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Signal : thriller de 2015

Et si on pouvait changer le passé ? Le présent en serait-il meilleur?
On pourrait éviter un crime, trouver les coupables d’un autre, dénoncer les collusions entre les pouvoirs et surtout revoir un être cher disparu…
C’est la thèse de ce Kdrama, relevant à la fois du genre policier et du genre fantastique, dans lequel les trois acteurs principaux crèvent l’écran pour des personnages admirables :
Le profiler Park HaeYoung est affecté au bureau des cold cases en 2015. Il est devenu policier pour pouvoir enquêter sur l’affaire qui aboutit au suicide de son grand frère dans les années 80. C’est Lee JeHoon qui interprète ce jeune homme brillant au passé si douloureux qu’il avait failli tomber dans la délinquance.
Kim HyeSoo interprète Cha SooHyun, sa supérieure et son aînée, qui dirige la section des cold cases en 2015 !. Je ne cesse de parler de Kim HyeSoo dans mon blog tellement tous ses rôles me convainquent de ses immenses qualités d’actrice )
Et Cho/Jo JinWoong, qui interprète Lee JaeHan, est l’inspecteur plus âgé dont SooHyun était amoureuse dans les années 90, avant sa disparition restée inexpliquée. L’acteur Cho/Jo JinWoong a plus de quinze ans de carrière et vient de jouer dans Mademoiselle, film de Park ChanWook venant d’être primé pour sa mise en scène à Cannes ce mois-ci.

Tout est dit et bien mieux que je ne saurais le faire sur Stellarsisters, ici. Néanmoins j’ai envie d’apporter ma touche à l’ensemble si laudatif.
Intrigue de la série :
En 2015 Park HaeYoung trouve un talkie-walkie qui grésillait et il parle plusieurs fois avec l’inspecteur Lee JaeHan au sujet des affaires dont son bureau reprend les enquêtes avec succès puisque avec cette aide magique.
Les transmissions ont toujours lieu à 23h23, qui est l’heure de la mort du vieil inspecteur et ils se sont croisés plusieurs fois dans le passé car Park HaeYoung fut le camarade de classe d’une fillette enlevée et assassinée et un témoin crucial pour identifier l’auteure des faits et on ne comprend l’intérêt de cette anecdote, où il ne fut pas du tout secourable, que dans le dernier épisode !
Les seize épisodes m’ont procuré un intérêt continu car au fur et à mesure des modifications du passé…
Une interdépendance des évènements ajoute au tragique initial des vies de chacun des trois protagonistes. C’est pourquoi, alors qu’au début le jeune policier donne des renseignements qui aident l’ancien, le profiler a de plus en plus de réticences à renseigner JaeHan ( j’entends « Jean » dans ce prénom coréen, moi… Exactement « Dzan » comme s’appelait mon grand-père Jean en patois !)…
On traite bien sûr de l’intégrité des policiers, de la corruption qui fait tache d’huile, du respect pour un altruiste touchant, de l’injustice vécue par les victimes, de l’admiration du jeune apprenti inspecteur pour le formateur digne de foi, de l’amitié entre collègues…
La romance est minimale. Zéro tendresse hormis celle des regards chargés d’émotion.
Les scènes haletantes se succèdent, le rythme s’accélère dans l’urgence des enquêtes, les « méchants » sont diablement séduisants physiquement et immoraux au possible.
L’ensemble m’a particulièrement captivée… alors même que je ne lis pas de thrillers afin de ne pas hanter mon esprit de crimes pénibles à envisager… Du coup je me dis que les images me sont sans doute moins agressives que les mots… ??? C’est à creuser…
Pas étonnant que le réalisateur soit celui de Misaeng! Il existe des gens particulièrement doués quand même !
Encore des seconds rôles convaincants avec de très bons acteurs que je retrouve de drama en drama avec d’autres personnalités ! Le vivier d’acteurs est d’une richesse infinie en Corée !
Conclusion… Eh bien… la fin de la série laisse chacun libre de conclure l’histoire à son gré, dans l’apaisement ou dans la tragédie. Elle est ouverte aux interprétations opposées et si j’en fus frustrée sur le coup… Je reconnais qu’ainsi elle est meilleure.


One the woman-Military Prosecutor Doberman : le genre… judiciaire !

Comment appelle-t-on un roman ou un film qui présente une enquête (menée par un inspecteur de police comme Colombo ou un commissaire comme Maigret ou un détective comme Hercule Poirot) ? Un policier! Eh bien non seulement aux infos télévisées de mon pays mais surtout dans les dramas coréens que j’affectionne, ce sont désormais des procureurs qui effectuent les enquêtes, avec l’aide de la police, et emmènent les malfaiteurs jusqu’au Tribunal où ils deviennent la Partie Civile accusatrice parvenant à faire condamner les truands, particulièrement ceux en cols blancs! Il me semble donc que nous devrions qualifier ces fictions de genre judiciaire ! ( Je compte sur les plus savants en matière juridique que moi, qui n’y connais pas grand-chose, pour vérifier mes assertions, je le jure, Votre Honneur!)

🎥1 – La série coréenne « One the woman » est clairement consacrée à la gloire de l’actrice Lee Hanee, qui a participé au concours de Miss Univers en 2007 et, même si elle ne fut que troisième dauphine de la Japonaise gagnante, on peut vraiment affirmer qu’elle est une des femmes les plus belles sur Terre, quoique quadragénaire ! En tant qu’actrice, je l’ai trouvée fort expressive… C’est une réincarnation de Louis de Funès dans un corps exceptionnel, tant elle fait de mimiques et prend des accents même perceptibles pour une oreille européenne ! 😀 En plus elle est aussi dans cette série une Bruce Lee féminine qui peut mettre au tapis une dizaine d’agresseurs 🤣.
Car elle joue le rôle d’une procureure dont le père était un délinquant payé pour aller en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. L’héroïne est devenue juriste pour enquêter sur la mort de sa grand-mère, tuée par un chauffard non identifié. Elle est victime d’une tentative d’assassinat, se retrouve dans le coma et est alors confondue avec une femme riche dont elle est le parfait sosie. A son réveil, comme elle a perdu la mémoire, elle endosse cette identité. S’en suivent des quiproquos nombreux car elle est doublement menacée : par ceux qui la reconnaissent et veulent se venger de la procureure et par les hommes de main de la famille dans laquelle elle se trouve intégrée, qui souhaite lui voler son héritage, cette société qu’elle est censée diriger avec l’aide d’un actionnaire majoritaire séduisant ( Lee SangYoon) .

Les personnages les plus intéressants de cette histoire sont… les méchants : la belle-mère et ses tenues de haute couture ( Na YoungHee), le mari de la riche héritière et sa maîtresse, la « majordome » mystérieusement proche du maître de maison et la belle-soeur qui se révèle assoiffée de pouvoir, prête à tout, même au meurtre. Ajoutons l’avocat du service juridique de cette firme (Kim ChangWan) qui joue les agents doubles et fait des commentaires pince-sans-rire impayables. Les seconds rôles attirent plus l’intérêt que les trois héros ( j’ai omis de signaler le collègue procureur amoureux malheureux de l’héroïne, YoungHoon) ). C’est donc une enquête qui m’a offert quelques scènes très agréables dans tout cet ensemble farfelu… L’oeuvre veut dénoncer les luttes de pouvoir au sein des familles Chaebol tandis que les mafieux sont grandguignolesques. L’actrice principale a dû en avoir assez de jouer les sosies ( pourtant son jeu était très crédible) alors la situation a été résolue par une opération de chirurgie esthétique que je souhaite à toutes les femmes désireuses de changer d’apparence… Tant l’autre actrice n’a aucune ressemblance avec Lee Hanee !

🎥2 – La série « Military Prosecutor Doberman« , au contraire, vaut vraiment la peine de la regarder ! Nous entrons là à l’armée pour y traquer les gradés malhonnêtes, défendre les soldats maltraités et dénoncer les commandants et généraux pourris par leurs liens avec les firmes et les ministres, pour s’enrichir.
Le héros porte un nom homonyme de la race de chien Doh BeeMan ( un excellent Ahn Bo-Hyun). Il voulait être avocat mais faute de trouver un emploi dans le civil, il devient procureur militaire… de mèche avec un riche avocat civil, Yon MoonGoo, qui paye ses services pour truquer les enquêtes. La combine commençait à l’enrichir quand survient la procureure Cha WooYin ( Jo Bo-Ah ) dont le sens aigu de la justice la pousse à punir, elle-même, la nuit, les coupables épargnés par les procès truqués! En fait tous deux ont beaucoup de points communs : ils sont devenus orphelins dans leur enfance à cause de la nouvelle chef de corps Noh HwaYoung ( Oh YeonSoo) qui tua ou fit exécuter leurs parents pour les voler ou les faire taire dans leur tentative de dénonciation de la société secrète à laquelle elle appartient.
Comme souvent, il faut regarder au moins deux épisodes avant de trouver les deux héros plus intéressants que dans la démonstration de leurs dons de combattants ( le fait que Jo Bo-Ah soit capable de mater une dizaine de méchants mafieux avec ses poings et un essuie-glace est aussi difficile à digérer que dans l’autre série !). Le véritable intérêt de la série se situe dans la transformation du caractère de Doh BaeMan qui non seulement change de camp mais se rachète des mauvaises actions commises au début de l’histoire ( et sa collègue aussi) car les scénaristes ont tenu à punir les mauvaises actions ( il y a deux condamnations à mort, tout de même ! et zéro baiser avec un militaire en tenue). C’est donc une réalisation moralisatrice et à la toute fin, la production remercie même l’armée coréenne.
Comme toujours les seconds rôles sont indispensables pour soutenir notre plaisir de spectateur : la tante du héros ( Kang MalGeum), qui est inspectrice de police très rigoureuse, a une personnalité savoureuse, comme les deux collaborateurs des procureurs en un couple amical burlesque… et tout particulièrement l’avocat Yon MoonGoo joué par Kim YongMin, ici hypocrite à souhait, arriviste et manipulateur, lui qui compose dans ce feuilleton un méchant totalement à l’opposé de l’imbécile heureux joué dans « La reine des larmes » ! Du grand art puisque son jeu est souvent réaliste, très crédible. Les plus pénibles sont les mafieux mais il semble que tout drama doive avoir ces types farcesque ridicules assurant une part de rire gras et bête.

La palme du jeu d’acteur revient, selon moi, à Kim WooSeok, l’interprète du fils de la commandante Noh HwaYoung. Il campe un Noh Tae-Man d’abord puant, en fils à maman capricieux puis plein de duplicité, ensuite un type traumatisé par sa mère, froide et monstrueuse… ensuite c’est un malade atteint par le stress post-traumatique… Et il finit par gagner le droit à la rédemption et à l’apaisement ! Kim WooSeok m’a fait passer par toute une série de sentiments car il fait vraiment peur en jouant un individu caractériel et pourtant devient très touchant dans sa démarche vers la justice. Quel don il a!

Enfin j’accorde une mention spéciale à la musique du générique qui revient régulièrement pour signaler tous les passages exaltants, quand les héros sont en marche vers le bien. Grâce à ses basses et son rythme militaire vif, on y va avec eux !

Avec les procureurs non seulement on mène l’enquête mais on va jusqu’au procès pour vaincre le mal et assainir la société.