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« Ne pas chercher midi à quatorze heures »

Pour être capable de regarder des films épiques tels que TOP GUN ou AVATAR 1 (ou mes fameux dramas… « C’est un fameux drama… » !), il ne faut pas « chercher la petite bête » mais se laisser porter par le conte qui nous est narré, s’asseoir sagement et n’être qu’écoute et regard !

Ainsi dans TOP GUN de Joseph Kosinski de 2022,  pour ne pas être gêné par notre esprit de contradiction naturel, notre logique personnelle, nos observations trop rationnelles … nous devons demeurer candides et décidés à croire que le héros est bien aussi exceptionnel qu’on nous le dit.

Toute cette disposition d’esprit, condition sine qua non pour rester  un spectateur content,  fut totalement absente chez  PapyH qui, en regardant TOP GUN2, n’a pas cessé de rappeler que les combats aériens ne sont « plus d’actualité depuis bien longtemps» (je n’indique pas les mots exacts prononcés car on ne fait pas de demi-mesure quand on perd le plaisir de visionner le spectacle !). « La guerre actuelle a bien démontré que tout se fait désormais par des drônes. C’est un combat de machines dans lequel l’homme tient les manettes à distance ! On n’entendra plus « A quatorze heures, avion ennemi ! » …etc. »

( Grande bécasse! C’est sûr, ça! On n’a jamais dit à « 14 heures » mais « à deux heures »! C’est sûr : on ne l’entendra plus!

-ohhhhh mais laisse-moi rêver !

-ça ne t’autorise pas à écrire n’importe quoi!)

Bon alors… On n’entendra plus « A deux heures, missile, missile! » Na!

Alors j’ai fait quelques recherches sur le sujet, même si je me contrefiche totalement, au fond, de savoir si Tom Cruise a réellement piloté l’avion (cf cet  article  de Télé Loisirs  ).

Dans le magazine AVIATION j’ai appris le nom du consultant officiel du premier film de 1986  (MARTIN HIVON).

Dans Wikipedia j’ai lu que des AS DE L’AVIATION sont répertoriés jusqu’en  1988, donc la fin du XXème siècle. ( )

Et l’article TOP GUN de Wikipedia est intéressant et l’article concernant l’école TOP GUN finalement le plus complet sur la question.

Un article sur mon portable concernant l’avenir incertain de l’aviation militaire a retenu mon attention… et surtout la notion de « frappe chirurgicale » m’a laissé croire (et je me suis facilement laissée persuader afin de rester candide)  qu’aucune victime collatérale n’est à déplorer dans de tels combats désormais accomplis par d’autres moyens…

Bref ! Quand PapyH, excédé par un plan dans lequel la caméra a fait un travelling arrière pour mieux donner l’impression que Maverick sur sa moto allait presque de nouveau foncer au point de repasser Mach10 (alors que moi, j’ai estimé cet artifice judicieux puisque bien identifiable)…  est  parti, définitivement dépité, j’ai pu goûter le plaisir de me laisser convaincre et de partager les pensées de ce surhomme à la recherche d’une reconnaissance de paternité morale.

Un pater familias heureux… Du coup l’aspect romantique m’a gênée et j’aurais bien arrêté le film au retour de cette mission dont tout le monde savait en commençant le film qu’elle réussirait. Peu m’importait de savoir si le vieux beau se caserait définitivement ou pas.

Ce film m’a donc beaucoup stressée pendant la dépose de la bombe et j’ai serré les fesses, me croyant aux commandes, écrasée dans mon canapé par la force de l’imaginaire, jusqu’aux cris « verrouillée…cible atteinte ! » libérateurs et totalement déconnectés de toute réalité concrète ! Un vrai jeu vidéo sans victime… Comme dans STAR WARS pour l’explosion de l’Etoile noire (avec tous ses combattants noirs à bord, ces suppôts de satan !) Le spectateur ne pense pas aux victimes et se réjouit d’une victoire sans substance, d’une fin de guerre dans les embrassades, d’une paix retrouvée vierge de toute peine… Dans l’imaginaire complet.

Au moins dans AVATAR 1 , que nous venons de revoir avec un plaisir extrême, les combats avaient l’excuse finale d’une véritable renaissance, celle d’un peuple idéal attaqué et surtout celle d’un homme retrouvant son corps « en état de marche» au sein d’une famille élargie.

La joie de voler sur les dragons de Navis, sur le Grand Leonopteryx pour être Toruk Makto ou pas, s’apparente plus à la recherche d’une joie sportive ou d’un plaisir tel qu’on peut l’obtenir dans les parcs de loisirs en dévalant un Grand huit… Le vieux rêve d’être capable de voler soi-même réapparait.  J’imagine qu’AVATAR 2 nous rappelle le plaisir de nager comme les dauphins… On revient aux fondamentaux, aux perceptions personnelles,  au jeu, au rêve… On se prend pour de jeunes animaux se bousculant pour imiter les grands… On retrouve l’enfance et on imagine qu’on a un autre corps, une autre vie faite de joies primaires…

Y a pas à dire… Le cinéma c’est magique et le fantastique c’est Fantastique !

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