pas répliquer aux coups reçus même quand il en a la capacité ou l’opportunité puisque la morale coréenne est un vrai carcan pour les relations entre générations… Et… la diffusion de la série n’est pas encore terminée…

🎥 Avec Cheerup on revient dans le monde étudiant et on suit, dans sa première année de fac, une jeune fille méritante qui fait vivre sa mère et son frère en effectuant de nombreux boulots.

Elle s’inscrit dans le club des cheeleaders pour de l’argent mais finit par y prendre goût.
Elle est courtisée par le riche garçon séduisant, à droite sur la photographie, mais tombe amoureuse du capitaine ( l’autre ), plus âgé d’un an et plus sérieux. L’histoire se complique d’une enquête pour trouver l’individu qui leur veut du mal et va jusqu’à agresser les héros par vengeance.

Les répétitions de leurs prestations sont d’un dynamisme poussé à l’extrême et ils donnent envie de danser avec eux comme d’appartenir à leur club. Ils n’ont rien à voir avec les pom-pom girls américaines. Leur rôle consiste à entraîner les étudiants spectateurs dans la célébration chantée et dansée de leur université.
Quand arrive le générique de fin et que nous découvrons les subterfuges des effets spéciaux pour faire d’un modeste groupe de figurants une foule… C’est vraiment très instructif et j’en suis particulièrement admirative car j’y avais cru, moi, à cet amphithéâtre bondé ! A fond les manettes !
Les costumes sont clinquants, le trio amoureux sympathique comme toute la troupe de personnages… J’ai passé de bons moments avec eux tous, et même avec les parents et amis qui viennent augmenter l’histoire principale de leurs déboires personnels ( divorce, cancer, alcoolisme, le tout traité sans tragique), comme il est de coutume dans un drama de comédie.

C’est bon enfant de bout en bout! Du « feel good » total!


Avers de l’Histoire

Les films que je préfère sont à sujet historique. Rien ne me plaît autant qu’un film en costumes. Certains assez récents ont renouvelé en mon esprit le portrait que je me faisais de certains personnages historiques, construit par l’élaboration de ma culture en la matière et me servant de repères du Passé… comme ces pièces de monnaie qui étaient frappées autrefois pour montrer la tête des personnages célèbres en effigie.
Les idées préconçues que mes études et mes lectures antérieures m’ont forgées ne se révèlent pas forcément fausses mais avoir vu ces films m’amène à m’interroger. Il me semble important de ne rien prendre pour définitivement acquis et de remettre en question mon savoir tout relatif, comme le ferait la lecture de magazines spécialisés en Histoire.
Il m’importe de me débarrasser de mes préjugés par des vérifications régulières.
🎥🎬Le film Le tigre et le Président. revient sur le duel entre Deschanel et Clémenceau pour la présidence de la République. Le portrait qui est fait de Clémenceau est celui d’un politicien obnubilé par sa gloire et qui s’obstine à tirer les ficelles dans l’ombre dans l’unique but de conserver son pouvoir, la main mise sur l’État.
Ce film est une comédie, et souvent même une farce, mais il s’attache à démontrer que Deschanel avait des idées tellement avant-gardistes que certaines ( comme le revenu universel) ne sont même pas encore en application ( si elles le sont jamais). Le pauvre Président Deschanel, tombé du train en pyjama, finit complètement fou. Il est vraiment ridicule par ce fait mais le voilà pourtant réhabilité, ( il a annoncé la seconde G.M. comme conséquence du traité de Versailles que le vindicte dicte à Clémenceau… « le tigre » en devient trop cruel et, face au président innovateur, il finit par être assez odieux aux yeux des spectateurs. Même si le film n’aborde pas l’époque où Clémenceau s’est si mal conduit avec son épouse américaine et si cette dernière est moquée, puisqu’elle interprète mal le comportement de son époux l’écartant de plus en plus.

🎥🎬Le second film , Clémenceau la force d’aimer, est situé dans les dernières années de la vie du politicien devenu écrivain. Lorsqu’il tombe amoureux d’une éditrice mariée et mère de famille, sa dernière séduction sentimentale. Dans ce film-là on fait exprimer au personnage, dans un accès de colère, ce caractère odieux du sort qu’il a réservé à la mère de ses enfants, trompée à plusieurs reprises et qu’il a punie pour avoir, à son tour été infidèle…
Conclusion : Je croyais que cet homme politique que je percevais comme très positif, Clémenceau, avait été un militaire et j’apprends qu’il était médecin. Je pensais qu’il avait eu une vie austère et digne d’admiration, puis, en complétant ces biopics par des lectures biographiques, je découvre un bon nombre de défauts qui le font tomber de son piédestal dans mon esprit… Devenu plus commun et plus humain, le voici moins historique … « La petite histoire » a toujours un fond de vérité et rend au portrait démesuré sa banalité, ses dimensions humaines.

🎥🎬Le troisième film qui m’a permis de faire évoluer mes connaissances, en me posant des questions nouvelles, est Jeanne Du Barry de Maïwenn. Louis XVI était dans mon esprit un « gros » bonhomme que sa mollesse m’avait fait croire petit… Or le film me le montre grand et maigre comme un échalas.
Recherches faites, j’apprends qu’il mesurait au moins 1,90 m ! Rien à voir avec la caricature que j’avais retiré de mon savoir sur cette époque.
Que Johnny Depp soit le roi Louis XV ne m’a pas gênée du tout mais j’avais quelque mépris au sujet de « la Du Barry« , en la qualifiant de l’épithète réductrice de « favorite » or ce film me propose une femme, qui a certes fait commerce de ses charmes pour se sortir de la pauvreté et elle s’est finalement complu dans l’extrême richesse, mais surtout une femme qui aurait réellement été éprise du Roi Louis XV, ce qui la rend romanesque et touchante… lui donne de la chair. Encore un portrait à revoir… Ou pas ( car elle a encore vécu 15 ans avec de nouvelles amours après la disparition du Roi) … En tout cas, une belle histoire contée.

En revanche, dans ce film, la Marie-Antoinette proposée correspond tout à fait à ce que j’en savais. Une jeunette de quinze ans élevée dans le luxe de la noblesse d’alors pour être une fashion victime… Et devenue une victime tout court ! ( Le jeu de mots est un raccourci, forcément !

🎥🎬 Enfin j’ai vu Les trois mousquetaires, d’Artagnan avec François Civil, Vincent Cassel, Pio Marmaï, Romain Duris, Eva Green. Le roi Louis XIII, joué par Louis Garrel m’a bien plu parce qu’encore une fois ce n’est pas la personnalité fantoche par rapport au Cardinal que j’avais retirée de mes leçons d’Histoire ! Et finalement je pense que cette interprétation doit être plus proche de la vérité historique de l’époque… comme le vêtement des mousquetaires proposé dans cette oeuvre l’est très certainement aussi.

J’ai failli ne pas voir ce film parce que j’avais l’impression qu’on avait tout dit sur l’oeuvre de Dumas… Eh bien j’ai été agréablement surprise et suis contente d’avoir retrouvé mes classiques héros de roman dans un contexte plus réaliste et sous une apparence renouvelée !


Deux films à double énonciation

La « double énonciation » est un mode de conversation fréquent au théâtre où un personnage s’adresse à un interlocuteur en tenant des propos qui prennent un tout autre sens, ( voulu par le locuteur ou suggéré par l’auteur), lorsqu’un troisième larron entend ce discours. Chaque auditeur comprend le sens qui lui est destiné (ou qu’il peut comprendre faute de disposer des clés pour l’interpréter autrement).
Deux films récents relèvent de cette double énonciation, (comme ce fut de tout temps le cas des contes populaires). Apparemment destiné aux enfants, le « message » principal de l’oeuvre est en fait très clairement adressé au public d’adultes. « Les animés » qu’ils soient asiatiques ou pas ou les films d’animation, anciennement appelés « dessins animés », fonctionnent ainsi aussi.
🎥 Tout d’abord le film Élémentaire de Peter Sohn chez Pixar-Disney.
Flam, la fille-feu, et Flack, le garçon d’eau, se rencontrent par hasard et forment un Xième couple du type Roméo et Juliette à cause de leur nature antithétique.. mais ils ne meurent pas à la fin, bien au contraire !
La scène d’introduction est féerique comme on le voit bien dans la bande-annonce ci-dessous : elle montre l’arrivée des parents de Flam venus s’installer à Element city où vivent des êtres faits de l’un des quatre éléments physiques (les Terriens, les Aériens, les Aquatiques et les Flamboyants). Ce spectacle explicite les difficultés produites par la cohabitation d’individus apparemment incompatibles.
Les adultes se doutent aussitôt des futures péripéties tandis que les enfants remarquent la variété de la foule, la couleur du nuage, les gros yeux du.. bref tous les détails spécifiques dont la mise en relation fera jaillir des soucis immédiats et un futur catastrophique. Là où l’enfant s’émerveille l’adulte s’alarme... Et le réalisateur s’amuse à solutionner chaque potentielle rencontre accidentelle par des hasards dont l’heureuse issue a failli ne jamais exister. On frôle la catastrophe extinctive à chaque seconde et tout se résout magiquement, préfiguration de la suite !
Le film est une ode à la tolérance et un message de foi dans la richesse de la mixité sociale… Ou juste un magnifique arc-en-ciel ou un grouillamini de petits dessins trop beaux et attendrissants ! ( à chacun son niveau de lecture! 🤣🤣🤣)

🎥 Et puis j’ai vu Barbie et j’ai particulièrement apprécié ce film à messages multiples.

Les fillettes y verront principalement l’histoire d’une poupée célèbre.
Les garçons ne daigneront peut-être même pas regarder ce « film de filles » concernant un jouet que peu d’entre eux intègrent à leurs jeux.
Les parents sont guidés par une introduction très explicite présentant la création de Mattel comme un vecteur d’émancipation de la femme dans la société ( ce qui est à la fois très bassement commercial… et pas faux du tout !). Le fait que ce film soit interdit dans des pays rétrogrades est parlant sur ce plan.
On y voit quand même une fillette écrabouillant un poupon pour se libérer des jeux qui retiennent et enferment les femmes dans leur subordination ancestrale de mère de famille et d’épouse ! Quel crime de lèse-majesté ! ( diront les rétrogrades conservateurs).
Mais la place de Ken aussi est en jeu et il passe momentanément du rôle de faire-valoir de sa copine à celui de meneur politique par un éveil tout relatif ( il voulait seulement faire du 🐎 ) d’une conscience politique toute relative puisque uniquement tyrannique. Il parvient presque à s’emparer de Barbieland… Le devenir du couple moderne est en question… Et il apprend finalement qu’il devra trouver seul sa voie !
De ce fait, j’ai apprécié particulièrement la fin, que je ne dévoile pas plus mais qui constitue une réflexion dont seuls les adultes peuvent appréhender le sens, voir la modernité et y réfléchir pour l’avenir de nos sociétés.
En conclusion, on peut raisonnablement affirmer que regarder de tels films vaut bien la lecture d’un livre parce qu’ils nous poussent à réfléchir à la résolution de questions particulièrement modernes et urgentes ( la mixité sociale et les rapports entre les sexes, la famille et la vie en société).

« les idées sont éternelles » !

Evidemment les acteurs ( Margot Robbie et Ryan Gosling ) sont excellents et les premiers à produire l’ambiguïté nécessaire pour que coexistent au moins deux niveaux de compréhension des images ! Décidément je persiste à croire que les ACTEURS sont des MAGICIENS et les réalisateurs ( ici, Greta Gerwig) bien inspirés.


The Interest Of Love : destins

Qu’est-ce qui fait qu’on tombe amoureux de cette personne-là et pas d’une autre?
Qu’est-ce qui fait que quoi qu’il arrive, on se sente lié ( e ) et… à vie ?
Cette série raconte ce mystère de l’attachement à une personne qui, pourtant, fait tout pour vous être désagréable et ne pas agir comme vous l’attendez, comme il serait si simple de le faire… Juste histoire de mettre des bâtons dans vos roues, de vous contredire à plaisir…
L’héroïne de cette série est une employée de banque qui n’a pas fait les études nécessaires pour suivre une carrière ascendante dans la banque où elle rencontre celui qui est, d’abord, son stagiaire puis qui la dépasse dans la carrière de banquier.
Pourtant ils viennent tous deux d’un milieu modeste mais il a des diplômes (l’équivalent du BAC et la FAC) et pas elle… et, comme une fille de Chaebol le convoite et le lui dispute, elle sort, de dépit, avec un jeune étudiant, en intérim dans leur banque comme factotum-agent de sécurité pour préparer un concours qu’il a du mal à réussir.

En fait les deux héros se sont aimés au premier coup d’oeil mais, malgré ce coup de foudre, il a hésité, un instant seulement, en se rendant au rendez-vous qui aurait pu faire d’eux un couple… Elle l’a vu… et tout déraille car elle perd confiance en elle et écrase elle-même le château de sable de leur histoire naissante.
Cette série m’a passionnée et j’ai détesté la fille de riche qui s’interpose entre eux, juste pour prendre sa revanche sur son histoire personnelle ratée avec un cinquième personnage… le meilleur ami du héros. Donc il s’agit d’un jeu d’échecs (au sens propre presque jusqu’à la fin!) entre cinq individus, dont certains vont lâcher totalement prise tandis que le héros s’accroche au maximum…
Les relations s’entrecroisent et c’est toujours au moment où la spectatrice croit qu’enfin le couple principal se réunit définitivement… qu’un rebondissement éloigne de nouveau ces deux protagonistes principaux l’un de l’autre…
Il fallait bien nous faire poireauter pendant 16 épisodes!
J’ai failli tout lâcher à moment donné, juste à l’antépénultième étape… mais je sais maintenant que ce rythme est celui de la plupart des dramas: les affaires reprennent enfin à l’épisode14, s’abîment dans la tragédie au n°15 et se réalisent enfin, dans un bonheur plus ou moins fort, dans le dernier épisode!

J’ai regardé cette série il y a des mois maintenant mais j’en conserve un souvenir très fort... dont je ne sais pas dire si je l’ai totalement apprécié… il m’a charmé comme par magie.
La conclusion de la série est très très nuancée, comme la vie réelle, aussi partagée entre joie et tristesse que les regards que les deux héros ont échangé de loin avec ceux qu’ils ont laissés de côté et leur promenade finale
Bien sûr ce sont les acteurs et les réalisateurs qui m’ont baladée à leur gré…
La conclusion de ce spectacle est que l’amour naît où il veut et ne repart pas, même s’il subit des variations, même s’il a l’air de disparaître… Il mute mais il survit, tenace…

C’est certainement cette série qui m’a fait mentir par la suite. J’avais affirmé que je ne regarderais pas « Sauve qui pécho » (Single’s Inferno)… et j’ai regardé cette série de téléréalité, et puis la première saison aussi, parce que j’avais vu plusieurs candidats choisir la même amoureuse ou le même amoureux alors qu’ils étaient repoussés. Cette réaction illogique me paraît particulièrement folle. Dans chaque émission de ce type le schéma se reproduit!

Pendant qu’un individu charmant et tout et tout… se morfond, solitaire et attristé… d’autres sont sollicités par plusieurs prétendants…

Que la vie est injuste, tout de même! Dans la saison deux de « Sauve qui pécho » le bourreau des coeurs féminins (à gauche sur la photo) fut mal récompensé d’en avoir été flatté et flou dans ses réactions! Je ne sais pas si c’est bien qu’en spectatrice je m’en sois réjouie… C’était son destin… ? Ou le scénario?

Pour répondre à la question du destin en amour… j’ai ensuite visionné une autre série qui n’est pas encore terminée (elle nous est proposée chaque dimanche et se finira en fin octobre) , « Love after divorce » . Ce programme nous présente des divorcés en quête de remariage… De même que précédemment, des prétendants ont développé de l’intérêt pour une personne qui les a déjà repoussés… C’est comme une fatalité !

Avec toutes ces personnes qui ne sont ni des acteurs ni de simples inconnus, j’ai passé des soirées agréables et je ne regrette pas du tout de m’être dédite... j’en témoigne ici pour me remémorer longtemps mes changements de cap… et ma fidélité à d’autres.
« Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie »… après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne sachent pas changer d’avis.
Ces deux programmes de téléréalité m’ont fait passer de très agréables moments surtout parce qu’ils sont coréens
! La correction des propos, la retenue de ces gens, qui savent ne pas agresser les prétendants qui chassent sur leur terrain, sont infinies. Les Coréens qu’on y voit respectent totalement autrui même lorsqu’ils lui font des reproches ou se plaignent d’eux, ce que je n’ai jamais vu dans les quelques (très très peu) images que j’ai aperçues de la téléréalité européenne.
Sans compter qu’ils sont très beaux, tous ces participants, et ne nous imposent ni tenues agressives, ni langage populaire dégradant ni scène grossière ou trop suggestive.


« Ban ban »

Nombre de séries télévisées coréennes suscitent en moi des réactions mitigées, entre intérêt et exaltation, critique et adhésion.
Le titre de cet article (« ban ban ») signifie « moitié moitié » en coréen. Parfois les pourcentages de satisfaction sont plus nuancés, évidemment.
De nombreux arrêts sur image me restent en mémoire pour des scènes récurrentes-types que le genre nécessite en Corée. En littérature , on parlerait de « topoï ». En voici quelques uns :
A ) Les symboles : le réalisateur s’arrête volontiers sur des trois fois rien, des riens qui ont un impact souligné comme ce l0√2 dans la photo n°1 ( cette formule mathématique sert de prétexte pour lire « love », comme on utilise les touches d’une calculatrice. Le résultat est, ai-je demandé à ma calculatrice, 14,142135623730950488016887242097, ça ne fait pas grand chose comme quantité. Le héros de The Good Bad Mother le dessine dans la buée de son souffle sur la vitrine du salon de manucure de sa petite amie, qui le lui brode ensuite sur une cravate. Et c’est le dessin de cette opération qui remet quelques idées en place dans l’esprit malade du héros, après son accident.

Ces symboles peuvent être de minuscules cadeaux tels qu’une fleur ou un porte-clé et bien évidemment un tout petit bijou, ce qui me rappelle la lecture de L’art d’aimer d’Ovide !

B) La lente construction des prémices de la passion :

  • L’un des amoureux regarde longuement l’autre dormir et se perd dans cette contemplation qui exprime sa tendresse respectueuse.Images de Doctor Romantic 1 (et je viens de finir la saison 2… je n’ai jamais autant assisté à des interventions chirurgicales ! La nuit, dans mes cauchemars, je vais réclamer un scalpel, un trocard ou une scie sternale c’est sûr! )
  • Sous un parapluie partagé à deux, le regard est cupidon. Beaucoup de héros mettent très longtemps à reconnaître leur intérêt pour l’être aimé et l’histoire décrit tout un cheminement… avec une avancée par infinitésimales étapes… Pour tenir 16 épisodes! (Images de L’empire du sourire / The King Land)
  • Il y a aussi les scènes comme celle de l’amoureux / reuse embrassant l’autre dans son dos, pour un touchant aveu d’affection. Ou encore la première neige qui rapproche le couple.

C) Les amis des héros se comportent comme des parents, avec un droit de regard inquisiteur que j’estime particulièrement gênant… mais il faut bien un frein à l’intrigue pour qu’elle dure si longtemps. Je n’ai pas du tout apprécié ces garçons qui chantaient faux, buvaient ou s’imposaient en camping dans la vie de l’avocat du divorce des liens sacrés du divorce. Le meilleur ami qui met des bâtons dans les roues en croyant bien faire est totalement insupportable!

En fait la présence de ces amis s’explique parfois par la volonté de leur faire vivre une histoire d’amour que le couple principal ne ressent pas , se cantonnant dans l’amitié ou le respect. Ils fournissent sa dose de romantisme au spectateur.

D) Les vidéos annexes tournées pour montrer le travail de l’équipe de réalisation sont souvent utiles pour bien comprendre une série et j’ai vraiment regardé avec grand intérêt celles de The Good Bad Mother qui m’ont confirmé la bonne entente entre les acteurs puisque mon acteur préféré, Lee Do-Hyun, appelait l’actrice jouant sa mère, Ra Mi-Ran, « Maman »! Ce détail m’a totalement touchée! Mais il arrive qu’on voie trop combien le jeu d’acteur est un art, tant les relations entre les individus sont professionnelles et dénuées des sentiments montrés à l’écran.

Dans Youth of May; Lee Do-Hyun est tellement différent (ce qui est tout à son honneur puisqu’il a un large éventail de talents) que j’ai eu du mal à regarder les images de violence physique! Et je n’ai toujours pas commencé The Glory tant je crains de l’y découvrir en tant qu’anti-héros.

Plusieurs séries ne m’ont guère convaincue et je peine à les terminer, comme Café Minamdang, alors que Soe In-Guk joue très bien le farfelu chaman, et que le personnage de sa soeur, la geek, est plaisant… mais je préférais Oh Yeon-Seo dans Vincenzo.

Là, elle interprète une policière intransigeante, qui court partout en vain et est finalement bernée par le chaman profiler réussi qu’est In-Guk.

Finalement, c’est dans Doom At Your Service que j’ai particulièrement suivi In-Guk, superbe Dieu de la mort! La fin était prévisible pour qui aime Science Fiction et Fantastique car elle est souvent employée pour conclure une histoire…mais le duo formé avec Park Bo-Young est particulièrement réussi, ce qui satisfait la spectatrice. Parlons aussi de Lee Su-Hyeok qui est sublimissime.

Je crois que j’apprécie trop les « beaux ténébreux »! Dès qu’ils sourient, l’histoire est pliée et on peut lever le camp!