Réfléchir sur trois fois rien, demeurer dans le léger pour ne pas s'abîmer dans le grave.

20 février : la saint Aimée

Aujourd’hui est la date symbolique que je choisis pour supprimer les liens qui vont de mon blog de travail lespolygrapheurs vers mon blog autobiographique. La raison est que j’ai, hier, vécu deux faits qui me démontrent que je n’ai plus du tout la vocation d’enseigner.

J’illustre mes propos avec cette photo de mon dernier cours de langue pour symboliser l’idée que ces deux faits désolants sont du passé et que je vais supprimer, tout à l’heure, tous les liens de mon site de travail vers mon site personnel. Mon métier devient peu à peu pour moi du passé. Mon présent est désormais ailleurs. Je conserverai les liens dans l’autre sens pour mémoire. (La mention « scène I1 » a été écrite au cours suivant et n’a rien à voir avec le cours de langue que je n’avais pas encore effacé).

😦 Le premier fait est que dans ma classe de 3ème j’avais distribué 12 livres de la pièce de théâtre que j’étudie avec eux (La guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux) et que j’en ai récupéré, à la fin de l’heure, seulement onze… j’ai réclamé pendant les heures de cours suivantes que « celui ou celle qui avait enfermé par mégarde le livre dans son cartable le rende, s’il vous plaît »… et bien qu’ils sachent que je ne punis pratiquement jamais (et finalement je suis débile d’agir ainsi) le bouquin n’est pas revenu… donc l’enfant se l’est vraiment approprié! J’ai eu beau expliquer que ce livre est utile pour les années scolaires futures, bla bla bla… rien n’y a fait. L’an passé déjà pareille mésaventure m’était arrivée… Signe que les temps changent.

😦 Le second fait est qu’encore une fois un parent, agissant stupidement car nous ne sommes pas dans le Privé et parce qu’une seule note n’a pas tant d’importance que cela (il suffit de demander à l’enfant de tenir compte des remarques pour s’améliorer), a écrit à notre Principal pour se plaindre de la façon dont j’ai corrigé la copie de son enfant (on se croirait dans un pays totalitaire car ce parent n’est pas professeur de lettres! ) … Bien évidemment il s’est plaint parce que son enfant a eu une mauvaise note!!! Jamais aucun parent de bon élève ne se plaint de mes commentaires… trop nombreux, c’est vrai. Et là aussi je suis débile de me donner autant de travail bien que je ne le regrette pas une seconde pour mes étoiles, mes bons élèves adorables dont j’ai chaque année de nombreuses et plaisantes « théories ». Et j’emploie ce mot à dessein puisque les ados ont une grande faculté à se déplacer en troupes et à réagir en fonction de leur esprit familial en donnant à leurs études un sens festif, voire solennel, comme un groupe antique de célébrants l’auraient fait dans l’Antiquité lors d’une fête quelconque. Cette plainte n’a absolument aucune incidence sur mon travail ou ma carrière (qui se termine tranquillement) puisque mon Principal m’a demandé de ne rien changer à mes habitudes de correction et de ne tenir aucun compte de ce fait dont il m’a parlé incidemment comme d’un fait désolant (certes pour m’indiquer qu’il est bienveillant à mon égard… mais je ne vois pas ce que ce comportement aurait de mal, puisqu’il est positif. Il sait comment j’enseigne en général: j’ai eu le bonheur par le passé de compter son fils parmi mes élèves et cet enfant-là fut un bonheur pour moi: un élève doué, particulièrement poli et très attachant par ses nombreuses qualités, un gamin génial. Je le dis très tranquillement parce que mon Chef ne lit jamais mon blog.)

Les parents d’élèves que le Ministère fait de plus en plus entrer au collège sont trop souvent un frein à la sérénité des études parce que ce sont les plus incultes dans une matière qui se manifestent et font des scènes aux enseignants de cette matière… Heureusement j’en connais et j’en ai connus de normaux et d’autres particulièrement rassurants et même des particulièrement cultivés et respectables… Pourquoi faut-il que les pénibles soient plus usants que les autres ne nous réconfortent??? Pourquoi sommes-nous plus entamés par une seule remarque négative que par tous les très, très nombreux encouragements reçus?

Pourquoi une seule goutte de sang fait-elle plus mal que tous les délices ressentis?

Concluons: Je choisis cette date symbolique pour couper les liens entre TRAVAIL et VIE personnelle. Je veux m’aimer et me protéger.

A la saint Aimée… il faut s’aimer soi-même.

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2 Réponses

  1. Je suis tout à fait d’accord avec toi mais ce qui me chagrine c’est que j’ai pu moi aussi méjuger par le passé un ( e ) collègue à cause de leurs corrections dans les devoirs de mes enfants… cependant comme j’ai toujours rendu visite à ces collègues sans chercher à leur nuire dans leur dos, je me crois un tout petit peu meilleure que ces cons-là. Qu’ils aient voulu me faire taper sur les doigts (en vain car je suis fonctionnaire de l’Etat dans le public) est tellement bas et méprisable, que je suis contente de me savoir différente, ce que je viens de réaliser grâce à toi. Tu as raison : j’ai bien fait de séparer définitivement mes blogs pour que les méchants se tiennent éloignés… La vieille Véro retrouve sa joie! Merci Dom.

    25 février 2021 à 10 h 19 min

  2. Ce type de con ou de conne (soyons juste) n’est malheureusement pas seulement présent en milieu scolaire, il est plus répandu que le Covid19 et se propage dans tous quelque soit la saison…
    Mais c’est une bonne décision quand même de séparer tes deux univers.
    Ciaoooo

    23 février 2021 à 21 h 28 min

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