Réfléchir sur (3xRien), demeurer dans le léger pour ne pas s'abîmer dans le grave.

séries composites

Bien écrire

    Qui décide de la valeur d’un écrit ?
A quoi reconnait-on qu’un texte est « bien écrit » ? « Bien écrire » signifie évidemment sans faute d’orthographe ni de grammaire puis avec du sens et enfin avec du style…

    Des styles, on en connait de plusieurs genres : le didactique… des documents de référence, le sensible… de la poésie, le passionnant… des romans, l’humoriste… des sketches et chroniques internautiques, le journalistique… souvent marqué par un parti pris quand ce n’est pas un parti tout court… Il existe le style littéraire… inspiré des classiques étudiés ( « classique » est une estampille recherchée) et le style parlé… le style, c’est bien subjectif, finalement.

Bernard Werber aurait reconnu du style à ChatGPT en affirmant que ce dernier écrit mieux que lui ( lien ci-contre vers la chronique de France culture… et je me demande soudain, ne l’ayant jamais remarqué avant, pourquoi « France » dans « France culture » n’a pas son initiale en majuscule… ? Pourquoi cette faute d’orthographe pour le titre d’un média qui veut nous cultiver !??? ). Donc ChatGPT peut montrer du style et faire de la littérature….

    Là chacun devrait lire l’article de mon Aminaute Christian pour se faire une idée concrète sur la question. Christian a fait réécrire un texte lambda à ChatGPT… Cet article nous permet de juger sur pièce. Le résultat produit par ChatGPT m’apparaît comme très transitoire, pas du tout abouti, tel un brouillon à améliorer. Que les webmestres de blogs littéraires qui passeront par ici et tout lecteur « qui a des lettres » prenne le temps de se faire un avis!

    Que veut donc dire « C’est mal écrit! », expression que me jetait à la figure un collègue de français se moquant de l’une de mes lectures préférées… Sans vraiment la justifier ! ( Commode, hein, d’affirmer sans démontrer!)
Si « mal écrit » signifiait rempli de grossièretés ou en langage parlé… On ne vanterait plus des auteurs comme le créateur de Bardamu, celui de Bérurier ou le chanteur de la mauvaise réputation. Je fais exprès de ne pas citer leur nom pour me donner un genre mais j’ai lu du Céline, un Dard ou deux ( c’est trop fatigant au bout d’un moment de se replonger dans un langage qui date terriblement et Dard n’a plus guère de succès, me semble-t-il.) et qui oserait penser que Brassens écrivait mal ? Pas moi. La forme ne cache pas la profondeur du fond.
    A l’opposé, si le jugement « c’est bien écrit » correspond à un genre littéraire plus noble qu’un autre… Pourquoi sommes-nous si nombreux à apprécier soit le fantastique, soit la Fantasy ( c’est différent), soit la SF, soit les romans d’aventures, soit la littérature dite « young adult », soit la « littérature de gare » comme on disait autrefois… Tous ces genres souvent jugés comme plus ou moins méprisables au regard « des classiques ». Et quand donc une oeuvre entre-t-elle dans la catégorie respectable des « classiques »? Jules Verne était méprisé à son époque, considéré comme un auteur de livres pour la jeunesse, un vulgarisateur de sciences… Et désormais les collégiens français ont tant de mal à le lire… Tout comme Molière et je parle d’expérience vécue. Il me fallait leur traduire les textes!!!
En ce qui me concerne, j’ai ma propre définition de ce qui est « bien écrit » : c’est ce qui me touche vite et fort, en toute simplicité la plupart du temps et dans une langue correcte ( sans malmener l’orthographe et la grammaire). Quand l’écrit est tarabiscoté, l’écrivain me perd ! J’assume de préférer Hugo à Mallarmé. Le symbolisme me fatigue par sa volonté d’exclure le non-initié, de recréer des classes sociales en littérature. L’abscons me ferme la porte à l’envie de lire, puisque je déteste le mystère superflu. Je suspecte le compliqué d’hypocrisie et de pensée sournoise. Les termes rares me rendent les correspondances trop poussées et le texte me perd. Les voyelles de Rimbaud… sont géniales mais tant de « correspondances »… ne me parlent pas du tout. Elles sont vraies et perceptibles pour l’auteur et… je m’en fiche totalement ! Les laideurs « déhissantes » d’un texte de Baudelaire… Beurk ! ( Non je n’aime ni tout Baudelaire, ni tout Verlaine, ni tout Rimbaud. Tout aimer me paraît correspondre à… ne rien aimer vraiment… Être fan fane mon attirance… Méfiance ! )
    D’après moi, le « bien écrit » génère le « bien lu »… Il faut comprendre pour retenir et explorer complètement…. Ou alors on est charmé, comme captivé par l’inconnu, attaché sans savoir pourquoi… pas complètement heureux… )
    Quant au style… Certains blogueurs encensent des auteurs qui m’ont rebutée alors que des prix les ont distingués. Ces livres ont été élus par des spécialistes, des écrivains, des lecteurs émérites, des amateurs… Et à moi, ils sont pénibles… Ce doit être comme en cuisine: je n’aime pas les épices, moi… Suis-je stupide pour autant ?
    Qui décide donc de la valeur d’un écrit ? Sa gloire? Pourtant tel ou tel écrivain est mort méconnu, tel autre, pauvre comme Job.
On se décide à lire pour son plaisir, pour rêver, pour imaginer, pour connaître ? Pour sa culture ? Pour sa capacité à imiter ? Pour mieux se détacher et penser par soi-même ? Et on aime ce qu’on n’arrête plus de lire !
     »Il faut lire ça, tout le monde en parle! », « C’est une oeuvre incontournable ! », « Quelle plume! »…
« Comment mais tu n’as pas lu ce livre ? » Ben non… Parfois j’ai capitulé… Parfois je n’ai même pas essayé, plongée dans d’autres textes, d’autres univers, d’autres pensées…
« Bien écrit » ou pas, lire c’est respirer… Chacun le fait à son rythme. J’ai toujours lu lentement, beaucoup plus lentement que certains de mes collègues. Le survol, ce n’est pas pour moi. Au synthétique, je préfère l’analytique. Un mot peut me faire penser plus d’une journée !
    Lire, penser et écrire, voilà ma Trinité, c’est la vraie liberté ! Trop souvent, on lit pour paraître et on oublie d’écrire pour être… Du sport quotidien, me commande-t-on… Écrire, penser et lire importent plus !
ChatGPT ne remplacera jamais Werber et ses fourmis, ses thanatonautes ou ses chats, qui m’ont tant nourrie d’imaginaire et de réflexion.
    Ce qui est « bien écrit » selon moi me plonge dans l’humain… Une machine pourrait-elle m’offrir autant sans pensée humaine pour la diriger, la repenser… ? 🙄🧐 Je n’ai pas fini d’y penser ! 👀👁️👁️🤨👽💥


L’héros au féminin n’est pas zéro

Bien sûr on ne dit pas « l’héros » mais « le héros » avec h aspiré… Mais écrire « la héroïne » ( attention, on dit bien « l’héroïne ») aurait attiré les drogués et le thème du suicide ne m’intéresse pas du tout ni celui du monde interlope dont j’ai pu, par chance et volonté, me tenir éloignée tout au long de ma vie.
Donc cet article commence par un rappel linguistique : les deux genres du nom commun héros/héroïne n’ont pas la même prononciation et donc pas les mêmes déterminants. On pourrait croire, bêtement emportés par le « mouvement Metoo », que le genre masculin a bénéficié d’une aspiration honorable tandis que le féminin se signalait par un h muet le rendant commun, dévalorisé mais le mot a été introduit dans la langue française en 1372-74 puis dans son sens d’homme « de grande valeur, digne d’estime » au XVIème siècle (1555)… il fallait donc éviter la liaison ridicule du masculin pluriel « les Zéros » (cf la définition de HEROS dans le CNRTL) qui n’existait pas de fait au pluriel féminin: les héroïnes. Il ne s’agit donc pas d’une distinction « étymologique » mais logique, d’après le sens.

Parlons ensuite de ce livre :
Depuis que je l’avais vu au CDI de mon établissement et que j’en avais entendu dire du bien, je me promettais le plaisir de le lire :

PRODIGIEUSES, histoires de filles pas comme les autres (ISBN : 9 782749 948539)

J’ai donc eu envie d’en orner ma bibliothèque personnelle… malgré le « virus orphelin inédit » qui m’a ôté le désir de lire des bouquins et donc d’en acheter…
Si bien que, dans mon hypermarché habituel, lorsque j’ai pris en main l’ouvrage, réveillant des gestes inscrits dans mon passé, j’ai ouvert le groupe de 190 pages… et découvert

Britney Spears! C’est donc un éclat de rire qui m’a poussé à acheter ce livre car j’ai lu la fiche de cette star et je suis tombée d’accord sur sa place dans cette anthologie. Elle a bien réussi un exploit : se libérer de l’exploitation que son père lui imposait.

Il s’agit d’une collection de « portraits de jeunes filles hors du commun qui ont réalisé des choses remarquables avant leurs 18 ans », explique la 4eme de couverture. Chaque fiche contient donc un texte qui évoque son action « hors du commun », son portrait dessiné par Diglee (Maureen Wingrave) et sa biographie.

Par la formule « choses remarquables » les auteures, une écrivaine et une illustratrice, entendent divers comportements qui ont contribué à faire évoluer la condition féminine et de ce fait certains textes sont destinés, à mon avis, à des jeunes femmes majeures car ils sont assez licencieux, d’un point de vue moral. A mon humble avis, se pose là la question de la maturité sexuelle et la fiche concernant Natalie Clifford Barney me paraît « orientée » par une volonté de répandre une pensée libertaire excessive que certains parents pourraient réprouver. Il y a quelques semaines maintenant, le suicide d’un jeune collégien harcelé (pour son orientation sexuelle affirmée) a posé la question de cette maturité sexuelle et je n’ai pas du tout envie de me positionner dans ce débat, mon blog ayant un objectif assumé de mémothèque de bons moments.

Ces pages de revendication « à la Colette, Dietrich ou autres amatrices de Lesbos » ainsi que tous les passages évoquant les rapports physiques ne sont pas du tout ce que je préfère dans ce livre et bien la raison pour laquelle j’hésite à le recommander. Trop, c’est trop.

Néanmoins la collection complète de ces portraits a un réel intérêt puisque les auteures, qui ont forcé le trait féministe assez loin ( par exemple l’illustratrice a changé la coiffure du portrait de Natalie Clifford Barney en l’assortissant de cheveux lâchés et bouclés alors que la photographie correspondante qu’on voit dans wikipédia se limite à un chignon mais le dessin est ainsi devenu plus jeune et moderne… Une image « inspirée de » comme le sont les textes trop souvent rédigés en langage très familier pour suggérer la jeunesse des personnages.) , nous proposent aussi des personnages dont je n’avais pas toujours réalisé l’intérêt pour la cause de la femme dont l’évolution fut nécessaire à notre civilisation occidentale.

Et j’ai donc rencontré là des personnalités de tous ordres dont j’ignorais l’existence. Il est toujours intéressant et indispensable de compléter ses connaissances.

Le livre présente Charlotte Gainsbourg comme « hors du commun » maintenant que nous lisons enfin des critiques exprimées sur le comportement incestueux de son père, ( j’évoque là le texte et le succès de la chanson correspondante ainsi que les images dans les vidéos qui allaient avec car j’ignore ce qu’il en fut exactement et ne veux pas le savoir) . Cet homme a eu une production en grande partie géniale mais il n’est pas un génie absolu. Personne n’est irréprochable et il faut que les mises au point soient faites.

J’ai beaucoup apprécié de retrouver, telles que je les avais perçues, cette pauvre Marie-Antoinette, fashion victim avant l’heure au destin tragique, enfant de sa condition et de son époque obligée, par les moeurs de son temps et la nécessité politique en l’absence de test de paternité possible, à être déflorée en public… et sa grand amie Elisabeth Vigée Le Brun qui put échapper à la Révolution française et mourut à 86 ans. J’en avais fait un cours d’Histoire de l’Art que j’avais bien travaillé en classe de troisième. (Bon, le texte proposé pour illustrer le voyeurisme violent des témoins du mariage de Louis XVI est un peu long, un peu excessif… Sans doute parce que certains lecteurs ont besoin de beaucoup d’explications et manquent d’imagination!)

Conclusion : Certains personnages choisis, certaines phrases, certains postulats sont forcément contestables puisque nous avons tous tant à dire sur la question… mais j’estime finalement que ce livre a permis à ses auteures de réaliser une « chose remarquable »: contribuer à faire évoluer les mentalités si promptes à se scléroser dans la coutume et le conformisme.


h aspiré inspirant

Photo de Snapwire sur Pexels.com
  • Dimanche dernier, à la table dominicale, la conversation est tombée sur les mots commençant par la lettre h aspirée et les liaisons avec leur déterminant.

(Les mots commençant par un H aspiré, n’acceptent pas les liaisons ni les élisions au pluriel, Exemples : Les hasards, des harengs, ces halls, les héros, trois hauteurs…

Voici une liste des mots commençant par un h aspiré dans Wikip. Je ne dois pas être la seule à ne pas la connaître toute entière! )

J’aimais bien autrefois dire « Es-tu tout honteux » en faisant claquer les 4 t fautivement pour pouvoir rectifier aussitôt.

Evidemment la « question des haricots ou z-haricots » est venue dans la conversation et voici ce qu’en dit l’Académie française.

Donc toujours pas de liaison à faire malgré les réformes par décrets pour une « nouvelle orthographe » dont nous parle le « Projet Voltaire » sur cette page-ci. Le projet Voltaire (« Rendre la maîtrise du français accessible à tous ») a des experts très savants comme on le lit sur cette page-là.

Pour la prononciation et l’orthographe des mots, c’est le dictionnaire de l’Académie française qui fixe la langue et refait peu à peu mais continuellement chaque article. depuis le XVIIème siècle mais pour leur emploi dans la langue française c’est un Belge Maurice Grévisse qui fait très souvent autorité dans les conversations.

Et puis tous les Français pensent bien s’exprimer alors que trop nombreux sont ceux qui disent « aujaurd’hui » au lieu de « aujourd’hui » et aussi « cerculation » ou « infermière » ou « un espèce de »… grrrrr!

Que toutes les infIrmières cIrculent selon le code, nom de nom! Une espèce de maladie gagne la population et comme la langue n’est qu’un état transitoire… un jour ce sera français quand le dictionnaire de l’A.F. entérinera tout ça! Et ne parlons pas des accents locaux!

« Quel beau heaume » … voilà-t-y pas que soudain le doute m’écrase…  » Quel bel homme » / « quel bel heaume »?

Eh bien le CNRTL m’a rassurée en mentionnant l’aspiration du h de « heaume » et une occurrence claire  » masque du heaume » et le dictionnaire Robert m’a rappelé que « bel » s’emploie devant une voyelle ou un h muet.

Donc « Quel beau heaume » était la bonne version.

Et je pense mon compliment parce que j’ai fait beaucoup de papier mâché

autrefois! (cf mon autre article sur mon site de boulot d’autrefois : carnaval 2017 )

H. est ma lettre préférée.

Le h (on lit qu’il s’agit d’un « nom masculin » ) dans le dictionnaire de l’A.F.. Mais plus clair encore

La lettre H dans la réponse à Hélène A. (dictionnaire numérique de l’A.F., 9ème édition)

Je pense qu’Héléna n’avait guère lu ses dictionnaires, qu’ils fussent Robert ou Larousse à défaut de celui de l’A.F.!

Moi, quand je me nomme ici MamyH ou VéroH, c’est en référence à la bombe évidemment! (non, Domdom, pas la bombe moche! celle à hydrogène!)

Merci à AnatoleM qui m’a permis de conclure notre discussion familiale.

Merci à Bernard Bel pour m’avoir fait réfléchir sur la question du caractère normatif ou juste informatif du dictionnaire. C’est vous qui aviez raison: faire une liste d’occurrences n’est pas indiquer une norme mais réaliser un catalogue des emplois. Néanmoins une fois que l’emploi le plus récent est « entré dans le dictionnaire de l’Académie » on peut considérer qu’il est devenu une norme.

Et il n’y a toujours pas de « zharicots » dans ce dico.


Purgatoire

            Depuis que je suis à la retraite, j’ai mis mes livres, tous mes livres au purgatoire pour les punir de m’avoir tellement éloignée de la vie du commun des mortels… Ils m’ont parfois fait vivre un enfer quand je devais sélectionner telle ou telle étude, accompagner de références mes cours… prouver que j’avais des lettres! Ils ont rempli mes jours pendant plus de 64 ans… Alors je les ai emprisonnés, entassés dans des placards, des bibliothèques au grenier et au sous-sol… délaissés, ostracisés de mon quotidien… et je leur en veux autant sans doute parce que depuis que je sais lire, je n’ai jamais su bien faire autre chose que lire des bouquins et que j’enrage d’avoir été si peu concernée par le quotidien. Incapable de faire fonctionner une chaudière, de repérer les fusibles, de réparer la porte du garage… Sans Papy H. je suis inadaptée au quotidien!

Une petite partie du tout possédé gardée par Nono le robot!

            Et voici pourquoi, depuis six mois, plus aucun roman ne me passionne, plus aucun livre ne m’aide à m’endormir… J’ai remplacé mes études de textes par des activités pratiques et même mes distractions ont changé puisque je fais de la broderie. Moi qui n’ai jamais aimé cuisiner, j’ai hanté la cuisine de bon matin et tard le soir… Je n’étais donc pas du tout une véritable intellectuelle, telle est la conclusion à en tirer…

            Désormais… je lis pourtant beaucoup, je lis toujours chaque jour…. Je visite des blogs, en sélectionnant des articles, des découvertes de rédacteurs à fréquenter avec assiduité parce qu’ils me donnent beaucoup à réfléchir… Ces écrits m’arrêtent par leur thème, leur humour, des extraits de l’existence d’inconnus qui m’étonnent ou m’amusent, leur caractère artistique ou leur point de vue original sur des événements très banals… de telles lectures me prennent ainsi une partie de mon temps.

            La lecture d’images dévore d’autres moments souvent vespéraux car la télé conclut nombre de mes journées avec ces dramas qui me ravissent, sur Netflix, ou les émissions enregistrées pour en supprimer pubs et blablas insupportables, comme :

The Voice

            Si bien que j’écoute aussi des chanteurs qui m’émeuvent comme les juges de cette saison qui s’expriment assez bien pour parvenir à justifier la peine infligée aux refusés ou à encourager les concurrents plein d’espoir. Leur français est varié et riche; ils ne savent pas faire uniquement des phrases mélodiques mais motivent, démontrent, séduisent, échangent… Il me semblent bien plus humains et attentionnés que ne l’affirment les commentaires d’internautes déçus. Pour une émission évidemment commerciale, les instants que rien ne peut trafiquer sont légion (comme la joie des parents, l’espoir des postulants) et valent la peine que j’y consacre de l’intérêt. J’avoue même que je suis bien souvent émue aux larmes!

            Ecouter des morceaux de musique, sur Youtube, que je place en favoris sur mon portable, m’extasier devant des vidéos de danse ou des spectacles vécus par ces foules que je crains tant mais dont l’enthousiasme est bien communicatif… tous ces regards rivés sur le smartphone grignotent encore une autre part de mes instants quotidiens…

            Ajoutons que depuis plusieurs années maintenant la consultation des dictionnaires est informatisée. Plus besoin d’ouvrir son Robert ni Larousse avec le CNRTL! Je consultais Gaffiot et Bailly sur le Net depuis belle lurette! Les profs de lettres classiques sont parmi les plus modernes, eux qui enseignent des « lettres mortes »!

            Passons sur les nécessaires occupations du ménage, des courses et des soins d’hygiène et n’oublions pas les conversations avec ma famille… 24 heures se sont écoulées sans ouvrir un roman!!! Et j’ai vécu six mois sans ces piles de livres qui occupaient table de nuit et bureau, sans ces piles de feuilles où je devais noter ceci ou cela… et même sans trop parler… ou au moins sans être obligée de parler à qui me dérange! On peut comprendre maintenant pourquoi j’ai « retrouvé le chemin de mes blogs »!

            Les livres dorment dans mes placards… chut!!! je ne les réveillerai pas demain!