Citations d’enfant

Mininous aime regarder la série animée Miraculous et sans prévenir, pour finir un jeu, s’exclame « cataclysme! » comme le fait le héros Chatnoir. Cette série est située à Paris et quand nous visionnons un épisode, elle signale « J’y suis allée là ! » Pour la tour Eiffel par exemple. L’intérêt de cette animation réside aussi dans le fait que le méchant choisit toujours des personnes rancunières ou déçues pour les transformer en serial vengeur et porter ses attaques en espérant détruire le couple de heros… Bien entendu, le mal provenant de la rancoeur, la vindicte, la jalousie ou le désir de gloire…etc est toujours défait et l’âme blanche du papillon « acouma » (orthographe non garantie), le messager de la puissance maléfique, est libérée pour que le Bien règne. C’est très mignon, à mon humble avis et plaisant à voir avec l’enfant; sur Netflix on trouve les x épisodes ( plus d’une vingtaine par série).
Une autre expression de Mininous m’amuse beaucoup. Pendant l’exécution d’un jeu, la voici qui s’exclame « Égalité partout! » alors que nous ne sommes que deux à jouer au cours d’un unique affrontement… alors je m’interroge sur le « partout »!
Tout le monde connaît ce leitmotiv de l’enfance « c’est moi qui l’fais » ( et même » c’est moi qui fais ») et notre petite le place sans arrêt ! Si bien qu’elle se mêle de tout et prend des initiatives inattendues parfois très contestables du point de vue de sa sécurité ou de celle des objets apportés ! Il faut la surveiller sans arrêt et répéter inlassablement les ordres donnés tels que « Non, il ne faut pas courir sur le pourtour de la piscine ». Elle veut faire comme les plus âgés et arriver comme un bolide pour réaliser « une bombe » en sautant dans l’eau alors qu’elle a toujours les flotteurs aux bras, puisqu’elle ne maîtrise pas encore de nage. Téméraire, cette coquine! » Attention, j’arrive » « Euh… Ah bon, mais c’est toi qui dois faire attention de ne pas partir en courant! ».
« Encore une, s’il te plaît, encore une fois! » Quel parent ou grand-parent n’a pas entendu cette prière ? Alors même qu’il ou elle avait précisé « un seul et c’est tout »… Et que ceux qui ne cèdent jamais me jettent la première pierre!
» J’aime pas ça » affirme-t-elle souvent et surtout lorsque c’est elle qui a fait acheter l’aliment en précisant qu’elle l’adorait et « en mange tout le temps ». Le placard contient ainsi plusieurs mets à la mode qui vont nous rester sur les bras… Comme si j’avais besoin de grossir en les consommant, moi! « – On te répète que tu dois dire : je n’en ai plus envie, puisque tu l’aimais hier! » « – Mais c’est aujourd’hui que j’aime pas. » Que dire avec cette logique-là? Inutile de parlementer… Pourtant j’essaie encore et encore!
« -J’en veux plus. – Mais tu l’as à peine entamé ! – Ben j’ai plus faim. Tiens! » Oh le bout de ceci ou de cela déjà croqué qu’on va engloutir pour ne pas le jeter… Rien à faire… Aucune explication ne poussera l’enfant à le terminer, ni pour ne pas gaspiller, ni parce que d’autres n’en ont pas (- Ben faut leur envoyer, alors!), ni par respect pour le plat qu’il fut difficile de préparer (Mon papa, il en cuisine vite et c’est super bon!)… Euh… Je n’ai plus d’argument!
Je compléterai ultérieurement cet article en le mettant à jour.
Flashs d’enfance

1 Comme j’aime vraiment beaucoup dessiner, par exemple en coloriant des dessins déstressants composés des mêmes motifs uniformes répétés de manière à faire apparaître des lettres ( voir les autres exemples plus anciens dans la section dessin de ce blog ) ou des formes reconnaissables, Mininous a réclamé « donne-m’en un à moi aussi ». L’exercice lui permet de compléter ses cahiers de vacances en s’entraînant à ne pas dépasser… Et ses efforts sont louables… Mais il lui arrive de jeter la feuille rageusement pour un seul trait de travers : « j’ai raté, là !
2 De ce fait elle utilise une quantité impressionnante de papier… Parfois pour zébrer la feuille de quelques traits seulement ( c’est vrai ça, rien de trop, plus ce serait surchargé!) et d’autres fois pour des compositions mêlant dessin et collages. Et puis elle apprécie aussi de découper une feuille afin de… la scotcher ensuite !
3. Un matin, je l’entends galoper au saut du lit et je découvre qu’elle est allée chercher le tabouret qui lui permet de s’asseoir sur les WC dans le but d’atteindre la manette de commande du volet situé dans sa chambre! Il faut absolument aérer le matin très tôt car ensuite le soleil nous oblige à fermer cette chambre jusqu’à… 19 heures au moins!
4.Tout à coup j’entends « Mamy, viens vite! » Répété deux fois… Peu encline à cesser ce que j’étais en train de faire, je temporise « Oui, j’arrive! » ( Ce qui laisse toujours deux ou trois minutes de battement 😉) » Mais vite! Y a urgence! » Alors forcément quand un petit bout de chou s’exprime ainsi , on se bouge… donc je me précipite… Et je découvre, tandis que Mininous s’est réfugiée derrière ma personne et agrippée à mon short « là regarde, le gros truc noir qui bouge! J’ai peur! » … Un scarabée d’un centimètre carré qui vrombit en écartant les élytres en vain pour tenter de décoller et trouver une sortie.
5. « Il faudrait enlever ça, là » affirme-t-elle en montrant la partie basse de la porte-fenêtre et comme je m’enquiers de la raison, elle assène » Je trébuche tout le temps en entrant! » Ben voyons, nous n’avions pas pensé à modifier la construction pour que disparaissent montants et pas de porte! Le verbe « trébucher » au lieu de « tomber » m’a époustouflée. Elle emploie souvent le vocabulaire adéquat alors que nous nous obstinons à nous désigner à la troisième personne par nos « avatars » de grands-parents, « Papy » par-ci, « Mamy » par-là, en veux-tu en voilà !un grand écart donc!
6. C’est encore la valse des « pourquoi et comment » qui nous emporte quotidiennement, avec elle et elle a une sacrée mémoire. Quand on lui dit « Demain matin au déjeuner, n’oublie pas de me rappeler de te servir du jus d’orange » ou bien » ce soir nous irons voir voler les chauves-souris »… Vous pouvez être certains qu’au moment requis nous entendrons « c’est pas l’heure d’aller voir les chauves-souris ? »… Et vous aurez intérêt à ne pas rater le rendez-vous !
7. »J’ai besoin d’une servante, Mamy » « Mais pourquoi faire… On n’a pas de serviteur, nous! » » Ben c’est toi ma servante : attrapé les deux bouts de ma traîne et mets-la bien carrée, comme dans la reine des neiges! » Et hop elle file raide comme la justice nobiliaire!
8. « Je suis Lady Bug! Écoute ma chanson! » Et elle nous la rejoue ( avec chorégraphie) au moins 6 fois par jour… Audible et en français… Ou en langage chamallow mi-anglais mi-bébé. Et au début les bras levés font un lever de rideau… « Il t’a plu mon spectacle? » Évidemment !





Sarah Cohen-Scali et Max:
Je viens de terminer le roman Max de Sarah Cohen-Scali.
Cette auteure m’avait déjà permis de lire des nouvelles très originales dans son recueil Mauvais sangs qui datait de l’année 2000.
Les récits y étaient narrés avec des coups de théâtre époustouflants et j’avais particulièrement apprécié son style direct et l’efficacité de la narration dans l’illustration des thèmes choisis (bourreau/victime; intolérance; traumatismes de la seconde guerre mondiale; vengeance; crime parfait).
Bien entendu je ne suis pas la seule à avoir fait étudier Un petit beur en or pour prôner la tolérance.
Je venais de lire Un secret de Grimbert qui m’a laissé une impression très mitigée. Le héros est voyeur et dissimulé. On se demande longtemps pourquoi il ne pose pas les bonnes questions à ses parents et on assiste à l’effritement de l’image des parents avec tristesse. Évidemment on ne parvient pas à plaindre son père, ce bourreau des coeurs qui a construit son nouveau bonheur sur les ruines de ce qui aurait pu être, de ce qui allait être l’ancien. Ce qui m’a le plus révoltée c’est la façon dont la découverte de la sexualité chez le narrateur est présentée; certaines de ses réactions sont malsaines comme dire que voir les corps des femmes mises à nues pas le régime nazi lui faisait quelque chose sur ce plan… Peut-être que le film est plus agréable à regarder que l’écrit qu’il adapte.
Et puis j’ai lu Max d’une traite.
Je ne mets pas de photo de sa couverture car il y a toujours des Internautes stupides qui assimilent les auteurs de blogs à ce qu’ils aperçoivent, sans lire le contenu ou en le parcourant à la va-vite.
J’ai maintenant l’habitude de cette bêtise de base et je ne veux pas que l’on me croie frontiste en apercevant le symbole que porte le bébé sur cette couverture, qui est très bien composée, c’est certain.
J’ai acheté le roman chez France Loisirs et j’en recommande vraiment la lecture qui est à prendre au second degré (au moins!) puisqu’il s’agit des pensées d’un enfant, du ventre de sa mère jusqu’à la libération, l’arrivée des Américains à Berlin, d’avril 1936 à mai 1945… mais pas un enfant comme les autres: le bébé d’une très jeune Allemande violée par un SS, élevé par le docteur Ebner dans une institution destinée à créer la jeunesse allemande voulue par la sélection raciale.
Le pauvre gosse est vite séparé de sa génitrice et s’élève comme il peut dans le programme inhumain qu’on lui impose et, bien sûr, les événements vont lui permettre de mettre le discours propagandiste à l’épreuve des réalités concrètes.
Madame Cohen-scali est toujours maîtresse dans l’art du retournement de situation et même si je l’avais pressenti, je me suis bien laissé manipuler (coucou Cath!) par l’intrigue et j’ai vraiment jubilé en comprenant les implications du mot « jungmannen » à la page 256! Le même plaisir que celui ressenti dans un feuilleton lorsque mes deux héros finissent par concrétiser leur amour!
L’auteure s’est documentée historiquement et j’ai appris avec effarement que la devise que j’aime reprendre parce que je pense qu’elle est essentielle « préférer l’être sur le paraître »… est la devise de l’insigne nazi! Patatras! Comment vais-je pouvoir le dire maintenant? (page 286)
Je ne me souvenais plus non plus du fait que le 30 janvier 33 est la date de la prise du pouvoir en Allemagne par cette idéologie. (pages 303-304) [Il me faut à tout prix trouver un autre anniversaire positif qui puisse compenser cette indication puisque cette date m’importe pour des motifs plus légitimes… Ma famille et mes proches comprendront ce que je veux dire.]
Que la Napola de Posdam ait d’abord été un hôpital psychiatrique (page 282) et la façon dont on a fait « disparaître » les malades (page 285) ont bien sûr une valeur symbolique désormais. Ces détails pourraient, comme tant de faits de la vie réelle, passer pour des inventions de fiction. Il y a de ces hasards…
La psychologie des personnages est finement présentée. Est absent de cette étude des personnages et de leurs comportements le manichéisme qui me satisfait tant d’ordinaire (J’aime habituellement que les choses soient vraies ou fausses, franches et nettes, pour classer distinctement le bien et le mal. Tout ce qui est mixte me dérange alors qu’en peinture et en dessin je privilégie les gris colorés! Je ne suis pas à une contradiction près!) . Dans cette oeuvre les « réputés gentils » ne sont pas complètement méchants et les monstres se font paternes… au moment même où le discours tenu par les personnages se proclame manichéens, puisque chez les Allemands de cette époque-là il y avait la pensée du parti s’opposant à toute autre idée passant pour dissidente.
Le dénouement appellerait presque une suite… comment Max a-t-il pu vivre en Konrad?
(Il faut que j’explore la piste des rapports de cette oeuvre avec L’ami retrouvé d’Uhlman, du fait du prénom… Y en a-t-il un… Oui: déjà l’admiration pour un être de l’autre « caste » et l’amitié fraternelle, la famille….
Je vais y réfléchir plus longuement pour mes troisièmes de l’an prochain…
Bien que cela ne soit pas trop mon fort en ce moment! Ma tête est en vacances!)