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Shooting Stars : Nounous d’acteurs et pompiers de la renommée

Comme de coutume, cette série concernant les agents d’acteurs et les directeurs de relations publiques de leur agence nous présente deux métiers modernes qui polarisent mon attention car les acteurs coréens me fascinent absolument. Ce dramas rappelle la série française « Dix pour cents » mais en bien plus drôle, à mon humble avis, et sans les excès que j’avais regrettés dans la série française où les corps se dénudaient tellement facilement, ce qui me rebutait assez.

Tout d’abord donc l’agent de l’acteur (gérant sa carrière) qui est souvent aussi, ici, d’abord un manager (un secrétaire particulier). C’est le métier de l’amie de l’héroïne (à droite sur l’affiche Kim YoonHye interprétant Park HoYoung) et de son mentor (à gauche sur l’affiche Yoon JongHoon interprétant Kang YooSeong). Ils doivent repérer le potentiel d’un inconnu, lui faire signer un contrat dans l’agence à laquelle ils appartiennent, le former grâce à une batterie de cours divers (parfois il est nécessaire de faire perdre son accent au jeune recruté, de lui inculquer des règles de vie saines pour qu’il soit productif au travail, lui fournir tout un ensemble de services aussi divers que le réveiller le matin et veiller à ce qu’il soit ponctuel et assidu, lui transporter ses affaires, récupérer les objets laissés derrière lui, le nourrir correctement, lui faire « leur cour » pour lui redonner confiance en cas d’échec, lui chercher des contrats publicitaires pour développer sa réputation dans l’actualité cinématographique et les médias…etc). En tant que managers ils sont plus une sorte de nounou de luxe tandis qu’en tant qu’agents ils deviennent gestionnaire de leur « capital humain », du placement financier, des gains que représente et génère l’acteur.

J’ai donc beaucoup ri déjà dans cette série car nous suivons plusieurs agents/managers responsables de plusieurs acteurs et il arrive souvent aux premiers de… s’arracher les cheveux tant les seconds peuvent gaffer ou ignorer les codes du métier. Une actrice ou un acteur en herbe peut se révéler « cucul la praline » ou malpoli.e ou … amoureux.se ou imprévisible ! L’histoire secondaire du couple d’acteurs débutants (ceux qu’on voit sur la photo en train de tourner une scène) qui commencent par se détester puis développent en secret un attachement véritable qu’ils sont obligés de cacher, est fort divertissante parce que la jeune femme est insupportable si bien que son agent (l’inénarable Kim DaeGon jouant Han DaeSoo) ne cesse de dire son nom mielleusement pour la disposer au mieux tout en la cadrant et… il a fini par dire son nom au lit avec sa femme qui l’a viré! Le voir se retenir de s’énerver face à la jeune fille (Jin YuNa jouée par Lee SiWoo) une personne « brut de décoffrage » et qui ne pense qu’à s’acheter des fringues… est un moment inoubliable qui m’a pliée en deux de rire.
2) En ce qui concerne l’autre métier, le directeur de relations publiques, ce qu’est l’héroïne de la série (en plein centre de l’affiche Lee SungKyung interprétant Oh HanByul), j’ai compris qu’il s’agit d’une surveillance de chaque instant des médias afin de prévoir toute situation qui pourrait être exploitée par les fans ou paparazzis. Ainsi, quand un « journaliste spécialisée en divertissement » comme l’amie de l’héroïne (à gauche sur l’affiche, Park SoJin interprétant Jo KiBum) écrit un article en toute bonne foi mais sans avoir pu vérifier les faits avant et qu’il se révèle faux (ou trop vrai, parfois… car les stars n’ont pas le droit d’aimer à leur guise, de prêter à moquerie ou à leçon!) … c’est la catastrophe ! on aboutit aussitôt à « des scandales », particulièrement nombreux et ravageurs en Corée du Sud, et un emballement des médias à cause des journalistes les moins honnêtes, les paparazzis, qui sont à l’affût du buzz pour satisfaire leur journal et beaucoup cherchent à l’obtenir même au prix de mensonges éhontés…
C’est pourquoi ces scandales obligent les directeurs de relations publiques de l’agence à laquelle appartient le héros de la série à contrattaquer sans délai, tels des pompiers de la renommée appelés à la rescousse dans la seconde où apparaissent la fausse nouvelle, la médisance ou la photo compromettante. Ils sautent sur leur clavier d’ordinateur, donnent cent coups de téléphone, parlent et parlent encore en répétant les leit-motivs par excellence , que les Coréens de fiction ont sans cesse à la bouche « Excusez-moi/pardon » et « merci ». Ils se démènent afin qu’avec l’aide du service juridique de l’agence (un avocat dédié) le fait divers soit aussitôt réfuté, rectifié, remplacé. Il convient en cet instant de flatter le journaliste à l’origine des faits, quand on arrive à l’identifier, d’expliquer la méprise possible en observant les moindres faits et gestes de la star et envoyant des captures d’écran ou des photos de caméras de surveillance pour montrer un autre angle… Un travail colossal est accompli pour désamorcer la bombe et un combat des plus stressants est mené, qui nécessite de la part de l’héroïne de la série un sens inné du détail, du jugement de la nature humaine, de la prévoyance !

Et on en arrive enfin à ces pauvres acteurs, mes chouchoux… Pour le spectateur, ce sont des situations particulièrement édifiantes qui lui font ressentir de la compassion à l’égard des stars livrées au microscope de fans possessifs, amateurs de ragots, suspicieux et surtout bien prompts à croire n’importe quelle fake parce que le public est infidèle, capricieux et si rapide à brûler ce qu’il a adoré la veille !

Enfin le drama est une série de romances (au moins trois couples se développent sous nos yeux) et moi j’aime cette candeur enfantine que d’aucuns trouveront ridicule, celle des progrès sentimentaux à la vitesse de l’escargot, que font les personnages pour se déclarer leurs sentiments, se prendre la main, s’embrasser… en tout dernier ressort! Chaque histoire d’amour est avant tout affaire de séduction…. J’entends d’ici les rires critiques des gens qui préfèrent les démonstrations physiques proliférantes dans les films européens, américains, japonais ou chinois. Le Kdrama, c’est du romantisme pur. Alors je compatis quand l’héroïne doit regarder l’acteur qu’elle aime embrasser toutes ces actrices! Par ailleurs la réflexion de l’amoureux qui justifie toutes les tracasseries qu’il avait faites à celle qu’il a toujours aimé avant de lui déclarer sa flamme, par une attitude candide typiquement masculine me rappelle effectivement que les petits garçons sont insupportables avec les petites filles à l’école primaire! De là à penser que les Coréens de fiction sont de grands enfants… bof, non. Le drama a fait une ratée, là! Rien n’est parfait!

Mais dans cette histoire, la personnalité du héros principal, Kim YoungDae qui interprète Gong TaeSung (l’acteur au centre de l’affiche sous le titre) est rendue plus complexe par son vécu de fils de star de cinéma. Il a grandi sans l’attention de sa mère et a dû demeurer un fils caché si bien qu’il ne voulait plus la revoir et la nommait « cette femme » ! Quand je lis une biographie de Gainsbourg avec ses deux premiers enfants, celle de Brel qui ne voulait pas que sa fille l’appelle « papa » ou des enfants des trois lits de Johnny Hallyday, je pense que les aînés de leurs enfants ont certainement eu la même certitude d’avoir été sacrifiés à la gloire de leur parent star! Ce fil narratif est bien développé dans ce drama de même que la question de la nature réelle d’une amitié entre stars, dans la rivalité de la carrière à construire.

Les costumes et décors de ce Kdrama sont particulièrement soignés et les hommes sont vêtus avec élégance dans cette série. Le plus soigné est pour moi le personnage de l’avocat, Monsieur Do (en haut à droite sur l’affiche Lee JungShin ), qui est d’une élégance extrême, avec des détails harmonisés dans la tenue toute entière. Dans les Kdramas il arrive souvent que les acteurs soient vêtus pour que les couleurs s’accordent entre elles comme si les personnages s’étaient consultés le matin et avaient défini le dresscode du jour!
Le linge de lit est visiblement un enjeu publicitaire et j’admire souvent les magnifiques parures dans lesquelles je voudrais bien abriter mes songes.

Conclusion: Je n’ai même pas fini la série que je m’empresse de fixer ici les bons souvenirs qu’elle va me laisser. Je m’y suis trop plue pour attendre plus longtemps !

11 Réponses

  1. Je pars du principe que si un ou plusieurs épisodes me plaisent, je n’aurai pas perdu mon temps 🙂

    20 juin 2024 à 19 h 06 min

  2. Du feel good, ça fait du bien 🙂
    Bonne soirée !

    20 juin 2024 à 18 h 58 min

  3. Tout à fait 🙂 Excellente soirée également !

    20 juin 2024 à 18 h 26 min

  4. Ah ben effectivement ! Avec 33 ans de plus… On arrive à mon âge 🤣🤣🤣 Mes enfants sont un tout petit peu tes aînés ! Néanmoins il me semble que ma passion pour la K-pop, les Kdramas, la SF et la Fantasy gomme largement notre différence d’âge ! Et hop! un fossé des générations qui n’est plus qu’un mythe ! Passe une excellente soirée 🌈☀️

    20 juin 2024 à 18 h 16 min

  5. J’ai cru comprendre effectivement que nous ne sommes pas de la même génération (je vais sur mes 34 ans) 🙂 Plus que ça, je suis passionnée par l’Imaginaire, la Fantasy en particulier. Ma mère n’est pas attirée par l’esthétique des mangas et des animes, mais elle aime aussi l’aventure et la Fantasy. J’ai ainsi pu lui faire découvrir One Piece via la série live de Netflix. Ce qui la freinait n’étaient ni l’histoire ni l’univers, mais bien le format.

    Mais heureusement, tout le monde n’a pas les mêmes goûts ni les mêmes attirances 🙂

    20 juin 2024 à 18 h 00 min

  6. Ah, Symphonie, j’ai lu ton dernier article mais je n’ai ni lu ni regardé « One Piece »… Et l’envie ne m’en vient toujours pas même après avoir lu les articles élogieux de Carfax. Voilà qui me fait dire que nous sommes sans doute de générations différentes ( par exemple mes enfants ont apprécié The Walking Dead et pas moi, apprécié Kingdom et moi très très peu… ) ou alors que tu as plus le caractère de Carfax que le mien. C’est une richesse de pouvoir lire des approches et des points de vue divers. Merci d’avoir pris la peine de me lire. 💐

    20 juin 2024 à 17 h 45 min

  7. Correction : la série est de 2022 et vient d’arriver sur Netflix ! Bon, la fin est un peu nunuche pour toi ( enfin je crois que tu préfères les histoires plutôt réalistes et là c’est couples à donf!)… C’était d’un niveau plus crédible jusqu’au treizième épisode. J’imagine que tu t’arrêterais là mais je ne crois pas que l’on ait perdu son temps en visionnant les trois quart de la série.

    20 juin 2024 à 17 h 33 min

  8. En effet, Symphonie, découvrir le staff qui s’agite dans l’ombre pour que très peu soient dans la lumière est révélateur des enjeux humains et économiques dont l’acteur est le ferment. La fin est un peu mièvre avec deux ou trois scènes rigolotes; l’ensemble est feelgood et correspond au genre de la comédie.

    20 juin 2024 à 17 h 22 min

  9. Je n’avais pas accroché aux personnages, par contre j’avais trouvé le background très intéressant, on voit rarement l’envers du décor 🙂

    20 juin 2024 à 14 h 40 min

  10. Bonjour Audrey. Je t’assure que cette toute nouvelle série de 2024 est une pépite… Selon mes goûts. Peut-être que la façon de présenter les relations sentimentales te paraîtra un peu plus mièvre que celle que tu préfères mais c’est une comédie réjouissante et d’un total feelgood en conclusion. Bizzzzzzz. Passe une excellente journée ! 🌈☀️

    20 juin 2024 à 7 h 11 min

  11. Le nom du drama me dit quelque chose mais j’ai une terrible mémoire quant aux séries que j’ai vues ou non. Alors je note la référence, les vacances approchant et l’envie de passer un peu de temps devant les écrans risquant fort bien de revenir.
    Le métier d’acteur mais aussi ceux qui l’entourent n’ont pas l’air d’être une sinécure, le public semblant en demander plus, toujours plus, oubliant que derrière la personne publique se cache un humain.
    Bref, la série me tente bien 🙂

    20 juin 2024 à 6 h 58 min

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