Réfléchir sur (3xRien), demeurer dans le léger pour ne pas s'abîmer dans le grave.

Un petit peu de Japon

Avec ma dernière lecture et mon dernier visionnage de Jdrama, j’ai « repris un chouïa de Japon ».
Tout d’abord j’ai lu un petit bouquin de 230 pages chez Le livre de poche. Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi. (ISBN 978-2-253-94092-0 ). Le récit exploite le thème de SF du voyage temporel mais avec la variante d’une impossibilité de changer le présent. J’ai dû avoir envie de l’acheter parce que Roz, la webmestre de LabibliothèqueRoz , en avait parlé plutôt positivement fin 2023. ( Merci Roz! Et merci aussi pour toutes les fois, bien nombreuses, où j’ai appris autant en lisant tes articles qu’en lisant des bouquins ! Tu élargis ma culture de tout ton vaste horizon et j’adore voyager dans tes ressentis, comme dans tes parcours de globe-trotter ! Sans oublier tes collages poétiques… Ni ta voix élégante sur ta chaîne YT )
Dans ce café de Science Fiction, Fumiko Kiyokawa, qui avait le projet de se marier avec son petit ami Gôro Katada, apprend de ce dernier qu’il la quitte pour cause d’évolution de carrière et qu’il est en partance pour les USA. Fumiko revient une semaine après, dans ce café, demander à la serveuse, Kazu, si elle peut retourner dans le passé, parce que, selon une légende urbaine dont elle a entendu parler, on rend ce service en ce lieu… Et Kazu acquiesce.
Mais les règles à respecter pour bénéficier de ce retour vers le passé sont très strictes : être assis ( e) à une place précise et revenir avant qu’un café, servi pour l’occasion, ne refroidisse, sans oublier de l’avoir bu… Pour corser l’affaire, il faut attendre que la place se libère car elle est occupée par un fantôme, une dame qui ne va aux toilettes qu’une fois par vingt-quatre heures et qui peut vous lancer un sort en vous pétrifiant, si vous la virez d’autorité. ( Ce personnage m’a paru totalement superflu car je n’ai pas su où le ranger… Ce n’est peut-être que pour ajouter du tragique au voyage car elle est devenu fantôme en ne revenant pas dans le temps requis).
Trois femmes réussissent à revenir après avoir revu une personne qui leur tient à coeur et qui s’est déjà rendue dans ce café ( Fumiko rencontre de nouveau Gôro au sujet de leur rupture, une infirmière revoit son mari atteint d’Alzheimer et une jeune femme revoit sa soeur décédée dans un accident de la route). La propriétaire du café ira, elle, dans le futur à la rencontre de l’enfant dont elle est enceinte mais qu’elle mettra au monde au prix de sa propre existence de cardiaque.
La lecture est agréable, le principe du présent inchangé par une modification du passé renouvelle le thème de SF éculé et les personnages se révèlent attachants.
Le rythme est rapide et le décor unique, puisqu’il s’agissait, à l’origine, d’une pièce de théâtre que l’auteur a développée. La morale de l’histoire me touche : il convient de se changer soi-même pour triompher des aléas de sa destinée, au lieu de réclamer une modification des faits, une intervention extérieure.
Évidemment, l’épisode qui me touche le plus, étant donné mon âge, c’est le couple perturbé par la maladie d’Alzheimer. Quand le malade perd le souvenir des liens qui l’unissent à sa compagne et lui parle comme à une étrangère… le récit m’interpelle. Non que cette situation me concerne mais en tant que cas de figure dans lequel l’individu se noie, se nie, se perd… Devient étranger à lui-même. Le fait d’avoir ou pas conscience de sa maladie est le paramètre le plus tragique qui soit.
Toshikazu Kawaguchi nous offre une oeuvre positive, du feeling good, qui tend à faire penser que la destinée de chacun dépend de ses prises de position courageuses (il convient d’exprimer clairement ses aspirations et de profiter du présent de crainte qu’un malheur ne survienne). Ses personnages ont voulu revenir dans le passé pour comprendre ce qu’ils auraient dû faire ou dire… Espérons que chacun de nous sache mieux réagir avec les seules circonstances vécues et réalise l’urgence de dire les mots importants, de formuler nos craintes et d’exprimer nos ressentis.

🎞️La série Destiny m’a promenée en dix épisodes auprès de Kanade Nishimura ( interprétée par Satomi Ishihara) et Nogi Masaki ( joué par Kazuya Kamenashi) dans leur vie insouciante d’étudiants de 23 ans qui formaient un groupe de cinq amis réunis par des études de droit, jusqu’à leur vie d’adultes, douze ans plus tard. Dans leur jeunesse Kanade et Masaki formaient un couple. Mais le fait que Kanade ait perdu son père au collège ( procureur manipulé par un politicien véreux, il s’est suicidé quand il fut traîné dans la boue médiatique) perturbe ses amies étudiantes, dont, surtout, celle qui est amoureuse de Masaki et qui provoque un accident d’auto dans lequel elle meurt, laissant ses amis persuadés d’avoir causé son décès ou eu des responsabilités dans cette mort. Masaki disparaît donc pendant douze ans. Cette disparition est une épreuve terrible pour Kanade, d’abord désespérée d’être abandonnée puis sauvée par le médecin Okuda Takashi ( interprété par Ando Masanobu) qu’elle rencontre quand elle est au plus mal. Il la remet sur pied et devient son compagnon puis son fiancé… pile au moment où revient Masaki. Kanade apprend que le père de son ex, se révèle être l’avocat qui avait provoqué la déchéance du sien. Masaki voulant faire la lumière sur les responsabilités précises de son père, le talonne et finit par se retrouver accusé d’avoir tenté de l’assassiner or c’est Kanade, en tant que procureure, qui mène l’enquête!
Pour corser l’intrigue, Masaki est gravement malade et c’est Takashi qui doit l’opérer pour lui sauver la vie !
Le Kdrama s’appelle Destiny parce que l’amour des deux héros renaît de ses cendres, comme s’il était prédestiné, grâce à l’altruisme du courageux médecin. Et un second triangle amoureux avec danger de mort! Takashi s’efface pour laisser la place à son rival ( en voilà du sacrifice!)… La fin est assez capillotractée, selon moi, mais bien conforme à l’esprit d’un drama.

Cette série concerne donc encore une fois le thème des puissants corrompus entraînant le malheur des gens du commun. Cependant les premiers épisodes contiennent beaucoup de fraîcheur dans l’évocation de la vie estudiantine et d’idéal pour parler des amitiés de jeunesse durables. On aimerait rire avec eux, participer à leur club.

L’actrice principale a un air souvent ahuri. On a l’impression que le ciel lui tombe sur la tête à chaque seconde. L’acteur principal est souvent figé dans un mutisme qui n’est supportable que par l’élucidation finale de ses motivations. Leur façon d’acquiescer en esquissant un salut, raide et soudain, corps cassé, pour s’exclamer « Haï » est désopilante. Je persiste donc à préférer les Kdramas, (plus proches des comportements que je reconnais), aux Jdramas… Même si, lorsque les Coréens disent « oui », il m’arrive d’entendre « Ah non » !

Les vidéos asiatiques me cultivent vraiment et me distraient particulièrement par le dépaysement que j’y trouve !

5 Réponses

  1. Bonne soirée, Carfax! 🌈☀️

    27 juin 2024 à 20 h 03 min

  2. bonjour, comment vas tu? ce roman est dans ma wishlist. tot ou tard je l’emprunterai en bib. passe un bon jeudi et à bientôt!

    27 juin 2024 à 18 h 30 min

  3. Pour le coup, c’est normal ; je ne l’ai pas chroniqué 🙂
    Les k-dramas me plaisent aussi mieux. Je trouve souvent que les acteurs surjouent dans les dramas japonais et ça me fatigue très vite….
    Bonne fin d’après-midi 🙂

    26 juin 2024 à 17 h 35 min

  4. Mais Audrey, j’ai écrit le titre dans ta fonction recherche et je ne l’ai pas trouvé ! Quand je te dis qu’il est difficile de trouver un titre dans ton blog… Je me perds dans tes catégories. Tu me diras que je te reparlerai de ton classement quand mon propre sommaire sera à jour 🤣🤣🤣 mais je n’ai pas créé de blog littéraire ici où le fouillis est à l’image de ma pensée autobiographique ! Et j’ai classé par ordre chronologique ma page des dramas justement pour m’y retrouver plus facilement.
    Je trouve que les dramas japonais me conviennent moins que les K-dramas et je ne parviens pas à m’expliquer pourquoi. Est-ce la langue qui me plaît moins ( elle est hachée et un peu éructée) avec des saluts plus « cassés en deux »… des caractères « jusqu’au boutistes » plus fréquents… Enfin, je continue de comparer ces oeuvres-là.
    Passe une excellente journée 🌈☀️

    26 juin 2024 à 10 h 28 min

  5. Je suis contente de voir chez toi Tant que le café est encore chaud qui est l’un de mes rares coups de coeur ❤ Comme toi, le couple contrarié par Alzheimer m'a touchée… C'est ce genre de livres sensible et touchant mais tout en retenue qui me fait tant aimer la littérature japonaise.

    26 juin 2024 à 9 h 40 min

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