Réfléchir sur (3xRien), demeurer dans le léger pour ne pas s'abîmer dans le grave.

lu/vu/écouté/regardé

Un beau duo d’IU et D.O.

Quand deux excellents chanteurs, IU et DO
qui sont aussi deux excellents acteurs,
interprètent ensemble
un si beau duo…
il m’est impossible de ne pas placer la rencontre
sur mon blog pour m’en souvenir
toujours.
Ils ont tous deux contribué à faire grandir
ma passion pour les artistes coréens
Et les dramas, depuis 2020.
Je me souviens du ridicule qu’eut une collègue
En me disant « Mais ils sont connus,
ces gens dont tu me parles?  » ( L.O.L.)
Elle ne les connaissait pas alors j’étais stupide à ses yeux de trouver tant de talent à ces
idols mondialement réputé.e.s ! ( Mais moi aussi j’ai parfois fait preuve d’une telle étroitesse de pensée à un moment ou à un autre… Alors elle est excusée.)
Qu’il ne m’arrive plus jamais de mépriser ainsi ce que je connais pas encore … surtout si « l’amour l’emporte sur tout » !

P.S. Ne pas oublier de changer les paramètres de la vidéo pour obtenir une traduction, soit en anglais soit en VF… Ou bien cliquer sur ce lien pour avoir une traduction du texte de la chanson en français.


Un canon sans alcool

« Beau mois de mai
Charmant et gai
Ramène rires et chansons…
Au plus secret de la forêt,
Tapis de fleurs sur le gazon…
Avec le mai tout reparaît
Nature sonne un carillon! »
Aucun de mes enfants ne s’est souvenu de m’avoir entendue entonner cet air dans leur jeunesse !
Ce canon de Schubert est pourtant l’un de mes « tubes » de mai !
Suis-je vraiment devenue sénile, quand je me souviens plus des temps jadis que du jour d’hui ?
Quoi qu’il en soit ce jour-ci est du temps pluvieux or pour moi il est heureux car hier, Mininous a repris le chemin de l’école avec bonne humeur et LittleUs n’a pas pleuré à la crèche où sa journée s’est bien passée !
Ce ciel que j’ai placé en exergue de l’article provient de vacances passées sous d’autres cieux mais l’annonce de beau temps qu’il représente me paraît d’ici.
Chantons donc allègrement :

Bon, c’est la seule vidéo que j’ai trouvée de cet air ancien… Cette chorale aurait pu le rendre un poil plus sautillant et léger… Au moins ça prouve qu’ils n’ont rien bu avant d’entonner le canon ! Alors elle suffira à rappeler à ma famille combien je leur ai cassé les oreilles ce weekend passé ensemble 🤣🤣🤣


De « l’arc narratif »

Photo de Francesco Ungaro sur Pexels.com

Plusieurs philonautes emploient la notion « d’arc » dans leurs analyses de lectures, notion à laquelle je n’avais jamais pensé pendant mes études, puisqu’on ne l’avait pas encore nommée comme telle et que je n’ai pas eu à l’enseigner pendant ma vie active parce qu’on ne nous avait pas formés à l’écriture de roman ou de scénario mais seulement à leur analyse !
En littérature, il était donc question de « schéma narratif » pour rendre compte de la progression d’un récit ( situation initiale – Élément perturbateur – péripéties – élément de résolution puis situation finale) et aussi de « schéma actanciel » pour définir les relations entre les personnages ( protagonistes ou secondaires) par rapport à la quête principale ( avec ses adjuvants et opposants) ou des objectifs épisodiques venant remettre en question la quête ultime du ou des héros, réorganisant les faits à la lumière de révélations ou de situations inattendues.
On m’a menée, autrefois, à parler d’économie d’un récit pour évoquer la part des développements plus ou moins digressifs ajoutant du rythme à l’ensemble et à définir la fonction des éléments du récit dans sa progression. J’ai souvent eu à determiner si la narration était soit linéaire car dans l’ordre chronologique des faits, soit discursive, en comparant le temps du narrateur au temps de l’histoire, celui des faits narrés ( avec analepses, prolepses, pauses, scènes et ellipses ou encore sommaires de faits… On parlait aussi d’élasticité du récit en fonction des points sur lesquels le narrateur voulait mettre l’accent)…
Puis, quand la lubie est arrivée d’affirmer que « tout est discours », (même le récit conçu comme discours du locuteur… ! ), on a distingué les points de vue narratifs (interne, externe ou omniscient) suivant que le narrateur était personnage de son récit ou pas, demeurant un spectateur ou encore qu’il se montrait en train de commenter son récit et d’y intervenir pour parler au lecteur, (faisant donc la distinction entre des récits à la première personne/ à la troisième sans intervention/ à la troisième avec commentaires). Ces distinctions étant toutes remises en question dans le « nouveau roman » du vingtième siècle mais habituelles pour les autres « mouvements littéraires ».

En 2021 seulement, une inspectrice avait employé ce terme en ma présence, pour se plaindre des enseignants qui lui servaient des cours remplis de schémas narratif et de tableaux divers, oubliant la dynamique du récit et le plaisir de lire… Mais je ronronnais dans ma dernière année d’exercice et n’avais soudain plus « d’appétence » pour les recherches personnelles… J’ai même fini cette période de ma vie totalement dégoûtée de l’analyse et j’ai perdu le goût des longues lectures pendant deux ans !

J’aurais pourtant pu découvrir cette notion « d’arc narratif » plus tôt si je m’étais intéressée à l’écriture de roman et aux scénaristes mais je n’ai jamais eu la prétention ( me sachant inapte) à écrire un livre moi-même. Or mes dernières recherches sur ce sujet visant à déterminer qui était l’auteur de ce métalangage ( je n’ai pas trouvé la référence exacte ) m’ont permis de constater son emploi dès 2016, par exemple dans un article de Mathieu Nicod « Arc narratif et intrigues multiples » ( M.Nicod est détenteur d’un master « métier de la rédaction » et travaille dans le marketing à Lille) qui en permettait la connaissance…. Pour l’écriture de scénario, on trouve sur internet une image contenant ce terme qui est en définitive un synonyme de « schéma narratif » dans le cours de cinéma de Christopher Guyon . ( Cf auto présentation de C. Guyon ) Ce dernier introduit l’idée du point culminant de l’intrigue ou climax et différencie l’arc narratif en tant que « chemin de l’histoire global » des « arcs de personnages« …

Peu importe donc qui a employé en premier ces mots, que j’ai rencontrés plusieurs fois dans des compte-rendus de lecture récents et que mon esprit de « technicienne en littérature » (🤣) estimait être un doublon assez inutile…
Il n’en est rien puisqu’une fois qu’on a compris que cet arc n’est pas une arme mais un terme d’architecture ( !!! ) et qu’on s’est représenté mentalement la structure d’une cathédrale gothique on perçoit que ces arcs qui se rejoignent tout en haut dans une clé de voûte représentent mieux le type le plus apprécié de narration à l’heure actuelle : le récit choral. De nos jours les deux premiers protagonistes sont toujours accompagnés de personnages secondaires récurrents qui amusent, séduisent, inquiètent autant le lecteur que les héros de l’oeuvre. Il faut donc que leur histoire s’adosse au récit principal pour constituer un ensemble solide.
Si l’on prend comme exemple Jeannot et Colin de Voltaire, l’arc du personnage Jeannot, le protagoniste de l’histoire, est parallèle à celui de son ami d’enfance Colin et débute au même point, dans la situation initiale… Mais soudain, Colin quitte l’histoire et ne reparaît qu’à la fin en sauveur providentiel de Jeannot. L’auteur fait une mise au point en analepse pour nous expliquer comme le pauvre est devenu le plus riche et le plus heureux des deux! La chronologie des faits reprend ensuite sont déroulé logique traditionnel. Dans ma jeunesse je ne concevais que des structures narratives de ce genre plan plan…
Mais de nos jours, la plupart des romans et toutes les séries télévisées ont des groupes de protagonistes et les arcs de personnages viennent tantôt mettre en péril, tantôt expliquer, tantôt s’imbriquer dans l’arc principal de l’histoire. On est dans l’art gothique narratif où tout contribue à la beauté d’ensemble mais dont chaque élément est une oeuvre d’art en soi!
Point de Patrick Jane sans Teresa Lisbonne, Cho, Rigsby ou Van Pelt… Ou pas de Leroy Jethro Gibbs sans Anthony DiNozzo , Caitlin Todd, Abigail Sciuto, Timothy McGee, Ziva David et Donald Mallar ! Ou encore pas d’Adrian Monk sans Natalie Tigger ou Sharona Flemming ! Et ils ont tous leur destinée à réaliser, en des arcs autonomes, destinée qui intègre celle des personnages principaux, de chapitre en chapitre ou d’un feuilleton au suivant. Certains acteurs se sont ainsi rendus indispensables à la série parce que le public a voulu en savoir plus sur eux… Et leur arc s’est allongé sans tout exploser, rendant intéressants les « spins off » de série.
Maintenant, me voici réconciliée avec cette expression… cet « arc » qui ne tire pas de flèche mais construit sa part d’intrigue pour la complétude et la beauté de l’ensemble… Des arcs de triomphe, plutôt.
Néanmoins il faut bien dire que le récit choral n’est pas une invention moderne ! En son temps Hugo ( et ce n’est pas un exemple unique loin de là) nous a conté la vie d’Esmeralda, les agitations de la cour des Miracles et l’égocentrisme du beau Phoebus ou les noirceurs de Frollo exploitant Quasimodo en des chapitres aux actions décentrées. La structure n’est pas nouvelle mais l’imbrication des faits est désormais orchestrée de main de maître par des scénaristes qui manipulent le spectateur en lui cachant des étapes ou les démultipliant par des rêves éveillés où en nous proposant divers points de vue des mêmes faits… Tout pour nous tenir en haleine et nous ébahir par l’architecture complexe de leur oeuvre.


Une conversation instrumentale

Bon ils causent chinois… Enfin je crois, d’après l’écriture que j’interprète comme telle…parce que la chaîne YT est sise en Malaisie… ???
Mais je crois reconnaître le compositeur dont j’ai déjà apprécié une composition de percussions… Enfin, je n’en suis pas certaine non plus… Que c’est rageant d’habiter dans une tour de Babel quand l’Asie est si éloignée linguistiquement de ma partie du monde!
Comme c’est bizarre qu’ils n’aient pas l’idée de proposer de l’anglais… Ni aucun mot de présentation compréhensible de ce côté de la Terre…
Mais dans toute mon ignorance, ce dont je suis certaine, c’est d’avoir apprécié au plus haut point cette prestation des plus insolites pour moi …. Et que je la trouve joyeuse, plaisante ! On en sort content.


Big ocean : groupe courageux

Ils sont malentendants…
Mais aussi K-pop idols.
Comme la vie des artistes est déjà si difficile dans cette discipline,
On peut comprendre que s’y engager
quand on a un handicap doit obliger à plus d’efforts encore que les autres… Comme l’explique très bien le reportage qui suit.
Bien que je ne sois pas encore convaincue par leurs propositions qui ne me séduisent pas particulièrement, je leur souhaite la réussite qu’ils espèrent…


Sherlock, tube de K-pop décennal

Il y a douze ans maintenant
SHINee chantait la gloire de son groupe…
À 5 dans une chorégraphie enthousiasmante.
Après la disparition de Jonghyun,
« Intégré de par sa volonté », fin 2017, au groupe… des suicidés de 27 ans alors qu’il était en pleine gloire…
Et à cause de la carrière solo d’Onew ( dont la voix manque ici)
Les voici à trois ( Minho, Key, toujours dans le même label et Taemin qu’on voit ici au milieu d’eux, qui a quitté leur label ainsi que l’a fait aussi Onew)
pour revisiter leur tube de juin 2013 appartenant à l’album « Boys meet U« , en une version uniquement chantée que j’ai estimée très agréable :

La chorégraphie initiale ( pour ce que j’en sais car ma science en matière de K-pop ne provient que des multiples vidéos que je visionne sur YT. Que Domdom ou autres spécialiste me corrige dans tous mes propos si nécessaire !) a des faux airs militaires, (dans un étonnant « saut de groupe » à l’italienne, comme un nouveau pas de l’oie… plutôt très inspiré par le héros de manga Songoku souvent dessiné dans ce geste par Akira Toriyama, mêlant deux histoires fabuleuses, celle de l’enquêteur noble Sherlock Holmes et celle de l’aventurier japonais couleur carotte à l’univers fait de combats imaginaires), et ce tube, « Sherlock » ( cf les paroles sur Nautiljon), permettait aux chanteurs de dérouler…
Un cri de ralliement ( « SHINee est de retour »)
Pour rassembler leurs fans, les Shawols.

Ce tube a fait l’objet d’une cover (une reprise) magistrale par les Stray Kids, qui rendent hommage à leurs aînés (de peu d’années de vie mais de plusieurs années d’exercice de leur art) avec brio. Le fait que ce groupe-ci soit constitué de 8 danseurs donne encore plus de caractère enthousiasmant à ce déplacement original et le bras dénudé de Félix de même que son vêtement long rappellent encore plus le héros de manga, dont je lisais volontiers des aventures avec mon fils, quand il était petit :

Et puis les VANNER (groupe de 2019, dont les 5 membres ont entre 28 et 30 ans et qui ont un jour fait un album titré « Veni, Vidi, Vici », détail qui m’amuse personnellement) ont aussi donné leur cover très appréciée par leurs fans mais qui m’emballe beaucoup moins alors je ne la place ici que pour… mettre en valeur les deux vidéos précédentes :

répétition ( practice) d’il y a douze ans.

Sheng… étonnant !

Alors l’adjectif « étonnant » est pris ici au sens étymologique, parce que je suis sonnée comme après un coup de tonnerre !
Cette prestation m’a éberluée, plus encore que le rock métal que je ne supporte qu’à petite dose ! C’est un orage de sons qui se déverse sur l’auditeur et qui me fait penser à ce dessin de Gilles.
Impossible de dire si j’ai apprécié ce morceau… En tout cas je ne l’ai pas détesté…
Il reste que j’ai froncé les sourcils jusqu’à la dixième minute d’écoute, ensuite j’ai un peu reconnu des émotions dont j’ai plus l’habitude en écoutant de la musique orchestrale.
J’en fais un article pour me rappeler dans le futur que je dois faire preuve d’ouverture d’esprit sans quoi je ne pourrais pas me qualifier de mélomane !
Cette concertiste y met toute son âme comme on le constate plus particulièrement dans le dernier mouvement.
Les applaudissements sont la preuve du succès de l’oeuvre… qui m’est très largement difficile à comprendre, toute en sons déconcertants au possible.
Encore une fois je suis incapable de nommer le compositeur, la soliste comme le chef d’orchestre. J’en suis bien triste. La vidéo semble ne s’adresser qu’à l’Asie et pas au reste du monde… M’en voici doublement exclue, ce qui ne m’empêche pas d’avoir envie de me souvenir de cette expérience !
Quel curieux instrument que ce sheng, orgue portatif qui sonne… comme un jouet pour enfant alors qu’il semble très difficile à manier ! Je l’ajoute à ma collection de découvertes originales, après avoir écouté et apprécié le pipa, l’erhu, le guzhen et d’autres instruments chinois.


Un « roman pastoral » japonais

S’inspirant du roman « Daphnis et Chloé » de Longus ( qui date du II ou IIIème siècle de notre ère et a plus tard inspiré Rousseau), Yukio Mishima (1925-1970) a écrit en 1954, « Le tumulte des flots » dans lequel deux jeunes gens, Shinji Kubo le pêcheur et Hatsue Teru la plongeuse, dix-huit et seize ans, se séduisent et se vouent un amour pur qui vainc finalement tous les obstacles placés sur la route de leur union.
Après avoir lu la biographie de Kimitake Hiraoka, dit Mishima, j’ai pensé que cette oeuvre devait être une création mineure pour cet auteur qui a connu la gloire à 24 ans avec une oeuvre qui aurait fait de lui, de nos jours, un défenseur actif de la cause LGBT… Il a rédigé ensuite, en 1954, ce « roman pastoral » qui parle d’un couple très ancestral dans sa dévotion aux dieux et son respect de l’institution du mariage…
Or ce n’est pas le plus grand paradoxe qui m’apparaît puisque cet écrivain qui a fini sa vie en organisant son suicide théâtral avec son compagnon d’alors ( par le fameux seppuku ) a écrit vers la fin du chapitre XII, quand Shingi passe en revue les solutions qui s’offrent à eux du fait qu’on veuille les séparer :  » Un double suicide ? Il y avait déjà eu dans l’île des amants qui avaient pris cette solution. Mais le solide bon sens du jeune homme la repoussait et il se disait que ceux-là étaient des égoïstes qui ne pensaient qu’à eux. Il n’avait jamais cru que la mort fût une solution et, avant tout, il avait une famille à soutenir. »
On est au pays des kamikazes, alors il est toujours question de suicide dans leur conception des choses… Le plus fort, c’est qu’à la suite de cette réaction raisonnable du personnage principal, l’auteur écrit ces mots époustouflants :  » Le jeune homme qui était peu expert dans le maniement de la pensée fut étonné de découvrir que l’une des propriétés inattendues de la réflexion était son efficacité pour tuer le temps« ! On rêve, non ? L’auteur aurait mieux fait de réfléchir comme son personnage et soit, de ne jamais se marier, soit, de ne pas faire de ses enfants des orphelins sous prétexte de concrétiser sa conception du samouraï !
Alors j’ai certes cru retrouver dans certains personnages des caractères qui pourraient très bien leur avoir été donnés à partir de l’expérience vécue par l’auteur : a ) – la mère de Chiyoko, la jolie fille du gardien de phare qui se croit laide et par qui les ragots issus de sa jalousie font souffrir les héros, a poussé son enfant à faire des études et rappelle ce que je m’imagine de la mère de l’auteur « Parmi les gens du village qui l’écoutaient, fascinés par son éloquence, certains la comparaient défavorablement avec leurs femmes taciturnes et regardaient le gardien avec une compassion déplacée« . Cette femme « sortait toujours vainqueur de ses argumentations avec son mari« ; je pense ainsi car j’ai lu que c’est la mère de Mishima qui a fini par obtenir du père l’autorisation de le laisser devenir écrivain. b) – Miyata Terukichi, le père d’Hatsue, est un homme riche et « on pouvait dire qu’il était la personnification de tout le travail, la résolution, l’ambition et la force d’Utajima » ( l’île où se passe l’action), il « remplissait de crainte ceux qui le regardaient » or la biographie de Mishima nous décrit le père de l’écrivain comme un individu de ce genre.
Pourtant je préfère cesser de relier ce roman à la biographie de Mishima puisqu’il me paraît totalement à part dans sa production littéraire et, pour mieux goûter tous ces passages reliés à la nature dont les héros tirent leur force, je veux, comme je le fais en lisant Rousseau « éducateur » dans l’Emile, ne considérer l’oeuvre que par elle-même… Car l’auteur nous a offert des scènes et des descriptions d’une très grande poésie : qu’il nous raconte les saisons de pêche « dans les profondeurs du Pacifique », qu’il nous fasse monter les deux cents degrés de pierre pour nous rendre au temple de Yashiro où prier le dieu marin, après avoir discuté d’un vers de Verlaine à la réunion hebdomadaire de « l’Association des jeunes gens », que nous montions au sommet de la montagne, dans les ruines de l’observatoire sur « cette île toute en pentes raides, avec de rares parties plates » où seuls les chats sont admis, pas loin du phare, là où, p. 41, « seul le tumulte des flots se répercutait à travers la végétation » pour que les deux jeunes gens à la vie rude s’éveillent à leur vie d’adultes… Un flot de détails infiniment anodins mais d’une grande saveur typique nous rend témoins des faits avec naturel, de rencontre en rencontre… dans les prémices de cette histoire sentimentale pure. Je me suis crue dans un drama.
En ce début de vingtième siècle, le frère de Shinji, Hiroshi, nous distrait en partant, grâce à l’argent gagné par l’aîné, soutien de la famille depuis le décès de leur père, en voyage scolaire à la ville et découvrant le cacao ( qu’il compare à de la pâte de haricots rouges) ou les westerns américains au cinéma où il ignorait même que les sièges pouvaient devenir infiniment moelleux une fois dépliés. Les jeux des jeunes garçons ( cowboys et indiens ou exploration de grotte) sont des intermèdes entre deux étapes de l’histoire principale.
Le récit est rythmé par le rapport des gens avec la nature et les saisons sur deux ans, commençant au printemps par la rencontre, fin de l’été p.159. A l’automne ils ne sont plus reliés que par des lettres et puis l’hiver passe et ils ne peuvent toujours pas se voir… mai revient p. 173. Ils sont menacés par les triangles amoureux créés par Chiyoko et le fils de riche Yasuo, beau parleur fainéant mais meilleur parti car fils de notable… A la « saison des pluies », chapitre XIV, Shinji et Yasuo partent en campagne de pêche… En compétition!
Les gens sont superstitieux ( ils achètent des talismans, se fient aux auspices comme les Romains ou au vol des papillons p.165, se croient une réincarnation de légende, comme le prince Deki p. 163).
Certains détails m’ont révoltée ou laissée perplexe du fait de la différence de civilisation : Shinji joue avec le poisson encore vivant, se montrant cruel sans raison comme un chat ou la justification des travaux des femmes : « elles n’ont aucun lien avec ce vaste monde »… ? p. 94 ou le « concours des plus beaux seins » entre les plongeuses ou encore l’éternelle mention de shôyu ( p. 27) et « saké du soir » (p.116 ou 221)!
Enfin une tentative de viol avortée grâce à une guêpe et l’exploit marin colossal pendant la tempête à Okinawa résolvent cette histoire positivement.
On constate que l’île manque d’eau douce pendant la saison sèche, ce qui rend nécessaire les tours de puisages obligeant à se déplacer la nuit : la Nature a toujours dicté ses droits. La source est, au chapitre IX, prétexte à des descriptions que j’ai déjà lues sous la plume de Pagnol.
Cette lecture m’a baignée dans la simplicité d’une vie proche de la nature, celle des pêcheurs d’Utajima vers 1935, qui pêchaient le poulpe, les ormeaux, les algues wakamé… Avec Shinji qui « avait toujours eu du bon sens » et Hatsue qui  » n’était pas d’une nature bavarde », tous deux droits et honnêtes.
J’ai fait un beau voyage dans le temps !

Edition Folio n°1023, ISBN 9 782070370238. L’illustration de la couverture est inutilement racoleuse. L’histoire d’amour racontée est plus pudique que le laisse entendre cette image.


RIIZE, un titre dansant

Que c’est beau d’être aussi légers.
Aussi contents en sautillant…
Mis en valeur dans toutes les couleurs
Sur cet air chanté comme en concert..
Ne pas chercher plus loin et refaire
Des figures croisées, des envols rythmés…
Un tube d’été
En pas chassés
Et bras en oblique étirés…
En voilà une charmante chorégraphie
Pour une cohésion sans répit
Et de tout souci faire fi
A l’infini…

Oh, non, zut alors! la vidéo est finie!
Je reclique… Et c’est reparti !

Il ne faut pas chercher d’interprétation profonde à ces sautillements. Une simple ambiance de fête sur des paroles simplettes ( « ça ne peut pas rater » « j’ai besoin de toi » « allons-y »). Y voir autre chose que le jaillissement de la « dance » est absurde. C’est une troupe de sportifs qui a les capacités physiques de bouger en rythme de façon agréable à regarder. C’est tout… Et ça met de bonne humeur.


Ils ont des chapeaux ronds… et sont très bons

Il existe des « Mondiaux officiels de la danse » ou plutôt de la « dance », style musical très rythmé dont on me dit qu’il est inspiré du disco… En tout cas pas celui des années 80 car il est beaucoup plus… mélodramatique !
Et je viens de découvrir ces prestations, qui peuvent donner un peu le tournis car il semble que la règle du genre soit.. la multiplicité des mouvements saccadés exécutés en groupes connectés…
J’ai un peu l’impression de regarder…
Une colonie de coraux ou de passereaux agitée par des courants, d’eau ou d’air, que je ne ressens pas… C’est de l’ordre de la fascination magique.

Me voici entrée dans ma période « amatrice de danse », ces jours-ci… Alors je découvre aussi les filles de Latvia, en Lettonie, Catégorie Junior…

J’ai aussi trouvé les Philippines très fortes et en plus elles rythment leurs figures à la voix, c’est entraînant.

Mais je n’ai pas du tout apprécié les déhanchés trop sexualisés du groupe d’hommes arrivés premiers aux USA. ( Qui veut les découvrir peut se rendre sur la chaîne YT.).
Ce qui est agaçant aussi ce sont tous les cris de la foule qui soulignent les mouvements les plus spectaculaires… Ils pourraient se limiter à des applaudissements qui gêneraient moins.
Finalement je suis bien épatée par ces groupes qui gagneraient à être filmés d’un mètre plus haut, à mon humble avis… mais c’est certainement fait exprès pour qu’on les voie et les juge depuis la salle de spectacle. Demain je reviendrai à la K-pop, que j’apprécie au plus haut point.


Les vrais violons d’Ingres et Delacroix

Quand j’ai lu le titre de cette vidéo annonçant une exposition au musée Delacroix qui dépend du Louvre puis au musée Ingres de Montauban, j’ai d’abord imaginé un dessin satirique ( que je suis bien incapable de réaliser) montrant un visiteur admirant le tableau d’une chaussette d’Ingres et une chaussette de Delacroix… Et je me suis demandé ce que pouvaient apporter les objets du quotidien de ces peintres à l’appréciation de leurs tableaux… Puis j’ai été happée par la magnifique liaison faite par le premier intervenant, M. Glama, du musée du Louvre, quand il a dit: « peut-être certains d’entre vous sont-ilZallés… » Je ne l’avais jamais entendue auparavant et elle a réjoui mon Amour du français ! ( et je ne me moque plus du tout. J’aime qu’on parle si bien ma langue. De tels moments compensent toutes les incorrections entendues à la télé.). Les commissaires de l’exposition en question sont mesdames Claire Bessède et Florence Viguier-Dutheil. Le métier de « commissaire d’exposition » m’intéresse fortement depuis que j’ai vu le Kdrama Dali &Cocky Prince, parce qu’auparavant je ne songeais guère à ces personnes ( les Kdramas sont une véritable vitrine culturelle car on y est toujours soit dans un musée, soit dans une bibliothèque, soit devant un tableau, soit dans un bâtiment original d’un point de vue architectural, soit avec un musicien ou un dessinateur, soit… etc. Enfin dans les Kdramas que je choisis de regarder sur Netflix !)
Ensuite lorsque j’ai entendu que Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1780 – 1863, et Eugène Delacroix, 1798 – 1863 se détestaient assez ( le plus jeune l’a dit expressément et on a prêté des propos équivalents au plus âgé) j’ai pensé qu’ils doivent se retourner dans leur tombe maintenant qu’on les transforme en collègues d’exposition… Ou au contraire qu’ils ont fait la paix… Qui sait?


Les objets présentés ont d’abord évoqué tous ceux que collectionnait Delacroix parce qu’ils représentent des animaux… Euh, moi aussi j’ai ce goût-là… On aime se trouver un détail commun avec un génie ! Je sais, c’est bête.
Pour Ingres on nous explique d’où vient l’expression par laquelle on désigne un hobby : il était violoniste et même si son épouse affirme qu’il « se contentait d’appuyer sur une note », c’est vraiment méritant. Lui, il a pensé a conserver ces objets culturels qu’on nous expose en les léguant à Montauban tandis que Delacroix a expressément demandé que ses possessions fussent dispersées, vendues après sa mort… Mais on en a retrouvé et réuni là.
Delacroix avaient voyagé au Maroc et les sujets orientalistes de son oeuvre sont issus de son expérience alors qu’Ingres a dû se documenter sur le sujet. J’ai finalement été intéressée par ces comparaisons.
Tous deux eurent le désir de reconnaissance mais de façon aussi variable que leur complexion physique et leur goûts vestimentaires opposés ( le dandy Delacroix montré dans son atelier avec ses palettes de nuanciers et le rond gros bourgeois Ingres avec la palette en camaïeu).
Cette exposition, qui se tiendra jusqu’en juin, est trop loin de moi par les kilomètres mais YT m’a rendu sa présentation utile car j’ai déjà obtenu un savoir précieux grâce à ces deux dames. L’une d’elles a insisté sur l’idée que les musées sont des lieux de recherche… Celle du temps culturel gagné sûrement !


L’Étoile du Matin de David Gemmell : le héros naît du verbe

Les pérégrinations du barde Owen Odell, illusionniste qui pratique la magiq, (l’art qui peut aboutir à la modification des perceptions, voire, si l’on est très doué, à la magie totale), lui font rencontrer un individu hors normes, Jarek Mace. Cet inconnu lui paraît être, tout d’abord, un héros puisqu’il est sauvé grâce à lui face à des brutes que l’inconnu met tous K.O…. mais le beau sauveur se révèle aussi amoral que possible, un être violent et particulièrement égocentrique au point de se comporter comme un bourreau des coeurs et surtout un truand. C’est un « monstre sacré » en quelque sorte, pas du tout une personne comme vous et moi, ni comme le narrateur auquel Jarek s’attache pourtant. Le récit est celui d’une longue amitié.
Le roman commence quand Owen, devenu vieux (soixante-huit ans) s’adresse à l’avatar du lecteur dont il a créé l’image, un hologramme ou un fantôme, en tant qu’apprenti conteur venu lui réclamer l’histoire vraie du héros »l’Étoile du Matin »... et c’est lui, le barde, qui a construit cette légende à partir des actions de Jarek. Débute alors une très longue anaphore, déroulée à partir de leur rencontre, plus de quarante ans auparavant.
Ce roman est de la Fantasy, ce genre que tant d’intellectuels méprisent, mais j’y ai trouvé un souffle épique et une prose sinon souvent poétique, du moins toujours riche en images et peintures nuancées de la psychologique des personnages, puisque la narration en point de vue interne s’y prête particulièrement.
p.18« Je ne suis pas héroïque de nature, mais l’éducation compte beaucoup dans la vie d’un homme, et mes parents m’avaient toujours fait comprendre qu’un homme fort doit défendre les faibles. C’était un cri de femme. Pas un cri né de la douleur, mais de la peur, et c’est un son affreux. Je me retournai dans sa direction et me mis à courir ; ce qui était un acte d’une stupidité affligeante. » Ce paragraphe démontre que le narrateur a, lui, des valeurs morales. Il a le courage de se porter au secours d’un être dont il perçoit la faiblesse, même s’il fait preuve d’autodérision, puisqu’il va se retrouver seul contre trois malfrats projetant un viol.
« – Arrêtez ! Criai-je.
Ce n’était pas une introduction des plus percutantes, je l’admets, surtout hurlée d’une voix haut perchée. Mais mon arrivée les avait momentanément surpris… »
On constate tout l’humour dont Owen émaille son récit. Il s’analyse régulièrement et j’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui sont capables de se juger sans fausse honte, essayant moi-même d’agir de cette manière. Prendre du recul avec soi-même est la base du doute qui permet de se remettre en question et d’avancer sainement.
Owen est donc incapable d’agir, étant un doux rêveur à la base, mais… Jarek tombe du balcon sur deux des agresseurs… En fuyant le mari jaloux qui le pourchassait pour avoir fait de la femme de cet homme furieux une maîtresse. Le héros est donc très doué pour combattre le mal… alors qu’il était lui-même condamnable moralement. Cette introduction symbolise parfaitement combien il est un personnage bien humain amené à réaliser de hauts faits au gré des circonstances mais « à l’insu de son plein gré »! Il n’en reste pas moins qu’il a les qualités fondamentales du héros épique : le physique d’exception ( beau et sportif), les connaissances d’un combattant ( ancien acrobate et militaire) et l’intelligence de la stratégie par l’expérience de la nature humaine.
Comme il est de coutume dans l’heroïc Fantasy, l’intrigue se situe à une époque médiévale indéfinie où l’on voyageait d’auberge en cités fortifiées, au royaume où Highlanders ( natifs du pays) et Agostins ( nobles envahisseurs) se disputent « la grande île coupée en deux… Montagnes arides au Nord » traditionnellement appartenant aux Highlands et le « Sud luxuriant gouverné par les Ikenas » ( p. 31) puis tout le pays fut conquis par les Agostins venus de l’étranger.
« J’ai connu bien des hommes violents dans ma longue vie – des hommes cruels, des hommes braves, des hommes mauvais, des hommes nobles. Et pourtant jamais je n’ai rencontré quelqu’un qui rivalise avec l’amoralité complexe de l’Étoile du Matin. Cette première rencontre hante toujours mon esprit. […] Pourquoi cette rencontre reste-t-elle si claire, alors que tant d’autres, plus importantes, sont perdues dans les recoins brumeux de ma mémoire ? Mystère. » On pourrait croire que Jarek Mace, cet Ikenas qui sait ressembler aux Agostins, ne vaut rien humainement mais, page 36, quand Owen le juge « répugnant » après des confidences dignes de Dom Juan, Jarek répond  » J’y travaille beaucoup! » Ce qui tend à suggérer, comme le révèlent nombre de ses actes, qu’il joue peut-être un rôle pour cacher sa nature profonde… à aller chercher tout au fond de sa personnalité ! Le fait que Jarek déteste la musique blesse un peu Owen qui joue de la harpe ! « – C’est très joli… Ça va attirer tous les brigands à un kilomètre à la ronde! » dit « l’homme des bois » qui ressemble assez à Robin des bois… de loin et aime bien se voir glorifié / « starisé » à travers la magiq d’Owen à qui il reproche pourtant son idéalisme :  » Ton coeur est profondément romantique. Or, notre monde est un jardin du mal. Tu aurais dû être moine, enfermé dans un monastère grisâtre, avec de hauts murs et des portes solides.
– La vie peut ressembler à une histoire, repliquai-je. Il y a toujours des héros, des hommes avec une grandeur d’âme.
– Tu en as rencontré ?
– Non, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’existent pas… […] Je rêve de rencontrer un homme comme eux… […] quelqu’un qui a le courage de changer le monde, un homme avec une âme aussi brillante que l’étoile du berger. »

Donc Owen, qui nous raconte, page 48, son histoire de fils Agostin du comte Aubertin, méprisé par ce père plus fier de ses deux autres garçons, les aînés, voudrait, lui qui a fui la vie de moine à laquelle on le destinait, se trouver un messie… Et Owen aimerait que ce soit Jarek, qui refuse de l’être alors que les circonstances se combinent pour le faire passer pour tel.

A la page 54, Wulf, le bossu forestier sanguinaire, entre dans l’histoire et deviendra un compagnon de route rassurant, surtout quand il joue de la flûte et Ilka, une prostituée muette de dix-huit ans, s’ajoute à la troupe de ces gens qui cherchent où fuir ceux qui les poursuivent pour avoir occis des sbires assassins de l’envahisseur Agostin Azrek, rencontrés dans le pays occupé. A la page 100, ils croisent ensuite la route de Piercollo, le géant au coeur tendre et à la voix de ténor :  » quand il chantait, c’était avec tellement de chaleur et d’émotion qu’il pouvait éloignée l’hiver. Je jure que s’il s’était mis à chanter dans une clairière verglacée, la neige se serait mis a fondre et des fleurs printanières se seraient frayé un chemin à travers le sol gelé juste pour l’entendre. » Ils l’intègrent au groupe et il n’y a bien que Jarek pour être insensible à la beauté d’un récital qu’il appelle du bruit, lui qui n’a qu’un but, s’acheter un château 🏰 et a abandonné autrefois la femme qui attendait son enfant. Il se vante, p. 189, d’avoir certainement conçu beaucoup d’enfants qu’il refuse de connaître ( on voit bien là combien l’étoile n’est que filante… à l’aube ! ) Puis arrive la nonne Astiana et sa morale rigoureuse p. 214.

Dans ce roman d’aventures, qui traverse le pays où régnaient autrefois les rois vampyres, on rencontre aussi le magiqien Cataplas, le diable en personne se livrant à la magie noire, la sorcellerie, pour animer des morts vivants et ses créatures fabriquées de plusieurs êtres vivants, les Unies ou chiens de Satan; c’est le pire ennemi des héros. La magiqienne Mégane les aide de ses pouvoirs décuplés à combattre le mal.

Ah ! je n’a pas eu le temps de m’ennuyer dans cette course-poursuite vers le salut, dans laquelle le vrai personnage principal est finalement… Le narrateur, ce barde qui progresse, en aède celtique inspiré, dans ses créations littéraires comme ses illusions magiques. Or le conteur envie ses dons à Jarek, p. 200 : « Cela m’énervait que Mace l’ait compris aussi facilement alors que moi, un Agostin érudit, j’étais resté bloqué par un mur de suspicion et de peur » car Jarek Mace surpasse tout le monde dans son analyse rationnelle des illusions qui ont atterré le groupe. Sa logique garantit l’action efficace.

A la page 263, Owen se sent déprimé :  » On a tendance à croire que les héros sont des hommes à part – leurs colères sont phénoménales, mais ils n’eclatent de rage que face à leurs ennemis. On ne les voit jamais dans une forêt humide, se plaignant du froid, et on ne les imagine jamais en train d’uriner contre un arbre. Ils n’ont jamais mal aux dents; leur nez n’est jamais rouge à force de se moucher l’hiver. C’est ainsi que nous déformons la réalité. » et justement Jarek refuse le costume de l’Étoile du Matin :  » Ce n’est pas dans ma nature. », parce qu’il a « choisi le plaisir ».

Page 272, le barde insiste  » la vie n’est pas souvent une chanson, mon cher fantôme. C’est une triste réalité pour un barde car nous préférons que nos héros soient purs » et le voilà qui déplore le manichéisme réclamé par son auditoire « les gens .. n’ont pas envie de penser. Ils ne veulent pas que leur plaisir soit entaché de gris. Non, ils veulent du noir sinistre et du blanc immaculé. » Or Jarek a d’énormes défauts que l’Étoile du Matin ne peut pas avoir et l’aède qui écrit sa légende sait très bien que les vraies gens ont des natures dissimulées… Les gens sont tous plus ou moins gris puisqu’il y a peu de saints!

A la page 280, il fait avouer à Astiana son intérêt pour Jarek et il commente en son for intérieur : « Je me demandais pourquoi tant de femmes tombaient sous le charme des voyous, offrant leur amour à des hommes qui le buvaient comme du vin et jetaient ensuite la bouteille vide« .

Quand les rois vampyres reviennent, Jarek veut s’enfuir… mais reste car il n’y a de héros que par obligation… C’est le roman qui rend les actes héroïques… et l’histoire vaut surtout par les relations humaines complexes reliant des individus que le hasard a rapprochés et qui ont fini par s’attacher les uns aux autres dans l’adversité.

David Gemmell ( 1948- 2006) a écrit de nombreux best-sellers; celui-ci date de 1992 et fait partie des romans indépendants d’un cycle. En voyant des photos de l’écrivain, j’ai pensé que physiquement il avait l’air… d’un personnage de roman. La quatrième de couverture commence par ces mots  » Je me nomme Owen Odell et je vais mourir » et se termine par « Ceci est l’histoire d’un homme. Et de sa rédemption… »

( Le roman est édité dans la collection Milady, en poche des éditions Bragelonne ISBN : 9 782811 212926, traduction Alain Nevant, couverture illustrée par Didier Graffet)


« Philonautes »…

Illustration : Pexels.com

« Historique » du questionnement du jour : J’avais créé pour désigner une personne rencontrée sur Internet, un néologisme (bancal étymologiquement, puisque composé d’un terme d’origine latine mêlé à un autre d’origine grecque, et je me satisfaisais de sa famille ) « Aminaute », « Amienaute », « Amisnautes » et « Aminautié« … (J’écris « j’avais créé  » parce que ce nom n’existait pas dans les dictionnaires consultés au moment où j’ai cherché comment exprimer cette idée… Si la maternité ou la paternité en incombe à d’autres… Qu’ils récupèrent leurs droits car ils ne m’importent pas et je les leur laisse tout entiers).
Quand une recherche concernant « le syndrome de la page blanche »,
que Gilles a mieux réalisée que moi,
m’a démontré que j’avais accordé foi, sans guère réfléchir, à la première page d’internet que j’avais lue, ne poussant pas l’enquête plus loin… C’est pourquoi aujourd’hui je m’interroge sur la pertinence de cet autre nom composé « Aminaute ». Dans ce mot valise le terme « ami » est un peu inexact ( comme l’avait déjà souligné Justin dans un article de sa rubrique « Langue de Molière » ) puisque les internautes désignés sont à mi-chemin entre des inconnus parfaits et des relations particulières de la vie courante propres à chaque webmestre ( rappel : à mon humble avis, « ce qui est sur Internet doit rester sur Internet » et par conséquent il faudrait peut-être trouver un mot différent pour les « amitiés » internautiques).
Voilà qui m’amène à proposer une refonte du précédent néologisme pour en composer un nouveau entièrement d’origine grecque :
PHILONAUTE… et philonautié.
Par ce terme, plus logique étymologiquement (et toujours proche du terme habituel « internaute ») l’idée d’amitié est moins sensible et l’on peut se contenter de l’interpréter comme le goût partagé de rédiger des articles sur un blog… Cet affaiblissement du sens correspond bien à la spécificité d’un lien créé sur Internet par des lectures communes et des échanges de commentaires, un échange d’idées uniquement intellectuel sans incidence sur la vie réelle. Plus besoin alors de se référer au terme « copinaute » qui me rappelle beaucoup trop l’école primaire et diminue la portée du fait d’écrire des articles et de commenter ceux des autres « webmestres »…
Mis à part « internaute », ces mots sont, comme « leucosélidophobie », des néologismes et par conséquent n’appartiennent effectivement encore qu’à un dictionnaire de français commercial tel le Larousse et non au TLFI de l’Académie française … Mais une créativité raisonnable enrichit la langue.
L’intérêt du mot « philonaute » est qu’il est épicène, (on peut aussi bien dire : « un » philonaute « qu’une » philonaute ») et devient plus facilement un terme générique.
Avec « philonaute » et « philonautié » le sens « amical » s’estompe (puisque le préfixe ou suffixe « philo » évoque juste, dans l’esprit de tous, l’idée de « qui apprécie »), au profit d’une valorisation d’un passe-temps commun, (le fait d’écrire un blog)…
Bref… En ce jour où la Saint Fidèle est inscrite au calendrier français habituel… je ne cesserai pas d’évoquer les amisnautes mais je crée la communauté des « philonautes » !

Le choix d’un bateau en illustration de tête d’article correspond forcément au mot d’origine grecque « naute » qui signifie bateau /navigateur ( comme dans argonaute, cosmonaute/astronaute )… mais une marguerite illustrerait mieux encore cette réflexion par l’idée que le web est comme cette fleur : on le désigne par un « singulier collectif« . La marguerite est une communauté de fleurs, comme je l’ai déjà expliqué sur ce blog, partie « flore ». Cette image est plus symbolique, finalement, parce qu’elle correspond à une beauté d’ensemble alors que le ⛵ correspond à la navigation sur internet et la toile d’araignée évoque plutôt les dangers d’Internet.

PHILONAUTE et AMI(E)NAUTE, là est ma distinction du jour.


Lectures de Cours Élémentaire

Dans mon hypermarché très banal,
De nouveau, un objectif très commercial
Nous permet d’étoffer l’étagère
Des lectures enfantines qui doivent plaire,
Afin que des illustrations sûres
Et des idées aux intentions pures
Nourrissent des petits le vocabulaire
Et enchantent leur imaginaire.
Mininous lira de belles histoires
A LittleUs qui voudra bien les croire.
🐦Dans « Petit Kiwi, grand ami » et 🦩 »Le flamant rose qui ne voulait pas être rose » Christelle Saquet pousse ( avec Virginie Grosos puis Alice de Page) nos petits à l’acceptation de soi et des autres.
Avec « Le mystère des deux dragons » Nane & Jean-Luc Vézinet avec Virginie Grosos s’adressent aux petits dessinateurs qui seraient capables de réfléchir au geste de l’artiste qui stylise son dessin pour parvenir à l’épure comme les estampeurs asiatiques ( la réflexion est vraiment très ambitieuse).
En lisant « Edgar en route pour l’arbre à voeux » comme « Cherche et trouve Edgar autour du monde » c’est un joli 🦊 renard qui emmène les enfants d’un coutume originale à la visite de plusieurs pays… L’enfant est aidé par les illustrations tellement riches en détails nombreux de Marion Péret sur des idées d’Emmanuelle Gras.
« La moumoute du mammouth Helmouth » comme « La moustache de Chiquita » les petits vont être poussés à considérer la pilosité des uns et des autres comme une composante banale de la personnalité de chacun, afin que tout le monde puisse être fier de ses particularités personnelles et ne plus harceler personne.
En découvrant « Respire! La relaxation adaptée aux enfants » Claire Lucq va bien étonner les parents. Les dessins de Sophie Van Ophalvens permettent de bien comprendre cette méthode devenue nécessaire à notre époque où les enfants sont, pour la plupart, très agités et manquent de concentration sur une longue durée.
Si « Dessine-moi un ours blanc » vaut plus par les illustrations magnifiques de Virginie Grosos que par la simplette intrigue qui rappelle un peu trop « Le Petit Prince » et sa minuscule planète ou si j’ai regretté l’achat de « Jada sauve la forêt fabuleuse » parce que les textes qui imitent l’écriture cursive montrent des o écrits comme des a (comme c’est agaçant !) et un vocabulaire plus familier, ce n’est pas très grave car chaque livre ne vaut qu’un Euro, à peine de quoi justifier la disparition des arbres qui ont fourni la pâte à papier de ces livres édités chez « rue des écoles »! La collection comprend vingt titres et j’en ai acquis douze.
Mais je délivre une mention spéciale à « Le tour du monde des sports« , de Jean Durry et Thomas Tessier ! C’est « LE » livre à acheter en cette période de JO…
J’y ai appris beaucoup moi-même et notamment pages 10 et 11 dans la partie « L’Angleterre invente le « sport » » où l’étymologie du mot est développée par des faits historiques précis.
Avec ce livre-là, je suis certaine de faire plaisir aux papas de mes petites lectrices familiales!
Conclusion : il faut courir à Carrefour afin que ces arbres n’aient pas été transformés pour rien car le pilon n’est pas une fin morale pour ces bouquins-là. ( Et je n’ai absolument aucun intérêt financier à faire cette suggestion-ci !)


Aller au musée avec « Scribe accroupi »

Quand je souhaite me rendre au musée mais…
Sans quitter mon salon,
Je regarde une vidéo
du Scribe accroupi
qui m’offre une visite privée…
Les époques sont d’une grande diversité…
Comme les pays « visités ».
En voici deux exemples : 1) Le sceptre et la quenouille au musée des Beaux-Arts de Tours

2) À la cour du prince Genji, au musée Guimet

Avec Youtube, impossible de s’ennuyer!


Percussions taïko: interprétations musclées

Regarder les vidéos du Collectif KODO n’est pas de tout repos… Ça pulse fort!
Hommes et femmes ont à entretenir leur forme, entraîner leurs tympans et taper en harmonie ( voilà un mot leitmotiv de mes écrits!)…

Le mot « taïko » signifie « tambour » en japonais…
Mais il ne s’agit pas seulement de jouer du tambour. Il faut discipliner son corps et s’intégrer dans une chorégraphie musclée.
A petites doses, j’apprécie ce spectacle qui a la couleur de la tradition la plus ancestrale puisqu’à sept mois ma petite LittleUs tape sur tout ce qui passe à sa portée !
Bien sûr rythme, choeur et partage ne sont pas innés et il faut un bel entraînement pour offrir des spectacles bien composés.
Ces gens sont admirables dans l’engagement de leur corps et de leur esprit devenus le medium de la résonnance musicale chorale.
Le groupe « KODO » ( dont le nom signifie donc « battement de coeur » et aussi « enfant ») a donné un spectacle en début 2024 en France, Angleterre et Italie… Mais Youtube nous permet d’admirer un extrait de leur tournée WARABE.
Le fait que des hommes et des femmes partagent cette passion énergique au sein du groupe Kodo permet un spectacle très athlétique et la mise en scène des vidéos est particulièrement esthétique, graphique. Un bon moment et sans aucun doute un beau spectacle dont YT donne une idée assez précise.


Lilian et Carla : un air de Kdrama ! (MAJ en fin d’article)

Lui, c’est un… « Homme jeune-vieux » de 18 printemps qui préfère les « Feuilles mortes » de Montand à tous les « sous le sein, la grenade » ou symphonie des éclairs de Zaho de sagazan ou country de Beyoncé….
Il collectionne les objets chinés en devisant au sujet de son grand-père…
Il aime chanter comme Piaf et fait rouler les R…
Et tout en ayant la douceur apparente d’un chérubin, ou la prestance de l’ange de l’Annonciation de Fra Angelico…
il tient son coach à distance en le vouvoyant…
Elle, c’est une femme-Enfant de seize ans
Une brune à la voix affirmée soudain vibrante,
Qui a revêtu un large jean de combat
Pour n’être que regards et envolées travaillées.

Quand ils ont commencé leur dialogue, ( dans « Donner pour donner » d’Elton John / France Gall) quand ils ont enchaîné leurs répliques, elle a paru prendre la tête de ce duo mais…
aussitôt il s’est avancé, happant le bras de la jeune-fille d’un geste charmeur… Pour prononcer des mots démentis par le geste, « Quand je te donne sans rien demander »
Elle a alors retenu les doigts du séducteur en affirmant « c’est pas la peine » mais la voilà captivée, attentive… Les coachs et nous, les spectateurs-auditeurs, avons souri par plaisir d’assister à ces quelques minutes de cinéma impromptu… Mika a largement étendu les bras pour nous renvoyer cette idylle qui se dit absente ( « la vie, c’est pas facile ») alors qu’on la voyait sous-jacente, là… Nous étions comblés par cette chanson comme en regardant une série sentimentale… Je voyais un Kdrama !
Quand Lilian a tenu la taille de Carla à peine un instant d’un élan possessif en chantant les mots d’un air canaille, il a fait rire Zazie qui commenta « C’est trop crédible ! » car nous l’avons, tous, estimé tellement touchant, cet homme séduisant… ce Roméo blond! 
Toute une histoire romanesque s’est dessinée en quelques secondes, juste le temps de quelques répliques… et un échange d’airs complices.
Toute une romance s’est installée en ce temps record ! 
Elle lui donnait  » ses sourires moqueurs, sa force, sa douceur » mais il la pressait de sa tendresse de fiction et elle ne ramenait plus guère la main qu’il voulait prendre… alors qu’elle devait exister face à cette magie du regard bleu foncé masculin et des dents blanches de ce jeune loup qui allait la croquer… Presque on se serait attendu à les voir s’enlacer, presque on l’espérait… Mais non, la chanson répétait que la vie était difficile !
Ben oui, on les aurait bien mariés, là, sans plus tarder!
Comme ce n’était que du cinoche, leur étreinte de bons copains nous a quand même rassérénés. Ils nous ont bien menés en bateau!
Il a eu un petit sourire en coin pour aider sa collègue à accepter la décision qu’on sentait arriver…
Carla était éliminée…
Puis paf! en sursis, finalement, car repêchée… Jusqu’à quand ? Il lui faut encore trembler, sur le banc des repêchages…
Lilian, lui, sort sa couronne de boucles blondes du bon côté de la scène, vainqueur de la rencontre et déjà… « divorcé » de sa compagne de chant d’un soir. Tu parles d’un dating! Bon sang que ces battles sont cruelles!

Ensuite j’ai vibré avec Anna et Odem… Or j’avais déjà un peu pleurniché en mon for intérieur quand Ambre-Ever (cette fée blond vénitien aux yeux bleu pervenche et à la voix intense) avait perdu devant Alphonse (qui lui répondait avec toute l’expérience de Brel en lui). Leur faux divorce, bien crédible, m’avait tellement émue, ( leur affrontement était d’un très haut niveau et j’en avais eu les larmes aux yeux) dans l’épisode précédent puis Ambre-Ever s’était retrouvée « en attente » à la consigne… Et la voilà éjectée, définitivement remplacée…

On s’attache, je m’attache, en quelques sons et quelques images, sur des bribes de vies réelles ou potentielles… Et je sais bien qu’on ne peut pas tous les faire gagner… Encore cet esprit de compétition qui écrème et sélectionne…

Il me reste à me souvenir que souvent ce ne sont pas les vainqueurs de « The Voice » qui gagnent par la suite en notoriété et font carrière… Mais que d’histoires cette émission m’a contées ! Je ne peux pas m’empêcher d’être une fan fidèle de ce programme ! C’est la plus longue série télévisée que j’aurai suivie dans ma vie de téléphile, une chronique annuelle ( et parfois bisannuelle avec l’émission des kids)!

PapyH et moi nous disions qu’un chanteur peut être un excellent acteur… alors que le contraire n’est pas du tout gagné d’avance.

Mise à Jour : pour ceux qui ne peuvent pas voir le contenu de cette chaîne Youtube, voici le lien par Internet sur TF1 plus


Vivienne Sängerin : se quadrupler en choeur

Comme la technique est bien venue
Quand l’heur de chanter se continue
En vidéos coordonnées, juxtaposées,
Pour un choeur en harmonie pulsée…

Que sur le site de Vivienne
Ma joie longtemps advienne !
Sängerin me serine
L’accord qui fascine
Pour que naisse la félicité
D’une écoute en quatre tessitures…
Ses voix s’élèvent pures
Et me ravissent de tous côtés.

Mais elle est aussi étonnante en un seul exemplaire, par exemple quand elle promeut la chanson suisse de l’Eurovision 2024 ( qu’un autre artiste chantera) :

Bien que je ne l’aie pas vraiment appréciée dans Rigoletto et surtout La Tosca ou j’attendais plus de… peps dans les notes élevées. J’ai du culot de la juger ainsi parce que sa voix est vraiment belle mais je la sens… moins musclée, moins éclatante dans ces morceaux-là que dans ses « covers » plus contemporaines où elle me satisfait vraiment.


La version de Kim Go-Eun

Pour interpréter cette chanson,
Il y a eu Adèle ( voir ci-dessous) qui fut épatante et a touché toute la planète au point d’être totalement associée à cette chanson de Bob Dylan
Mais je viens d’entendre cette version de l’actrice coréenne Kim GoEun que j’ai tellement appréciée dans le Kdrama « Little Women » de 2022…
Et je perçois cette interprétation-ci comme toute en nuances et finesse.

Le visage si beau de cette artiste est comme une incarnation nouvelle de ce discours amoureux si touchant. On peut disposer des paroles en ouvrant la transcription de la vidéo.
Bien sûr Adèle demeure une référence pour ce titre alors il ne faut pas l’oublier.


La Percussionniste et le joueur de Ruan

Que de regrets je ressens à devoir désigner par des termes génériques ces instrumentistes parce que je ne sais pas reconnaître leur nom dans la suite de signes chinois… ( Je prie tous ceux que je n’ai pas su honorer correctement en donnant leur nom de m’excuser.)

L’instrumentiste qui joue du ( ou de la ? ) Ruan est un virtuose, c’est évident pour moi. Sa dextérité, la variété de son interprétation comme… sa tenue l’indiquent clairement.
Mais la percussionniste m’épate bien plus encore… parce qu’il faut frapper, taper, frotter, faire résonner ou tinter ou assourdir, attraper les mailloches et autres au bon moment et surtout avec le bon rythme et le bon entrain ! Et qu’on ne me réplique pas ce que me répond papyH quand mes exclamations signalent mon enthousiasme : « C’est son métier ! » Moi je veux continuer de me sentir admirative du bon pain du boulanger, de la guérison que m’a offerte mon médecin, du beau geste du sportif ou des sons parfaits d’un concertiste! « Qu’ils s’entraînent toute la journée » n’est pas un motif pour ne pas louer leurs dons que je n’ai pas.
Les mots de Nemoditur en commentaire de mon précédent article de musique chinoise ( « moi, j’entends des notes ») résonnent encore en mon esprit. Elle est musicienne, elle, moi, juste auditrice, là est la différence. Je sais bien qu’un musicien doit produire un son au bon moment et conformément à la partition… mais moi, ça m’épate bien plus quand il s’agit des percussions ! Ainsi ce « clac » n’est pas qu’un « fa » ou un « si »… Si? ( ?)…
Pour avoir cherché des exemples de partitions destinées aux percussions, j’ai donc pris conscience des notes auxquelles ces sons correspondent. Les notes qui s’expriment dans cette vidéo me paraissent très originales surtout celles des… »claves »…. ( Est-ce bien leur nom ?). Désormais quand j’entendrai « poum » ou « bling », je me demanderai si c’est un « mi », un « do » ou un « sol »!!!


Un point de vue sur la poésie

Je viens de lire la traduction d’une poésie japonaise… un aïku de Matsuo Basho :

何の木の
花とはしらず
匂い哉
les fleurs de quel arbre-
impossible de savoir
mais un tel parfum !
nan no ki no
hana towa shirazu
nioi kana
Eh bien selon moi… ce n’est plus vraiment de la poésie !
On voit bien, dans la romanisation des mots japonais (colonne de droite) , qu’à l’origine un retour de sons, entre les première et troisième lignes, accompagne le sens des mots et si la traduction a bien conservé le rythme constitutif de l’aïku ( 5 pieds, 7 pieds et 5 pieds), si l’allusion à une saison ( ici le printemps) demeure… j’ignore tout des sens connotatifs qui doivent surgir de l’association de ces mots dans l’esprit d’un Japonais. La traduction détruit forcément la musique des sons et les images qu’elles produisent, dont la transcription en sons dans la colonne de droite ne peut nous donner l’idée faute de disposer de la langue en question! Il ne nous reste plus que des sons qui prennent une autre signification pour nous!
Le signifié (le sens) est partiellement compréhensible (nous sentons, LOL, qu’il s’agit du printemps puisque l’arbre est en fleurs mais le parfum évoqué n’est pas forcément pour nous celui d’un cerisier si nous oublions qu’il s’agit d’un poème japonais !) tandis que les évocations issues des sons n’ont aucune résonance en notre esprit. La poésie traduite est particulièrement, désormais, concentrée dans son thème… du fait de l’ignorance de la langue vectrice de culture (ou de sa connaissance partielle, ce qui n’est pas mon cas mais l’est pour quelqu’un qui a appris la langue).

« Les fleurs
De quel arbre impossible de savoir
Mais un tel parfum »
Déjà la structure de « ce poème » devenu un texte français correspond à trois phrases différentes… Est-ce le cas en japonais ? Mystère et boule de gomme ! La première phrase est nominale… averbale, elle n’est qu’une annonce de thème, un sujet en suspens. La seconde n’est pas une question mais une affirmation qui précise le thème ( la flore arborescente, éliminant les fleurs en pieds). Une problématique de biologiste…dont la valeur poétique est pour l’instant bien discutable. Nous nous prenons à cet instant pour un scientifique plutôt, en quête d’identification botanique ! Le constat est élevé au niveau universel : à qui est donnée cette impossibilité d’identifier un arbre en voyant ses fleurs? A tout le monde? Alors que jardiniers et photographes sauront aussitôt de quel arbre il s’agit! Comme ce questionnement nécessite une interprétation, je ne peux plus ressentir l’originalité d’une image ou la musicalité des mots… La poésie a fui… Jusqu’à l’évocation du parfum sublime. Et là, quelle que soit la langue, la poésie revient… partiellement ! En flacon !
A mon humble avis, est poétique ce qui me sort de ma vision quotidienne et me transporte dans une expérience universelle, en faisant vibrer les correspondances entre les signifiants ( les sons et les mots) et tous les signifiés possibles ( harmonies musicales des sons, polysémie des termes et évocations de faits vécus ou à vivre). Or, dans ce cas-ci, la prononciation du mot « fleurs » n’a aucune déclinaison sonore dans les mots suivants ( ce qui est normal puisqu’il faut traduire des mots de l’autre langue). Il reste juste ce retour de syllabes « bre/ble » qui peut correspondre à l’ébahissement du spectateur sidéré par la beauté d’un cerisier en fleurs.
Attention, je ne critique nullement la traduction de ce poème qui est effectuée avec finesse puisque la structure de l’aïku est préservée dans la langue française ! Je pense seulement qu’une poésie traduite n’est plus le poème initial et souvent n’est plus poétique du tout! Elle peut demeurer un poème grâce au savoir du traducteur, lui-même poète… Mais le poète premier n’est plus l’auteur de ce texte second qui a ricoché dans la culture et les qualités littéraires du traducteur.
Mais s’il m’apparaît bien que nos cultures, notre expérience de vie, nos époques sont différentes… La poésie qui concerne la beauté de la nature est partiellement éternelle et universelle. Un cerisier d’aujourd’hui, même si ses cerises n’ont plus le même goût que celles d’antan, produira toujours le même émerveillement, non? Et par conséquent une part de l’aïku de Matsuo Basho ou d’autres écrivains d’autrefois restera poétique, c’est à dire évocatrice de ressentis perceptibles ou imaginables par des lecteurs qui me sont contemporains.. et donc par moi ! Quelle que soit la langue : les mots « arbre, fleur, parfum, feuille » seront poétiques !

Si j’ai mis une broderie de cerisier et non une photo en exergue de ma réflexion, c’est pour faire une métaphore visuelle : mon travail n’exprime pas du tout la beauté d’un cerisier, juste mon intérêt pour elle !

PS : un bug a modifié mon texte et j’ai failli laisser en définitive le contraire de ma pensée dans trois phrases que j’avais corrigées… en vain! La technique est traîtresse, vraiment ! 😭


Transcription sonore : qu’entend-on ?

Tèk… TacTac… Tèk
Tek
Tèkè… Tèkè.. Tèkètè Tèkètèkètè
Tèkè… Tèkè.. Tèkètè Tèkètèkètè
Tinn… Tinntinntinn Tinntinn Tinntinn Ting Tèk
Tinn… Tinntinntinn Tinntinn Tinntinn Ting Tèk
Ting Tang Ting Tang… Tinnng
Plannk
Ben…Benn… Bong
Drrr Drrr Drrr Drrr….
Drrr Drrr Chlang
Zinng Planng… Zinng Planng
Zinng Planng… Zinng Planng
DongDingDong DongDongDongDing DanngDan
Daballamm BlangBlang
Toc Tic Toc TikTok TikTok
Dzinng Dzanng Dzan….
ET JE ME suis arrêtée là car ce serait bien trop long de tout transcrire et je n’ai pas la connaissance des notes correspondant à ces sons (et de toute façon je ne connais guère le solfège!) Pourtant c’est une vraie partition et l’on voit le compositeur venir saluer à la fin. On remarque combien les mouvements des joueurs d’erhu et percussionnistes sont coordonnés et ces sons qui sont des notes de musique sont donc d’une grande précision. Ces musiciens sont loin « d’être toc toc » ! L’harmonie existe bien. C’est de la musique et de l’art, pas des sons de casseroles et j’ai de l’admiration pour ces instrumentistes-là car ils représentent, pour moi, le véritable amour de la Musique.
Personnellement, j’ai réécouté cette composition un très grand nombre de fois et, à chaque écoute, avec un réel et très grand plaisir! Le transcrire m’a permis de mieux le ressentir…

Mais tout le monde n’entend pas les sons de la même façon alors si quelqu’un d’autre écrit tel passage ( par exemple le tout début) avec d’autres lettres, il m’intéresserait de le savoir. L’échange de points de vue pourrait être enrichissant pour mieux comprendre… la spécificité de notre écoute.

PapyH me répète que j’entends tout de travers… Et de fait, avec ma manie de penser aussitôt trois synonymes quand on me dit trois mots… Ça fait déjà… bien plus de neuf possibilités de confusions 😄 ( car il y a celles de l’émetteur + celles du récepteur, en l’occurrence moi et .. je n’ai jamais bien compris les probabilités !🤔🥴🤣). Alors, dites-moi : qu’entendez-vous, vous qui passez par ici, dans les premiers sons de cette composition ???


Willie Nelson : de la country (MAJ)

Mon blog manquait de cheveux blancs…
Alors que mon crâne, non.
Voilà qui est réparé grâce à Willie Nelson,
Grâce à sa voix et sa guitare
qui me plaisent bien…
Voyageons vers l’Ouest américain…
Avec une reprise éternelle

Et puis dans Always On My Mind. (La country, c’est à la mode en ce moment sur YT.) :

Il est né un 29 avril, en 33, au siècle dernier, comme moi!… mais il me précède de plus de vingt ans et il joue bien mieux de la guitare… Puisque je ne sais pas en jouer😄

Pour tenir compte du ressenti de mon Aminaute, Justin, qui avait des réticences concernant le choix de la chanson que j’avais fait ( un point de vue politicien du chanteur que je n’ai pu négliger après relecture de plusieurs traductions du texte), je viens de choisir une autre chanson plus ancienne. A mon oreille, elle m’évoque moins les cowboys dans leur chevauchée mais plutôt dans leur allure paisible, solitaire et mélancolique… Une ballade sous un soleil ardent.

Espérons qu’aucune pensée parasite du type politicien ne viendra émailler l’écoute d’un Aminaute et que nous pourrons partager l’évocation du vacher au travail, comme un gardian camarguais.


Quand l’erhu m’dit bien…

J’écoute, d’un plaisir d’érudit,
Ce couple de musiciens chinois
Qui dialogue en véritable joie.
Quel dommage que je ne comprenne rien
Aux mots qui s’inscrivent
En caractères alternatifs…
J’espère qu’ils sont corrects,
En l’absence de traduction…
Mais si ces artistes ont un air mutin
Ils me paraissent des personnes de bien.