Réfléchir sur (3xRien), demeurer dans le léger pour ne pas s'abîmer dans le grave.

Rencontres amicales

Toi, Vous, Nous… communauté « d’aminautes » !

Photo de mododeolhar sur Pexels.com

Voici venu le temps de m’interroger sur les sites que je lis régulièrement et au sujet des webmestres que que j’ai souvent tutoyés en commentaire d’article et parfois sans leur demander leur permission, alors que nous ne nous connaissons que par blog interposé ! Comment doit-on communiquer sur Internet?

Impossible de me souvenir de qui doit rester dans la sphère des inconnus ou des personnes d’un âge vénérable à qui manifester mon respect et de la distance polie, quand je lis leurs articles depuis des mois et que j’y prends tant de plaisir ! Un phénomène d’accoutumance, une abolition des distances, un fort sentiment de sympathie… le web modifie les rapports relationnels de la vie concrète.

En français, le vouvoiement serait de mise pour des inconnus ou des plus avancés dans l’âge voire de plus éminents dans la société, formant une catégorie à laquelle je pourrais appartenir dans la mesure où j’ai désormais le nombre d’années requis pour être du troisième âge.

Et « la frontière » est encore plus difficile à percevoir quand je rencontre une communauté de vues plus ou moins grande avec le ou la webmestre d’un site ! Alors j’offre mon aminautié, (néologisme que je pense avoir créé…??? : internaute >>> une amienaute, un aminaute) cet état qui s’apparente à de la fraternité ou de l’amitié à l’égard d’un humain internaute créant du contenu internet par passion et non par obligation (quoique je ne sache pas toujours distinguer les blogs commerçants des autres… tel peintre espère vendre, tel poète voudrait être édité, tel journaliste songe à arrondir ses fins de mois, telle mère de famille pense recevoir une rétribution pour ses idées… et moi, j’écris pour le plaisir d’écrire !)…

Ai-je tort? Il me semble que non d’autant plus que je ne rencontrerai pas d’aminaute dans la vraie vie car, selon moi, (je me répète) ce qui est sur internet doit rester sur internet.

En outre, nombre de lecteurs de mon site sont des personnes pressées ou avides de nouveauté qui se contentent de parcourir en diagonale le dernier article. Ils n’ont jamais beaucoup lu « chez moi », ou trop peu… Souvent pas même mon « à propos » que je crois très clair alors qu’une telle présentation me manque trop souvent dans les blogs que je lis.

Sur Internet, on ignore qui vous parle vraiment, quel est ou quel fut le métier du ou de la webmestre, quel savoir réellement acquis et quel diplôme l’autorisent à vous morigéner pour tel mot employé ou à vous conseiller ceci ou cela, quelles sont ses intentions en nourrissant son site, de quoi est faite sa vie…

Photo de Tima Miroshnichenko sur Pexels.com

En conséquence mes sites préférés sont ceux de personnes que j’ai plus ou moins nettement identifiées par rapport à leur vie ou leur passion (Salut à TOUS ceux de ma page de liens même si j’en sais peu sur certains, et presque toujours j’ignore leur vrai nom, ne disposant que de leur pseudonyme). Pour d’autres l’identification est encore en cours ou bien j’ai coupé les ponts, faute de partager leurs goûts ou leurs préoccupations. Néanmoins, si je prends la peine de leur parler en commentaires, c’est qu’ils m’ont fourni des raisons de les croire quelque peu aminautes. Carfax les appelle des « copinautes ». Et le plus fort, c’est que je les connais beaucoup mieux que le fils de mon voisin d’en face venu vivre là, dans ma rue, et dont le nom figure sur la boîte aux lettres !

Tantôt le fait d’ignorer un nom, un âge ou un métier me dérange beaucoup et tantôt la lecture de leurs propos m’a suffi à cerner une personnalité qui retient mon attention.

Souvent j’échange beaucoup plus d’idées pendant la semaine avec des gens qui sont à des centaines de km de moi, comme avec Patrick en Bretagne, de l’autre côté de la France, Norbert qui part sur les routes où le mène son camping-car, Caro ou Soène à Lyon, Justin en Californie, Gilles « dans le Noooord », Oth67 à Strasbourg, Anatole vers Nevers ou Carfax dans l’Ouest… qu’avec mes voisins dans toute une année !

Sans Wifi… il n’y aurait plus de communication ! Plus de bons mots, plus de nouvelles… et plus cette merveilleuse impression de m’étendre à travers le monde car j’ai papoté parfois avec Wakametamago, qui nous fait partager son quotidien au Japon !

En amatrice de dramas coréens, (en Corée du sud, les distinctions entre catégories sociales dans les rapports humains sont très codifiées comme on le lit dans cette conversation ou là au sujet des relations au travail ), j’ai réagi dernièrement à une scène vue dans la dernière des séries policières que j’ai suivies : Miraculous Brothers.

Parmi les personnages principaux un jeune homme, après un saut dans le temps de 27 ans, retrouve sa petite amie lycéenne… devenue plus âgée que lui, une adulte. Le voilà obligé, pour ne pas choquer les passants, de s’adresser à elle avec déférence alors qu’ils avaient entamé une idylle, en étant tous deux du même âge et qu’il l’avait vue l’avant-veille toute jeune et timide.

Si ça se trouve, de blog en blog, je tutoie allègrement de bien plus vénérables que moi… ou le contraire… qui sait?!

Dans mes dramas coréens lorsqu’un couple franchit un pas dans son histoire, l’un des deux emploie le pronom personnel « Nous » et il montre alors que c’est une étape importante…

Aminautes de bonne volonté, soyons liés par notre humanité et ne NOUS offusquons pas d’un « tu » ou d’un « nous » inattendu!


J’irai « liker » dans mon jardin!

            Comme j’en avais assez d’entendre Papy H. crier après les « gens qui parlent à la télé », faisant entrer les polémistes de carrière dans notre salon et agitant mon âme de préoccupations stressantes… j’ai ouvert mon lecteur de WordPress afin de me promener sur les blogs auxquels je me suis abonnée et d’y lire les derniers écrits qui vont me donner à penser au moins toute une journée…

            Je commence par lire une belle tranche de vie chez Norbert... mais qu’il introduit par une allusion à une péripatéticienne et je n’ai pas compris pourquoi il se plaint de l’administration en parlant de ce type de femme… En quoi est-elle une prostituée? Pour moi elle est injuste, sourde et muette… comme une statue tant ses statuts sont éculés.

            Tentée de demander une explication pour ne pas mourir idiote, je me retiens in extremis sans trop savoir pourquoi… Je passe et découvre un dessin humoristique chez Gilles, que je like aussitôt mais dans la légende j’apprends que ce blogueur va lui aussi, comme le précédent, partir un certain temps, ce qui m’attriste : ça va forcément être moins intéressant sur la toile, sans eux. Je lui souhaite in petto de bien s’aérer en randonnée pédestre et je continue mon itinéraire virtuel… Comme, chez « Maman lyonnaise » j’avais vu la veille, une planche d’activités réalisée avec soin dont j’aurais bien aimé avoir eu l’idée quand Mininous, ma petite-fille, était bébé , je m’intéresse à tous les articles qui concernent bricolage et vie pratique alors je clique, ce matin, chez Carfax. Elle nous informe du fait que certains sachets de thé contiennent des substances nocives. Je l’en remercie aussitôt car elle m’a fait vérifier mes propres sachets de thé illico presto, pour mon plus grand soulagement…

            Ensuite je lis une biographie revisitée de Saint Patrick chez Jourdhumeur et y place une allusion à Bruel comme je l’avais fait la veille, dans une autre biographie du même faux saint homme tout aussi humoristique, celui de Mélie. On va penser que je suis une fan de ce chanteur mais bof… pas plus que cela, en fait.

            Puis je clique, en bas dudit article, sur un avatar que je n’avais pas vu auparavant. C’est une belle dame. Depuis son Gravatar j’arrive sur son blog et sa page de présentation.

fleurs du jardin en mars

            Wouaw! non seulement cette femme est belle, Européenne francophone, mais encore c’est une lettreuse (oui je joue de l’homophone maintenant que je suis à la retraite et que je refais du pipeau) … Elle a un bagage littéraire long comme le bras et se présente comme autrice, poétesse, universitaire… N’en jetons plus la cour est pleine! Je perds aussitôt le désir d’en découvrir plus du fait du ton professoral ; j’ai déjà donné dans cette activité qui ne me passionne plus du tout. Toute ma vie durant jusqu’ici, j’ai apprécié les études et admiré les capacités intellectuelles. Très fière des très longues études faites par mes enfants et leurs conjoints, bien plus encore que de mon parcours personnel, je privilégie désormais la santé et le « savoir être heureux » sur le savoir tout court.

            A un certain âge, surtout à un âge certain, le bagage intellectuel, c’est comme la beauté : ceux qui l’ont eue jeunes et ceux qui ne l’ont jamais eue sont le plus souvent à égalité! Nous sommes comme ces violettes et ces marguerites… à côté les unes des autres parfois similaires mais pas vraiment semblables! Dans la blogosphère, le lecteur butine et se pose sur les corolles (tranquille puisqu’il le peut sans risquer la corona), certaines n’ont que quelques pétales avec un coeur protégé d’autres sont de belles plantes aux dizaines de pétales et offent leur large capitule de blonde aux yeux clairs ! (Il semblerait qu’en botanique un capitule soit plus complexe qu’un pistil parce qu’une inflorescence de plusieurs petites fleurs! La marguerite est donc une poupée russe, une matriochka! Cela sied à merveille à ma Roumaine de rencontre!).

            Ce sont toutes des fleurs et on pourrait les croire toutes autant estimables, ou les espérer telles… mais moi, je n’ai rien à vendre, ici, tandis que la dame fait la publicité de ses livres. Je parle pour le plaisir de parler, loquace bavarde… et je me parle à moi-même avant tout. Voyez ces plants de fleurs des champs, dans mon jardin, ce matin :

On voit bien que les violettes se ressemblent mais elles sont déjà de deux couleurs différentes… et pourtant elles poussent dans le même mètre carré et forcément la même terre ! Si on donne comme critère d’estime le nombre de pétales ou la couleur… la marguerite l’emporte sur elles mais dès que le pissenlit situé tout près fleurira… c’est lui qui gagnera l’intérêt du lecteur d’image ! Il aura plus de pétales et une couleur bien pétante sans compter qu’il deviendra un envol de mini-montgolfières, ses akènes légers, au moindre souffle d’air! Bref…

il n’y a pas de concours! Avec ou sans diplôme, si on écrit avec le coeur, la lecture émeut, arrête, résonne… vous entendez, Norbert?

            Moi je ne suis qu’une véronique, c’est ridiculement petit à côté de toutes ces belles fleurs (et on n’évoque même pas ici la rose ou l’orchidée!) et c’est tout simple, une véro, avec ses 4 pétales dans moins d’un demi-centimètre carré…

            Bref… je me sens trop simplette en comparaison de toutes ces plantes luxuriantes. Je vous ai soûlés avec des « prénoms » de blogueurs bien que je ne sois pas du tout certaine que ce soit le leur car il est souvent trop difficile de trouver une présentation claire d’un webmestre, un vrai prénom et non une dénomination humoristique lancée par un blagueur comparse… dans la mesure où beaucoup de ceux que j’apprécie sont « mestres » d’humour!

            Désormais, par humilité, je « likerai » dans mon jardin et jai désactivé les likes sur mes deux blogs de crainte d’y voir apparaître des matriochkas commerçantes se servant de moi comme d’un tremplin! Si mes propos vous plaisent, daignez dire trois mots en commentaire et si ces trois mots ne doivent pas apparaître publiquement, informez-m’en, SVP et… si vous pouviez signer de votre prénom, ça me clarifierait le ciboulot et me ferait bien plaisir. Je ferai de même chez vous.

           


Gamberger ou les maux des mots… démo :

Photo de Egor Kamelev sur Pexels.com

            Il est magnifique ce scarabée, hein? J’aime voir ces animaux qui ont des carapaces irisées… Eh bien à cause d’un scarabée… j’ai été mal toute la journée!

            De très bon matin, j’ai ouvert mon lecteur de WordPress un peu par reflexe car j’ai découvert ou redécouvert ces derniers temps le plaisir de lire des articles qui ont du fond sur des sites rédigés par des messieurs et des dames qui ont une belle faconde et des choses à dire.

            Je tombe sur un dessin humoristique avec un oiseau et un scarabée et comme je passe mon temps à observer la nature… dans mon jardin, et aussi parce que j’aime beaucoup dessiner ( voir les preuves sur mon autre blog avec mon dragon ici par exemple) , je me fais la remarque que l’excellent dessinateur a fait son scarabée noir là où je l’aurais représenté en vert… la symbolique du noir m’appert et je commente aussitôt en remarquant que ce scarabée a la couleur d’un cafard et en désignant la polysémie du mot cafard, du fait des événements actuels dans le monde… Bien sûr, il existe des scarabées noirs et je savais que l’auteur du dessin avait déjà employé cet insecte avec toutes les réferences qui vont avec… mais voilà, j’ai produit cet écrit-là à ce moment-là.

            Et paf! Quelqu’un met aussitôt un commentaire qui semble critiquer le mien en en reprenant la syntaxe comme pour me ridiculiser.

Quelle journée j’ai passée à gamberger pour savoir comment réagir… C’est tout de même gênant de devoir demander au webmestre de retirer le-dit commentaire ou de le modifier pour une coquille ou un mauvais sens donné par un autre lecteur au mépris de mes intentions personnelles et qui paraîtra à coup sûr être une ignorance ridicule voire une médisance de ma part… cette mésaventure m’est arrivée récemment (cf mes posts antérieurs) et je ne compte pas en faire une habitude.

            Ouf! Gilles m’a répondu gentiment, jouant des mots à son tour avec l’humour qui le caractérise.

Allez voir son site, vous ne le regretterez pas!

les dessins d’humeur de gil

            Si vous saviez comme je me fais des noeuds au cerveau pour un regard ou un mot… plus susceptible que moi, ça n’existe pas!


PAUCA VERBA DE EIS QUI HIC ERANT…

« Quelques mots au sujet de  ceux qui étaient  ici »… et qui n’y sont plus qu’en pensées.

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Cette image montre Néo à travers un cache pour dire que la semaine passée,  un autre de mes voisins  a pris le départ pour l’autre monde…

La maladie et le grand âge ont précipité le départ, vers un ailleurs inimaginable, de ces aînés que j’avais rencontrés avec tant de plaisir, de ces voisins qui nous avaient accueillis dans leur quartier et fait l’honneur de nous inviter chez eux.

J’ai, bien sûr, exprimé  à leurs épouses, qui m’ont manifesté tant d’amitié, que je conserverai toujours le souvenir vivace de leurs époux, si bons pères pour leurs familles, si estimables pour tous.

Je veux  placer ici, où j’ai déjà évoqué le couple de Pierre qui m’avait impressionnée par la beauté de leur amour fidèle, quelques pensée pour nos deux amis. Chaque  fois que je cliquerai sur cet article, ce sera comme rallumer la flamme de leur sourire.

Le prénom de Rissel résonne comme un écho dans celui de son fils et tous deux se ressemblent tant que mon voisin d’en face est très souvent de retour dans ma mémoire. Sa jovialité, ses excellents conseils, ses grandes qualités dans  la pratique de son art (la plomberie), ses conversations enrichissantes, sa générosité, son charme de Méditerranéen, son rire franc, son caractère si agréable et ses bons mots… Je n’en oublie pas une miette.

Xavier est pour toujours « le golfeur », dans mon esprit.

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Il pratiquait encore en juillet ce sport qu’il aimait tant.  Son élégance naturelle, sa gentillesse profonde, son altruisme, sa compétence en tant que Président de notre résidence, son amour de la Nature, sa présence tutélaire qui nous rassurait tous, le ton si paternel avec lequel il s’inquiétait du bien être de chacun en s’avançant pour nous serrer la main, de cette façon unique qui n’appartenait qu’à lui,  font que ce Monsieur si attentionné pour son épouse  ne peut pas s’oublier non plus.

Ces deux bons pères ne se promènent plus dans leur jardin, où je les apercevais avec tant de plaisir… Mais je suis sûre que, quelque part, l’un blague avec les anges tandis que l’autre joue au golf du Paradis…

Et je pense à ceux qui restent…

(J’illustre mes propos avec des photos qui me paraissent suggérer qu’il existe, ce lieu, là tout près,  où tout ceux que j’ai appréciés peuvent s’évoquer…  Une dimension parallèle à trois pas d’ici.)

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Néo avait décerné un « Néo d’or » à Mister Bowie:

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Voilà longtemps que Néo voulait le faire mais il n’avait pas encore pris la pose pour mieux recommander la lecture du site de ce beau chat d’un gris profond aux yeux d’une couleur splendide:  orange magique!

Pour aller visiter le site que tient son Papa, avec beaucoup d’humour, cliquez ici : Hands on Bowie & Jimi

Désormais Mister Bowie est comme Néo au paradis… mais un superbe Jimi tient compagnie à son Papa qui le photographie dans d’amusantes poses.


En souvenir de Véra…

RéussiJ’avais décerné ce gif animé à une Aminaute : Véra

Véra est une amie disparue dont j’allais régulièrement visiter le blog  en 2013. J’ai discuté plusieurs fois avec cette traductrice italienne établie aux USA, depuis longtemps à la retraite lorsque je l’ai connue et qui était passionnée de léopards, de chats et de Nature sauvage.

La rose de véraElle m’avait fait l’honneur de m’estimer assez intéressante pour une Aminautié qui m’a beaucoup apporté.

A cette époque-là nous avions échangé des poèmes, des points de vue sur le monde, sur le temps qui s’écoule, sur la linguistique…

Je me souviens d’elle avec plaisir et ne l’oublierai jamais. Ci-contre une photo qu’elle m’avait envoyée.


Pierre:

PierrePierre est parti rejoindre son épouse, Nina…

où? Je ne sais pas. Que savons-nous de la mort?

Je suis allée à l’enterrement de Pierre et j’ai appris… qu’il ne s’appelait même pas Pierre… mais Gaëtan! Que savons-nous des vivants?

Nous, nous connaissions peu  ce voisin avec qui nous aimions plaisanter et qui aimait marcher comme nous. Il était d’origine italienne. Nous aimions apercevoir, au détour d’une rue, sa chevelure blanche, au loin, qui partait ou revenait de notre résidence. Sa jovialité indéfectible faisait plaisir à voir et nous admirions son courage. Nous ne connaissions même pas sa famille, son fils…

Nous avions juste rencontré son épouse … chez des voisins et amis communs. L’amour de Pierre pour Nina nous a paru très beau. Elle était malade depuis des années, de cancers divers… et lui l’assistait… assistait surtout à ses souffrances, impuissant… Alors il marchait pour se changer un peu les idées de cette obsession qu’était la pensée qu’elle allait le quitter, partir avant lui en le laissant.

Et puis elle est effectivement partie la première, comme prévu. Et il a tant pleuré qu’il ne pouvait même plus s’en remettre et même plus marcher. Il nous avait dit que les démarches  administratives sont des plus pénibles pour qui est dans la peine mais que son fils l’aidait bien.  Néanmoins il en était tombé malade à son tour.

Par une amie commune nous avons entendu cette histoire terrible: un jour il a décroché le téléphone et il a entendu… la voix de Nina! Comme c’était un enregistrement de la boîte vocale, il a pu le faire réécouter à son fils… et c’était vrai, c’était bien la voix de Nina! Un appel qu’elle avait passé chez eux depuis sa chambre d’hôpital, peu de temps avant sa mort  et elle lui demandait de venir la voir! Un truc à devenir fou!

Et puis il a été si malade qu’il est allé à l’hôpital lui aussi et il espérait mourir mais la mort se faisait attendre. Il a encore souffert…

Voilà… il est enfin parti rejoindre sa femme, qui l’avait quitté  en mai dernier, huit mois plus tôt.

A l’église, les paroles de son fils ont été très émouvantes et un très bel hommage. J’ai vu que Pierre et Nina se partagent la physionomie de leur fils et qu’ils ont six petits-enfants… La vie continue et tant mieux.

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En novembre 2012, dans notre famille,  Tata Yoyo partait rejoindre Tonton Gilbert, juste deux mois après l’avoir perdu et…  d’un infarctus alors qu’elle n’avait jamais été malade du cœur…  Certes ces quatre personnes étaient nonagénaires et autour de nous, dans notre quartier, nos amis sont âgés. Je vais en voir partir avant moi mais je n’avais jamais auparavant ressenti la fréquence des passages de  la mort comme ces temps derniers.

Je n’ai « que » 55 ans…  Mais j’ai toujours réfléchi à la mort; j’ai même déjà écrit mon épitaphe, à la manière des Romains qui bordaient les routes des sépultures portant des remarques philosophiques.

Il faut ne garder de tous ceux qu’on a rencontrés que les meilleurs moments car il y en a toujours eu, même avec ceux qui nous ont agacés, blessés, déçus ou se sont simplement détournés de nous.

J’espère que tous ceux qui m’ont connue sauront ne conserver de moi que les meilleurs souvenirs. Tout le reste n’a pas d’intérêt.

Il n’y aura pas grand monde à mon enterrement et cela m’importe peu. Je le souhaite même car je n’ai pas recherché la gloire et je cultive désormais très peu l’amitié.

Il reste ma famille à moi (c’est un pléonasme volontaire) et pour me rendre hommage je veux qu’on ne parle que de mes rires et de mes chants, de mes créations, de mon mari et de mes enfants. Que du positif et de la beauté. De mes enfants surtout. Rien n’a eu et n’aura jamais plus d’importance pour moi que mes enfants, mon  mari et mes chats.

Pierre, tu marcheras longtemps dans notre mémoire, illuminé par le sourire de ton épouse.

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Ce beau poème de Véra me plaît toujours autant.

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Merci, Poétesse amie, de ta confiance et de ce cadeau.