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Balade en famille

Pour bien digérer après un repas de famille paisible, il convient de se balader… en ces jours de soleil éclatant, après avoir tartiné tout le monde de crème solaire… On redécouvre les fleurs les plus connues sous une apparence inattendue, dans la magnificence de leurs coloris les plus vifs… Peut-être parce que nous sommes si bien ensemble, peut-être grâce au plaisir d’avoir retrouvé le soleil… et avant de devoir se plaindre de son séjour prolongé… Et plus simplement grâce aux qualités du photographe qui a su choisir le bon angle…


Nous n’avons pas à cueillir ces belles campagnardes pour nous en souvenir car le papa de Mininous fait des photos superbes…


Le long d’un ruisseau bavard qui cascade dans l’ombre, nous marchons, pour digérer le barbecue dont les messieurs se sont chargés.
Aucun de nous ne grossira les foules étouffantes dans les villes bruyantes pour des manifestations festives qui nous sont intempestives car nous savons bien qu’elles ne sont que commerciales… La flamme qui nous mobilise est celle de notre affection profonde et le sport que nous pratiquons… C’est la flemme provençale !  » Oh Mamy, tu avances? »


Au lieu de faire de la voiture, d’avoir du mal à trouver un parking, d’entendre les cris des gens énervés, de souffrir pour se frayer un chemin et finalement ne rien voir d’exceptionnel, nous préférons marcher à notre rythme aux alentours de nos maisons, en écoutant les bons mots de PapyH, les commentaires naïfs et mignons de Mininous tout en guettant les réactions de LittleUs…
Dans le porte-bébé tout contre sa maman, sous son chapeau et derrière ses lunettes qu’à huit mois, elle veut bien garder sur le nez, le bébé sourit et pendant les fréquents arrêts à l’ombre, nous lui donnons de l’eau qu’elle est heureuse de téter, nous offrant ses sourires épanouis et ses Babillages.
Mininous sautille de l’avant à l’arrière de notre file indienne, joyeuse et vive. Elle est une petite fée de Bonheur…

Les autres promeneurs nous croisent, tous de bonne humeur. Des chiens en suivent certains… Un vélo nous croise… On se laisse passer dans les endroits étroits avec une politesse rassurante…
Toute ma famille m’attend avec attention dès que je ralentis car je n’ai plus la super-forme que je tenais lorsque nous marchions souvent, PapyH et moi, dix ans auparavant… Quelqu’un m’a dit que j’étais une « jeune retraitée » mais mes os de « canapeilleuse » ( i.e. « qui préfère stagner sur son canapé »… Un sport pas encore reconnu internationalement !) me font souffrir tant ils sont rouillés !
Quel plaisir d’être dans cette campagne à la végétation méditerranéenne !


Les aphyllantes de Montpellier qui ressemblent aux fleurs de lin, les genêts, les coquelicots, les chardons, les aubépines… Rien n’est plus commun, par ici…


Et pourtant rien n’est plus joli, poussant sur cette terre ocre aux faux airs d’Amérique, dans laquelle on n’aperçoit qu’à peine la casquette de Mininous, notre petit cabri, provençal pour le weekend, pendant cet intermède de mai…
« Beau mois de mai, charmant et gai, ramène rires et chansons… » Chantons-nous… C’est un canon de Schubert, paraît-il… Et je suis ivre de bonheur, moi qui ne bois jamais d’alcool…
En faisant l’ascension de ce chemin agreste… Ensemble et heureux de l’être.


En son cœur saumoné

La rose blanche semblait me parler
D’une bouche fine, risette m’adresser…
Il suffit de me déplacer d’un tout petit peu
Pour constater que seule ma pensée
De ses pétales à la grâce ourlée
M’a fait interpréter un nœud
De couleurs pastel…
Non, la fleur ne dit rien de tel…
Mais j’ai voulu faire mien
D’un sourire le dessin.

Ce n’était qu’un symbole feint.
La Nature n’a d’autre dessein
Que pousser toujours plus loin…
Désir d’exister, d’accomplir son destin
Sans s’inquiéter de mon chemin
Quand d’aventure il croise le sien!
Demain du cœur de cette splendeur
Le fruit vert remplacera la corolle.
Puis le rouge jouera son rôle
Pour protéger les graines, le bonheur
Futur d’un ensemencement
Et garantir le recommencement.

Que je passe là ou pas
Pour y suspendre mon pas,
Une autre rose en son cœur saumoné
Semblera parler au monde, à moment donné.


Une reine horticole et sa dauphine: ophrys

Dans le jardin riquiqui qui entoure ma petite maison riquiqui… les fleurs sont en sursis…
PapyH n’a pas encore sorti la tondeuse « à herbe à vache » qui nous tient lieu de gazon …
C’est tout bénef pour sa Majesté Ophrys que je viens d’y découvrir à identifier en lisant le lien ci-contre.
Une orchidée sauvage, de 20 cm de haut qui salue les abeilles qui voudront bien l’honorer… Lorsque le vent aura calmé ses emportements.

Sa dauphine n’est pas encore déployée et fait une révérence forcée !
Sa Majesté, de son côté, a les bras en V, prête à l’embrassade… et une toute petite flèche verte orne son poitrail, comme une décoration, un « ordre de la butinerie royale » en quelque sorte, pour signaler « Mais entrez donc ! Prenez le chemin de mon coeur : boisson sucrée à gogo en ma maisonnée ! » Son visage est… ad libitum ! Chacun peut lui en inventer un sur le pétale le plus haut… histoire de ne pas perturber les visiteurs!

C’est une espèce protégée… Au jardinier, maître de maison, je vais la signaler. Je lui ai tiré le portrait pour que son passage en ces lieux soit impérissable ! Je lui trouve un petit air bavarois avec son tablier à passementerie grenat et vert… Ce que la Nature est élégante tout de même !


Insignifiances

Un matin, tu t’éveilles…
Entends… ta singularité évidente.
Tu es un, ou une, sans autre… sur la pente
De ton être. Le sens de toi raye
L’autour… Bris de certitudes…
Je ne suis… Rien… i… D… rude sans peine aucune n’exsude.
Sur une tâche de mousse aux brins verdeux,
Ma coupe brune emplie de si peu
Bientôt le feu du ciel consume
Sauf si l’heur d’un seul exhume
Des ondes immatérielles… ce cri
Qu’urgemment je pousse… ici…
M’entends-tu, autrui ?
Sois là… souris… Mi 🎶

Dans un coin du jardin les champignons
Pseudoplectania Nigrella
Me sont apparus.
Ils mesurent de un demi à trois centimètres
En coupes noires sur ce fond vert tendre…
En lisant leur description savante dans wikipédia, j’ai appris, paragraphe « recherche » qu’il soignent une pneumonie… Mais ceux de mon jardin ne me serviront à rien et bien qu’ils soient de la famille des morilles leur valeur comestible est quasi nulle .. Et puis…ils sont peu nombreux et…
Bientôt ils auront disparu.

Ailleurs, ils ne sont même pas nés. C’était un bel essaimage saisonnier, digne de mon souvenir.

Dans mon poème, j’ai « donné le mi » et non « le la »… Pour sourire bien sûr ! Un spore de pensée du matin envolé !


Fin d’une époque

Notre cerisier de bigarreaux a rendu l’âme.
Le voici orné de vigne vierge montée de la haie près de laquelle il a vécu…
et de nos deux hôtesses du weekend
L’écureuil Roméo est passé et nous avons eu très peur qu’il soit capturé par ces demoiselles.
Voilà qui nous servira de leçon ! Plus de mangeoires pour les oiseaux !
Et un jour… il va falloir couper le cerisier dont l’existence s’est écoulée, ce dont je suis tellement triste que j’en ai cauchemardé.
Il nous reste un cerisier de cerises blanches que nous ne mangions pas non plus car nous ne traitons pas les arbres. Ils provenaient du verger sur lequel notre petite maison, vieille de cinquante ans maintenant, prit place.
Deux pommiers ne sont déjà plus qu’un souvenir. L’abricotier aussi, remplacé par un rejet redevenu prunier, tout frêle.
Le poirier… s’est mué en cognassier, envahi lui aussi par une vigne vierge productive. Les insectes se régalent.
Si je n’étais pas une optimiste convaincue, je chanterais « Et tout passe et tout casse et tout lasse.. », cette chanson de Johnny Hallyday dans laquelle il prononce ces affreuses paroles « merci pour ton effort… Je n’y suis pour rien » !!!

De quoi rire un bon moment en écoutant ce titre qui parle du temps qui lasse dans la bouche d’un tombeur… D’un rire très critique évidemment !


Entre deux orages…

Des fleurs
Et des insectes
Parlent… La vipérine tire les langues…et je les identifie avec Plantnet.

C’est mon gendre, meilleur photographe que moi, qui a tiré le portrait de l’iris et des pavots roses et c’est bibi qui recadre et mets les textes, au gré de mes idées farfelues ( pardon pour la photo au texte « scato enfantin »! On ne peut pas toujours vouloir concurrencer les grands auteurs 🤣 !).


Le cousin de Dent-de-lion

Avec Dent-de-lion on me confond. Le délit
Est commis de nous nommer tous des pissenlits !

Or qui la noblesse par ce nom nous dénie
Ignore nombre de vertus qui nous relient
Ainsi, pourquoi nier notre beauté d’Aster ?
Qu’en cuisine on assaisonne notre amer ?

Que mon cousin soit diurétique stupéfie… 
Il est fort, ce pissenlit dont on se méfie :
Ses inflorescences, en sirop ou en vin,
Ses racines, en ersatz de café en grain,
Fleurons, lait-latex transformable en caoutchouc,
Car tout en se moquant… on utilise tout !


Mais lui et moi, l’UROSPERME de Daléchamps
Nous avons deux vies : d’abord la fleur puis  le temps
Où nos graines, dans nos akènes à aigrettes
Par le vent dispersées, voleront en goguette !

Voilà que ces humains,  en nous prenant en main,
Oseront  faire un vœu pour de bons lendemains !

Mon nom,UROSPERME, les « graine du ciel »
Renvoie à mes beaux akènes, pas à l’urètre !

Pour le nom Dent-de-lion aux feuilles s’en remettre:
Elles ont des dents se suivant en centimètres…
Mon cousin et moi, en parallèle on peut nous mettre
Mais dans notre famille, on ne peut pas omettre :

La Crépide à feuille de pissenlit, dont l’inflorescence est une panicule lâche de capitules,

ou l’épervière, le Liondent, les Pilloselles… comme on le lit dans l’article de Wikipedia « pissenlit »!

Il existe aussi, parmi nos cousins, la Porcelle enracinée…


Au jardin comme sur Internet

Dans la mini-jungle de mon jardin, les fleurs blanches à coeur jaune se tournent vers le soleil et font comme les webmestres sur Internet, qui proposent leurs textes aux lecteurs éventuels. Ces lectures mettront leur pensée en lumière quelques instants et elle vivra quelques temps dans leurs pensées. Plus ou moins longtemps… Mais rares sont les lecteurs qui souhaitent explorer le blog en ouvrant un menu ou cliquant sur des catégories! C’est le train train du passage unique des lecteurs butineurs! Ils ne s’arrêtent pas plus de quelques minutes en gare! Comme le ☀️ qui continue sa course.

Quand la tondeuse n’est pas passée, ( et sur Internet il s’agit de la tondeuse de la nouveauté qui fait oublier ce qu’on a pensé la veille !)
les corolles de pétales blancs autour d’un coeur jaune semblent toutes semblables…

Sur la toile, les blogs foisonnent et on peut les confondre dans un même désir de se partager le panorama internautique…. Pourtant, si on les lit avec attention, on peut distinguer des variétés diverses : les blogs photographiques, les centrales de lecture, des passionnés par un thème donné, des tribunes libres, les cuisiniers, les jardiniers, les voyageurs, des aventuriers partis vivre sous d’autres cieux que ceux qui les ont vu naître ou les passionnés de voyage… Beaucoup de vendeurs de tout et de rien pour s’enrichir au propre comme au figuré, pour agrémenter son quotidien…. Ou simplement pour faire vivre sa famille ou sa personne.

Et des blagueurs inclassables comme moi qui font de l’autobiographie pour collectionner leurs coups de coeur et qui fixent leurs bons moments. Nous venons aussi là pour communiquer un peu avec nos semblables afin de comprendre leurs différences et d’en nourrir notre pensée.

Mais de bon matin, toutes les fleurs blanches du jardin se distinguent déjà par un mode de vie différent…

Les plus grandes, qui sont les plus en vue, les plus classiques mais pas forcément les plus belles, et aussi les petites pâquerettes de 12 cm ouvrent leur couronne de pétales comme les doigts d’une main se mettant soudain à plat autour de leur capitule…

Tandis que les humbles camomilles d’une douzaine de centimètres ont un capitule bombé offert au ☀️ et laissent leur Corolle d’un simple étage toute retournée vers l’arrière, le long de leur tige, pour mieux faire bomber leur coeur à la chaleur…

On les estime toutes très similaires et en même temps chaque variété joue à sa manière avec les rayons salvateurs, s’exposant plus ou moins vite au passage de leurs visiteurs pollinisateurs. On dit d’ailleurs « marguerite » ou « pâquerette » ou camomille car il y a déjà trois groupes distincts…

Chaque inflorescence est une peuplade à elle seule, constituée de dizaines de petites fleurs jaunes…

Chaque blog est un univers personnel. Certains sont de style « jardin français », rectilignes et rangés d’autres sont un fouillis à l’anglaise… Il faut les explorer car ils sont semblables mais bien différents! Des paradoxes, quoi!

( les photos sont miennes, toutes des fleurs de mon jardin… Prises avec mon portable chinois chez moi!📸)


Élagage🌳

Là, au dehors, tout près d’ici

Leur tronçonneuse a retenti…

Émue, courant à la fenêtre,

Je la vis tailler le bel être.

Ce roi, ce majestueux chêne,

Élagué par des dents de chaîne,

Tend désormais ses  gris moignons

Plaintifs, vers les cieux, en doigts ronds

Raccourcis, découpés et nus…

Et son ami subit le même sort

Rasé, réduit sur tous ses bords.

En couple, pires qu’abattus.

Les voilà matés par l’émondeur.

Dont l’outil porte au loin la  peur.

Quand va-t-on cesser de tronquer 

Ces poumons verts hypothéqués ?


Brèves de Nature

La voyez-vous?


Par le regard de ceux qui m’importent…

je pose les yeux sur le lointain… Mes enfants se déplacent à ma place, tandis que je n’aime que rester dans mon jardin. Ils ont porté leurs pas très loin de moi, au cours de leur vie… alors que je ne parcours volontiers que mon petit, tout petit terrain… pourquoi me déplacer puisqu’ils m’envoient de splendides photos par lesquelles j’étends ma pensée sur la Terre… sans en être perturbée ? « – Va voir par toi-même ! » Dirait quelque bien-penseur. Mais puisque je vous répète que leurs regards suffisent à nourrir mes connaissances et développer mon imaginaire !

Cet été, j’ai ouvert ma fenêtre mentale sur un troupeau ( mince, on dit « une meute » ! ) de loups du Gévaudan, dont l’un a l’air de penser aussi fort que moi (si c’est l’alpha… Je fuis au zoo… Zozo !) ; je suis passée à une belle Aubrac, une vache bien propre et tranquille dont j’espère qu’elle ne finira dans aucune assiette ; j’ai découvert un pin vieux de 5 ou 600 ans que l’on ne peut pas embrasser vraiment mais dont le contact est évidemment si apaisant, puis j’ai visité une allée de palmiers sortie d’un film d’aventures et vu des fleurs exotiques dans les parterres des lieux de villégiature alors que par chez moi elles ne se trouveraient qu’en bouquets ou en pots… plus loin un coucher de soleil unique viendra désormais bercer l’une ou l’autre de mes nuits…

Quand je regarde ces photos de nouveau, je me baigne moi aussi le long d’un océan sur lequel je navigue en esprit pour aller apercevoir des baleines… Et puis je descends une rivière au fond d’une gorge de France, en kayak… Je marche sur des galets, les pieds dans l’eau glacée…

Soudain me voici suspendue en équerre entre deux parois de rochers… athlétique ( si, si !) et reposée. J’ai vécu et je revis un feuilleton, au gré de leurs envois puis en parcourant à volonté ces photographies. Je m’étonne encore de leurs trouvailles et demeure ravie car je suis heureuse de leur bonheur estival fixé sur ces images… par leurs regards.

Je rêve et j’admire. Je détaille et je conserve en moi les souvenirs de ceux qui me tiennent à cœur…

Puis je tourne les yeux et je me retrouve bien assise dans mon salon. Mon corps n’a pas bougé mais j’ai lancé mon regard plus loin que ma courte vue. Le reportage familial m’a tellement plu. Et moi aussi je me repose de ma vie quotidienne en changeant de regard.

( J’ai flouté les personnages de ces images car elles leur appartiennent.)


Qu’une goutte 🌊

Qu’une goutte en berceau de nature

Moins qu’un dé de vie pure

Servie sur pétale de verdure

Afin que présence croisse et dure…

Plus qu’une seconde

Sur terre féconde

L’homme et l’onde

Toute ronde

Fonde

Une ombre profonde

Tout un monde…