Un métier qui prend trop de temps!
Voici ma salle de classe:
On peut constater que si je dispose d’un ordinateur portable… Il n’y a rien d’autre! Pas de vidéoprojecteur et même pas de télévision! On m’a promis un tableau numérique… mais il y a de cela si longtemps que je l’appelle l’Arlésienne et ça me fait « Bizet »… non: bisquer!
Tant pis: nous écrivons quand même et j’ai obtenu un tableau blanc… réel progrès sur le tableau vert. On peut apercevoir à gauche, le début de la leçon de conjugaison concernant le présent du conditionnel et à droite, la fin concernant le présent du subjonctif… niveau 4ème.
J’ai fini de corriger les 15 dictées, 15 rédactions et 15 questionnaires de l’épreuve de Brevet des Collèges que nous avons imposée aux collégiens pour les préparer à la véritable épreuve du mois de juin.
Ce sont mes collègues qui ont choisi les thèmes d’étude mais j’estime qu’ils ont eu vraiment beaucoup d’humour. La dictée extraite de l’oeuvre Chagrin d’école de Pennac parle de l’évolution assez inadmissible du métier (parce qu’à force de trop nous intéresser aux états d’âme des apprenants, ils finissent par ne plus vouloir apprendre!) et la rédaction devait amener une réflexion sur l’apprentissage, l’éducation.
Voici un exemple de tout ce que je peux avoir à écrire en correction. (La dictée que j’ai choisie comme exemple a certes été ratée par l’adolescent mais il a mieux réussi le reste de l’épreuve et a presque obtenu sa moyenne. La fin de la rédaction que j’ai placée en-dessous est celle d’une excellente élève qui a obtenu 35 sur 40 en tout…. mais il faut toujours montrer aux enfants qu’on a pris le temps de considérer leur travail, quel qu’il soit.)
Et maintenant il me reste deux paquets d’exercices de rédaction de 4ème et de thème latin à corriger sans compter la visite des blogs de travail en H.D.A..
Je dois encore lire un roman de Grenier; de la littérature dite « de jeunesse » mais pour laquelle il me faut du temps…
Je sais: je n’aurais pas dû devenir prof. de français; c’est la matière où il y a le plus de travail puisque tout le monde croit en savoir autant que l’enseignant… ce qui est loin d’être vrai… mais beaucoup d’adolescents « n’ont pas froid aux yeux »; ils sont pénétrés de leur supériorité sur ces pauvres vieux dont on leur impose le radotage!
Sans compter tous ceux qui guettent mes erreurs pour pouvoir se gausser de moi. Je connaissais quelqu’un qui ne cessait de se comparer à tous les savants de la terre pour démontrer qu’il était plus logique et réfléchi qu’eux. C’était pénible, cette perpétuelle compétition.
En ce qui me concerne, je revendique mes imperfections et mes erreurs afin de ne pas être placée ni sur un piédestal ni… dans la poubelle!
L’une de mes trouvailles est la double correction: cela fait deux ou trois ans que je corrige une première fois, parfois même en vert pour ne pas les traumatiser, puis que je leur demande de refaire leur copie… Là je recorrige (eh oui, il y a encore des fautes… souvent les mêmes que la première fois!) et enfin je leur fais taper leur texte sur l’ordinateur (et là il faut encore vérifier le résultat)…. Enfin, le résultat ressemble à ce qui était réclamé… et enfants et enseignante sont contents les uns des autres! Mais au final l’oeuvre est commune!
Bon… J’y retourne!
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