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Aller au musée avec « Scribe accroupi »

Quand je souhaite me rendre au musée mais…
Sans quitter mon salon,
Je regarde une vidéo
du Scribe accroupi
qui m’offre une visite privée…
Les époques sont d’une grande diversité…
Comme les pays « visités ».
En voici deux exemples : 1) Le sceptre et la quenouille au musée des Beaux-Arts de Tours

2) À la cour du prince Genji, au musée Guimet

Avec Youtube, impossible de s’ennuyer!


Avers de l’Histoire

Les films que je préfère sont à sujet historique. Rien ne me plaît autant qu’un film en costumes. Certains assez récents ont renouvelé en mon esprit le portrait que je me faisais de certains personnages historiques, construit par l’élaboration de ma culture en la matière et me servant de repères du Passé… comme ces pièces de monnaie qui étaient frappées autrefois pour montrer la tête des personnages célèbres en effigie.
Les idées préconçues que mes études et mes lectures antérieures m’ont forgées ne se révèlent pas forcément fausses mais avoir vu ces films m’amène à m’interroger. Il me semble important de ne rien prendre pour définitivement acquis et de remettre en question mon savoir tout relatif, comme le ferait la lecture de magazines spécialisés en Histoire.
Il m’importe de me débarrasser de mes préjugés par des vérifications régulières.
🎥🎬Le film Le tigre et le Président. revient sur le duel entre Deschanel et Clémenceau pour la présidence de la République. Le portrait qui est fait de Clémenceau est celui d’un politicien obnubilé par sa gloire et qui s’obstine à tirer les ficelles dans l’ombre dans l’unique but de conserver son pouvoir, la main mise sur l’État.
Ce film est une comédie, et souvent même une farce, mais il s’attache à démontrer que Deschanel avait des idées tellement avant-gardistes que certaines ( comme le revenu universel) ne sont même pas encore en application ( si elles le sont jamais). Le pauvre Président Deschanel, tombé du train en pyjama, finit complètement fou. Il est vraiment ridicule par ce fait mais le voilà pourtant réhabilité, ( il a annoncé la seconde G.M. comme conséquence du traité de Versailles que le vindicte dicte à Clémenceau… « le tigre » en devient trop cruel et, face au président innovateur, il finit par être assez odieux aux yeux des spectateurs. Même si le film n’aborde pas l’époque où Clémenceau s’est si mal conduit avec son épouse américaine et si cette dernière est moquée, puisqu’elle interprète mal le comportement de son époux l’écartant de plus en plus.

🎥🎬Le second film , Clémenceau la force d’aimer, est situé dans les dernières années de la vie du politicien devenu écrivain. Lorsqu’il tombe amoureux d’une éditrice mariée et mère de famille, sa dernière séduction sentimentale. Dans ce film-là on fait exprimer au personnage, dans un accès de colère, ce caractère odieux du sort qu’il a réservé à la mère de ses enfants, trompée à plusieurs reprises et qu’il a punie pour avoir, à son tour été infidèle…
Conclusion : Je croyais que cet homme politique que je percevais comme très positif, Clémenceau, avait été un militaire et j’apprends qu’il était médecin. Je pensais qu’il avait eu une vie austère et digne d’admiration, puis, en complétant ces biopics par des lectures biographiques, je découvre un bon nombre de défauts qui le font tomber de son piédestal dans mon esprit… Devenu plus commun et plus humain, le voici moins historique … « La petite histoire » a toujours un fond de vérité et rend au portrait démesuré sa banalité, ses dimensions humaines.

🎥🎬Le troisième film qui m’a permis de faire évoluer mes connaissances, en me posant des questions nouvelles, est Jeanne Du Barry de Maïwenn. Louis XVI était dans mon esprit un « gros » bonhomme que sa mollesse m’avait fait croire petit… Or le film me le montre grand et maigre comme un échalas.
Recherches faites, j’apprends qu’il mesurait au moins 1,90 m ! Rien à voir avec la caricature que j’avais retiré de mon savoir sur cette époque.
Que Johnny Depp soit le roi Louis XV ne m’a pas gênée du tout mais j’avais quelque mépris au sujet de « la Du Barry« , en la qualifiant de l’épithète réductrice de « favorite » or ce film me propose une femme, qui a certes fait commerce de ses charmes pour se sortir de la pauvreté et elle s’est finalement complu dans l’extrême richesse, mais surtout une femme qui aurait réellement été éprise du Roi Louis XV, ce qui la rend romanesque et touchante… lui donne de la chair. Encore un portrait à revoir… Ou pas ( car elle a encore vécu 15 ans avec de nouvelles amours après la disparition du Roi) … En tout cas, une belle histoire contée.

En revanche, dans ce film, la Marie-Antoinette proposée correspond tout à fait à ce que j’en savais. Une jeunette de quinze ans élevée dans le luxe de la noblesse d’alors pour être une fashion victime… Et devenue une victime tout court ! ( Le jeu de mots est un raccourci, forcément !

🎥🎬 Enfin j’ai vu Les trois mousquetaires, d’Artagnan avec François Civil, Vincent Cassel, Pio Marmaï, Romain Duris, Eva Green. Le roi Louis XIII, joué par Louis Garrel m’a bien plu parce qu’encore une fois ce n’est pas la personnalité fantoche par rapport au Cardinal que j’avais retirée de mes leçons d’Histoire ! Et finalement je pense que cette interprétation doit être plus proche de la vérité historique de l’époque… comme le vêtement des mousquetaires proposé dans cette oeuvre l’est très certainement aussi.

J’ai failli ne pas voir ce film parce que j’avais l’impression qu’on avait tout dit sur l’oeuvre de Dumas… Eh bien j’ai été agréablement surprise et suis contente d’avoir retrouvé mes classiques héros de roman dans un contexte plus réaliste et sous une apparence renouvelée !


THE HU

Groupe de rock métal mongol ( de Mongolie) ces musiciens viennent de sortir une vidéo qui me plaît trop… bien que je ne dispose pas des paroles en français…
THE HU… C’est… « bô »… Même dans les autres morceaux de musique. Allez sur leur chaîne et… Vibrez!

( Je ne reprends pas le rythme d’écriture d’avant… j’ai juste eu un coup de coeur. J’espère évidemment qu’aucune addiction illicite ne corresponde à ce public de rockeurs qui tressautent comme Zébulon parce que cet aspect-là me rebute totalement. Je veux croire qu’il s’agit juste de revendiquer une tradition ancestrale, celle que j’ai vue dans certains de mes dramas préférés parlant de la société mongole d’autrefois et bien que cette société ait correspondu à une période médiévale pas toujours honorable du fait des guerres de clans et de la barbarie d’antan.)


Hurray! Au Joseon anglais !

Mieux qu’un drama coréen ! Le 6 mai anglais m’a passionnée!
Une série de petites scènes médiévales, comme autant d’épisodes d’une série historique plus vraisemblable que « The Crown » m’ont fait m’exclamer souvent :
C’est vraiment beau!

Pour planter le décor, les toilettes des invités entrant à l’abbaye de Westminster ont ravi mon goût pour les fanfreluches. Néanmoins, je me suis bien énervée contre les commentateurs bavards qui nous empêchèrent d’apprécier la cantatrice, une jolie rose jaune à la voix d’or! Pas de bonne série sans bande sonore et nous fûmes gâtés en voix angéliques, choeurs divins et basses profondes… Quand les présentateurs voulaient bien se taire !

Vers 11h50, se passa un coup de théâtre car j’ai réellement cru entendre Charles III, qui montrait sa tête colérique parce qu’il était arrivé trop tôt devant l’abbaye, crier « Qu’on leur coupe la tête ! Je me suis hâté d’arriver à Westminster et maintenant, on me fait attendre! Qu’est-ce que c’est que cette organisation ! » Il avait vraiment l’air en pétard... Et j’avoue que nous espérions revoir une telle scène, après sa colère de la dernière fois pour le stylo qui fuyait! Un bon acteur ne déçoit pas son public et notre roi a fait du théâtre dans sa jeunesse. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas!

Ensuite on a bien cru qu’il allait vaciller sous le poids de sa couronne numéro 1, la plus chère qu’on a vite remise au musée ensuite… Mais il a tenu le coup, concentré comme pour un exploit sportif… Nous qui sommes déjà âgés, nous avons eu mal aux cervicales pour lui et ressenti une grand fatigue sur notre canapé car il a changé de vêtements trois fois!
Puis ce fut une étape sentimentale: un regard d’affection paternelle pure pour remercier William qui venait de lui prêter allégeance juste après l’archevêque de Canterbury. C’était bel et bon mais je n’ai pas eu le réflexe de capturer l’instant ! C’est dommage car le roi m’a touchée, là.

Mais quand le roi couronné a retraversé l’abbaye pour s’en aller, je crois bien l’avoir vu en train de vérifier si Harry chantait le « God save the King » comme tout le monde… Comme son fils baissait la tête, on ne sait pas ce qu’il en fut exactement. L’expatrié toléré en ce jour était même caché derrière le plumet rouge du bicorne de sa tante Anne… qui lui faisait comme un nez de clown. Le pauvret, il lui en a fallu du courage pour venir se montrer après ses écrits radicaux dont il regrettait peut-être les excès, en cet instant. Mais je ne pense pas qu’il devait paraître au balcon.

Un peu plus loin dans la sortie de Charles III drapé de sa fierté royale définitivement acquise, j’ai trouvé le cortège… Impérial! Le roi suivi de sa traîne de 6mètres50, de Georges, l’aîné de ses petits-fils, de sa Camilla couronnée qu’il a toujours aimée, de William le bien-aimé et sa famille… Le camp du King, précédé de cette dame hiératique, Penny, qui maintenait le fil d’une épée sans danger en la portant comme un cierge, vêtue d’une tenue ornée de palmes… Je me serais bien agenouillée, moi!

Le salut aux représentants de tous les cultes invités m’a convaincue du mysticisme royal.
Dans les beaux carrosses, les manteaux d’hermine réputée synthétique m’ont semblé une suite ininterrompue de symboles comme les magnifiques coiffes de Kate et Charlotte ( aussi belles qu’un diadème) et les tenues assorties des princesses les plus proches du pouvoir royal et les kilts …etc

Les couleurs de peau de la plus grande diversité dans le bataillon du Commonwealth comme dans les rues et les tenues les plus farfelues qui soient m’ont infiniment plu ainsi que les « Hurray » de son « personnel » au palais, une petite armée…

Comme cette foule de spectateurs remplissant le Mall d’une mouvance joyeuse, sous la pluie, fut respectueuse et bon enfant!!! Je voudrais être Anglaise de temps en temps, moi!

En France ces mouvements de foule auraient été salis, détournés par des malhonnêtes prétextant de nobles motifs pour casser et voler à nous faire honte d’être Français.


Sacre pluvieux… Sacre heureux! Sacrément réussi!
Ainsi l’apparition sur le balcon m’a prouvé que ce fut bien, ce 6 mai 2023, le couronnement de l’amour pour un couple qui a vaincu : une reine pétrie de conformisme dépassé, deux mariages à solder par le divorce et 70 années du règne précédent !
En conséquence « Vive Charles III » car je voudrais bien revoir une aussi jolie cérémonie, c’est pourquoi il faut que du temps passe entre deux couronnements. On finit donc sur sa tête fatiguée mais heureuse, le jour des quatre ans d’Archie ! Mieux qu’un drama, je vous dis ! 👑💖👑 !


L’héros au féminin n’est pas zéro

Bien sûr on ne dit pas « l’héros » mais « le héros » avec h aspiré… Mais écrire « la héroïne » ( attention, on dit bien « l’héroïne ») aurait attiré les drogués et le thème du suicide ne m’intéresse pas du tout ni celui du monde interlope dont j’ai pu, par chance et volonté, me tenir éloignée tout au long de ma vie.
Donc cet article commence par un rappel linguistique : les deux genres du nom commun héros/héroïne n’ont pas la même prononciation et donc pas les mêmes déterminants. On pourrait croire, bêtement emportés par le « mouvement Metoo », que le genre masculin a bénéficié d’une aspiration honorable tandis que le féminin se signalait par un h muet le rendant commun, dévalorisé mais le mot a été introduit dans la langue française en 1372-74 puis dans son sens d’homme « de grande valeur, digne d’estime » au XVIème siècle (1555)… il fallait donc éviter la liaison ridicule du masculin pluriel « les Zéros » (cf la définition de HEROS dans le CNRTL) qui n’existait pas de fait au pluriel féminin: les héroïnes. Il ne s’agit donc pas d’une distinction « étymologique » mais logique, d’après le sens.

Parlons ensuite de ce livre :
Depuis que je l’avais vu au CDI de mon établissement et que j’en avais entendu dire du bien, je me promettais le plaisir de le lire :

PRODIGIEUSES, histoires de filles pas comme les autres (ISBN : 9 782749 948539)

J’ai donc eu envie d’en orner ma bibliothèque personnelle… malgré le « virus orphelin inédit » qui m’a ôté le désir de lire des bouquins et donc d’en acheter…
Si bien que, dans mon hypermarché habituel, lorsque j’ai pris en main l’ouvrage, réveillant des gestes inscrits dans mon passé, j’ai ouvert le groupe de 190 pages… et découvert

Britney Spears! C’est donc un éclat de rire qui m’a poussé à acheter ce livre car j’ai lu la fiche de cette star et je suis tombée d’accord sur sa place dans cette anthologie. Elle a bien réussi un exploit : se libérer de l’exploitation que son père lui imposait.

Il s’agit d’une collection de « portraits de jeunes filles hors du commun qui ont réalisé des choses remarquables avant leurs 18 ans », explique la 4eme de couverture. Chaque fiche contient donc un texte qui évoque son action « hors du commun », son portrait dessiné par Diglee (Maureen Wingrave) et sa biographie.

Par la formule « choses remarquables » les auteures, une écrivaine et une illustratrice, entendent divers comportements qui ont contribué à faire évoluer la condition féminine et de ce fait certains textes sont destinés, à mon avis, à des jeunes femmes majeures car ils sont assez licencieux, d’un point de vue moral. A mon humble avis, se pose là la question de la maturité sexuelle et la fiche concernant Natalie Clifford Barney me paraît « orientée » par une volonté de répandre une pensée libertaire excessive que certains parents pourraient réprouver. Il y a quelques semaines maintenant, le suicide d’un jeune collégien harcelé (pour son orientation sexuelle affirmée) a posé la question de cette maturité sexuelle et je n’ai pas du tout envie de me positionner dans ce débat, mon blog ayant un objectif assumé de mémothèque de bons moments.

Ces pages de revendication « à la Colette, Dietrich ou autres amatrices de Lesbos » ainsi que tous les passages évoquant les rapports physiques ne sont pas du tout ce que je préfère dans ce livre et bien la raison pour laquelle j’hésite à le recommander. Trop, c’est trop.

Néanmoins la collection complète de ces portraits a un réel intérêt puisque les auteures, qui ont forcé le trait féministe assez loin ( par exemple l’illustratrice a changé la coiffure du portrait de Natalie Clifford Barney en l’assortissant de cheveux lâchés et bouclés alors que la photographie correspondante qu’on voit dans wikipédia se limite à un chignon mais le dessin est ainsi devenu plus jeune et moderne… Une image « inspirée de » comme le sont les textes trop souvent rédigés en langage très familier pour suggérer la jeunesse des personnages.) , nous proposent aussi des personnages dont je n’avais pas toujours réalisé l’intérêt pour la cause de la femme dont l’évolution fut nécessaire à notre civilisation occidentale.

Et j’ai donc rencontré là des personnalités de tous ordres dont j’ignorais l’existence. Il est toujours intéressant et indispensable de compléter ses connaissances.

Le livre présente Charlotte Gainsbourg comme « hors du commun » maintenant que nous lisons enfin des critiques exprimées sur le comportement incestueux de son père, ( j’évoque là le texte et le succès de la chanson correspondante ainsi que les images dans les vidéos qui allaient avec car j’ignore ce qu’il en fut exactement et ne veux pas le savoir) . Cet homme a eu une production en grande partie géniale mais il n’est pas un génie absolu. Personne n’est irréprochable et il faut que les mises au point soient faites.

J’ai beaucoup apprécié de retrouver, telles que je les avais perçues, cette pauvre Marie-Antoinette, fashion victim avant l’heure au destin tragique, enfant de sa condition et de son époque obligée, par les moeurs de son temps et la nécessité politique en l’absence de test de paternité possible, à être déflorée en public… et sa grand amie Elisabeth Vigée Le Brun qui put échapper à la Révolution française et mourut à 86 ans. J’en avais fait un cours d’Histoire de l’Art que j’avais bien travaillé en classe de troisième. (Bon, le texte proposé pour illustrer le voyeurisme violent des témoins du mariage de Louis XVI est un peu long, un peu excessif… Sans doute parce que certains lecteurs ont besoin de beaucoup d’explications et manquent d’imagination!)

Conclusion : Certains personnages choisis, certaines phrases, certains postulats sont forcément contestables puisque nous avons tous tant à dire sur la question… mais j’estime finalement que ce livre a permis à ses auteures de réaliser une « chose remarquable »: contribuer à faire évoluer les mentalités si promptes à se scléroser dans la coutume et le conformisme.