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One the woman-Military Prosecutor Doberman : le genre… judiciaire !

Comment appelle-t-on un roman ou un film qui présente une enquête (menée par un inspecteur de police comme Colombo ou un commissaire comme Maigret ou un détective comme Hercule Poirot) ? Un policier! Eh bien non seulement aux infos télévisées de mon pays mais surtout dans les dramas coréens que j’affectionne, ce sont désormais des procureurs qui effectuent les enquêtes, avec l’aide de la police, et emmènent les malfaiteurs jusqu’au Tribunal où ils deviennent la Partie Civile accusatrice parvenant à faire condamner les truands, particulièrement ceux en cols blancs! Il me semble donc que nous devrions qualifier ces fictions de genre judiciaire ! ( Je compte sur les plus savants en matière juridique que moi, qui n’y connais pas grand-chose, pour vérifier mes assertions, je le jure, Votre Honneur!)

🎥1 – La série coréenne « One the woman » est clairement consacrée à la gloire de l’actrice Lee Hanee, qui a participé au concours de Miss Univers en 2007 et, même si elle ne fut que troisième dauphine de la Japonaise gagnante, on peut vraiment affirmer qu’elle est une des femmes les plus belles sur Terre, quoique quadragénaire ! En tant qu’actrice, je l’ai trouvée fort expressive… C’est une réincarnation de Louis de Funès dans un corps exceptionnel, tant elle fait de mimiques et prend des accents même perceptibles pour une oreille européenne ! 😀 En plus elle est aussi dans cette série une Bruce Lee féminine qui peut mettre au tapis une dizaine d’agresseurs 🤣.
Car elle joue le rôle d’une procureure dont le père était un délinquant payé pour aller en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. L’héroïne est devenue juriste pour enquêter sur la mort de sa grand-mère, tuée par un chauffard non identifié. Elle est victime d’une tentative d’assassinat, se retrouve dans le coma et est alors confondue avec une femme riche dont elle est le parfait sosie. A son réveil, comme elle a perdu la mémoire, elle endosse cette identité. S’en suivent des quiproquos nombreux car elle est doublement menacée : par ceux qui la reconnaissent et veulent se venger de la procureure et par les hommes de main de la famille dans laquelle elle se trouve intégrée, qui souhaite lui voler son héritage, cette société qu’elle est censée diriger avec l’aide d’un actionnaire majoritaire séduisant ( Lee SangYoon) .


Les personnages les plus intéressants de cette histoire sont… les méchants : la belle-mère et ses tenues de haute couture ( Na YoungHee), le mari de la riche héritière et sa maîtresse, la « majordome » mystérieusement proche du maître de maison et la belle-soeur qui se révèle assoiffée de pouvoir, prête à tout, même au meurtre. Ajoutons l’avocat du service juridique de cette firme (Kim ChangWan) qui joue les agents doubles et fait des commentaires pince-sans-rire impayables. Les seconds rôles attirent plus l’intérêt que les trois héros ( j’ai omis de signaler le collègue procureur amoureux malheureux de l’héroïne, YoungHoon) ). C’est donc une enquête qui m’a offert quelques scènes très agréables dans tout cet ensemble farfelu… L’oeuvre veut dénoncer les luttes de pouvoir au sein des familles Chaebol tandis que les mafieux sont grandguignolesques. L’actrice principale a dû en avoir assez de jouer les sosies ( pourtant son jeu était très crédible) alors la situation a été résolue par une opération de chirurgie esthétique que je souhaite à toutes les femmes désireuses de changer d’apparence… Tant l’autre actrice n’a aucune ressemblance avec Lee Hanee !

🎥2 – La série « Military Prosecutor Doberman« , au contraire, vaut vraiment la peine de la regarder ! Nous entrons là à l’armée pour y traquer les gradés malhonnêtes, défendre les soldats maltraités et dénoncer les commandants et généraux pourris par leurs liens avec les firmes et les ministres, pour s’enrichir.
Le héros porte un nom homonyme de la race de chien Doh BeeMan ( un excellent Ahn Bo-Hyun). Il voulait être avocat mais faute de trouver un emploi dans le civil, il devient procureur militaire… de mèche avec un riche avocat civil, Yon MoonGoo, qui paye ses services pour truquer les enquêtes. La combine commençait à l’enrichir quand survient la procureure Cha WooYin ( Jo Bo-Ah ) dont le sens aigu de la justice la pousse à punir, elle-même, la nuit, les coupables épargnés par les procès truqués! En fait tous deux ont beaucoup de points communs : ils sont devenus orphelins dans leur enfance à cause de la nouvelle chef de corps Noh HwaYoung ( Oh YeonSoo) qui tua ou fit exécuter leurs parents pour les voler ou les faire taire dans leur tentative de dénonciation de la société secrète à laquelle elle appartient.
Comme souvent, il faut regarder au moins deux épisodes avant de trouver les deux héros plus intéressants que dans la démonstration de leurs dons de combattants ( le fait que Jo Bo-Ah soit capable de mater une dizaine de méchants mafieux avec ses poings et un essuie-glace est aussi difficile à digérer que dans l’autre série !). Le véritable intérêt de la série se situe dans la transformation du caractère de Doh BaeMan qui non seulement change de camp mais se rachète des mauvaises actions commises au début de l’histoire ( et sa collègue aussi) car les scénaristes ont tenu à punir les mauvaises actions ( il y a deux condamnations à mort, tout de même ! et zéro baiser avec un militaire en tenue). C’est donc une réalisation moralisatrice et à la toute fin, la production remercie même l’armée coréenne.
Comme toujours les seconds rôles sont indispensables pour soutenir notre plaisir de spectateur : la tante du héros ( Kang MalGeum), qui est inspectrice de police très rigoureuse, a une personnalité savoureuse, comme les deux collaborateurs des procureurs en un couple amical burlesque… et tout particulièrement l’avocat Yon MoonGoo joué par Kim YongMin, ici hypocrite à souhait, arriviste et manipulateur, lui qui compose dans ce feuilleton un méchant totalement à l’opposé de l’imbécile heureux joué dans « La reine des larmes » ! Du grand art puisque son jeu est souvent réaliste, très crédible. Les plus pénibles sont les mafieux mais il semble que tout drama doive avoir ces types farcesque ridicules assurant une part de rire gras et bête.

La palme du jeu d’acteur revient, selon moi, à Kim WooSeok, l’interprète du fils de la commandante Noh HwaYoung. Il campe un Noh Tae-Man d’abord puant, en fils à maman capricieux puis plein de duplicité, ensuite un type traumatisé par sa mère, froide et monstrueuse… ensuite c’est un malade atteint par le stress post-traumatique… Et il finit par gagner le droit à la rédemption et à l’apaisement ! Kim WooSeok m’a fait passer par toute une série de sentiments car il fait vraiment peur en jouant un individu caractériel et pourtant devient très touchant dans sa démarche vers la justice. Quel don il a!

Enfin j’accorde une mention spéciale à la musique du générique qui revient régulièrement pour signaler tous les passages exaltants, quand les héros sont en marche vers le bien. Grâce à ses basses et son rythme militaire vif, on y va avec eux !

Avec les procureurs non seulement on mène l’enquête mais on va jusqu’au procès pour vaincre le mal et assainir la société.


Hyena : couple d’avocats

Pour recueillir des informations dans le procès pour divorce dans lequel elle défend l’épouse, Jeong GeumJa n’hésite pas à se composer une personnalité très éloignée de la sienne ( avec perruque, retenue, lectures d’intellectuelle et caractère raffiné) afin de séduire Yun HeeJae, qui appartient au prestigieux cabinet que dirige Song PilYung et dont les clients figurent parmi les dirigeants de conglomérats les plus influants politiquement.
Quand HeeJae apprend, seulement le jour du procès, qu’il a été manipulé et après sa défaite il hait vraiment cette avocate venue de la base pour qui la fin justifie les moyens…
Mais la voici recrutée par Song PilYung, qui a besoin d’une sous-fifre manipulable et facile à rejeter après emploi.
Sauf que GeumJa ne se laisse pas faire facilement… Et que HeeJae, l’élégant fils de bonne famille, bien que rempli de dépit et sans vouloir le reconnaître au début où il est mis en compétition avec elle et croit ne plus vouloir que lui damer le pion… retombe sous le charme de cette avocate si douée, et pas seulement douée en coups bas mais, aussi et surtout, au tribunal, elle qui s’est extraite de la pauvreté pour fuir une histoire familiale sordide ( son beau-père battait sa femme et sa belle-fille et tua la mère).
La série dénonce encore une fois les élites sociales corrompues par le pouvoir ou la drogue et les jalousies familiales dans des fratries de familles recomposées.
Les personnages secondaires sont attachants, comme d’habitude : la secrétaire dévouée de GeumJa, une orpheline qu’elle a sauvée de la rue, l’ami avocat de HeeJae qui le jalouse assez, l’ami d’enfance de GeumJa qui fut policier et l’aide par ses enquêtes parallèles et surtout le diabolique Song PilJung d’abord très sympathique, en mentor du héros, puis qui dévoile peu à peu l’étendue de sa malfaisance.
Le couple principal est l’alliance de deux caractères opposés, de l’extravagante et volcanique GeumJa, très gouailleuse, prolétaire à souhait, jusqu’à la distinction offusquée, la séduction racée et la culture exquise de HeeJae… Au fur et à mesure leurs différences sont gommées pour que la romance larvée puisse grandir et se concrétiser… progressivement puisque l’enfance de GeumJa comme son métier l’ont rendue méfiante à l’égard des hommes.
C’est Kim HyeSu qui m’a encore une fois captivée par son art, cette immense actrice que j’ai tellement appréciée dans « Sous le parapluie de la reine » / « Under the Queen’s umbrella »ou « Juvenile Justice »…etc.
Quant à Ju JiHoon, dans « Along with the gods… » Ou « Kingdom », sa prestance et son interprétation nuancée m’avaient déjà retenue.
Ce sont seize épisodes assez captivants souvent fort drôles qui valent le temps qu’on passe à les regarder.


SKY Castle : l’esprit de pyramide

« Les enfants doivent travailler à l’école  » martèle le père avocat et enseignant à ses jumeaux lycéens qu’il ambitionne de voir devenir médecins pour compenser son échec personnel… Et ses méthodes sont si sévères que son épouse et ses enfants souffrent de cette obsession et feront sécession, le temps qu’il retrouve en lui sa véritable affection paternelle. L’illustration sonore qui accompagne ses interventions souligne cette ritournelle parentale; c’est le Boléro de Ravel qui revient, plus ou moins pianissimo, pour indiquer l’obsession d’un père qui veut voir réussir ses enfants et clame ses bonnes intentions.
La pyramide est le symbole de la réussite, l’objectif de s’élever au-dessus des autres, qu’il leur impose et que ses enfants en viennent à détester puisqu’il faut tant souffrir pour arriver au sommet car dans les pays asiatiques on va loin pour participer à la compétition sans pitié qu’est le monde de l’Éducation. Il faut à tout prix être les premiers, les plus forts, les sélectionnés et y sacrifier la jeunesse en doublant le système scolaire commun d’un second parcours parallèle en engageant des professeurs particuliers, très coûteux en argent comme en temps. On entend, dans un épisode de la série, que les lycéens ne dormiraient que quatre heures par nuit et sans que leur portable en soit la cause !
Cette série en 16 épisodes ( format habituel) se passe dans une résidence de luxe (Sky Castle) chez plusieurs couples de médecins qui rivalisent et nous montrent des conceptions différentes de l’éducation de leurs enfants collégiens ou lycéens.
L’apparente félicité de la situation initiale est très vite rompue lorsqu’une mère se suicide alors que son fils unique venait de conclure brillamment ses études par la réussite à l’examen d’entrée en médecine ( et on ne parle même pas des études qui vont s’ensuivre !).

En fait la série pourrait aussi bien concerner un tout autre corps de métier synonyme de : travail acharné pour la réussite scolaire et sociale, dans une famille de musiciens concertistes par exemple. Le thème principal est cette course à l’excellence, la compétition dans laquelle les parents ont engagé les enfants pour obéir à leur ambition personnelle car ils se servent de la réussite de leurs gosses pour obtenir eux-mêmes considération et passe-droits dans leur groupe social comme pour l’obtention d’un poste convoité.
Le grain de sable qui fait s’enrayer cette machine est représenté par la coordinatrice des cours particuliers, engagée sur sa réputation et à prix d’or, afin que les enfants obtiennent les meilleurs cours particuliers.
Le rôle de cette Directrice des études est tenu par Kim Seo-Hyung qui compose un personnage terrifiant, tant elle est belle et vindicative jusqu’au meurtre, à la fois. Son élégance stylisée nous fait adorer la voir ponctuellement avec son carré de cheveux libérés… Comme si on entrait vraiment chez elle mais le personnage est longtemps insaisissable… Une réussite !
L’héroïne principale, interprétée par Yum Jung-Ah, est une mère aimante dont les filles ont des caractères opposés : l’aînée, lycéenne, étudie tant qu’elle peut tandis que la cadette, collégienne, moins douée pour les études, ne réussit guère et souffre de se sentir dévalorisée et donc pas assez aimée. Cette maman-là doit mentir sur sa jeunesse et sa famille, sous la houlette de sa belle-mère, pour faire bonne figure dans la société huppée où elle est entrée par son mariage. Et au début, elle assure vraiment, menant sa vie de main de maîtresse femme, face à un époux devenu méprisant par ambition, lui qui fut un vrai champion des études, un winner… Or… Le fruit d’un amour de jeunesse de monsieur va achever de tout bouleverser.
Point de romance donc dans cette série captivante mais une enquête sous-jacente pour découvrir peu à peu les motifs de la vengeance accomplie par la directrice des études privées.
C’est l’arrivée à Sky Castle d’une mère d’autant plus parfaite qu’elle est une belle-mère et donc une mère par choix qui lance la révélation progressive des dessous de cette micro-société. Elle n’a pas enfanté mais elle aime le fils de son mari comme le sien et son époux est le meilleur homme du monde : il a réussi ses études dans une fac non réputée et il n’a que l’ambition de bien exercer son métier sans chercher à se réaliser à travers son enfant. Ce couple est donc le contre-exemple des trois autres, celui qui ramènera, au prix de nombreuses péripéties tragiques, les trois couples, plus ou moins amis car plus ou moins jaloux les uns des autres, dans le droit chemin.
Bien sûr, la fin est la moins négative possible dans les cas de figures énoncés… On peut contester cet apparent bonheur retrouvé du fait que la petite communauté doit se remettre des comportements meurtriers de la Directrice et des extrémités auxquelles en étaient arrivés les ambitieux parents, les « avides de réussite, de gloire et de pouvoir » au détriment de leur famille.
Le feuilleton nous pousse à nous demander comment nous avons nous-mêmes éduqué nos enfants. Leur avons-nous donné le goût du travail bien fait et le sens du devoir sans leur imposer les travers de l’esprit de compétition ? Les avons-nous laissés vivre leur destinée sans leur imposer les conséquences de la nôtre ? Non… Je ne suis pas certaine d’y être parvenue alors même que je « faisais mon possible » pour leur proposer de bons préceptes.
Heureusement, je suis certaine moi-même d’avoir très tôt compris que, pour des raisons aussi diverses que la place modeste de mes parents, plutôt pauvres, dans la société ou mes capacités intellectuelles très mesurées, il y aurait toujours de meilleurs élèves que moi dans ma classe ou ma tranche d’âge. De ce fait je n’ai jamais brigué « la première place à tout prix » mais j’ai travaillé pour être « dans le premier tiers » et c’est ce que nous avons exigé de nos enfants. Nous n’avons donc jamais eu à tricher ni mentir pour nous placer dans ce tiers-là, étant d’une bonne moyenne en de nombreuses disciplines et d’un intellect banal sans dysfonctionnement particulier… Ni don particulier non plus! Comme je n’ai jamais eu de relations sociales à faire valoir ni à compter de quelque façon que ce soit dans les localités où j’ai vécu, j’ai toujours considéré qu’un « bon élève » est celui ou celle qui fait ses devoirs, un point c’est tout. Je ne me souviens même pas d’avoir été moi-même « chef de classe » et encore moins déléguée des parents. Nous avons délégué l’enseignement de toutes les matières à leurs professeurs ( n’en rencontrant que 2% de farfelus) tout en suivant quotidiennement les apprentissages de nos enfants par les notes et devoirs et dans les récits de leurs journées.


La série parle de réussite sociale, de course aux honneurs, de « gratin / de haute société »… A un moment donné, les lycéens font « sécher les cours »… Mais ils ajoutent « pour aujourd’hui. Demain on reviendra »… Il est nécessaire de travailler beaucoup pour réussir. Tout le monde ne peut pas gagner au loto… Surtout si on n’y joue pas 😄 ! Il reste l’oncle d’Amérique, le riche parent sans enfant qui ferait de vous son héritier… Mais l’État volerait forcément la majeure partie de la fortune… Et puis personne dans ma famille éloignée n’a émigré ni fait fortune aux USA… Rien à attendre de ce côté-là. Et les dramas m’ont démontré que la vie des ultra-riches n’est pas plus heureuse que la mienne. C’est bien utile de regarder la télé, parfois : ça aide à se satisfaire de ce qu’on est !


Queen of tears… Regards profonds

Un couple, Hong Hae-In et Baek Hyun-Woo, est en crise car leur mode de vie est imposé, compliqué, par la firme Queens, à laquelle ils appartiennent, et qui les a éloignés l’un de l’autre… Mais au moment où le mari, Hyun-Woo veut divorcer parce qu’il est malheureux à en pleurer, il est touché par une annonce qui l’oblige moralement à rester car elle n’a plus que trois mois à vivre. Il passe de la réaction bassement intéressée à la renaissance de son amour pour elle et ils se REséduisent… alors qu’un rival diabolique s’invite dans leur quotidien.

« Fallin' » OST de la série: le cadenas symbolique

Les étapes de leur vie commune de trois ans avaient été chaotiques d’abord du fait de leur différence de statut social : elle « est une reine », fille de chaebol, détentrice et garante de richesse et citadine de Séoul, alors qu’il n’est qu’avocat, issu d’une famille de paysans-commerçants de la campagne. Lui a réalisé un mariage digne de Cendrillon et seules ses compétences de juriste exceptionnel lui permettent de ne pas démériter. Les voilà en butte non seulement aux décisions de la famille riche ( le grand-père à qui appartient l’empire financier mais aussi les parents ou le frère de l’héroïne imposent leur ingérence dans leur couple au nom du profit financier) mais aussi aux manoeuvres d’une clique de voleurs qui se sont immiscés dans la firme pour s’approprier richesse et pouvoir et en exproprier la famille Queens.


Ce drama me charme pour les échanges de regards d’une infinie variété entre les deux héros. Point n’est besoin de mots pour sentir que l’amour s’est mué en froideur glaciale de sa part à elle, en souffrance et crainte chez lui puis en intérêt réactivé chez elle et en regain d’affection chez lui mais ils ont perdu le chemin de l’intimité quotidienne à la suite d’un événement stressant et doivent reconstruire leur couple. Elle a besoin de reprendre confiance en lui au moment où celui-ci, conseillé par son meilleur ami l’avocat spécialisé en divorce, pense devoir feindre d’abord, par intérêt, des sentiments d’amour qu’il ressent effectivement de nouveau…
Inutile d’ajouter que les personnages sont très séduisants, élégamment vêtus, d’une politesse significative et évoluant dans les hautes sphères de la société avec tous leurs défauts (encore une atmosphère à la Dallas pour montrer les malheurs des ultra-riches… mais nous oublions totalement cet aspect social comme si nous avions toujours vécu selon ce mode de vie démesuré, servis, flattés et détestés mais enviés !)
Bien évidemment la famille la plus pauvre va enseigner à la riche la véritable affection, le « lâcher prise » ( sous sa forme la plus extrême !) et remettre le couple dans une voie garante d’authenticité… à défaut de bonheur… Car l’héroïne n’a que trois mois à vivre.
L’évolution de leur relation ( de la passion à l’indifférence puis inversement) est le principal thème mais il ne s’agit pas d’une romance dégoulinante de romantisme… Bien au contraire car Hae-In a un caractère fait de piquants et Hyung-woo est tenace sous sa retenue qui le fait passer pour un timide alors qu’elle est l’amour fidèle.
La série est dans son dernier tiers, actuellement. Je ne peux pas encore être certaine de la fin, qui se dessine tragique.
Le personnage masculin est le plus fouillé, celui qui mène l’intrigue, passant par des étapes successives : d’abord dramatique puis farcesque puis atteignant le tragique dans son écart entre les aspirations profondes et la réalité pleine d’adversité… Car il lui faut combattre le prétendant-usurpateur et la maladie de son épouse.
Mais la femme ne fait pas pâle figure, face à lui. Et comme l’actrice est vraiment douée pour faire percevoir la moindre nuance de sentiment sur son magnifique visage sans défaut, nous disposons d’un double duo ( d’acteurs et de personnages ) qui m’intrigue, me retient et me séduit.
Les autres personnages vont du genre caricatural, loufoque et ridicule ( comme les frères parfois fatigants), au genre le plus sérieux avec « l’usurpateur diabolique » ( Park SungHoon en fait un individu glaçant de folie sous-jacente). Tout cet éventail de personnalités permet de traiter des thèmes très divers : la parentalité ( avec l’opposition entre les mauvais parents semant la zizanie parmi leurs enfants et les parents normaux, plus ou moins attentionnés mais toujours aimants), les manoeuvres pour hériter ou se partager le pouvoir de direction d’une firme, les rapports de force dans un couple, les voleurs aux manœuvres hypocrites, la belle-mère qui évince ses beaux-enfants dans sa quête de profit, la politique au niveau municipal, l’ami attachant mais un peu lourd…etc.
Un bien meilleur drama que Doctor Slump dont les personnages m’ont fatiguée et dans lequel je n’ai pas adhéré au couple formé par les deux très grands acteurs ( Park Huyng-Sik et Park Shin-Hye y sont sans peps ni passion alors qu’ils m’ont souvent délectée dans les autres séries), j’ai cessé de regarder la série en plein milieu.


Love (ft Marriage & Divorce)

Ce Kdrama (cf la définition de ce genre dans la page dédiée du menu) concerne la vie de couple à travers les péripéties vécues par trois femmes qui travaillent sur la même émission de radio : a) l’animatrice de 30 ans Bu HyeRyeong, c) la directrice de production de quarante ans Sa PiYeong et b) la rédactrice de cinquante ans Lee SiEun. ( L’ordre a/b/c correspond à leur place sur l’affiche ci-contre)
Au moment où elles se felicitaient de l’harmonie de leur couple…les trois époux se rendent coupables d’adultère :
l’avocat Pan SaYeon, mari d’ HyeRyeong, avec une femme de dix ans de plus, qui tombe enceinte alors que HyeRyeong est jeune et belle mais du genre castratrice,
le médecin psy, directeur de clinique, époux démonstratif de PiYeong et père de leur fille de douze ans, avec une actrice montante ayant seize ans de moins que son épouse parfaite,
le professeur Park HaeRyeon dont SiEun a financé les études tout en élevant leur fille de vingt ans et leur fils de douze ans, la trompe avec une « idol », célébrité qui chante des opérettes à succès et dont sa fille est fan!
Cette série raconte donc, en trois saisons de seize épisodes, pour l’instant, comment les épouses apprennent leur situation puis se résolvent au divorce... je tardais à m’y intéresser, craignant la banalité.
Que nenni! De nombreuses scènes nous tiennent en haleine et certaines sont épatantes par la justesse des répliques échangées, d’autant plus que les scénaristes s’amusent à nous perdre dans des rêves ou des supputations présentées comme la suite des faits… pour nous servir aussitôt ce qui s’est réellement passé, en définitive. Par exemple un « crêpage de chignon »… alors que la politesse sera conservée jusqu’au bout de l’entretien !
Les maris volages, qui osent se justifier avec culot, les enfants qui se sentent trahis et souffrent, les différentes réactions d’épouses ( celle qui ne pense qu’à se venger en soutirant un maximum d’argent aux beaux-parents, celle qui, dignement, réclame aussitôt le divorce et tombe dans une froideur de Pôle Nord à l’égard du fautif qui tente de « recoller les morceaux » et ne souhaite pas divorcer, celle qui est totalement sonnée et se comporte comme une sainte en réclamant de la compréhension pour l’adultère à leur fille… qui demeure inflexible dans sa condamnation de son père et d’une logique sans faille dans ses reproches ) et le point de vue des maîtresses que nous suivons aussi et qui finissent par devenir attachantesTout est édifiant et souvent fort drôle !
Les personnages secondaires font aussi une bonne part du plaisir des spectateurs : une grand-mère à l’amour infini pour sa petite-fille, qui pourra la voir avant de disparaitre à cause du cancer, une belle-mère qui manque totalement de sens moral et qui ne parvient pas à concrétiser ses objectifs amoureux et surtout un beau-père plein de défauts, qui redécouvre sa vieille épouse lorsqu’elle se révolte enfin et qui est un père très aimant.

La fin de la première saison et la deuxième saison m’ont régalée par des passages très forts ( la confrontation fille-père volage par exemple est de la tragédie et m’a fait pleurer par sympathie pour elle. On touche du doigt ce que la situation a d’insupportable pour les enfants qui voient leur monde s’écrouler).

Donc les questions posées par cette série sont : l’amour conjugal peut-il vraiment perdurer alors que la longévité a augmenté ?
Et en corollaire : quid des familles recomposées ?

Pour avoir déjà entendu des témoignages positifs sur la seconde question et en constatant qu’en tant que spectatrice, je me suis attachée aux trois maîtresses des pères-coeurs d’artichauts… Il me semble qu’il ne reste plus que les réactions et le bien-être des enfants qui doivent constituer le problème fondamental à résoudre.
La situation ne m’étant connue que par les témoignages entendus d’autrui, il me semble que je n’aurais pas été capable de copiner avec la première épouse ni les suivantes, que je n’aurais certainement jamais accroché le portrait du séducteur dans mon salon et, encore moins, que j’aurais songé à le faire enterrer dans le tombeau familial… J’ai eu connaissance de tels cas.
Pourtant, pour que les enfants ne soient pas malheureux à cause du destin de leur mère et constatant, grâce à cette série, combien il est possible que l’être humain s’habitue à tout… Je suis bien contente de n’avoir rien dû vivre de semblable et d’avoir su tenir mes engagements personnels… Car un couple, ce sont deux individus avec les mêmes droits et devoirs.
Il faut quand même dire que tout n’est pas parfait dans cette série, puisque ces gens trouvent normal de boire de l’alcool à tout bout de champ et que « tenir l’alcool » est présenté comme une qualité alors que pour moi, c’est un vice inadmissible. Et quid des violences physiques passant pour banales en Corée ! J’ai eu mal pour le pauvre mari battu par l’hystérique trentenaire trompée. Heureusement, les scénaristes ont permis au spectateur de surmonter ce souvenir, grâce à de l’humour, quand le père du mari battu s’exclame  » Tu aurais dû vérifier si elle était jolie à l’intérieur! » (Sous-entendu : avant de l’épouser) Il oublie que les conseilleurs ne sont pas les payeurs!

La saison 3 voit le remplacement de plusieurs acteurs. J’ai craint de ne plus apprécier la série en voyant le générique mais la déception fut de très courte durée car les nouveaux venus ne déméritent pas du tout, dans leur interprétation des personnages auxquels on était habitué. Bien que le mari quadragénaire ait désormais moins de présence physique, le trentenaire les oreilles décollées et la belle-mère du quadragénaire un air assez décati qui montre combien son amour secret pour son beau-fils était immoral (la précédente ne faisait guère ses soixante ans)… toute la troupe fonctionne aussi bien qu’auparavant. Et un nouveau personnage vient redynamiser l’histoire par son charisme mystérieux… Comme ça arrive dans la vie au gré des rencontres.

Pour conclure, malgré les gifles et autres coups montrés et le recours incessant à l’alcool, j’estime que la série a de si nombreuses qualités que je la recommande… D’autant plus que la saison 4 est possiblement visible un jour!


House of Ninjas… des Shinobis… et aussi des danseurs (article double)

⛩️1 : »On dit « shinobi ». Ceux qui disent « ninjas » sont des idiots » explique la grand-mère japonaise à son petit-fils de 8 ans quand il découvre que toute sa famille n’est pas « normale » comme le souhaite son père mais ninja, parce qu’il est assez futé pour ajouter les indices les uns aux autres. Sa mamy peut disparaître en un clin d’oeil ou sa soeur rentre tard en passant par le toit ! Peut-être que même le chat noir aux grands yeux jaunes est ninja à sa façon dans cette maison traditionnelle immense dont l’enfant fait un plan en comptant ses pas, se doutant depuis toujours des extensions qu’on lui cache. On est au XXIème siècle mais la famille Tawara est shinobi. Taku le fils aîné est mort 6 ans plus tôt et Haru le second frère se reproche cette mort parce qu’il avait épargné le tueur… Les parents tentent depuis lors de mener une vie « normale » comme le répète le père qui s’occupe de la brasserie familiale qui périclite.

En fait la mère comme la fille ont la nostalgie de l’époque où ils exerçaient leurs talents de ninjas dans la guerre contre la famille Fuma que l’on croit éliminée, d’où leur retour à la vie… « normale »!
Évidemment les femmes s’entraînent en secret et plus Haru refuse son destin de ninja, plus son père souhaite la vie de tout le monde et plus vite ils sont pris dans une nouvelle chasse aux Fuma.
La photographie de cette série de huit épisodes est souvent en harmonie de gris et très sombre mais c’est pour mieux jouer avec la mise en lumière des personnages ou des sentiments dans cette histoire japonaise qui m’a fait faire une infidélité aux séries coréennes.

C’est le mythe des sauveurs qui se sacrifient pour leur nation…
Cependant il convient de dire que deux ou trois scènes sont particulièrement violentes et je crains l’impact du traitement de ce mythe qu’est le Shinobi sur les très jeunes gens qui regarderaient ce spectacle sans en discuter avec leur famille, se laissant bêtement séduire par les capacités hors normes de ces ascètes japonais de légende… J’ai évidemment appuyé sur la « touche avance rapide » une fois pour une scène plus pénible à mes yeux que tous les meurtres vus dans les séries américaines comme NCIS par exemple, même avec les passages en salle d’autopsie. Le combattant Fuma est assez « dérangé », sadique, diabolique justifiant le comportement héroïque de la famille Tawara.
L’humour est très présent et rend le spectacle intéressant pour qui n’est pas du tout fan de ces combats qui n’ont plus rien de martiaux. Les coups sont portés, dans le récit, pour exterminer les terroristes qui répandent leur secte exterminatrice et leur drogue.
La mère qui s’entraîne en volant des flacons d’herbes, de type Ducros, en hypermarché ou la grand-mère qui a le droit de manger un hamburger parce qu’elle est censée avoir pris sa retraite de ninja ou le petit dernier qui veut devenir shinobi pour « vraiment faire partie de la famille »… Les tours de passe-passe de l’art ninja ( se déplacer sans bruit, réussir la mission irréalisable, sauter des toits sans mal, faire disparaître le contenu du sac que le suspect tenait très serré contre lui… Être furtif et efficace de façon surhumaine) C’est vraiment amusant.
La série est censée nous faire réfléchir sur l’asservissement du combattant à la volonté du pouvoir en place, sur ce qu’est une organisation militaire dans laquelle le combattant obéit à des règles strictes qu’il ne remet pas en question… Et il s’agit aussi de l’éternel combat de deux frères dans le genre d’Abel et Caïn. On cherche où se situe le bien et.. méchants comme gentils semblent ne pas l’être complètement… comme dans la vraie vie. Manichéisme ou pas ? Là est la question.
Très hypocritement, je dirai pour conclure que je ne peux pas recommander ce spectacle du fait de ses passages violents… Mais que je ne regrette pas du tout de l’avoir regardé. A chacun de se décider.

P.S. Oui… kaku « fait le cacou » ! ( Il fallait que je la fasse, celle-là aussi !)

⛩️ 2. Récompense pour ceux qui arrivent à la fin de mon article, ne se contentant pas de s’en aller en pensant  » Pfff, elle nous bassine encore avec ses trucs asiatiques ! »

Je viens de voir cette série de vidéos , une trop amusante et la suivante touchante et tout est produit artistique ! Ces Japonais ne sont-ils pas de meilleurs ascètes que les shinobis tels que la série les montre ? Et eux… Ils ne tuent que leur excédent de graisse corporelle ! C’est burlesque au début… Mais tellement athlétique… c’est très très fort ! Il faut admirer le travail de ces professionnels !

L’autoportrait du très beau danseur qui filmait à la fin de la première vidéo se trouve sur sa chaîne YT en anglais que j’ai enfin trouvée, (après avoir dérangé Justin cf en commentaire !).

J’ai trouvé une présentation du couple… mais je rame pour identifier leur nom.

Welcome to Samdalri : destinées croisées

Cette image de l’amour est un lieu commun dans les Kdramas . L’amoureux avoue ses sentiments en enveloppant le dos de l’autre. L’action équivaut à une déclaration de fidélité. Comme on le voit ici, ce n’est pas toujours l’homme qui agit ainsi et il n’est donc pas toujours synonyme de protection, puisque dans cette série, c’est la femme qui est, en ce point de la narration, en situation de faiblesse. Ce geste est une étape de la relation enfin acceptée. En quelques sorte, on dit à l’autre « d’accord, tu es mon autre » (comme le chantait Maurane) « je l’avoue ».
    J’aurais peut-être dû laisser le titre auquel j’avais pensé pour cette série : Jeju, soju et Haenyos... parce que la vie dans ce village typique coréen renvoie à la carte postale d’une région touristique, Jeju, mais aussi au quotidien si pénible des pêcheuses d’ormeaux… Et au fleuve d’alcool que les relations humaines et les déceptions font couler… Celui-ci m’exaspère et me révolte, moi qui déteste l’odeur même de l’alcool. On dirait que les gens ne savent pas être eux-mêmes sans sombrer dans ce marais délétère qu’est l’alcool, cette excuse facile pour révéler ses secrets… cette capitulation de soi. Et les canettes s’entassent dans les premiers épisodes… Une montagne de déchets transportés dans ce village où l’action s’installe de retour de Séoul d’où l’héroïne est bannie par un scandale.

La série raconte le destin de Jo YongPil, le météorologue et de Jo SamDal, la photographe, nés dans ce village de Jéju le même jour de deux amies hyenos. Quand le couple se forme des années plus tard, il finit par se désunir à cause du drame qui surgit dans leur vie : les conséquences de la mort de la mère de YongPil, consécutive à la pêche dangereuse dans laquelle la mère de SamDal l’avait entraînée. Le père de YongPil voua alors une haine de vingt années à la mère de SamDal qui n’a cessé de réclamer son pardon au point d’en devenir cardiaque. Il faut ajouter que les deux familles habitent l’une en face de l’autre… Et que les enfants sont tombés amoureux malgré cette situation.

Les deux familles, ainsi que trois copains de classe et tout le groupe de hyenos, sont les personnages du récit et pas seulement les deux héros principaux.

C’est donc l’histoire d’un village à travers celle des deux protagonistes… Une famille élargie aux parents et voisins. La tragédie originelle a suscité haine et séparations et elle se démultiplie des histoires malheureuses vécues par les deux soeurs de SamDal : l’une, devenue mère à l’adolescence, est veuve et élève seule sa fille; l’autre a dû divorcer de l’époux qu’elle aimait pour avoir dénoncé les malversations de sa belle-famille chaebol et ruiné partiellement leur firme.

Quand SamDal, qui était devenue une célèbre photographe, est accusée de harcèlement à tort et se trouve déshonorée… Les trois soeurs se réfugient à Jeju, chez leurs parents aimants.
Il s’agit par conséquent d’un entrelac de destinées malheureuses… Que la série corrige afin de nous offrir une fin heureuse, évidemment.

Quoique l’on voie des hyenos motorisées et semblant effectuer leur métier sans aucune peine physique ( sauf pour la mère de SamDal), la série nous indique combien l’île est devenue plus laide depuis la construction des routes, le développement du tourisme et l’urbanisation galopante. Le parc aquatique qui menace les dauphins en est le symbole.
Néanmoins, ce sont les seules concessions à au réalisme car la tragédie, née des conséquences de l’accident mortel, est peu à peu diluée dans les relations sentimentales des personnages. La peine immense du père de YongPil tombe soudain comme un phénomène météorologique inexpliqué ! La tempête a disparu.
Les jalousies du village voisin, concurrent pour le parc aquatique, s’expriment en une bataille comiquement épique. De la tragédie on est passé à la Comédie.

Le pauvre ami d’enfance, SanDo, qui aime en silence SamDal (pour le triangle amoureux habituel) est presque le frère de son rival, comme le sont aussi les deux autres camarades de classe au franc-parler pénible, GyongTae et EunWu … Leur ingérence dans l’histoire d’amour du couple de héros me révolte assez… pourtant la série présente tout ce monde, tout le village, comme une seule famille qui privilégie finalement les liens qui l’unissent sur les tensions.
Pour avoir vécu dans un village, celui de mes grands-parents maternels, je peux pourtant témoigner du fait qu’un village n’est pas du tout un paradis ! Les différences sociales et les jalousies des premières amourettes y ont allumé des rancœurs insurmontables. On ne se mariait pas entre enfants de niveaux sociaux différents et même on se méprisait mutuellement ! Et le pastis arrosait les fêtes votives ou les paris du dimanche au café.
Quatre années d’enfance puis toutes mes vacances scolaires ultérieures m’ont montré tant de défauts, qui rendaient cette atmosphère villageoise invivable, que j’ai changé de région et de mode de vie, définitivement, dès que je l’ai pu, préférant les villes moyennes à la campagne.
Et voici que cette série nous présente un coin de Corée où tout le monde finit pas s’apprécier, se défendre et se protéger… Où le travail n’est pas pénible, où les amants se retrouvent même après des années de rupture ou de célibat géographique et où on fait fortune facilement… Elle nous raconte des destinées idylliques et j’ai accepté de faire ce très beau rêve éveillé parce que les acteurs sont tellement forts qu’ils m’ont bien vendu leur histoire.
    J’ai habité quelques temps à Samdalri où ceux qui s’aiment… s’aiment pour la vie !


Secret Royal Inspector & Joy : anachronique à souhait

« Quand j’ai l’occasion de blesser quelqu’un, choisir de ne pas le faire est ma façon à moi de rester droit et de rester humain » se dit à voix haute le héros, histoire de se remémorer ses valeurs alors qu’il tient son ennemi, qu’il vient de vaincre en duel, en position vaincue, là contre le fil de son sabre et à deux doigts de l’exécuter…
    Quelle superbe réplique nous délivre Taec Yeon ( membre du groupe de Kpop 2PM et acteur reconnu) devenu Ra Yi-Eon ( un nom qui sonne un peu comme Ryan à mon oreille)! Son personnage est un noble que sa grand-mère a poussé à réussir l’examen d’Etat à force de réclamer qu’il fasse quelque action honorable puisqu’il refuse de se marier, lui qui ne rêvait que de faire de la bonne cuisine ! Et voilà un des points de départ d’une histoire qui va contenir des anachronismes volontaires très réjouissants. Cette série est située historiquement au milieu du XVIIème siècle, à l’époque du royaume Joseon, après le retour des otages de l’empire Qing. Ra Yi-Eon, le fin cuisinier, devient alors un intellectuel parmi les fonctionnaires du Royaume. Il se croit tranquille et s’apprête à cuisiner de bons petits plats chez lui…
Encore une fois il sera question de bons raviolis dans cette fiction comme dans True Beauty !

Voilà que le jeune homme est envoyé, comme inspecteur royal secret, accomplir une tâche dangereuse : il doit se rendre en province afin de découvrir pourquoi ses prédécesseurs envoyés là-bas ne sont jamais revenus… Le voilà devenu Sherlock Holmes par sa logique déductive, ce qui nous apparaît comme comiquement anachronique. Il rencontre là-bas Kim Joy, ( interprétée par Kim Hye-Yoon au sourire si lumineux et à la fougue revigorante. Le jeu de cette actrice est un remède à la déprime!) une femme mariée de la classe moyenne qui réclame le divorce à cause des dettes de jeu de son mari et de l’exploitation à laquelle sa belle-mère la soumet. Une féministe à Joseon !
L’inspecteur tombe à pic pour lui accorder le divorce et la libérer mais elle descend alors dans l’échelle sociale car elle est la fille d’une ex-otage et il faudra l’invention ultérieure d’une coutume farfelue ( la rencontre devant un temple scelle l’union d’un couple) pour leur permettre plus tard de finir mariés… En outre tous les deux veulent demeurer célibataires … comportement bien moderne pour l’époque du récit !

Les deux héros sont accompagnés de personnages plus ou moins caricaturaux, qui développent l’intérêt principal: lui a ses deux « Watson » esclaves-serviteurs et elle, dont l’amie d’enfance est assassinée, retrouve le sosie de cette soeur de coeur, en la personne d’une chamane, puis s’attache ensuite à une ancienne otage des Qings née dans la classe moyenne. Ces six personnages forment trois couples assortis et présentent au spectateur un cirque réjouissant, assez souvent loufoque et parfois très simplet… Mais pas que !
C’est ainsi qu’au moment où nous pensons: « maintenant, c’est trop bête, j’arrête là »… une scène touchante, jubilatoire ou tendre rallume notre intérêt… Si bien que j’ai suivi l’histoire jusqu’au bout !

S’ajoutent les personnages antagonistes indispensables pour nous clouer devant notre poste de télé : Park Tae-Seo, trafiquant pour le compte de son père le « ministre Park« , dont il est le fils aîné illégitime, méprisé et utilisé au profit de son demi-frère, le préféré, le fou dangereux ( l’acteur sait nous glacer le sang par son rire inhumain dont le répétition est effrayante). Ces frères ennemis et leur géniteur sont les méchants de l’histoire mais Tae-Seo nous est rendu de plus en plus sympathique… Et sa rédemption, qui lui donne un destin christique (oui oui à ce point-là!), est un éclairage bien moderne de son rôle dans la progression de l’intrigue.

L’héroïne retrouve sa mère. Cette ancienne otage des Qings doit tenir sa fille à distance parce qu’elle est devenue, depuis son retour, une hors la loi dans le but de sauver de plus malheureux qu’elle. C’est une Robin des bois! Et l’on apprend que les otages revenus de captivité furent rejetés par leurs familles et sombraient dans la misère.
« Le but de la vie est d’apprendre à se débrouiller seul » dit cette mère altruiste puis: « On n’est pas nées à la bonne époque« , pour déplorer la condition des femmes pauvres et des esclaves. Elle s’exclame encore : « Pourquoi reproche-t-on aux femmes tous les maux de la terre« !!! Enfin elle coupe le cordon ombilical avec sa fille par ces mots : « Je suis venue te dire que mes devoirs de mère s’arrêtent là« .. Mettre de tels mots dans la bouche d’une femme de cette époque est aussi bien inattendu… fort intéressant.
Une autre scène correspond plus à notre époque qu’à Joseon, c’est le relooking d’une jeune noble qui ne trouve pas de fiancé, effectué par Joy, devenue couturière. Joy retaille les vêtements pour affiner la silhouette puis nous explique ses modifications comme un grand couturier actuel présentant son top-model devant la mère éblouie ! Cette scène est très divertissante !

Les deux derniers épisodes nous démontrent que les scénaristes et toute l’équipe du film se sont bien amusés et nous promènent au gré de leur fantaisie par une résolution de type Deus ex machina (les méchants se rendent, les vilains sont punis, les quiproquos qui duraient tant, se lèvent soudainement…). Les trois couples, ainsi que la mère de Joy et son amie fidèle, complotent et font des cachotteries au spectateur en se disant ce qu’ils projettent, tête contre tête, en secret, là tous en rond sous nos yeux mais loin de nos oreilles !
A vrai dire le dernier épisode est totalement inutile parce que ce n’est que de la farce, le cirque total. On y voit même une parodie de « Squid Game » quand ils jouent à « un, deux, trois, soleil » et tout à l’avenant, si bien que…
Je ne sais plus du tout 🙃si je dois recommander de regarder cette série ou pas ! 🙄… Pour quelques passages vraiment réussis, (mais alors excellentissimes, réussis sans l’ombre d’un doute, des scènes vraiment mémorables), fallait-il voir toutes les pitreries intermédiaires grandguignolesques… Je ne sais plus du tout !

Parfois… il faut être Coréen pour rire aux scènes très coréennes! Tout ce que je sais, c’est que je ne regrette pas du tout le temps passé devant ce spectacle car la joie des acteurs m’a donné beaucoup de joie… Maintenant… ce n’était pas une œuvre fondamentale ! C’était… Bien sympa.

La distribution m’a paru très adéquate pour faire de cette série un… excellent petit ravioli!


Orange days : entourage et solitude

Comme d’habitude,le visionnage d’une série télévisée qui m’a plu me permet de réfléchir à certains cas de figure de notre existence.

🌊1) L’intrigue de la série Orange days : cette série japonaise date de 2004. En la regardant, on fait un bond de 20 ans en arrière pour voir et écouter une histoire… qui concerne la surdité. Nous sommes à l’université japonaise, en troisième année, en psycho et près du département qui s’occupe des mal-entendants.
    Nous partageons la vie de Kaï, étudiant en psychologie, qui aperçoit une violoniste qui l’impressionne fortement par son art. Il rencontre réellement Sae plus tard, lorsqu’il se rend au rendez-vous que son ami Keita a donné à Sae pour excuser Keita. Ce dernier a découvert que Sae est sourde et se sent incapable de nouer la relation qu’il convoitait avec elle. Kaï reconnaît la violoniste et… s’attache à cette forte personnalité. Sae est atteinte d’une récente maladie rare (de quatre années seulement) qui la rend de plus en plus sourde. Sae est mutique et ceux qui l’entourent ont appris ou apprennent à signer pour communiquer avec elle. ( Inutile de retenir des exemples de signes puisque chaque pays dispose de ses propres signes. La langue des signes n’est pas universelle.)
Les premiers temps de la relation des deux héros principaux, sont très mouvementés parce qu’avec son fort caractère, Sae se révolte contre l’injustice d’avoir été une violoniste précocement douée qui se retrouve handicapée et elle en est devenue trop souvent grossière et égocentrique. Elle se cherche une nouvelle raison de vivre. De son côté, Kaï se désole de ne pas décrocher d’embauche alors qu’il est prêt à tout renoncement pour obtenir une place afin de rassurer sa famille sur son avenir.
Kaï était jusqu’alors en couple, depuis trois ans, avec une jeune femme plus âgée de trois ans. Or le voici séduit par la musicienne si belle et désespérée… sans se l’avouer. L’histoire se complique encore parce que Sae ne veut pas de pitié d’autrui ni que sa surdité grève l’avenir d’un amoureux.

La série est, comme d’habitude, une histoire chorale parce qu’on suit le groupe de copains constitué par la meilleure amie de Sae, Akane, une jeune femme droite, honnête et responsable, amoureuse de Shoheï, l’ami de Kaï qui est un séducteur patenté, apprenti-photographe mais qui vaut mieux que son apparence de lâche. L’autre ami de Kaï est donc Keita, un écrivaillon toujours en quête d’une dulcinée mais trop gentil pour intéresser les filles. Un groupe d’amis dans la même tranche d’âge mais on suit aussi le renoncement à l’amour de Kaï par son ex. Cette jeune femme, déjà dans la vie active, voit son compagnon en aimer une autre et se dirige alors vers un autre homme, un ancien prétendant de son âge plus attentionné que son premier amour. Faut-il en déduire quelque démonstration de la part des réalisateurs concernant la nécessité de ne pas mixer les générations d’individus… ?
    Tous sont de beaux jeunes gens de 21 à 24 ans, qui soit terminent leur cursus pour obtenir leur diplôme universitaire afin de pouvoir entrer dans la vie active soit viennent juste de se lancer dans la vie active. Ce n’est facile pour aucun d’entre eux.

    Sae a toujours la capacité de jouer d’un instrument, entendant encore quelques aigus mais elle doit abandonner le violon faute de pouvoir désormais s’intégrer dans un orchestre. Elle se remet donc au piano qu’elle pratiquait déjà puisque sa mère est concertiste pianiste. Issue d’une classe sociale aisée, elle s’exerce avec intensité tandis que Kaï, né dans une famille plus ordinaire, doit déjà travailler pour financer ses études. Il y aurait en conséquence une différence de classe sociale entre eux, que l’amour doit gommer. Mais ce n’est pas une histoire à la Roméo et Juliette et la mère de Sae accueille quand même les amis de sa fille chez elle avec une confiance étonnante à mes yeux désabusés de 2024.

🌊2) La série nous fait vivre un flash-back temporel avec des étudiants qui fument sans cesse à l’écran mais on n’a de scène de beuverie que dans les derniers épisodes, ce qui est agréable. On revoit aussi des portables antiques. A un moment donné Kaï jette le sien pour attirer l’attention de Sae de l’autre côté de la route! Et il peut le faire réparer, au lieu d’être obligé de le remplacer comme ce serait le cas pour mon portable si je le faisais tomber! Et les dégaines de certains, les coupes de cheveux d’autrefois et les gros jeans bien larges et troués sont.. originaux.

Plus sérieusement cette série permet de réfléchir aux conséquences dramatiques auxquelles les gens sont confrontés quand la maladie et le handicap physique les obligent à changer complètement d’existence.
« Pourquoi moi? » ne cesse de demander Sae à Kaï qui se veut toujours positif ( il a ma mentalité) mais chaque fois qu’il formule une réponse valable, elle lui affirme qu’il ne peut pas la comprendre puisque personne ne vit sa situation tellement unique !

Pourtant elle n’est pas seule dans ce malheur; elle est même très entourée par: sa maman, les professeurs et étudiants qui sont inscrits dans l’antenne universitaire consacrée aux mal-entendants, sa meilleure amie Akane et… Les trois copains rencontrés sans oublier des musiciens qui l’ont connue dans son passé. Or l’aide et la présence de tout cet entourage ne l’empêchent pas de se sentir particulièrement unique dans son genre du fait que le sort a rendu sourde une musicienne et donc seule. De plus, elle souhaite se sortir d’affaire sans être aidée, pour retrouver un brin de l’indépendance dont elle ne dispose plus du tout. Sa fierté l’isole encore plus.
Et la maladie progresse puis s’aggrave…
Tout le monde apprécie Sae et veut l’aider mais elle repousse les interventions et se débat, toujours plus seule contre ce handicap grandissant.

De fait Kaï ne peut pas l’aider, malgré son amour et même lorsqu’il choisit de rallonger sa vie d’étudiant pour devenir un véritable soignant, un ergothérapeute. La malade cherche sa propre route et se fourvoie dans les malentendus, se persuadant que Kaï aime encore sa précédente amoureuse.
Les couples pâtissent des choix de chacun pour se réaliser, s’affirmer dans la vie. La mère de Sae complique la vie de son enfant en voulant la protéger et repousse Kaï, elle aussi.
Le titre de la série s’explique par métaphore : les garçons ont pris l’habitude de voler une orange sur le chemin de la fac… Et leur groupe a instauré un rituel : écrire ce qu’ils veulent dans un cahier-journal commun, à couverture orange, déposé dans l’espace détente de la fac et qui devient le vecteur de résolution de cette histoire. L’orange représente leur amitié, leur jeunesse, la saveur des sentiments et peut-être aussi l’enfermement du handicap. « Quelque chose de sucré et d’acide à la fois » a dit l’un d’eux.

🌊3) les acteurs : les deux principaux ont tourné de très grands films depuis 2004, elle 47 Ronins et lui Invisible. Elle, Kô Shibazaki, est aussi chanteuse et si sa carrière d’actrice semble moins remplie depuis dix ans, lui, Satoshi Tsumabuki, n’a pas cessé d’enchaîner les rôles. En revanche l’interprète de Shohei, Hiroki Narimiya, a dû mettre fin à sa carrière après un scandale autour d’une consommation de drogue; il a cependant marqué son époque par sa coiffure ( un peu comme Stone). Les autres acteurs principaux ont eu une belle carrière. Ce sont tous de jeunes quadragénaires désormais, qui avaient l’âge de leur rôle à l’époque, ce qui n’est pas si fréquent au cinéma.
    Ils ont incarné des personnages sympathiques qui ont découvert l’amitié, la solidarité et l’amour à la fin de leurs études. Pour un roman on parlerait de « roman d’éducation ».
    La série télévisée a une autre fonction : elle nous fait réfléchir à l’impact de la maladie sur le sort de tout un chacun. On peut être très entouré et se sentir particulièrement seul pour se débattre dans cette vie quand on est plongé de force par la maladie dans une situation qui paraît unique et éminemment personnelle alors qu’elle touche tout un groupe. La personne qui souffre a du mal à concevoir que d’autres aient la même souffrance ou que d’autres souffrent de sa situation.
    L’amour, sous plusieurs formes ( de l’affection à l’amitié en passant par la passion) est la réponse que donne cette série à cet isolement tragique… Et pour une idéaliste, optimiste comme moi, c’est la raison pour laquelle j’ai apprécié Orange days.


Single’s Inferno: 3ème session de marivaudage.

La troisième série de cette émission de dating, qui se déroule en une semaine pour les participants et en plus d’un mois pour les spectateurs, vient de se terminer et encore une fois elle m’a bien amusée.
Le meilleur dans ces épisodes ne se trouve pas du tout, selon moi, dans les actions des concurrents mais dans les réactions des quatre commentateurs qui me sont particulièrement sympathiques.
Ce sont : KYUHYUN, le chanteur de K-pop en bas à gauche sur la photo, LEE DA-HEE, l’actrice au centre de la photo en bas, HONG JIN-KYUNG une animatrice et comédienne, le rappeur HANAE et le concurrent de la saison 2 qui nous avait fait grand effet par ses exploits ( son entrée sur le sable pour une épreuve de force à la romaine m’avait impressionnée comme si j’avais assisté à l’entrée d’un gladiateur célèbre au Colisée) … et son rejet final, DEX, en bas à droite, sur la photo qui montre bien le plaisir qu’ils ont pris.

Les entendre réagir au moindre battement de cils d’une jeune femme en mode séduction, faire des suppositions sur le devenir d’une relation, s’exclamer à l’écoute d’un mot décisif laissant penser qu’un concurrent avait un crush réel ou venait de subir un revers est particulièrement jouissif car la ressemblance de leur ressenti avec les miens en doublait le plaisir. Ils furent des médiums entre les images et moi pour m’expliquer les arrière-pensées des prétendants qui se livraient à des joutes de séduction que Marivaux aurait pu raconter dans ses pièces de théâtre.
Ces personnalités ont parlé avec une candeur qui m’a remplie de sympathie, pardon, d’empathie pour elles ( j’ai toujours eu du mal avec la nuance). Que ces messieurs aient trouvé très osé un simple contact de mains qu’en France on estimerait du dernier bénin m’a bien démontré que je ne m’étais pas trompée en jugeant les relations coréennes d’après les fictions regardées. Plusieurs fois Jin-Kyung a employé l’adjectif « américain » pour qualifier une action un peu directe d’un prétendant ou d’une jeune femme et c’était souvent moins pour la condamner que pour s’en réjouir, les producteurs du programme ayant la volonté d’acquérir une réputation internationale.
On peut trouver les fiches concernant le casting des douze concurrents dans cet article. Ces jeunes gens avaient cette fois-ci entre 23 et 32 ans, toujours autant de muscles pour les garçons et d’esthétique pour les filles.
Le concurrent qui a fait tourner les commentateurs, et les femmes, en bourriques est un basketteur de niveau national ( Lee Gwan-Hee en haut à droite de la photo) dont trois jeunes femmes se sont disputé l’affection et les faveurs. Il fut souvent manipulateur et hypocrite en faisant sa star mais s’est montré plus intéressant que l’un des quatre hommes qui resta aux abonnés absents pendant toute la saison, faute de savoir communiquer avec les autres.
Les compétitions physiques furent très drôles. Les Coréens aiment bien faire combattre ces demoiselles en sautant sur une jambe. Je ne me souviens pas d’avoir vu des gens y jouer, en France, dans ma jeunesse. Les filles sont graciles mais aussi solides que des lianes.
Une course entre ces messieurs a égayé un épisode et nos quatre commentateurs firent un public enthousiaste.
Qu’on ne m’oppose plus la bêtise de la téléréalité ou l’inanité du dating pour me reprocher de m’être tant amusée en écoutant DA-HEE se scandaliser ou HANAE tenter de défendre un gars un peu mufle ou DEX dire qu’une fille est mignonne parce qu’elle joue de ses charmes à travers des larmes. ( Alors j’ai encore pu constater qu’une très belle femme est aussi laide que les autres quand elle pleure!)
J’avais l’impression d’être redevenue lycéenne et d’échanger mes ressentis avec mes copains en commentant les potins sur les élèves de la classe, voire sur les profs!
J’ai pris un bain de jeunesse et je recommande l’émission… à ceux qui ont du temps à perdre, évidemment !


Grands méchants au carré

Autrefois, comme le font les enseignants de langues modernes, je demandais aux élèves de cinquième inscrits au cours de latin de se choisir un cognomen ( les Romains donnaient des surnoms officiels en plus du prénom et du patronyme parce que les enfants portaient généralement le prénom du père – et les filles au féminin. Se retrouver avec trois Marcia, filles de Marc, par exemple, n’aidait guère à identifier l’interlocutrice). Évidemment je leur proposais « le savant », « l’aimable », « l’élégante » ou « la gentille » et chaque année des filles me chagrinaient en voulant s’appeler « la méchante », « la vipère », « la cruelle » ou « la rusée »!!! Je me disais que les parents seraient vexés et m’attribueraient ce choix que je ne comprenais pas. Évidemment je regardais l’enfant comme une future source de problèmes de discipline… Et le plus souvent j’avais tort.
Parce que, depuis que je suis devenue Mamy, j’ai eu l’explication : j’ai vu ma petite-fille préférer interpréter, dans ses jeux, « la méchante » plutôt que la princesse! Mininous m’a bien expliqué : « La méchante, elle fait tout, elle! » et il est vrai que sans ce personnage… Il ne se passerait pas grand-chose dans le film! Pourtant dans mon enfance, mes camarades et moi voulions tenir le rôle des gentils, des doux, des tendres… Autre temps, autres mœurs!

Sortant du Kdrama Melancholia, je suis vraiment encore impressionnée par l’interprétation de JIN KYUNG, cette immense actrice coréenne dont l’énoncé de la carrière est long comme le bras et d’une si grande diversité !
    Le personnage de méchante qu’elle y joue, la fameuse Directrice d’école privée, est, vue de l’extérieur, une femme très élégante, cultivée et issue de la haute société donc née pour être une dirigeante. Beauté physique, argent et autorité. Elle est enviée pour ses fonctions, par sa richesse et pour son autorité tout en retenue ! Ah! elle ne crie jamais, elle, pour lancer le trait qui blesse… au début du drama du moins car les péripéties la forcent au changement ! Elle est de bon secours pour sa cour d’admirateurs et personne ne se plaint des trésors à débourser pour lui plaire ni n’ose la contredire.
     C’est qu’elle a toujours l’air de bon conseil, de bon secours, souriante… Tellement policée. Lisse…
    Or ce sont les pires méchants, ceux qui inspirent de la sympathie à tous ! Alors nous, spectateurs, finissons par la percevoir comme une araignée au fond de sa toile, à force de la voir dans ses appartements princiers, cette sorte de nef de cathédrale de verdure où elle soigne ses bonsaïs et fait entretenir ses palmiers de serre! ( Encore une raison pour lui trouver des qualités pourtant!) Et elle est d’une grande intelligence : elle comprend tous les pièges avant d’y tomber et il faut 16 épisodes pour la déboulonner de son piédestal !
« On n’est jamais plus trahis que par les siens », entend-on dans ce drama.

La méchante directrice a créé et nourri une autre méchante : sa fille ! Voleuse, tricheuse, agressive… Voilà la méchanceté au carré !
Dans le drama My Demon aussi la méchanceté, la cruauté, le crime s’effectuent au carré par les personnages d’un père et d’un fils aussi fous l’un que l’autre et qui paraissent des plus respectables aux yeux du public. Là aussi les acteurs sont très bien choisis car ils me font froid dans le dos… Et là encore la distinction et le calme dont ils font preuve en public est inversion proportionnelle de leur cruauté !
    Brrrr ! comme la vie serait affreuse si la transmission de la nocivité humaine s’effectuait systématiquement ainsi. Heureusement qu’il n’en est rien et que des fleurs poussent dans le fumier.


Melancholia : de l’abîme à la cime par les mathématiques

    Encore des scientifiques dans cette histoire qui se déroule entre deux mathématiciens, une prof aux méthodes novatrices et son génial élève, le surdoué remarqué à dix ans par le MIT, si proche d’elle du fait de leur passion commune pour les nombres, les problèmes, les démonstrations écrites au tableau noir, les formules qui expliquent tout, des structures de la Nature aux panoramas complexes ! Quelles sont satisfaisantes, ces mises en 3D des alentours parsemées d’équations et opérations comme on l’avait déjà vu en 2005 dans la série américaine Numb3rs.

    Encore une série coréennes remplies de scènes à la bibliothèque et dans les expositions, avec des livres et des tableaux…😍🖼️🤩📖😻

  Le spectateur est bombardé de chiffres dans des démonstrations auxquelles il ne comprend pas grand chose🙃 et de problèmes tirés de la vie quotidienne à résoudre en se référant à des peintures célèbres 🥴 mais comprend bien comment deux êtres s’enfoncent dans la dépression ( décidément c’est le mal du siècle, 😨 celui auquel je déteste être confrontée) puis s’en sauvent réciproquement !
    Dans l’école privée où ils se retrouvent, après s’être croisés sur internet et dans le train sans se connaître, ces matheux sont en état de séduction réciproque et se heurtent forcément à la barrière des convenances ( il a 18 ans et elle une vingtaine d’années mais à un an près leur statut élève-prof les parquent et elle ne s’avoue pas son attirance et n’est donc coupable de rien alors que tout le monde perçoit la réalité de leur relation platonique et donc la transgression des statuts ). Ils sont confrontés surtout aux obstacles que les jaloux leur opposent pour provoquer leur séparation et leur défaite. Ce sont : la directrice de l’école, (une enfant illégitime, qui veut damer le pion à sa soeur cadette, sa concurrente dirigeant une autre école, en trustant les distinctions au prix de corruptions et mensonges) ou encore les parents des élèves (obnubilés par les succès scolaires de leur progéniture) ou le fiancé de la prof, qui assiste impuissant à l’attraction réciproque des héros, ou leurs rivaux, sentimentaux ou dans la course aux honneurs scolaires, parmi les élèves.

    La mélancolie les enfonce dans le trou noir de l’autodestruction : lui sue et entre en crise en songeant à son passé responsable des huit années pendant lesquelles il a végété par la perte de ses capacités…
    Elle a un père qui fut lui aussi un génie des maths mais qui est tombé dans la maladie mentale à la suite d’un échec retentissant. Il a perdu tous ses moyens et vit en maison de repos.
    Et puis elle aussi s’enfonce dans la mélancolie quand elle doit fuir pour ne pas être emprisonnée, couper tous les ponts avec le héros. Trois ans de séparation de fait seront nécessaires pour permettre au héros de devenir adulte, de gagner des prix convoités afin de revenir vers elle en position de force. Et j’ignore encore comment la fin heureuse que j’espère va se construire car je n’en suis qu’au septième épisode (sur 16)!
    La structure narrative est travaillée car le premier épisode nous place au moment où l’enquête de la police menace la prof et où ils sont séparés…
    Puis les épisodes 2 à 6 relatent leur rencontre et les actions engagées contre eux avant l’ellipse narrative des trois années qui ont suffit au jeune pour devenir un prétendant valable et revenir se faire engager comme prof dans l’école du début.
    Je commence à bien connaître les schémas suivis par les scénaristes coréens et je sais que toutes les scènes du début vont recevoir une antithèse permettant d’établir une revanche sur le passé et je sens que le héros devient une sorte d’avatar de la prof, vivant selon ses règles les mêmes situations. Yin et Yang du destin.
    Les matheux comprendront dans doute les équations étudiées ou apprécieront plus que moi la mise en perspective numérale et numérique des images !
    Encore une fois LEE DO-HYUN est… parfait! Son visage a des yeux tellement en biais qu’il inspire un malaise évident quand il est fermé aux autres mais l’illumination du bonheur l’irradie quand il devient extraverti ! Cet acteur est un artiste épatant et il me rend encore une fois admirative de son interprétation.
    Im Soo-Jeong a la quarantaine mais ressemble tellement a une ado ( elle a dû avaler une potion de jeunesse éternelle !) qu’elle correspond parfaitement à son personnage.

    Je rassure ceux qui pourraient s’inquiéter pour moi : je n’ai pas du tout été atteinte par cette mélancolie, cette dépression, au contraire de la série Daily Dose of Sunshine, qui m’avait souvent attristée, m’ôtant l’envie de la chroniquer. Là, c’est… Mathématiquement exclu puisqu’on est sur la résolution de l’équation et donc vers la solution du problème !

    Pardon Anatole mais j’écrirai toujours avec force signes diacritiques, de ponctuation et de mise en forme graphique pour traduire mes émois et exaltations. Jamais je ne pourrais écrire un prénom sans lettre majuscule car c’est un point d’orthographe incontournable non négociable. 


True beauty… La joie des raviolis !

Ah la rigolade qui m’a secouée en spasmes vivifiants dans l’épisode 10 ! 

Une scène d’anthologie au sein d’une famille complètement loufoque. Deux amis en froid de 18 ans y sont invités parce qu’ils sont amoureux de la cadette, leur camarade de classe, et la mère, une colérique qui mène son monde à la baguette depuis que son mari a ruiné la famille par de mauvais placements, leur fait réaliser les raviolis qui vont être cuisinés au repas sous prétexte que c’est meilleur quand c’est frais ! Alors les deux jeunes gens se lancent dans…

une compétition de raviolis qui m’a éclatée en un fou-rire que je n’avais plus connu depuis la série « Doctor Cha » ! Ah c’est un numéro dont je me souviendrai longtemps !

Trois ans que j’attendais de voir arriver cette série sur Netflix car je ne veux pas regarder les dramas ailleurs. L’acteur principal est Cha Eun Woo, celui qui m’a insufflé en 2020 mon intérêt pour les dramas coréens avec « My ID Gangnam Beauty » et « The Rookie Historian« .
Cet artiste, qu’on appelle « Face Genious » dans son pays tant son visage est parfait, y jouait le bel homme sensible à la beauté profonde d’une ancienne laide qui a eu recours à la chirurgie esthétique, dans la première série citée, et un prince, fils de concubine, maltraité par son père le souhaitant ignare afin de le soustraire à sa succession parce qu’une prophétie annonçait que le fils supplanterait le père, causant sa mort, ( réécriture de l’histoire divine de Saturne et Jupiter).
Bien sûr des critiques estimaient qu’il était un piètre acteur alors qu’à mon avis il joue aussi bien qu’il chante, cet artiste musicien aux multiples talents. Les jaloux ont de quoi jalouser ! Hwang In-Yeop est parfait lui aussi et aussi doué que son collègue acteur-chanteur-musicien-model! Les acteurs coréens ont tant de cordes à leur arc… de vrais cupidons.
Dans « True Beauty« , Eun-Woo interprète de nouveau le beau gosse, sur lequel on se fait des idées préconçues et fausses, qui sait découvrir la valeur sous les apparences repoussantes.
Le titre, très clair, nous rappelle que l’habit ne fait pas le moine et que le maquillage, art dans lequel excelle la Corée, ce paradis des vendeurs de produits de beauté et des chirurgiens esthétiques, est une simple étape pour aider les moins bien nantis par leurs gènes, les laids selon les critères du commun social… Mais que la vraie beauté est en soi, dans ses qualités humaines.
J’ai beau me répéter cette leçon depuis ma naissance… Il m’est totalement impossible de trouver Moon Ga-Young, l’actrice principale laide ! Même avec ses rougeurs et les faux boutons qu’ils lui ont collés sur la figure ! Ma certitude de ses qualités plastiques ne provient pas seulement de son corps gracile mais aussi de l’ovale harmonieux de son visage, de la perfection de son sourire et de son regard candide, avec ou sans lunettes ! Ils n’ont pas embauché de femme vraiment laide ni quelconque ! Elle me conforte dans la pensée que ceux qui répètent que telle star est très laide dans la réalité sans maquillage… Oublient que même avec maquillage, ils ne lui arriveraient pas à la cheville !!!
L’intérêt de la série naît aussi dans mon esprit du relatif usage des beuveries, puisque seule la soeur ainée est alcoolique, ce que je lui pardonnerais presque étant donné que c’est elle qui séduit son amoureux en poussant ce mou invétéré à l’aimer ( elle lui offre des fleurs et ses dettes lui importent peu… Puisqu’il est « mignon », ce qui ne signifie pas « beau », à ce moment-là, mais « touchant ») . En parallèle la mère qui martyrise son mari, le chômeur mollasson doué pour le ménage et la cuisine, est un personnage souvent détestable… mais cordialement car elle finit par se racheter. Elle fait parfois peur… représentant la laideur de l’égocentrisme et de l’insensibilité du chef de famille trop occupé à gagner la vie quotidienne du ménage.
L’évolution des rapports entre les deux anciens copains séparés par la perte tragique d’un troisième ami et qui se retrouvent peu à peu, le thème du harcèlement scolaire, le frangin casse-pied dans une famille zinzin, le thème de la trahison en amitié, celui des soucis causés par la célébrité d’un parent-star, les parents violents en prétextant la réussite scolaire… Les sujets abordés sont aussi nombreux et divers que les personnages et nourrissent les 16 épisodes densément.
Trois ans d’attente se terminent donc par un vrai, un grand plaisir de spectatrice et je ne suis pas déçue par cette romance entre des lycéens de terminale que j’ai attendue aussi longtemps !
Concluons que le Bonheur réside aussi dans le fait de conclure si positivement une longue attente !

Pour avoir une connaissance plus analytique de ce drama, voici le lien vers l’article de Carfax.


Doona, le mythe de la jeunesse éternelle

Ce qui me fascine dans le cinéma de Corée du Sud, (que la Chine a interdit de séjour chez elle tant elle ne peut rivaliser avec l’art de vivre véhiculé par ces oeuvres), c’est l’art des acteurs et dans la série « Doona », comportant 9 épisodes d’une petite heure chacun, on constate encore une fois que les acteurs coréens sont particulièrement doués pour se rajeunir. Certes ils disposent d’atouts génétiques ( leurs corps minces et leurs figures imberbes ) mais l’essentiel provient de leur jeu travaillé dans les moindres détails et assisté par l’art des équipes techniques ( maquilleurs, habilleurs, réalisation).

Dans cette série du réalisateur de « Crash landing on you » on s’attendrit sur la fameuse époque des « premières amours » d’étudiants.
Le mythe est important dans ce pays-là, de même qu’une certaine recherche de la jeunesse éternelle par le maquillage comme par la chirurgie esthétique.

L’acteur principal est Yang Se-Jong, qui est tout juste trentenaire mais qui a interprété déjà des rôles marquants et fait son service militaire ( il est né en 1992). Il a beaucoup travaillé pour cette série, se faisant épiler la moustache au laser au prix de réelles douleurs et soignant sa peau pour obtenir cette apparence juvénile d’un provincial de 20 ans, qui commence des études de mathématiques à la capitale…
Yang Se-Jong a travaillé une gestuelle adéquate, toute hésitante par manque de confiance en soi et pourtant enthousiaste quand il ose enfin agir.
Il est particulièrement crédible, au point que j’ai cru qu’il s’agissait d’un parent et non de lui !
De son côté Bae Suzy, tellement connue déjà pour son palmarès de rôles antérieurs célèbres, interprète une « idole » de la chanson, chanteuse principale d’un groupe à succès soudain terrassée par le burn out au point d’avoir perdu sa voix et de sombrer dans la dépression.
Pour l’avoir appréciée déjà dans « Start Up« , « Uncontrollably Fond« , « Vagabond » et j’en passe ( c’est une immense star) … J’ai été admirative de la retrouver encore une fois parfaitement dans ce rôle de chanteuse aussi belle et admirable que si c’était IU elle-même ! Ses pas de danse sont réglés au cordeau, me paraissant irréprochables et sa beauté, totalement celle d’un top-model !
Ce couple de héros se rencontre dans l’immeuble d’étudiants où ils cohabitent avec un sportif « brut de décoffrage » , un don juan épicurien et bien en chair, une apprentie styliste entreprenante et surtout l’amoureuse du héros, cette amie d’enfance qui est le troisième élément d’un triangle amoureux inédit parce que Doona s’empare de sa présence pour s’en faire une amie fidèle. Et elle a besoin de cette amitié puisque sa vie de chanteuse excluait tout attachement humain et qu’elle se retrouve abandonnée de tous souffrant de ce burn out et d’un chagrin d’amour.
La rencontre est originale car le jeune homme est aussi éloigné du monde de paillettes et de gloire de la jeune femme que peut l’être le bon élève et fils dévoué qu’il est de cette presque orpheline.
C’est elle qui perçoit combien il peut devenir sa planche de salut et qui allume le feu de leurs sentiments puisqu’il est empêtré dans ses hésitations personnelles, ses réactions typiques de timide qui lui ont fait rater l’amour offert par l’amie d’enfance. Et cette dernière présente un beau caractère de résiliente : les femmes sont les plus affirmées dans cette histoire.
L’évolution des rapports des personnages permet donc la reconstruction de la star et initie la mutation du jeune homme en adulte. C’est une renaissance pour l’une, une éducation sentimentale pour d’autres et une réalisation de leurs aspirations profondes pour tous.
Cette série confronte encore une fois l’être en devenir qu’est le héros encore adolescent dans son état d’esprit à l’adulte qu’est le producteur pas loin d’être quadragénaire, un découvreur de talents qui a recruté la fillette, future Doona, d’une dizaine d’années pour la façonner et l’exploiter dans la carrière artistique de chanteuse par laquelle elle s’affirme, souffre mais s’accomplit finalement.
Les thèmes sont donc multiples et le spectacle garanti.
Ces acteurs accomplis m’ont encore une fois transportée dans leur monde et une série dans laquelle les apparences légères posent toujours des questions essentielles sur l’existence de tout un chacun.
Plus d’une fois j’ai apprécié le travail d’acteurs que je voudrais aussi profonds et honnêtes que leurs personnages…

Parfois j’apprends qu’il n’en est rien comme avec Lee Sun-Gyun, que j’avais estimé génial dans « My Mister » et humain dans « Diary of a prosecutor » et qui se révèle aussi décevant que Palmade avec leur addiction condamnable.
J’ose espérer que Suzy et Se-Jong ont réellement en eux des traits de caractère des personnages honnêtes de cette série car Doona a su choisir le bon amoureux et lui vivre avec courage cette histoire difficile.
La fin de la série est ouverte… à chacun de la choisir comme il la souhaite… Voilà qui me convient tout à fait.


« Ban ban »

Nombre de séries télévisées coréennes suscitent en moi des réactions mitigées, entre intérêt et exaltation, critique et adhésion.
Le titre de cet article (« ban ban ») signifie « moitié moitié » en coréen. Parfois les pourcentages de satisfaction sont plus nuancés, évidemment.
De nombreux arrêts sur image me restent en mémoire pour des scènes récurrentes-types que le genre nécessite en Corée. En littérature , on parlerait de « topoï ». En voici quelques uns :
A ) Les symboles : le réalisateur s’arrête volontiers sur des trois fois rien, des riens qui ont un impact souligné comme ce l0√2 dans la photo n°1 ( cette formule mathématique sert de prétexte pour lire « love », comme on utilise les touches d’une calculatrice. Le résultat est, ai-je demandé à ma calculatrice, 14,142135623730950488016887242097, ça ne fait pas grand chose comme quantité. Le héros de The Good Bad Mother le dessine dans la buée de son souffle sur la vitrine du salon de manucure de sa petite amie, qui le lui brode ensuite sur une cravate. Et c’est le dessin de cette opération qui remet quelques idées en place dans l’esprit malade du héros, après son accident.

Ces symboles peuvent être de minuscules cadeaux tels qu’une fleur ou un porte-clé et bien évidemment un tout petit bijou, ce qui me rappelle la lecture de L’art d’aimer d’Ovide !

B) La lente construction des prémices de la passion :

  • L’un des amoureux regarde longuement l’autre dormir et se perd dans cette contemplation qui exprime sa tendresse respectueuse.Images de Doctor Romantic 1 (et je viens de finir la saison 2… je n’ai jamais autant assisté à des interventions chirurgicales ! La nuit, dans mes cauchemars, je vais réclamer un scalpel, un trocard ou une scie sternale c’est sûr! )
  • Sous un parapluie partagé à deux, le regard est cupidon. Beaucoup de héros mettent très longtemps à reconnaître leur intérêt pour l’être aimé et l’histoire décrit tout un cheminement… avec une avancée par infinitésimales étapes… Pour tenir 16 épisodes! (Images de L’empire du sourire / The King Land)
  • Il y a aussi les scènes comme celle de l’amoureux / reuse embrassant l’autre dans son dos, pour un touchant aveu d’affection. Ou encore la première neige qui rapproche le couple.

C) Les amis des héros se comportent comme des parents, avec un droit de regard inquisiteur que j’estime particulièrement gênant… mais il faut bien un frein à l’intrigue pour qu’elle dure si longtemps. Je n’ai pas du tout apprécié ces garçons qui chantaient faux, buvaient ou s’imposaient en camping dans la vie de l’avocat du divorce des liens sacrés du divorce. Le meilleur ami qui met des bâtons dans les roues en croyant bien faire est totalement insupportable!

En fait la présence de ces amis s’explique parfois par la volonté de leur faire vivre une histoire d’amour que le couple principal ne ressent pas , se cantonnant dans l’amitié ou le respect. Ils fournissent sa dose de romantisme au spectateur.

D) Les vidéos annexes tournées pour montrer le travail de l’équipe de réalisation sont souvent utiles pour bien comprendre une série et j’ai vraiment regardé avec grand intérêt celles de The Good Bad Mother qui m’ont confirmé la bonne entente entre les acteurs puisque mon acteur préféré, Lee Do-Hyun, appelait l’actrice jouant sa mère, Ra Mi-Ran, « Maman »! Ce détail m’a totalement touchée! Mais il arrive qu’on voie trop combien le jeu d’acteur est un art, tant les relations entre les individus sont professionnelles et dénuées des sentiments montrés à l’écran.

Dans Youth of May; Lee Do-Hyun est tellement différent (ce qui est tout à son honneur puisqu’il a un large éventail de talents) que j’ai eu du mal à regarder les images de violence physique! Et je n’ai toujours pas commencé The Glory tant je crains de l’y découvrir en tant qu’anti-héros.

Plusieurs séries ne m’ont guère convaincue et je peine à les terminer, comme Café Minamdang, alors que Soe In-Guk joue très bien le farfelu chaman, et que le personnage de sa soeur, la geek, est plaisant… mais je préférais Oh Yeon-Seo dans Vincenzo.

Là, elle interprète une policière intransigeante, qui court partout en vain et est finalement bernée par le chaman profiler réussi qu’est In-Guk.

Finalement, c’est dans Doom At Your Service que j’ai particulièrement suivi In-Guk, superbe Dieu de la mort! La fin était prévisible pour qui aime Science Fiction et Fantastique car elle est souvent employée pour conclure une histoire…mais le duo formé avec Park Bo-Young est particulièrement réussi, ce qui satisfait la spectatrice. Parlons aussi de Lee Su-Hyeok qui est sublimissime.

Je crois que j’apprécie trop les « beaux ténébreux »! Dès qu’ils sourient, l’histoire est pliée et on peut lever le camp!


Une ambitieuse toxique

La série japonaise « Une famille en flammes » contient 8 épisodes dont le rythme narratif est prenant.
Il s’agit d’une jeune fille qui se fait embaucher par la seconde femme de son père parce qu’elle veut réhabiliter l’honneur de sa mère, la première épouse d’avant le divorce, et qu’elle suspecte sa belle-mère d’être responsable de l’incendie imputé à sa mère.
Cette belle-mère est un personnage diabolique. L’actrice l’interprète à la perfection. C’est une jalouse pathologique qui a « vampirisé » la maman de l’héroïne au point de l’avoir poussée aux portes de la folie en chaussant ses pantoufles pour se marier avec le père, un vrai fantoche manipulé par ses trois soeurs.
Les deux fils de la méchante, tombant amoureux de l’héroïne et de sa soeur, pourraient racheter le mal qui a été fait…
Mais encore une fois les hommes japonais de cette histoire sont des faibles, des lâches, des mous. Le fils ainé ne sort plus de chez lui ( il me semble que l’on appelle ce genre de personne accrochée à son PC un Otaku).
Ce sont les personnages féminins qui font tout l’intérêt de cette série et encore une fois nous rencontrons deux soeurs qui s’aiment fort.
C’est une fiction alors on ne s’étonnera pas du fait que l’héroïne puisse préparer du poulet rôti deux fois en cinq minutes ni du rangement parfait de la « porcherie » que devient une vaste maison de riches quand les habitants se laissent aller…etc.

Donc, pour résumer, cette série offre un intérêt pour la progression de l’enquête menée par l’héroïne et surtout pour l’interprétation de cette diablesse de voleuse de mari.

Alors pourquoi ressentir quelque amertume quand je me souviens de cette série ?

Nous avons tous en tête une ou plusieurs personnes toxiques qui ont jalonné notre parcours de vie et reviennent hanter nos cauchemars… Pourquoi nous infliger la lecture d’un mauvais livre ou le visionnage de thrillers désespérants? A quoi bon nous souvenir d’eux au lieu de ne mémoriser que les spectacles ou lectures feelgood?

J’ai un bout d’explication : si nous n’avions pas ces oeuvres comme étalon de notre bien-être, nous ne saurions pas à quel point le Bonheur est souhaitable.

Conséquemment, fuyons les jaloux ambitieux, ces gens avides de notre bonne santé mentale!…

Oups ! C’est leur identification qui n’est guère aisée !


Nineteen to twenty : jeu passionné

Quand je vois « des amoureux qui s’bécottent sur les bancs publics », je ne pense pas être la seule à ne pas leur lancer « des regards obliques » de bien-pensants ( = de rétrogrades ou d’aigris ) mais je les regarde avec la nostalgie de cette étape merveilleuse qu’est le commencement d’un amour… étape tellement plus agréable que celle des débuts dans la vie active!
Ces prémices d’antan sont si chers à nos coeurs que la société coréenne fait un mythe du premier amour et des premières expériences vécues.
Moi qui sais désormais que mes premiers amoureux ne sont pas devenus de meilleures personnes que moi ni que ceux que j’ai choisis, je ne regrette absolument pas d’avoir suivi un autre chemin que le leur.

Cette autosatisfaction ne m’empêche pas d’avoir commencé une émission de télé-réalité coréenne « 20 ans ou jamais » ( titre français de la série) soi-disant destinée aux ados mais tout public en fait !
Les producteurs ont placé ensemble pour quinze jours 10 volontaires des deux sexes tous nés dans la même année ( du point de vue coréen, même s’ils sont nés à différents moments de l’année, tous sont réputés majeurs le 1er janvier qui suit leur dix-neuvième année) sous le regard d’une équipe de quatre trentenaires ( 2 gars 2 filles) qui commentent leurs réactions en voyant les mêmes images que nous… Les jeunes sont censés assister à des cours qui ne sont que des prétextes pour créer des binômes et mixer les relations.

Alors nous voici, posant le regard du curieux que je ne qualifierai pas du tout de voyeur en l’occurrence ( ou alors tous les romans, tous les films transforment les gens en voyeurs !) puisque les participants sont volontaires et surtout que la société coréenne est bien plus morale que la nôtre si bien que nous ne les suivons pas du tout dans la salle de bains ni n’attendons de scène libidineuse. C’est totalement impossible ici et donc l’expérience n’est pas immorale.
En outre ces jeunes gens ont des réactions qui seraient celles de nos collégiens plus que de nos lycéens… d’autant plus que, selon notre décompte du temps ( que la Corée vient d’adopter cette année, rajeunissant toute sa population d’un an !), les jeunes gens qui ont été filmés là ont, en fait, 18 puis 19 ans.
Tous, au début de la série, émettaient le voeu de boire de l’alcool dès leur majorité et j’ai craint un instant que la série ne ressemble à l’autre du même réalisateur, celle que je ne veux pas regarder ( « Sauve qui pécho »)… Mais, après avoir bu du champagne, certains ont qualifié cette boisson de « dégueulasse » en réclamant du jus de fruit. Quelques verres de soju d’un soir ont fait jurer à celui qui voulait se soûler, qu’il ne boirait plus tant il a détesté le lendemain de gueule de bois. Et une jeune fille a refusé un repas chic avec du vin, promis par un galant, d’une réplique sans appel. La spectatrice moralisatrice, que je suis et qui déteste tout alcool, est rassurée sur leur santé… Et sur le genre du spectacle proposé !
Le thème privilégié de la série est celui de leurs émois amoureux ( et non des ébats, là est toute la nuance et elle est d’importance!)
Tous comptent bien « sortir avec quelqu’un » et on leur a imposé une semaine d’observation en leur interdisant le flirt, avant de les autoriser à faire leurs demandes.
Les spectateurs se sentent dans la peau d’un scientifique observant des sujets d’étude dans un bocal!
Et l’on s’étonne ( une fois le constat effectué de la beauté plastique de toutes ces personnes) du fait que ce ne soient pas les plus jolies filles qui tirent leur épingle du jeu de séduction… mais la plus joviale d’entre les cinq ! Celle qui sourit très souvent, et met de la gaîté dans l’air, se voit offrir l’idylle espérée la première et de la plus nette et romantique façon… avec l’un des deux gars les plus timides!
Le jeune homme s’est surpassé pour lui faire sa demande et j’ai autant sauté de joie que les quatre commentateurs !

Il l’a fait!
Tout seul comme un grand! Alors que la demoiselle était à un cheveu de prendre les rennes !
Alors la joie palpable du couple, leur émotion vivifiante, est une source de bonheur pour la spectatrice qui préfère regarder ces images optimistes, idylliques plutôt que de lire des bouquins trop souvent décevants dont certains offrent des critiques remplies de points négatifs.
Ce programme ne me déçoit pas!
Et bien que je le sache certainement scénarisé, bien que je constate que les producteurs ont fait des images enregistrées un spectacle chronologique produisant du romantisme… Bien que je suspecte ces jeunes de vouloir faire carrière d’acteur ou un métier du spectacle ou même des profits en tous genre… Je marche à fond!

Extraits : Les deux amis se sont installés dans une balancelle avec une vue magnifique sur Séoul, au soleil ( on est début janvier).

Comment résister au pouvoir sentimental du dialogue suivant ?

La fille : Les autres sont sortis faire les courses. Tu n’y es pas allé ?

Le garçon : Non, je préfère un rencard.

( Un silence. Il ne la regarde pas. Le regard au loin…) On t’a déjà proposé de sortir ce soir ?
La fille : Moi, euh, non… ( Elle est tournée vers lui)
Le garçon ( sans la regarder, les yeux vers l’horizon mais tout l’être figé par l’espoir): Alors, sors avec moi!

La fille : (époustouflée puis riant de bonheur, puis main devant la bouche) Oh, je voudrais bien !
Le garçon : Alors, on dit 17 heures…etc

Et ce même dialogue repris et commenté, lorsqu’ils se retrouvent ensemble dans l’auto qui les emmène au restaurant :

Le garçon : Si tu avais refusé mon invitation, je n’en aurais pas dormi de la nuit.
La fille : Je voulais t’inviter en premier…

Le garçon ( flatté) : Ah bon

La fille : « Et là tu me dis « sors avec moi.

J’étais surprise… »

( puis elle précise)

J’étais trop contente. »

Le garçon : « J’ignorais que j’étais aussi timide. »

Le garçon :  » Ton regard pétille…

Je pourrais me noyer dedans« !

N’est-ce pas poétique ? Une merveille de sentiment pur aussi blanc que leurs manteaux !

Je ne crois pas que des jeunes gens puissent contrefaire aussi bien ces vrais sentiments. On remarque combien le jeune homme est pudique en se détournant souvent pour oser parler, et combien la fille rayonne tandis qu’il se dévoile tendrement.

C’est trô bô!

Ça me donne de la joie de vivre à plus de 60 balais ! C’est le moment magique où l’alchimie se crée que cette émission nous donne le privilège d’apprécier. Je sais bien qu’on va penser forcément que c’est du niveau de Loft Story mais j’insiste sur le fait que c’est de la téléréalité de la toute première époque quand on attendait autre chose de ces programmes que les débordements de piscine et des Marseillais à Pétaouchnock !

Ces jeunes gens-là s’expriment avec correction. Leur premier « devoir » est de se rendre à la bibliothèque pour choisir un livre à offrir à la personne qui les intéresse. C’est d’un bien meilleur niveau que tout Loft européen !

J’admets volontiers qu’il faut avoir pour l’observation du comportement d’autrui une véritable passion et c’est mon cas. J’affirme que nos corps ont un langage aussi nuancé que celui qui sort de notre bouche et qu’il est plus intéressant… Quoique forcément plus souvent source de quiproquo puisque nous ne donnons pas tous la même signification à un geste, suivant notre caractère, notre éducation et notre pays!

L’épisode 6 de la série se termine sur un coup de poker tenté par l’un des 3 garcons amoureux de la même fille ( laquelle semble être un peu allumeuse ) et se conclut par le pronom « toi » qui est une déclaration, juste après l’image ci-dessous… Ce sera une attente insoutenable jusqu’à mardi prochain!!! 🤣


Celebrity : ricochets percutants

La série Celebrity en douze épisodes est portée par Park Gyu-Young , que j’ai déjà suivie avec plaisir dans « The Cocky Prince« . Elle interprète Seo A-Ri, une jeune femme devenue influenceuse célèbre avant d’être aussitôt emportée dans un tourbillon de déchéances successives
L’héroïne , qui tend à devenir une anti-héroïne, est désabusée car elle est censée raconter son histoire en flashback après avoir été déclarée décédée.
La narration est donc épaissie d‘une « enquête » pour trouver qui a voulu tuer l’héroïne et pourquoi.
La victime fait donc plusieurs séances en live et reconquiert sa réputation, au fur et à mesure de ses révélations sur les noirceurs de son entourage et de son nouveau succès sur le Web.
On le comprend : le thème principal concerne donc les méfaits d’Internet.
Mais outre le harcèlement, les médisances, la diffamation, le narcissisme… sont en question les profits des Youtubeurs, aussi difficiles à accepter que les salaires mirobolants des footballeurs. Ces stars de la Toile réalisent une fortune grâce aux placements de produits que la foule des fans est avide d’acheter…

L’intrigue a aussi l’intérêt d’opposer deux niveaux sociaux ( les nantis comme la fille d’un député ou son frère l’avocat d’affaires et les laborieux industrieux du commerce des vêtements). Le niveau le plus haut placé n’est pas le plus admirable du fait… du vice de la drogue. Mais la série critique aussi les Chaebols. Dans cette capture d’écran on voit une scène extraordinaire qui a dû demander des heures d’entraînement car une servante doit enlever les chaussures du riche employeur pendant qu’il marche puisque son temps, c’est de l’argent. S’en suit une démonstration orale, quand A-Ri critique cette action asservissante et, de fait, choquante pour qui ressent de l’empathie à l’égard de l’employée. Le nanti ainsi servi explique à l’héroïne, dont il convoite l’amour, que le luxe (auquel il est habitué depuis l’enfance et qu’il s’est résigné à pratiquer pour éviter le renvoi du serviteur) offre un emploi indispensable aux employés ! A-Ri n’en est pas moins révoltée et tourne le dos au riche amoureux qui, évidemment, s’attachera encore plus à elle !
Dans cette série, le Web apparaît tel qu’il est : le miroir aux alouettes qui attise les rancoeurs de tous les jaloux et détraqués.
La devise  » Pour vivre heureux, vivons caché. » n’aura donc jamais eu de démonstration plus réussie.
Encore une fois ce sont les individus les plus proches de l’héroïne qui sont responsables de nombre de ses soucis voire malheurs. Il y a de mauvais parents et des trahisons.
L’actrice est époustouflante de beauté et d’élégance et on traverse le monde de la mode et des défilés. Beaux costumes garantis.
Les coups de théâtre s’enchaînent, comme des ricochets, à un rythme soutenu ( pas d’épisode sans retournement de situation, les fameux cliffhangers) et le spectateur est contraint ( oui, oui, à ce point) de rester là, en attente de la prochaine surprise ménagée par le scénario.
Conclusion : le débat est connu, certes, mais augmentée de l’enquête et interprétée de cette façon magistrale, la série vaut vraiment la peine d’être vue.


Être ailleurs

Parfois, être ailleurs repose.
Dans l’espace où se métamorphose
Ma pensée, en idéale osmose
Avec l’imagination de lieux en vert et rose,
Sous un ciel bleu, grandioses…
Là où les pétales de cerisier à l’infini se déposent,
Sous des frondaisons de mise en pause
D’un drama coréen dont les choses
Exotiques au rêve me prédisposent…


Doctor Cha : entre tradition et modernité

Voilà trois ans que je visionne des séries télévisées coréennes… Et après des fleuves de soju ( oui, je sais : en Europe ce sont sans doute des fleuves d’autres alcools qui coulent dans les séries télévisées mais… Je ne les regarde plus parce que la proximité du danger m’angoisse) je viens enfin de voir cette image qui me plaît infiniment d’une jeune femme médecin invitant son aînée, médecin aussi, à boire un verre « sans alcool »!!!
Enfin une conversation sans le filtre de ce poison d’alcool. L’un de mes grands-pères, « un bon méridional » qui fréquentait le café du village m’a dégoûtée à vie de ce breuvage qui rend les gens gueulards et ridicules. Mon autre grand-père étant nickel sur ce plan, j’ai donc profité d’une excellente impulsion pour préférer l’eau à toute boisson alcoolisée.
Donc Doctor Cha nous montre une femme moderne qui vit dans une classe sociale aisée mais pas de la très haute société.
Pour une fois on n’est pas dans le monde des patrons d’industrie, les fameux chaebols.
Cette femme a fait des études de médecine et a épousé un médecin qui au bout de vingt ans dirige un service d’hôpital, ce qui ne correspond pas non plus à une classe sociale pauvre; loin de là, même. Leur appartement est magnifique ; la belle-mère possède un immeuble et fait des placements d’argent très conséquents. L’amie de l’héroïne dirige une clinique de soins esthétiques mais sa mère semble être de milieu très modeste. Ce sont donc finalement des grands bourgeois.
[Digression : J’ai du mal à comprendre le système financier coréen que nous montrent les dramas, après en avoir vu plus d’une soixantaine (en 3 ans et en faisant « avance rapide » lorsque des passages m’ennuyaient trop).
De très nombreuses séries racontent l’histoire de gens endettés auprès d’usuriers, qui font le malheur de leurs enfants ou petits-enfants solidaires de leurs dettes.
Dans « The Interest Of Love », nous voyons des employés de banque comme il en existe beaucoup en France, suggérant que le système bancaire est le même que le nôtre.
Mais le drama « La traque dans le sang » parle encore de la mafia coréenne s’emparant d’un quartier par le biais de financiers véreux et l’on voit ces bandes de recouvreurs de dettes qui renvoient la société à l’époque médiévale. ]
Donc la doctoresse Cha ne boit pas et seuls son mari et son prétendant se saoûlent puisqu’il semble que boire soit toujours considéré comme une pratique sociale positive partout dans le monde! Alors Mme Cha est-elle en cela moderne ou agit-elle là selon la tradition… Je ne sais plus.
En tout cas, elle était l’épouse traditionnelle qui assure les cérémonies commémoratives du décès de son beau-père, qui cuisine pour sa belle-mère… Jusqu’à ce qu’elle apprenne que son mari était bigame et avait un enfant hors mariage. Et elle pense d’abord à ses enfants avant de penser à elle… Cet aspect traditionnel-là me paraît tout à fait fondamental.
La série montre bien le tsunami vécu par toute la famille quand le « père de famille » va « pondre ailleurs » ( mes paroles démontrent à quel point la polygamie me rebute) et j’attends de voir les 4 derniers épisodes.

Monsieur ne sait pas choisir entre les deux femmes de son mini-harem… L’histoire montre tous ses défauts ( il est malhonnête, lâche, pingre, ridicule) et il en arrive à privilégier les enfants du premier lit au détriment de l’enfant née hors mariage dont il a fait le malheur. Toujours ces histoires de préférences entre les éléments d’une fratrie dès qu’il y a plusieurs épouses.

Elle me plaisent beaucoup, l’héroïne et « sa belle-fille » en tant que femmes modernes et l’honnêteté de Cha me ravit ( cf sa réaction dans l’épisode de la vignette pour handicapés).



Agency : quel style !

Ils ont certainement beaucoup travaillé, ces acteurs et ces réalisateurs, pour nous fournir une série de 2023 aussi soignée dans tous ses détails! Cette comédie dramatique est jouée par Lee BoYoung, Son NaEun, Cho SeongHa et voyez le casting ici..


On crierait presque au chef-d’œuvre… si la société dépeinte montrait moins de défauts (alcool, népotisme et corruption). Mais si le fond est souvent contestable la forme est vraiment parfaite! Les décors, la musique, les costumes, les personnages… TOUT est soigné avec style. Le drama surpasse toute série européenne ou américaine!

Je décerne ici le « VEROH d’or » des costumes! Un site étudie le style de Lee BoYoung , comme son sublime pantalon à taille haute et tous ces tailleurs qu’elle seule peut porter; elle qui peut nettoyer le sol en tailleur immaculé et le porter de nouveau une fois nettoyé !

Et voici les tenues stylées et variées de la Chaebol qui passe de l’allure de l’étudiante à celle de l’employée de bureau, de la jeune fille à la femme.

Les deux actrices font un véritable concours de mode et la spectatrice (ou le spectateur qui aime les vêtements et les accessoires) est ravie par ce ballet visuel effectué par des actrices au corps de mannequin.

Quand on sait que Lee BoYoung, l’actrice, a eu deux enfants depuis 2015… on est admirative de sa ligne impeccable! On se repait de sa démarche dansante, juchée sur ses talons aiguilles, des mouvements ondulants de sa chevelure coupée au carré d’un noir de jais, de sa face si claire et sans défaut, de son regard énigmatique… et l’on adore le gimmick de son index droit tapotant la table pendant qu’elle réfléchit à la stratégie à adopter, souligné par un crescendo en sourdine jusqu’à l’allumage de l’ampoule dans son regard pour produire l’idée géniale qu’elle glane jusque dans le brouillon de sa subordonnée.

Comment ces femmes-gazelles peuvent-elles se ramasser en un petit cube de chair repliée sur elle-même, sur un trottoir ou contre une porte, en équilibre au-dessus de leurs talons, pour exprimer un désespoir soudain, elles qui traversent l’air ambiant de leur démarche de notes de musique sur une portée ?

Dans cette série, on évolue dans des décors de bureaux les plus hightech qui soient (les tables de création du dernier cri sont évidemment des produits placés par la série qui s’attarde sur leurs praticité… et leur marque!).

On va dans des restaurants et bars à la mode, on entre dans l’intérieur richissime de la maison des Kang. La richesse d’une firme se voit aux mètres carrés d’espace inoccupé comme les bureaux des Directeurs avec tout le confort imaginable (et l’on rit un peu lorsque l’employé si haut placé une fois renvoyé part avec un carton porté à bout de bras, alors qu’il œuvrait dans un studio complet!) qui contrastent avec la toute petite pièce à tout faire dans laquelle vit la mère pauvre ou le chauffeur-secrétaire.

Le scénario : Dans l’agence de publicité du Groupe VCommunications, Go AhIn est une Directrice Adjointe qui devient Directrice de la Création grâce à une campagne publicitaire qui renverse l’opinion publique à l’égard d’un chaebol corrompu ! Elle excelle dans son travail car elle y consacre sa vie, ayant eu une enfance difficile et pauvre (sa mère l’a abandonnée la laissant chez sa tante et, bien qu’admise, elle n’a pas pu faire ses études dans l’Université prestigieuse de Séoul dont elle rêvait). Elle s’est « faite elle-même », gravissant rapidement les échelons, et se trouve en compétition avec le diabolique Directeur des Projets Choi Chang Su , qui s’est vu promettre le poste de PDG de l’agence par le secrétaire du Président actuel du groupe VC. Ce dernier a deux enfants, Kang HanSu (ou Seo Kwang Hyeon) et Kang HanNa , qui entrent en compétition pour le titre de Vice-Président du Groupe, manipulés par leur grand-père, Kang GeunCheol, à qui la firme entière appartient.
Nous assistons donc à la bataille entre Go AhIn et Choi Chang Su, dans laquelle les enfants Kang avantagent l’un ou l’autre au gré de leurs intérêts.

Choi Chang Su, Jo Eun-jung, Go AhIn, Kang HanNa , Park YoungWoo

Le drama illustre l’idée que… derrière les grandes femmes se cache un homme dévoué… et pas qu’un !

Kang HanNa vient travailler à l’agence toujours accompagnée de Park YoungWoo son collaborateur-nounou-chauffeur-secrétaire… et roi de coeur. L’honnêteté en personne, ce bel homme ! Ce sont eux deux qui portent la romance car Go AhIn n’est pas en forme tellement elle travaille (elle boit et prend des psychotropes, car elle est en dépression constante mais bien évidemment elle s’en sortira, puisque c’est un drama « feel good » !!! ). Mais pas le moindre bisou dans cette série, rien, que dalle… et pourtant un magnifique amour tout pur ! C’est très fort!!!
Kang HanNa peut aussi compter sur le PDG actuel de l’agence, qui l’a connue toute petite. Ce joueur de Go lui est de très bon conseil.

Go AhIn est aidée d’abord par son Directeur Adjoint, Han Byung-soo, qui la connaît parfaitement et, tout en restant son subordonné, est le plus proche d’un ami pour elle. Un bel entrepreneur, Jung Jae-hoon, lui fait la cour mais elle ne vit que pour son travail dans lequel elle reçoit aide et conseil de Yoo Jung-seok celui qui, autrefois, l’a formée à VC dont il a dû démissionner à cause de Choi Chang Su, pour ouvrir un petit restaurant qui végète, à la suite de l’échec de son agence indépendante.

Mais sur les affiches de la série on voit aussi l’une des collaboratrices de Go AhIn, Jo Eun-jung, celle qui anime le groupe uni, productif et créatif, celle qui insuffle la joie du travail bien fait, qui se débat avec son fils voulant qu’elle démissionne, celle qui ne peut être aussi efficace dans son travail que grâce à son époux dont l’amour est d’une fidélité à toute épreuve épaulé par sa mère qui élève leur fils.

Et on peut aussi dire que derrière la fiancée de Kang HanSu, l’amie de Kang HanNa, Kim SeoJung, son père, le directeur de la firme WooWon emprisonné au début, Kim WooWon, est présent pour venger son enfant bafouée.

On voit aussi des images de parents :

  • la mère de Go AhIn qui l’a abandonnée parce que son mari voulait la tuer
  • le Président de la firme qui est un bon père pour ses enfants mais qui ne peut empêcher
  • son propre père, Kang GeunCheol, de manipuler Kang HanSu et Kang HanNa.

Il reste le clown de la série, le collaborateur du méchant Choi Chang Su, celui à qui on fait faire le sale boulot et toutes les erreurs… Mon dieu qu’il est bête et énervant! Et on ne le plaint même pas car il est trop sournois. Tiens, je n’ai pas besoin de revoir sa tête qui m’a trop énervée!
Ajoutons que chaque épisode est introduit par une phrase qui a valeur d’exergue, comme « La guerre ne s’arrête que pour les morts » ou « l’addition est inévitable » ou encore « Ce que tu veux faire; ce que tu devrais faire » et le chapitre démontre cette vérité.
La musique est bien évidemment parfaite, dramatisant, adoucissant, claironnant les circonstances!
A part les fleuves de soju… (quelle poisse cet alcool omniprésent et avec des médocs en plus! Je ne comprendrai jamais ce vice!) rien de négatif à ajouter???

Si, pour être très juste, Go AhIn est parfois agaçante en « Madame je suis la meilleure » mais aussitôt on nous la montre malheureuse, alors on l’excuse… C’est l’héroïne après tout et elle s’humanise en devenant de plus en plus sereine. La fin est de ce point de vue inévitable mais je me serais bien arrêtée avant, moi, avec le jeune couple dont on voudrait revoir le bonheur.

AGENCY sur NETFLIX en anglais.


Doctor Cha🩺

A recommander à toute épouse qui a abandonné ses études pour élever ses deux enfants et a dû supporter sa belle-mère veuve squattant son foyer, lorsque, excédée par un mari toujours plus égocentrique et après vingt ans de vie commune, elle a survécu à une greffe de foie et qu’il lui vient enfin l’envie de penser à elle-même en reprenant ses études ! (Je sais… Le cas de figure paraît très ciblé au départ 😂).
Une autre affiche du film montre l’héroïne, Cha JeongSu claquant une gifle d’anthologie à son époux Seo InHo, le chirurgien en chef, et pour comprendre cette claque , il faut savoir que le mari en question est en quelque sorte bigame car il entretient une liaison depuis des années ( sans doute depuis son mariage… Je ne sais pas encore le fin mot de l’histoire ) avec son premier amour, Choi SeungHee, sa collègue de travail. Dans ce même hôpital universitaire le fils, Seo JungMin, a étudié et vient d’être accepté pour effectuer son internat… en même temps que sa mère, Cha JeongSu !

3 personnes du même foyer dans le même établissement…. Et les hommes ont décidé de passer pour des étrangers par rapport à JeongSu… Qui a même affirmé que son mari était mort au cours d’un repas du personnel !
La liaison de Seo InHo et Choi SeungHee est évidemment ignorée par Cha JeongSu, qui a postulé dans cet établissement où ses moindres erreurs sont moquées parce qu’elle est la plus âgée des internes !
On comprend donc que le public auquel est destinée cette série est bien plus large : toute personne qui déteste la duplicité des individus infidèles, des sournois qui trompent leur famille, des polygames, parce que ces gens méprisent ceux qu’ils sont censés respecter, ne peut que s’amuser en assistant à la transformation du Docteur Cha, chenille devenant 🦋, dans cette comédie au rythme enlevé.
Il est évident que ce spectacle reste une fiction dans laquelle on s’amuse beaucoup de la fausse rivalité d’une mère et d’un fils face à la cheffe de service dont le fils est l’amant et qui ignore ressentir de la jalousie pour… « sa belle-mère » ! Des quiproquos à la pelle!
La maîtresse du mari a beau être son premier amour, on n’excuse pas ce couple détestable qui fait tout pour décourager notre héroïne et obtenir qu’elle démissionne… Heureusement les circonstances s’y opposent et l’amour véritable se profile même à l’horizon du Docteur Cha en la personne du beau chirurgien, Roy Kim, qui l’a opérée du foie et a flashé sur elle.

Alors on se régale de toutes les circonstances dans lesquelles le mari volage tellement odieux est remis à sa place et débouté dans ses manoeuvres malhonnêtes ( l’acteur est trop drôle. Son visage est tellement mobile! )
La série traite donc du destin des femmes qui ont élevé leurs enfants au détriment de leur carrière, des épouses délaissées, des maîtresses qui veulent faire divorcer leur amant, des enfants illégitimes, de l’amitié, de l’amour maternel sous toutes ses formes… Et aussi de médecine et de vocation !

Je n’en ai pas encore vu la moitié et déjà j’applaudis au succès mérité de cette série qui me procure un grand plaisir alors que je ne me trouve dans aucune des situations décrites, à part l’amour maternel bien sûr !


Legal High : duo d’avocats réjouissant

Qu’est-ce qu’un bon avocat?
Celui qui choisit ses clients pour s’enrichir, comme le fait le « monstre diabolique », Ko TaeRim qui n’a jamais perdu un seul procès depuis qu’il a ouvert son cabinet personnel ?
Ou bien Seo JaeIn celle qui a foi dans la justice et se retrouve obligée d’obéir au précédent contre son gré et en pestant toujours plus?
Bien évidemment le premier, qui se moque de la jeune femme en disant qu’elle piaille comme un poussin ( et j’ai appris qu’en Corée les oiseaux font « Pia Pia » au lieu de faire « cui cui »!) et qu’elle doit apprendre correctement son métier en appliquant ses règles apparemment vénales et peu conventionnelles… se révèle avoir du coeur et prendre des chemins détournés pour que s’applique finalement la vraie justice. Il fait deux ou trois plaidoiries très lyriques, de belles envolées profondes comme lorsqu’il obtient qu’une condamnée à mort soit reconnue non-coupable… Alors que finalement on ne sait même plus si elle était coupable ou non, tant le héros a brouillé les cartes à son avantage!

Mais Ko TaeRim n’a pas toujours agi ainsi et ses débuts sont entachés par le cabinet d’avocats dont il a dû démissionner pour cesser d’être utilisé par les financiers obtenant justice quand ils ne la méritent pas.
Deux autres avocats, dont un qui assure la partie burlesque de cette série, font partie des personnages principaux ainsi qu’un jeune homme qui espère vaincre le héros invaincu au prix d’un changement de statut : d’abord avocat élève de Ko TaeRim, qui démissionne par refus d’être aussi intéressé par l’argent, il se fera procureur pour tenter de damer le pion à Ko TaeRim en jouant avec d’autres règles, celles de la partie civile.

La série présente donc un duo d’avocats mixte haut en couleur : les deux compères ne cessent de se disputer. Ko TaeRim est un vrai phénomène qui parle plus vite que Lucky Luke ne dégaine et Seo JaeIn est toute candide et élégante, touchante dans la foi de sa jeunesse.
La musique de ce drama est particulièrement présente comme un élément fondamental de l’intrigue : tantôt ample pour souligner les réussites des héros, tantôt dramatique pour renforcer l’argumentation juridique. Elle rythme la narration avec une technique consommée! On l’entend comme un personnage supplémentaire, on l’attend, même!
Deux autres personnages sont irremplaçables : le majordome de nos héros qui raconte avoir exercé 20 métiers différents dans une vie antérieure à chacune de ses réussites comme tailler un bonsaï ou charmer une femme… Et le collaborateur « couteau suisse » qui a des connaissances en informatique, sait accomplir une filature parfaite et se grimer pour soutirer des documents indispensables ou obtenir des témoignages cruciaux!
Tout en levant un doigt vengeur et réclamant d’être payé cher, le « monstre diabolique » retourne toutes les situations à son avantage et n’a qu’un talon d’Achille, une affaire dans laquelle il y eut une enfant victime du conglomérat chimique dont l’héritier l’a un jour passé à tabac, le traumatisant.
Je regrette juste les toutes dernières images qui ont un peu gâché l’apothéose finale… Juste un peu.


The Good Bad Mother : suite

Ra MiRan, Lee DoHyun et Ahn EunJin

[Second des deux articles que j’ai dû supprimer par cette superstition primaire qui est la mienne et me fait craindre de « porter malheur à ceux que j’aime » et déplacer dans le temps de mon blog.]

N’ayant pas expliqué le titre dans mon précédent article, je reviens sur ce drama.
Ainsi je conserverai la mémoire des réflexions que cette série a générées au cours de mon visionnage… Alors là, je pense à ceux qui se croiront trop intelligents pour ce « genre cinématographique », les mêmes qui se targuent de savoir ce qu’est une lecture de valeur ou une musique culturelle! Que ces « esprits supérieurs » 🧐passent leur chemin et ne reviennent pas.

Donc ce drama, qui ne montre pas ces longues beuveries au soju qui m’indisposent autant que les articles sur l’alcool ou la politique, pose la question de savoir ce qu’est un bon parent. Parce que, si dans ce drama, il s’agit d’une mère, le cas de figure est celui des parents.
Les premiers épisodes montrent une mère qui « harcèle » ( là le terme est approprié parce qu’elle va jusqu’à l’affamer et lui ôter toute joie du quotidien) son enfant afin qu’il se dévoue totalement à ses études puisqu’elle désire qu’il devienne procureur. Son ambition personnelle est qu’il dispose du pouvoir qui a manqué à son mari, dont elle est veuve. Le détail qui symbolise cette éducation, c’est le fait de réclamer que son enfant ne mange pas trop afin de ne pas s’endormir sur ses cahiers en ayant l’estomac repus! Évidemment, elle exige les meilleures notes et dans les histoires coréennes les coups de baguettes pleuvent sur les mollets des gosses. Elle maltraite donc physiquement son petit pour accomplir la destinée qu’elle lui impose.
En conséquence, il finit par s’éloigner d’elle, coupant les ponts lorsqu’il part étudier à la capitale en échappant à son regard.

Quand elle le retrouve après la tentative de meurtre avortée qui a rendu le héros devenu procureur totalement dépendant d’elle, elle applique la même méthode qui l’a caractérise : elle lui impose une rééducation, refait son éducation avec rigueur puisqu’il a de nouveau un âge mental de 6 ans. Mais il a le corps d’un homme et elle, elle a changé en apprenant ce qu’elle croit être la corruption de son fils, d’après les témoignages qu’elle recueille… Finalement elle revoit ses priorités : elle souhaite juste alors qu’il retrouve la santé et devienne autosuffisant.
Soudain le temps lui manque et elle doit redevenir une mère acharnée à le faire évoluer parce qu’elle va mourir et qu’il devra se débrouiller sans elle. Leurs rapports évoluent alors vers une véritable affection . Chaque fois qu’un souvenir des propos qu’elle lui avait tenus sort de la bouche de cet homme-enfant, il lui faut corriger son discours et comprendre qu’elle s’y était mal prise. ( Quel dommage d’avoir dû vivre ces faits catastrophiques pour decouvrir une véritable relation entre parent et enfant! C’est une fiction !!!) L’éducatrice s’humanise.

La maladie progressant et le fils refusant d’être mis en institution… Elle doit le bousculer physiquement pour qu’il réapprenne à marcher le plus vite possible… Elle le jette à l’eau aussi souvent que nécessaire et il doit bouger ses jambes pour ne pas mourir noyé ! La séquence est presque crédible grâce aux acteurs et au réalisateur ! C’est un passage très fort!
Par deux fois donc elle a joué le rôle d’une mauvaise mère pour forcer son fils à suivre la voie qu’elle lui a tracée… Pour son bonheur à lui! C’est de la tragédie fabriquée mais la spectatrice que je suis a marché. J’ai toujours été bon public!

Bien entendu, la sévérité, et même la cruauté, du personnage ne peut s’admettre que dans le cadre de cette fiction.

Tout un tas de mauvais souvenirs de l’époque où j’étais éducatrice de mes enfants comme de les élèves me reviennent en mémoire ! Qui n’a pas regretté de devoir imposer un programme précis à son gosse ? « Non tu n’iras pas chez Trucmuche tant que tu n’auras pas fini tes devoirs » ! « Mange tes épinards ! Tant pis si tu ne les aimes pas, c’est bon pour la santé ! »

Le titre du drama commence par l’adjectif « good » puisqu’en parvenant aux deux-tiers de la série, le voile est levé sur les dessous de l’affaire. On nous donne les moyens de comprendre le passé du procureur.
Se demander si on a été un bon parent ou un bon enseignant est une fausse question, finalement.
Pour en avoir toujours voulu à mes propres parents dont les défauts m’ont bien blessée, j’ai tenté de faire mieux… Et on fait tous comme on peut… Développant d’autres défauts !!! La perfection, je doute qu’elle existe.
Cette mauvaise mère se définit paradoxalement par ses objectifs positifs ! Elle voulait mettre son gosse à l’abri du besoin d’abord puis le pousser dans sa rééducation pour le rendre autonome. C’est le fameux « Je voulais bien faire »!
Le feuilleton nous pousse donc à remettre en cause les bonnes intentions qui sont artificiellement imposées.
Cependant quand je pense aux enfants qui s’imposent à eux-mêmes une discipline quelconque afin de réaliser leur rêve ou leur passion ( les enfants sportifs, les musiciens, les chanteurs, les acteurs…) je constate que le mal n’est pas moindre parce qu’il est auto-imposé
L’oxymore « bonne mauvaise » tend à démontrer que tout est dans l’excès, suivant la mesure par laquelle on jauge le comportement, suivant les circonstances…
Le travail des enfants est interdit… Sauf pour un temps donné établi par la loi ( les enfants acteurs peuvent tourner dans un film trois heures par jour… Ne travaillent-ils pas quand même ?) Sauf dans un pays donné ( inutile de démontrer cette évidence)…
En Corée, il paraît que les enfants ont une vie très difficile pour faire leurs études et les mères se disputent les meilleurs précepteurs…
Le drama se résout de façon idéale par la prise en compte du paramètre le plus gratifiant : l’amour avec le rôle donné à la bien-aimée du procureur, celle qui n’était pas faite pour les études mais qui a travaillé pour améliorer celles du héros, celle que sa mère ne veut pas voir épouser l’handicapé qu’il est devenu après l’accident… Partiellement, car on subodore une fin plus heureuse qui ne satisfera pas tout le monde, forcément.

De nombreux dramas font avancer la cause des personnes handicapées. Et je les regarde parce qu’ils donnent à voir plus que les feuilletons européens, pour ce que j’en ai vu.

Ils le font souvent avec un caractère très cru, des situations extrêmes, et en intercalant des scènes de farce qui pourraient les dévaloriser si l’on ne comprenait pas que la tendresse pour les « amis du quotidien », les relations sociales inévitables, construisent une intrigue plus réaliste.