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« Philonautes »…

Illustration : Pexels.com

« Historique » du questionnement du jour : J’avais créé pour désigner une personne rencontrée sur Internet, un néologisme (bancal étymologiquement, puisque composé d’un terme d’origine latine mêlé à un autre d’origine grecque, et je me satisfaisais de sa famille ) « Aminaute », « Amienaute », « Amisnautes » et « Aminautié« … (J’écris « j’avais créé  » parce que ce nom n’existait pas dans les dictionnaires consultés au moment où j’ai cherché comment exprimer cette idée… Si la maternité ou la paternité en incombe à d’autres… Qu’ils récupèrent leurs droits car ils ne m’importent pas et je les leur laisse tout entiers).
Quand une recherche concernant « le syndrome de la page blanche »,
que Gilles a mieux réalisée que moi,
m’a démontré que j’avais accordé foi, sans guère réfléchir, à la première page d’internet que j’avais lue, ne poussant pas l’enquête plus loin… C’est pourquoi aujourd’hui je m’interroge sur la pertinence de cet autre nom composé « Aminaute ». Dans ce mot valise le terme « ami » est un peu inexact ( comme l’avait déjà souligné Justin dans un article de sa rubrique « Langue de Molière » ) puisque les internautes désignés sont à mi-chemin entre des inconnus parfaits et des relations particulières de la vie courante propres à chaque webmestre ( rappel : à mon humble avis, « ce qui est sur Internet doit rester sur Internet » et par conséquent il faudrait peut-être trouver un mot différent pour les « amitiés » internautiques).
Voilà qui m’amène à proposer une refonte du précédent néologisme pour en composer un nouveau entièrement d’origine grecque :
PHILONAUTE… et philonautié.
Par ce terme, plus logique étymologiquement (et toujours proche du terme habituel « internaute ») l’idée d’amitié est moins sensible et l’on peut se contenter de l’interpréter comme le goût partagé de rédiger des articles sur un blog… Cet affaiblissement du sens correspond bien à la spécificité d’un lien créé sur Internet par des lectures communes et des échanges de commentaires, un échange d’idées uniquement intellectuel sans incidence sur la vie réelle. Plus besoin alors de se référer au terme « copinaute » qui me rappelle beaucoup trop l’école primaire et diminue la portée du fait d’écrire des articles et de commenter ceux des autres « webmestres »…
Mis à part « internaute », ces mots sont, comme « leucosélidophobie », des néologismes et par conséquent n’appartiennent effectivement encore qu’à un dictionnaire de français commercial tel le Larousse et non au TLFI de l’Académie française … Mais une créativité raisonnable enrichit la langue.
L’intérêt du mot « philonaute » est qu’il est épicène, (on peut aussi bien dire : « un » philonaute « qu’une » philonaute ») et devient plus facilement un terme générique.
Avec « philonaute » et « philonautié » le sens « amical » s’estompe (puisque le préfixe ou suffixe « philo » évoque juste, dans l’esprit de tous, l’idée de « qui apprécie »), au profit d’une valorisation d’un passe-temps commun, (le fait d’écrire un blog)…
Bref… En ce jour où la Saint Fidèle est inscrite au calendrier français habituel… je ne cesserai pas d’évoquer les amisnautes mais je crée la communauté des « philonautes » !

Le choix d’un bateau en illustration de tête d’article correspond forcément au mot d’origine grecque « naute » qui signifie bateau /navigateur ( comme dans argonaute, cosmonaute/astronaute )… mais une marguerite illustrerait mieux encore cette réflexion par l’idée que le web est comme cette fleur : on le désigne par un « singulier collectif« . La marguerite est une communauté de fleurs, comme je l’ai déjà expliqué sur ce blog, partie « flore ». Cette image est plus symbolique, finalement, parce qu’elle correspond à une beauté d’ensemble alors que le ⛵ correspond à la navigation sur internet et la toile d’araignée évoque plutôt les dangers d’Internet.

PHILONAUTE et AMI(E)NAUTE, là est ma distinction du jour.


Un point de vue sur la poésie

Je viens de lire la traduction d’une poésie japonaise… un aïku de Matsuo Basho :

何の木の
花とはしらず
匂い哉
les fleurs de quel arbre-
impossible de savoir
mais un tel parfum !
nan no ki no
hana towa shirazu
nioi kana
Eh bien selon moi… ce n’est plus vraiment de la poésie !
On voit bien, dans la romanisation des mots japonais (colonne de droite) , qu’à l’origine un retour de sons, entre les première et troisième lignes, accompagne le sens des mots et si la traduction a bien conservé le rythme constitutif de l’aïku ( 5 pieds, 7 pieds et 5 pieds), si l’allusion à une saison ( ici le printemps) demeure… j’ignore tout des sens connotatifs qui doivent surgir de l’association de ces mots dans l’esprit d’un Japonais. La traduction détruit forcément la musique des sons et les images qu’elles produisent, dont la transcription en sons dans la colonne de droite ne peut nous donner l’idée faute de disposer de la langue en question! Il ne nous reste plus que des sons qui prennent une autre signification pour nous!
Le signifié (le sens) est partiellement compréhensible (nous sentons, LOL, qu’il s’agit du printemps puisque l’arbre est en fleurs mais le parfum évoqué n’est pas forcément pour nous celui d’un cerisier si nous oublions qu’il s’agit d’un poème japonais !) tandis que les évocations issues des sons n’ont aucune résonance en notre esprit. La poésie traduite est particulièrement, désormais, concentrée dans son thème… du fait de l’ignorance de la langue vectrice de culture (ou de sa connaissance partielle, ce qui n’est pas mon cas mais l’est pour quelqu’un qui a appris la langue).

« Les fleurs
De quel arbre impossible de savoir
Mais un tel parfum »
Déjà la structure de « ce poème » devenu un texte français correspond à trois phrases différentes… Est-ce le cas en japonais ? Mystère et boule de gomme ! La première phrase est nominale… averbale, elle n’est qu’une annonce de thème, un sujet en suspens. La seconde n’est pas une question mais une affirmation qui précise le thème ( la flore arborescente, éliminant les fleurs en pieds). Une problématique de biologiste…dont la valeur poétique est pour l’instant bien discutable. Nous nous prenons à cet instant pour un scientifique plutôt, en quête d’identification botanique ! Le constat est élevé au niveau universel : à qui est donnée cette impossibilité d’identifier un arbre en voyant ses fleurs? A tout le monde? Alors que jardiniers et photographes sauront aussitôt de quel arbre il s’agit! Comme ce questionnement nécessite une interprétation, je ne peux plus ressentir l’originalité d’une image ou la musicalité des mots… La poésie a fui… Jusqu’à l’évocation du parfum sublime. Et là, quelle que soit la langue, la poésie revient… partiellement ! En flacon !
A mon humble avis, est poétique ce qui me sort de ma vision quotidienne et me transporte dans une expérience universelle, en faisant vibrer les correspondances entre les signifiants ( les sons et les mots) et tous les signifiés possibles ( harmonies musicales des sons, polysémie des termes et évocations de faits vécus ou à vivre). Or, dans ce cas-ci, la prononciation du mot « fleurs » n’a aucune déclinaison sonore dans les mots suivants ( ce qui est normal puisqu’il faut traduire des mots de l’autre langue). Il reste juste ce retour de syllabes « bre/ble » qui peut correspondre à l’ébahissement du spectateur sidéré par la beauté d’un cerisier en fleurs.
Attention, je ne critique nullement la traduction de ce poème qui est effectuée avec finesse puisque la structure de l’aïku est préservée dans la langue française ! Je pense seulement qu’une poésie traduite n’est plus le poème initial et souvent n’est plus poétique du tout! Elle peut demeurer un poème grâce au savoir du traducteur, lui-même poète… Mais le poète premier n’est plus l’auteur de ce texte second qui a ricoché dans la culture et les qualités littéraires du traducteur.
Mais s’il m’apparaît bien que nos cultures, notre expérience de vie, nos époques sont différentes… La poésie qui concerne la beauté de la nature est partiellement éternelle et universelle. Un cerisier d’aujourd’hui, même si ses cerises n’ont plus le même goût que celles d’antan, produira toujours le même émerveillement, non? Et par conséquent une part de l’aïku de Matsuo Basho ou d’autres écrivains d’autrefois restera poétique, c’est à dire évocatrice de ressentis perceptibles ou imaginables par des lecteurs qui me sont contemporains.. et donc par moi ! Quelle que soit la langue : les mots « arbre, fleur, parfum, feuille » seront poétiques !

Si j’ai mis une broderie de cerisier et non une photo en exergue de ma réflexion, c’est pour faire une métaphore visuelle : mon travail n’exprime pas du tout la beauté d’un cerisier, juste mon intérêt pour elle !

PS : un bug a modifié mon texte et j’ai failli laisser en définitive le contraire de ma pensée dans trois phrases que j’avais corrigées… en vain! La technique est traîtresse, vraiment ! 😭


Un service de doublage qui m’inquiète

Alors que j’avais beaucoup ri, il y a deux ou trois ans, en utilisant l’application de traitement de photo dont j’ai oublié le nom qui m’avait permis d’animer des photographies de personnes de ma famille en les faisant chanter avec des voix connues…
( voir des personnes âgées entonner du rap était vraiment tordant)
Je n’avais pas mesuré le danger de telles applications, demeurant enfermée dans le comique de la situation…
Mais plus j’entends parler de l’application HeyGen, qui permet de traduire une vidéo dans une autre langue, plus je m’en émeus.
Certes écouter Kevin Tran, ce Youtuber sino-français que j’aime bien, expliquer qu’on pouvait choisir la langue de ses vidéos et ne plus avoir à lire de sous-titres paraît un véritable progrès
Pouvoir s’exprimer dans n’importe quelle autre langue est un rêve dont la panglossie de la Pentecôte avait témoigné dans la Bible déjà…
Je pourrais parler coréen un jour sans me donner la peine de l’apprendre… mais comme je déteste voyager, je n’en vois pas l’intérêt !
Et surtout je me dis soudain que l’on va pouvoir faire dire n’importe quoi à n’importe qui et que nous ne serons plus capables de distinguer le vrai du faux…
Alors HeyGen me gêne et démolit ma foi dans le progrès.
C’est la porte ouverte aux escroqueries en tout genre sans compter la fin de nombreux métiers comme les doubleurs, les traducteurs et je dois en oublier…
Et en outre une traduction n’est qu’une version du texte originel ! Qui garantira qu’un faux-sens, sans parler des contresens possibles, ne trahira pas la pensée du locuteur?
En ce moment j’aime beaucoup laisser les sous-titres français tout en écoutant une vidéo traduite en VF et je constate que les différences sont légion et cependant je trouve du plaisir à démultiplier ainsi la réception de la scène regardée qui n’est qu’un passe-temps. Parfois les nuances sont très éloignées dans le ton exprimé (de l’amour à l’humour, il y a très loin soudain!). Cet écart pourrait générer de gros problèmes dans une situation importante pour le locuteur.
Et la jubilation produite par l’accès à la version originale d’un film, que deviendra-t-elle? On perdra la véritable perception du travail de l’acteur avec la disparition de sa personnalité authentique perçue à travers le personnage !
Bref… Dans la gêne, il n’y a pas de plaisir… et par HeyGen qu’y aura-t-il ?

Pour en savoir plus sur le sujet, voici une vidéo éloquente de Baptiste Carpentier :


Langage de fleur : le géranium rouge

Mais quel est le savant infatué
A l’œil par l’ennui embué
Qui donna au géranium rouge
Sens de « bêtise »…quelle courge !

Car partout ailleurs on découvre
Tant de qualités, dès qu’on ouvre
La page du pélargonium…
Et décernées par symposium !

Quel rouge d’un ton si profond,
Quel velours vermeil tout au rond
Du pétale en courbe, girond !
Quel pistil frisé en plafond !

S’il était briseur de bonheur,
Il exprimerait l’idiotie
D’amours à passion infinie
Ou le mal de peine de cœur…!

Mais tout en lui crée délicat
Don d’amitié, or à plein carat.

(J’ai pensé à ces vers en lisant la page d’internet dans laquelle j’ai trouvé que le géranium rouge serait synonyme d’idiotie… En lisant mieux ces références multiples, on constate qu’il s’agit d’une seule interprétation de l’anecdote selon laquelle Mme de Staël se serait moquée d’un galant limité intellectuellement en lui parlant de l’odeur pour elle désagréable du géranium… D’autres en ont déduit que le langage du géranium rouge serait d’exprimer l’idiotie… Qu’il ait une odeur caractéristique n’enlève pourtant rien à sa beauté et en offrir n’est pas plus bête qu’offrir d’autres fleurs !

Selon moi, de la même façon que j’estime tous les chats beaux, je pense que toutes les fleurs sont belles ( même cette immense corolle noire de la fleur qui ne fleurit qu’une fois l’an pour attirer les mouches par son odeur putride! Son calice fatal a la forme évasée de coupe qu’ont de nombreuses fleurs)!

D’autres passages dans cette page indiquent d’autres sens pour le géranium rouge dont je trouve la couleur tellement touchante par son éclat vibrant.

Je me suis donc intéressée au langage des fleurs:

Bibliographie :

*L’origine du langage des fleurs : « On attribue à Lady Mary Wortley Montagu, aristocrate anglaise et épouse de l’ambassadeur anglais à Constantinople (Istanbul), la diffusion de cette pratique en Europe. Ayant vécu en Turquie entre 1716 et 1718, elle aurait découvert dans le harem du sultan un ingénieux mode d’expression « florale ». » sur
la page de Gerbeaud

Son importatrice en Europe : Mary Wortley Montagu 1689-1762 = Cette femme a eu une vie assez étonnante pour son époque, s’enfuyant pour se marier (au début du XVIIIème siècle ! ) fervente adepte de la vaccination contre la variole, épouse de diplomate, voyageuse, plusieurs fois en couple…

*Un Documentaire : «Percer l’origine et le langage des fleurs» sur France-Télévision

(Ce documentaire effectué à partir des travaux de François Parcy, passant ce 19 mai à 21 h sur France 5, est présenté par une vidéoconférence du savant sur cette page d’Internet que je vous recommande : elle explique l’apparition des fleurs sur Terre et les deux catégories de fleurs qui existent actuellement ainsi que ses travaux effectués en étudiant la fleur « ornithorynque » du désert de Namibie.)

*Langage du géranium ici : sur cette page-ci

Ou encore sur cette page-là.

*En général : Le langage des fleurs

Article « langage des fleurs » sur Wikipedia 

Et Page « symbolisme des plantes » sur Wikipedia 

Chez Interflora

Sur le site ChezVeronAlice (en tableau)

Sur le site Mon jardin idéal

Sur le site  A fleur de mots

Sur le site Ma petite jardinerie , la symbolique des fleurs (un lexique)

Sur le site Le fleuriste : quelques fleurs exploitées )


Flikkiverbiste➡️🔠☑️

 Ne cherchez pas… Ce mot n’existe pas. On appelle les amateurs de mots fléchés des cruciverbistes comme ceux qui font des mots croisés… Pourtant l’exercice est différent, plus tranquille, moins prise de tête. Ce néologisme ne serait pas correct puisqu’il commence par un élément, étymologique, certes, mais francique ou Germain associé a un morphème latin… Il faudrait peut-être proposer plutôt « saetiverbiste » pour rester en latin… Enfin bref, tout ceci pour dire que j’ai fini par m’y mettre, et sans fausse honte, avec ma « force 2 » ridicule en comparaison de la « puissance 4 » de papy H. qui pratique depuis un temps… immémorial pour moi. Je l’ai toujours vu, comme son père, des mots fléchés à la main… En outre, il est aussi amateur de sudoku et de cartes, enchaînant les défis sur son PC en fin stratège…

Bon, moi, je vais piano piano… Goûtant les bons jeux de mots ( comme « copie double » = « sosie » ou X « intime » pour désigner un prénom de personnage célèbre). Je trouve l’exercice reposant.

Très logiquement, je me suis transformée dernièrement en verbicruciste ( = qui compose des mots fléchés) pour préparer des grilles adaptées à Mininous, parce qu’elle va sur ses cinq ans. Je m’inspire des mots fléchés qu’elle a remplis dans ces derniers cahiers de vacances pour préparer Mat. Sup. ( Maternelle supérieure… Ah bon, on dit « grande section de maternelle »? Je dis comme je veux!) 

Bref… Ces nouvelles occupations me prennent un temps que je consacrais aux dramas… Jai vu tant de séries coréennes qu’il me devient difficile d’en trouver une  aussi plaisante que les trois dernières visionnées, dont je vais faire des articles ici ( ce blog est avant tout ma mémorithèque) … Ce ne sont pas des « fiches de lecture » que je rédige pour conserver le souvenir de mes séances télévisées mais le résultat des recherches effectuées au sujet de leurs thèmes principaux pour me cultiver…

En attendant de trouver la meilleure synthèse et le bon angle de présentation de mes compte-rendus,  j’aligne des lettres et, moi qui déteste être enfermée dans des cases par des jugements hâtifs, j’emprisonne des mots à leur place définie avec délectation !