[Le Montespan] de Jean Teulé M.AJ. du 19 octobre 22
Pas « Wunderbach » du tout!
(Pas « merveilleux » du tout… ou pensé par ironie! )
Un autre titre m’était venu à l’esprit : Herr Mann, prénom Thomas… mais je n’ai plus envie de plaisanter sur cet auteur. Pourtant ce jeu de mots n’était pas sans logique puisque les fils de cet auteur ont, eux aussi, été des écrivains.
La nouvelle Tristan de Thomas Mann,
est à lire en écoutant la Ballade Numéro1 en g minor opus 23 de Chopin sur Wikimedia avec les explications la concernant sur Wikipedia et après avoir appris ce qu’était le motif musical du Désir et l’accord de Tristan dans cet autre article de Wikipedia… même si je n’ai pas tout compris… !
J’ai enfin fini la lecture de ce gros volume dont les oeuvres m’ont fortement impressionnée mais pas vraiment de façon positive!
cet auteur m’apparaît comme déroutant, bizarre, révoltant aussi… mais parfois, dans une page, occasionnellement, par-ci par-là, intéressant!
Il est déroutant parce que les récits narrés ont des fins totalement disproportionnées ou décevantes comme dans la nouvelle Le petit monsieur Friedemann. l’amour de la vie manifesté par le héros (plutôt un anti-héros!) malgré sa complexion maladive et laide m’avait touchée (« …il aimait la vie. Personne ne sait avec quelle attention profonde, lui qui avait dû renoncer au plus grand des bonheurs qu’elle puisse nous offrir, il savait savourer les choses qui lui étaient accessibles. Une promenade au printemps dans les jardins hors de la ville, le parfum d’une fleur, le chant d’un oiseau… ne pouvait-on être reconnaissant pour de semblables choses? ») mais sa vie se termine si stupidement… parce qu’il a été repoussé!
Si l’auteur me paraît néanmoins compréhensible lorsque ses personnages meurent d’amour… il est vraiment très déstabilisant lorsqu’il dresse des portraits aux détails… pour le moins curieux… comme un faciès tordu ou une voix discordante pour des protagonistes présentés laudativement (c’est là le hic!)!
Finalement, dans la plupart des intrigues, je repère trop d’aspects condamnables moralement (je ne peux pas « digérer » son homosexualité de type pédophile) et leur lecture ne me laisse qu’une impression finale de gêne…l’impression d’avoir perdu mon temps avec quelqu’un qui n’en valait pas la peine! J’avais déjà ressenti cette déception quand javais vu le film La Mort à Venise que j’ai détesté. En tant que pédagogue je me demande toujours si quelque malveillant ne va pas me reprocher les défauts des auteurs que je fais étudier… puisque j’ai déjà vécu cette situation ubuesque!
Même la nouvelle centrée sur le chien, dont la première moitié m’avait touchée par les descriptions si agréables et originales de la nature, parvient à me déplaire parce que le héros traite finalement l’animal comme un bien, une chose alors qu’il avait su décrire l’attachement de ce compagnon canin avec justesse… manifestant ainsi son manque d’humanité! Je n’apprécie pas du tout les anti-héros trop mauvais.
J’ai donc replacé cet ouvrage tout en haut de ma bibliothèque et n’ai conservé pour étude de textes que de tout petits paragraphes, dont je ne suis pas sûre de pouvoir me servir un jour.
Sarah Cohen-Scali et Max:
Je viens de terminer le roman Max de Sarah Cohen-Scali.
Cette auteure m’avait déjà permis de lire des nouvelles très originales dans son recueil Mauvais sangs qui datait de l’année 2000.
Les récits y étaient narrés avec des coups de théâtre époustouflants et j’avais particulièrement apprécié son style direct et l’efficacité de la narration dans l’illustration des thèmes choisis (bourreau/victime; intolérance; traumatismes de la seconde guerre mondiale; vengeance; crime parfait).
Bien entendu je ne suis pas la seule à avoir fait étudier Un petit beur en or pour prôner la tolérance.
Je venais de lire Un secret de Grimbert qui m’a laissé une impression très mitigée. Le héros est voyeur et dissimulé. On se demande longtemps pourquoi il ne pose pas les bonnes questions à ses parents et on assiste à l’effritement de l’image des parents avec tristesse. Évidemment on ne parvient pas à plaindre son père, ce bourreau des coeurs qui a construit son nouveau bonheur sur les ruines de ce qui aurait pu être, de ce qui allait être l’ancien. Ce qui m’a le plus révoltée c’est la façon dont la découverte de la sexualité chez le narrateur est présentée; certaines de ses réactions sont malsaines comme dire que voir les corps des femmes mises à nues pas le régime nazi lui faisait quelque chose sur ce plan… Peut-être que le film est plus agréable à regarder que l’écrit qu’il adapte.
Et puis j’ai lu Max d’une traite.
Je ne mets pas de photo de sa couverture car il y a toujours des Internautes stupides qui assimilent les auteurs de blogs à ce qu’ils aperçoivent, sans lire le contenu ou en le parcourant à la va-vite.
J’ai maintenant l’habitude de cette bêtise de base et je ne veux pas que l’on me croie frontiste en apercevant le symbole que porte le bébé sur cette couverture, qui est très bien composée, c’est certain.
J’ai acheté le roman chez France Loisirs et j’en recommande vraiment la lecture qui est à prendre au second degré (au moins!) puisqu’il s’agit des pensées d’un enfant, du ventre de sa mère jusqu’à la libération, l’arrivée des Américains à Berlin, d’avril 1936 à mai 1945… mais pas un enfant comme les autres: le bébé d’une très jeune Allemande violée par un SS, élevé par le docteur Ebner dans une institution destinée à créer la jeunesse allemande voulue par la sélection raciale.
Le pauvre gosse est vite séparé de sa génitrice et s’élève comme il peut dans le programme inhumain qu’on lui impose et, bien sûr, les événements vont lui permettre de mettre le discours propagandiste à l’épreuve des réalités concrètes.
Madame Cohen-scali est toujours maîtresse dans l’art du retournement de situation et même si je l’avais pressenti, je me suis bien laissé manipuler (coucou Cath!) par l’intrigue et j’ai vraiment jubilé en comprenant les implications du mot « jungmannen » à la page 256! Le même plaisir que celui ressenti dans un feuilleton lorsque mes deux héros finissent par concrétiser leur amour!
L’auteure s’est documentée historiquement et j’ai appris avec effarement que la devise que j’aime reprendre parce que je pense qu’elle est essentielle « préférer l’être sur le paraître »… est la devise de l’insigne nazi! Patatras! Comment vais-je pouvoir le dire maintenant? (page 286)
Je ne me souvenais plus non plus du fait que le 30 janvier 33 est la date de la prise du pouvoir en Allemagne par cette idéologie. (pages 303-304) [Il me faut à tout prix trouver un autre anniversaire positif qui puisse compenser cette indication puisque cette date m’importe pour des motifs plus légitimes… Ma famille et mes proches comprendront ce que je veux dire.]
Que la Napola de Posdam ait d’abord été un hôpital psychiatrique (page 282) et la façon dont on a fait « disparaître » les malades (page 285) ont bien sûr une valeur symbolique désormais. Ces détails pourraient, comme tant de faits de la vie réelle, passer pour des inventions de fiction. Il y a de ces hasards…
La psychologie des personnages est finement présentée. Est absent de cette étude des personnages et de leurs comportements le manichéisme qui me satisfait tant d’ordinaire (J’aime habituellement que les choses soient vraies ou fausses, franches et nettes, pour classer distinctement le bien et le mal. Tout ce qui est mixte me dérange alors qu’en peinture et en dessin je privilégie les gris colorés! Je ne suis pas à une contradiction près!) . Dans cette oeuvre les « réputés gentils » ne sont pas complètement méchants et les monstres se font paternes… au moment même où le discours tenu par les personnages se proclame manichéens, puisque chez les Allemands de cette époque-là il y avait la pensée du parti s’opposant à toute autre idée passant pour dissidente.
Le dénouement appellerait presque une suite… comment Max a-t-il pu vivre en Konrad?
(Il faut que j’explore la piste des rapports de cette oeuvre avec L’ami retrouvé d’Uhlman, du fait du prénom… Y en a-t-il un… Oui: déjà l’admiration pour un être de l’autre « caste » et l’amitié fraternelle, la famille….
Je vais y réfléchir plus longuement pour mes troisièmes de l’an prochain…
Bien que cela ne soit pas trop mon fort en ce moment! Ma tête est en vacances!)
DE ANIMAE CORPORISQUE MORBIS:
Le titre signifie « au sujet des maux du corps et de l’âme ».
J’ai découvert ces derniers temps :
1. le blog ALORS VOILA (attention l’ancien chez Centerblog n’est pas sécurisé! )
de cet interne qui a obtenu un prix généralement décerné à un médecin confirmé alors qu’il n’a pas fini ses études, le prix Alexandre Varney. Il va publier le contenu de son blog dans un livre. J’ai cru comprendre qu’il se prénommait Benjamin ou Baptiste (cf le Ptitblog, ici) , aurait 27 ans et travaillerait à l’hôpital d’Auch, mais peu importe, en fait. C’est un médecin et pour moi, c’est un héros des temps modernes, comme les chercheurs.
Il écrit vraiment très bien car ses articles sont toujours humoristiques et souvent émouvants. (Pour moi l’humour est le sel de la vie!)
Il parsème un peu de latin par-ci, par-là et ce fait me plaît évidemment.
2. De même la qualité de l’émission télévisée: 24 heures aux Urgences, programmée par TF1 nous a heureusement surpris.
(Je mettrais bien le lien sur le site de TF1 mais j’ai vu une publicité de pâtes et une autre trop contestable voisiner avec les images qui m’ont émue… alors je suis allée chercher des images ailleurs mais j’ignore si le lien demeurera actif ou cohérent.)
La voix off qui faisait de ces images vraies une fiction et, à la fois, remettait un peu de pathos ou décryptait l’évidence des scènes… nous a réellement bercés et donc bien plu, somme toute.
Les gens qui nous ont été présentés, à l’hôpital de Lapeyronie à Montpellier, sont des individus de la vie réelle avec défauts et qualités, livrés tels quels…
mais ils sont devenus des personnages qui nous ont intéressés.
Certains étaient aussi beaux que des stars, d’autres aussi cabotins que des acteurs, d’autres aussi… un peu ridicules ou condamnables avec erreurs et douleurs, accents et réactions uniques… des hommes et des femmes trop touchants.
C’est mieux que les feuilletons médicaux que nous avons regardés avec addiction, les Urgences, Dr House, Grey’s Anatomy ou Private Practice…
Dans ces deux médias, le site et la télévision, nous avons redécouvert des pans de vie, commentés ou seulement montrés… mais tellement vrais.
Si les gens étaient plus sages… Sans l’alcool, la violence des accidents ou des emportements fous… comme la société serait heureuse et tranquille.
Et ce n’est pas moi qui regretterais ces histoires car certaines sont trop douloureuses.
S’y ajoutent l’omniprésence des maladies et la fragilité de la condition humaine , qui se conjuguent et oeuvrent sans même que l’être ait fait autre chose que vivre…
Plus d’une fois nous constatons quelle chance est la nôtre… actuellement.